Mushoku Tensei (LN) – Tome 4 – Chapitre 8 – Partie 1

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Chapitre 8 : Vie paisible dans le village de Doldia

Partie 1

Pour avoir sauvé les enfants et protégé le village de l’attaque de Gallus, nous avions été accueillis dans le village de Doldia en héros. Ils voulaient qu’on passe la saison des pluies avec eux.

Gyes s’était aussi officiellement excusé auprès de moi pour avoir ignoré les ordres, m’avoir déshabillé et m’avoir jeté dans une cellule. Et aussi pour l’eau glacée qu’on m’avait jetée dessus. Il s’était avéré que, pour les hommes bêtes, la façon unique de se prosterner était de s’allonger face vers le haut, l’estomac exposé. Au début, je pensais qu’il se moquait de moi, mais tout le monde était très sérieux à ce sujet. La seule chose qui me venait à l’esprit alors que je regardais son pack de six poilus et musclés étant la jalousie, j’avais accepté les excuses en toute hâte.

Éris, cependant, ne l’avait pas fait. Elle était furieuse quand elle avait appris ce que j’avais vécu et donna un coup de poing boréal au ventre exposé de Gyes avant de lui verser de l’eau sur la tête. Une fois qu’il avait l’air d’un rat noyé, elle le regarda fixement et lui dit :

« Maintenant, on est quitte. »

Éris n’avait jamais cessé de m’impressionner.

◇ ◇ ◇

En ce moment, nous étions dans la maison de Gustav. C’était la plus grande du village, construit bien au-dessus du sol parmi les arbres. Haute de trois étages et construite en bois, elle donnait l’air de s’effondrer instantanément à chaque tremblement de terre. Pourtant, elle était suffisamment solide pour qu’un adulte courant à l’intérieur ne puisse pas provoquer un seul tremblement.

Nous étions huit ici : Éris, Ruijerd et moi-même, ainsi que le chef de tribu Doldia Gustav et son fils Gyes, le chef des guerriers. Une des filles que j’avais sauvées des contrebandiers, Minitona, la fille cadette de Gyes, était également présente. Sa fille aînée, Linianna, étudiait apparemment dans un autre pays. Et puis il y avait une autre fille que nous avions sauvée qui appartenait à la tribu Adoldia : la fille cadette du chef de la tribu Adoldia, Tersena. C’était la fille aux oreilles de chien qui était assez bien développée pour son âge. Elle avait prévu de rentrer chez elle, mais son plan était tombé à l’eau lorsque la saison des pluies commença. Elle allait donc passer les trois prochains mois ici.

Les filles avaient une conversation animée, avec des woof et des miaulements, de la façon dont elles avaient failli être enlevées.

« Je suis si contente de ne pas avoir été enlevée. J’ai entendu dire qu’il y a une famille noble malade et tordue à Asura qui n’est sexuellement intéressée que par les hommes bêtes. Qui sait ce qui m’arriverait. »

Gallus parla également de la façon dont une certaine famille noble avait particulièrement bien payé pour obtenir un homme bête ayant du sang Doldia. Ceux qui étaient faciles à former semblaient se vendre aux prix les plus élevés.

« Il n’y a pas de place parmi les nobles d’Asura pour ce genre d’ordure ! »

Et il y avait Éris, qui parlait comme si cette conversation n’avait rien à voir avec elle ou sa famille, même s’il était très probable que cette noble famille avait un certain nom dans le domaine. Celui qui commençait par la lettre G.

Je n’avais jamais demandé d’où venaient les bonnes de la maison d’Éris, mais peut-être que certaines d’entre elles avaient été enlevées. Le grand-père d’Éris, Sauros, était un homme bon, mais sa vision du monde avait des aspects étranges. Eh bien, je me tairais. Il y a des choses qu’il vaut mieux taire.

Éris semblait se souvenir de quelque chose parce qu’elle leur montra soudain la bague à son doigt.

« Au fait, tu connais Ghislaine ? Cette bague lui appartient. »

Éris ne connaissait pas la langue du Dieu Bestial, elle parlait avec eux dans la langue humaine. Parmi les personnes présentes, mis à part moi et Ruijerd, seuls Gustav et Gyes étaient capables de comprendre la langue.

