Mushoku Tensei (LN) – Tome 4 – Chapitre 5 – Partie 1

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Chapitre 5 : Les enfants de la race bestiale

Partie 1

La pièce était sombre. Dans l’ombre se trouvaient des garçons et des filles ayant des regards nerveux sur leur visage, leur corps se tordant. Il y avait quatre filles et trois garçons, sept enfants au total. Ils avaient tous mon âge. Ils étaient tous nus, ils avaient tous des oreilles de bêtes ou d’elfes. Leurs mains étaient attachées derrière eux, et ils avaient tous reculé devant moi.

Quel spectacle, comme une jeune version de Kannon, la déesse de la miséricorde, un bodhisattva bouddhiste. C’était l’Eden. Non, c’était peut-être le paradis. Étais-je enfin arrivé au paradis ? Non, je n’avais toujours pas trouvé le bébé vert !

Ce n’était pas le moment de s’exciter. À une seule exception près, leurs yeux étaient enflés par les pleurs, et plusieurs avaient des bleus noirs bleutés sur le visage. Ma tête s’était refroidie immédiatement. Ils pleuraient et criaient. Ils avaient probablement été frappés parce qu’ils étaient bruyants.

La même chose s’était produite quand Éris et moi avions été kidnappés. Dans ce monde, les ravisseurs ne se souciaient pas des enfants qu’ils capturaient. Ruijerd avait dû les entendre se faire torturer impitoyablement de sa place dans la pièce voisine. C’était pour ça qu’il ne pouvait pas se retenir.

D’un coup d’œil rapide, ils ne semblaient pas avoir été victimes d’abus sexuels. Peut-être parce qu’ils étaient encore jeunes, ou peut-être parce que cela diminuerait leur valeur marchande. Quelle qu’en soit la raison, c’était le seul bienfait au milieu de ce malheur.

Normalement, quand je regardais les filles nues mes yeux allaient immédiatement vers leurs seins, mais en ce moment, mon moi pervers avait été affaibli. Après tout, je venais de décider de devenir ermite avant de débarquer du navire. Malheureusement, ma nouvelle profession n’avait pas du tout amélioré mon intelligence.

Trois des filles pleuraient encore, les larmes coulant le long de leurs joues. Deux des garçons m’avaient regardé avec un air terrifié sur leur visage.

Le troisième était accroupi sur le sol, respirant à peine. Je l’avais guéri avant d’enlever les menottes de ses poignets. Sa bouche était bâillonnée si fort que je n’arrivais pas à l’enlever. N’ayant pas d’autre choix, j’avais dû le consumer. Ça l’avait peut-être un peu brûlé, mais je m’étais dit qu’il pouvait le supporter. J’avais fait la même chose pour les deux autres garçons. Je les guérissais et je leur retirais les menottes de leurs poignets.

« U-um… qui es-tu… ? »

Les paroles avaient été prononcées dans la langue du dieu Bestial, de sorte que j’avais été un peu décontenancé, mais j’avais pu au moins leur dire :

« Je suis venu vous sauver. Vous trois, faites le guet à la porte. Si vous voyez quelqu’un arriver, dites-le-moi immédiatement. »

Tous les trois échangèrent des regards nerveux.

« Vous êtes des hommes, non ? Vous pouvez au moins faire ça, pas vrai ? »

Leurs expressions se durcirent et ils hochèrent la tête en courant vers la porte. Il n’y avait pas d’autre sens à mes instructions. Ce n’était pas comme si je voulais juste les écarter pour pouvoir reluquer les filles sans interruption.

Ruijerd faisait du grabuge, donc personne ne viendrait par ici. Nous ne pouvions prendre aucun risque. Avant d’entrer dans la pièce, j’avais utilisé mon œil démoniaque pour qu’il me montre une seconde dans le futur, mais je ne pourrais rien voir si je ne regardais pas derrière moi.

J’avais procédé à l’enlèvement des menottes des filles. Certains étaient plus dotés que d’autres, mais je n’avais pas fait de discrimination. Je les admirais toutes pendant que j’enlevais leurs liens. Je ne les avais pas touchées plus qu’il n’était nécessaire. Je voulais qu’ils considèrent le Rudeus devant eux comme un gentleman.

J’avais aussi guéri leurs bleus. C’était maintenant l’heure de m’amuser… euh, je voulais dire soigner leurs blessures. Après tout, il fallait toucher quelqu’un pour le guérir. Il n’y avait donc pas d’autre sens derrière tout cela. Oui, l’une des filles avait des bleus sur la poitrine, mais je jure que je n’avais aucune arrière-pensée.

Celle-ci avait une côte cassée. Ce n’était vraiment pas bon… Et l’autre s’était fracturé le fémur. Ces hommes avaient vraiment été vicieux.

Les filles se cachèrent avec leurs mains en se levant. Elles enlevèrent leurs bâillons elles-mêmes. Était-ce mon imagination ou la fille à la forte volonté avec des oreilles de chat me fixait ?

« Merci de nous avoir sauvés… hic… »

La fille aux oreilles de chien m’avait remercié alors qu’elle cachait timidement son corps. Elle parlait dans la langue du Dieu Bestial, bien sûr.

« Juste pour être sûrs, vous pouvez tous me comprendre, n’est-ce pas ? »

Quand elles hochèrent toutes la tête, je poussai un soupir de soulagement. Apparemment, ma langue du dieu Bestial était intelligible.

Il semblerait que Ruijerd n’avait toujours pas fini, et je ne pouvais pas conduire ces enfants à l’abattoir. Cela pourrait leur causer d’autres traumatismes, alors peut-être que j’admirerais ce paysage un peu plus longtemps… ou pas. Je devrais probablement leur demander ce qui s’était passé.

« Si je puis me permettre, pourquoi vous a-t-on tous amenés ici ? »

« Mew ? »

J’avais posé ma question à la fille aux oreilles de chat, celle qui semblait la plus têtue. Elle était la seule parmi les sept qui n’avait pas une traînée de larmes fraîches sur les joues. Au lieu de cela, son corps semblait être le plus brisé et meurtri. Il n’était pas dans un si mauvais état que celui d’Éris à l’époque, mais ses blessures étaient toujours les pires. Le deuxième pire était le premier garçon que j’avais aidé, mais contrairement à ce garçon, elle avait toujours une étincelle de vie dans les yeux.

Cette fille était peut-être encore plus volontaire qu’Éris. Non, elle était probablement plus âgée qu’Éris à l’époque. Si elles avaient le même âge, Éris n’aurait jamais perdu.

OK, pourquoi étais-je en train de faire une compétition ?

« On jouait dans la forêt quand un inconnu nous a attrapés, miaou ! »

C’était un choc pour mon système. Miaou ! Sa phrase s’est terminée par « miaou » ! Un vrai miaou ! C’était complètement différent de l’imitation d’Éris. Cette fille était une vraie fille-chat. Ce n’était pas seulement parce qu’elle parlait la langue du Dieu Bestial. Elle avait dit « miaou » à la fin. Incroyable.

Non. Je ne pouvais pas être distrait.

« Donc ça veut dire que vous avez tous été emmenés contre votre gré ? »

J’avais essayé de calmer mes émotions et de rester cool pendant que je parlais.

Les filles acquiescèrent d’un signe de tête. Bien. S’ils avaient été vendus par des parents en difficulté, ou vendus eux-mêmes parce qu’ils n’avaient plus les moyens de vivre, alors nos efforts pour les libérer auraient été vains. Bien. On sauvait des gens. J’en étais très heureux.

« C’est fini. »

Ruijerd était revenu. La couleur vert mousse avait disparu de son cuir chevelu, et un protège-front était fixé autour de sa tête. Ses vêtements étaient impeccables. Il n’y avait pas une seule goutte de sang dessus. Je ne m’attendais pas à moins de lui.

« Bon travail. Y avait-il d’autres personnes retenues captives ? », avais-je demandé.

« Aucune. »

« Alors, trouvons des vêtements pour ces enfants. Ils vont attraper un rhume si on les laisse comme ça. »

« Compris », répondit Ruijerd.

« Très bien les enfants. S’il vous plaît, attendez encore un peu. », leur avais-je dit

Nous nous étions séparés et avions commencé à chercher des vêtements appropriés. Nous n’avions rien trouvé pour les enfants. Leurs vêtements avaient dû être enlevés et jetés quand leurs ravisseurs les avaient capturés. Mais pour quoi faire ? Je n’avais pas compris. C’était un mystère pour moi, pourquoi avaient-ils laissé ces enfants nus ? Ne pas avoir de vêtements était un sérieux problème. On ne pourrait même pas les emmener dans un magasin de vêtements s’ils étaient nus.

« Hm ? »

J’avais jeté un coup d’œil par la fenêtre et j’avais vu une montagne de cadavres. Chacun d’eux portait un seul coup de lance, soit dans le cœur, soit dans la gorge. Voir quelque chose comme ça m’aurait terrifié il y a longtemps, mais cette fois, c’était rassurant. Pourtant, je ne m’attendais pas à ce qu’il y en ait autant. L’odeur du sang était pesante. Ça attirerait les monstres.

Brûlons-les rapidement, pensai-je tout en sortant de l’immeuble.

Je me tenais devant la montagne odorante de cadavres et j’avais créé une boule de feu. Une boule d’un rayon de cinq mètres semblait appropriée pour cette utilisation. Avec la magie du feu, l’augmentation de la puissance d’un sort augmentait également, pour une raison quelconque, sa taille. Mais je ne voulais pas sentir l’odeur de chair brûlée, alors j’avais décidé de les incinérer en une seule fois.

« Oups ! »

L’incendie qui en résulta était clairement trop puissant, car il s’était propagé instantanément dans le bâtiment. Je m’étais rapidement tourné vers la magie de l’eau pour éteindre les flammes.

Ce n’était pas loin. J’avais failli me transformer en pyromane.

Merde, j’aurais peut-être dû les déshabiller d’abord, me suis-je dit. Ils empestaient probablement le sang et cela me retournerait l’estomac, mais ils pouvaient encore être portés après que je les ai lavés.

« Rudeus. J’ai tout fini. »

Comme j’étais préoccupé par ces pensées, Ruijerd était sorti du bâtiment. Les enfants étaient tous avec lui, tous vêtus. Par vêtus, je voulais dire qu’ils portaient tous des robes à plumes.

« Où as-tu trouvé des vêtements comme ça ? »

« J’ai coupé les rideaux. »

Oho. Tu es intelligent. Une vraie source de sagesse, pensai-je.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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