« Ghislaine… ? »

Le visage de Gyes se plissa.

« Elle est… toujours en vie ? »

« Hein ? »

Sa voix était pleine de dégoût. Il cracha les mots comme s’ils laissaient un goût amer sur sa langue.

« Ce n’est qu’un fléau de notre tribu. »

Ce n’était que le début des attaques de Gyes contre Ghislaine. Il parlait dans la langue des hommes pour qu’Éris puisse comprendre. Le frère aîné s’était ainsi mis à parler de sa sœur cadette. Il n’arrêtait pas de parler des erreur que Ghislaine avait commises en tant que personne. Sa voix était pleine d’émotion.

C’était difficile pour moi de tout écouter, étant donné que Ghislaine m’avait déjà sauvé la vie. Il semblerait qu’elle avait fait des choses vraiment méprisables dans le village, mais tout cela était arrivé quand elle était enfant. La Ghislaine que je connaissais était maladroite, mais travailleuse. Elle avait changé, s’était réadaptée en tant que personne. Elle ne méritait pas qu’on parle d’elle comme ça. C’était une maître épéiste très respectable ainsi qu’une apprentie magicienne accomplie.

Alors, comment dire ça gentiment… ?, m’étais-je dit. Arrêtez ça.

« Cette bague aussi, c’est quelque chose que notre mère lui a donné pour qu’elle cesse de devenir folle sans raison. Non pas que cela ne lui ait jamais fait du bien. C’était juste une vaurienne destructrice. »

« Tu — », avais-je commencé à dire.

« Oh ferme-la! Est-ce que tu connais vraiment Ghislaine!? »

Éris me coupa en beuglant d’une voix assez forte pour diviser la maison en deux. Les autres étaient stupéfaits par son explosion. Après tout, seuls Gyes et Gustav pouvaient comprendre la langue.

J’avais peur qu’Éris devienne violente. Mais au lieu de cela, elle n’avait l’air que frustrée, les larmes aux yeux. Elle transforma ses mains en poings tremblants, mais elle ne les balança pas.

« Ghislaine est incroyable! Étonnamment incroyable! Si tu l’appelles au secours, elle viendra immédiatement! Elle est super rapide! Et super forte! »

Des mots auxquels Éris ne pensait probablement même pas sortirent de sa bouche. Même si les autres ne comprenaient pas ce qu’elle disait, le chagrin dans sa voix en disait assez long. Et elle exprimait aussi mes émotions.

« Ghislaine est… hic… heu… pas quelqu’un que tu peux juste… hic… »

Éris fit de son mieux pour ne frapper personne, même à travers ses larmes.

C’est vrai, elle ne pouvait pas frapper Gyes ici. Ghislaine avait été violente pendant son séjour dans ce village. Si Éris levait le poing ici, Gyes pourrait dire :

« Tu vois ? Elles se ressemblent comme deux gouttes d’eau. »

Je regardais Gyes, celui-ci semblait confus.

« Non, je ne peux pas… C’est incroyable. Ghislaine… est respectée ? Ça ne peut pas… »

En voyant ça, j’avais calmé ma colère.

« Arrêtons cette conversation ici », avais-je suggéré tout en mettant mes bras sur les épaules d’Éris.

Éris me regarda avec incrédulité.

« Pourquoi... Rudeus, détestes-tu Ghislaine ? »

« Non, j’aime bien Ghislaine. La personne que nous connaissons et celle qu’ils connaissent portent peut-être le même nom, mais ce sont deux personnes totalement différentes. »

J’avais regardé Gyes. Même lui reconsidérerait sa position s’il rencontrait Ghislaine maintenant. Le temps changeait les gens. Je le savais parfaitement bien.

« … Bien. »

Éris ne semblait pas satisfaite, mais au moins elle semblait soulagée par ce que j’ai dit.

« Attends, est-ce que Ghislaine est devenue maintenant une personne incroyable ? »

« C’est une personne que je respecte. »

Mes paroles poussèrent Gyes dans une profonde contemplation. Vu ce qu’on l’avait entendu dire, il avait dû se passer beaucoup de choses entre lui et Ghislaine. Il bouillonnait de colère à sa seule mention. Le fait d’avoir un lien de parenté par le sang empirait les choses.

« Alors, peux-tu t’excuser ? »

« … M’excuser. »

L’atmosphère est devenue un peu tendue par la suite. Peut-être parce que c’était la deuxième fois qu’on forçait Gyes à s’excuser ce jour-là.

Quant à Ghislaine, je l’avais complètement oubliée l’année dernière, mais elle avait probablement été déplacée aussi pendant l’incident. Je me demandais où elle était et ce qu’elle faisait. La connaissant, j’avais pensé qu’elle nous chercherait, Éris et moi. C’était frustrant que nous n’ayons pu recueillir aucune information durant notre séjour au Port Zant.

◇ ◇ ◇

Une semaine s’était écoulée. La pluie continua de tomber tout le temps. On nous donna une maison vide dans le village et nous y avions passé notre temps. On nous donnait de la nourriture, que nous ayons ou non contribué à quelque chose, puisque nous étions considérés comme des héros de la Grande Forêt. Le village était pourtant dans une situation désespérée après les dégâts causés par l’incendie.

La terre avait été inondée et le chaos éclata lorsqu’un enfant tomba à l’eau. Les gens étaient très choqués, mais reconnaissants lorsque j’avais utilisé ma magie pour le sauver. J’avais pensé que je devrais peut-être utiliser ma magie pour chasser les nuages de pluie, mais j’avais rapidement abandonné cette idée. Roxy l’avait dit elle-même : manipuler la météo n’était pas une bonne idée. Si j’arrêtais la pluie, il pourrait arriver quelque chose d’horrible dans les bois.

Pour être honnête, je voulais juste que ça s’arrête vite pour qu’on puisse passer à autre chose. Mais encore une fois, elle ne devrait s’arrêter qu’après trois mois. Je devrais donc prendre mon mal en patience.

Il pleuvait quand j’avais décidé de me promener dans le village. Étant donné qu’il ne s’agissait que d’un village, il n’y avait ni armurier, ni forgeron, ni aubergiste d’aucune sorte. Dans la plupart des cas, il s’agissait de logements et d’entrepôts privés, ou de maisons de garde pour leurs guerriers. Tout cela avait été construit au-dessus des arbres.

Ce village était réellement en 3D ! C’était vraiment fascinant. Mon cœur s’était emballé d’excitation rien qu’en me promenant. Il y avait un endroit où vous n’aviez pas le droit d’aller plus loin. Apparemment, il y avait un endroit spécial au-delà de ce point. Je n’avais pas l’intention de m’en mêler.

Au cours de ma promenade, j’étais tombé sur un sentier qui se croisait sur deux niveaux. J’attendis sur la plus basse en espérant qu’une fille passerait au-dessus de moi, mais ce fut Geese qui le traversa.

« Yo, bizut ! Alors tu es aussi sorti, hein ? »

Celui-ci me fit signe, il semblait vraiment heureux. Il avait également reçu une amnistie pour ses contributions lorsque le village était en difficulté.

« Ouaip. “Ne recommencez jamais”, avaient-ils déclaré. Ce sont tous des imbéciles. Bien sûr que je vais le refaire. »

« Yo tout le monde! Avez-vous entendu cela? Ce mec n’a pas appris sa leçon! »

« Ho! Allez, arrête ça. Je ne peux pas partir maintenant, pas avant la fin de la saison des pluies. »

En d’autres termes, il prévoyait de répéter son erreur. Honnêtement, quel cas désespéré !

« Aussi, permets-moi de te rendre ton gilet. »

« Je t’ai dit de ne plus avoir ce putain de ton poli. Prends juste le gilet », dit-il.

« Es-tu sûr ? »

« Il fait encore froid en cette saison. »

Pourtant, il ne semblait pas du tout totalement méchant. La façon dont il était gentil sans rien attendre de moi me rappelait Paul. Paul… Je me demandais s’il allait bien.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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