Mushoku Tensei (LN) – Tome 3 – Chapitre 3 – Partie 1

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Chapitre 3 : Le secret d’un maître

Partie 1

Encore une fois, je rêvais. Cette fois, je regardais un groupe d’anges descendant du ciel. Ça me semblait assez agréable, comparé à mes récents cauchemars.

Puis je remarquais que des parties des anges étaient cachées par des mosaïques pixelisées. Alors qu’ils s’approchaient, ils ricanaient à l’unisson, et des sourires effrayants se répandaient sur leurs visages.

Dès que j’avais réalisé que ce n’était pas un rêve heureux, je m’étais réveillé.

« Un autre cauchemar… »

J’en avais fait beaucoup récemment.

Je m’assis lentement et j’étudiais le champ stérile et rocheux de la terre devant moi. C’était le Continent des Démons, une moitié du supercontinent déchiré dans une guerre entre l’humanité et les races démoniaques, et le foyer des diverses races démoniaques autrefois unit par le démon Dieu Laplace.

Sa superficie était environ la moitié de celle du continent central, mais c’était un endroit beaucoup plus rude. Il y avait très peu de végétation. Le terrain était marqué de fissures et de crevasses, les changements d’élévation étaient abrupts, avec de grandes pentes rocheuses qui s’élevaient comme des marches d’escalier géantes. Les voyageurs trouvaient souvent leur chemin bloqué par des tas de rochers plus hauts qu’un homme. Cet endroit était un vrai labyrinthe.

De plus, ses concentrations denses et naturelles d’énergie magique lui avaient valu d’être la proie à de nombreux monstres puissants. D’après ce que j’avais lu, le traverser d’un bout à l’autre prendrait trois fois plus de temps qu’un voyage à travers le grand continent central. Nous avions un chemin très difficile devant nous, et je ne savais pas trop comment annoncer la nouvelle à Éris.

Mais quand je l’avais regardée, je l’avais trouvée regardant ce paysage sombre avec des yeux qui brillaient d’excitation.

« Uhm, Éris. On dirait qu’on est sur le Continent des Démons, donc… »

« Le Continent des Démons ! Quelle aventure ça va être ! »

Il y avait de la joie dans sa voix ? Bon, très bien, dans ce cas. Il n’y avait aucune raison d’être rabat-joie et d’expliquer à quel point cela va être dangereux.

« Allons-y. Suivez-moi. », dit Ruijerd.

Et c’est ainsi que nous avions traversé ensemble la plaine stérile.

◇ ◇ ◇

Apparemment, Éris s’était liée d’amitié avec Ruijerd pendant que je dormais. Elle bavarda avec lui tandis que nous marchions, décrivant sa vie à la maison, ses leçons de magie et sa pratique du combat à l’épée avec un grand enthousiasme. Ruijerd n’avait pas beaucoup contribué à la conversation, mais offrait de temps en temps des expressions d’intérêt polies.

Il était difficile de croire qu’Éris avait été complètement terrifiée par cet homme la nuit précédente. À ce stade, elle ne semblait pas du tout intimidée par lui. En fait, elle fit quelques commentaires désinvoltes qui semblaient être carrément impolis. Cela me rendit plus qu’un peu inquiet, mais Ruijerd ne sembla jamais s’offusquer.

De toute façon, qui a dit que le Superd avait un tempérament terrible ? Ils n’étaient manifestement pas si terribles que ça.

Bien sûr, Éris n’était pas aussi encline à insulter carrément les gens qu’autrefois. Edna et moi avions pratiquement fait disparaître cette habitude en elle. Elle n’allait donc probablement pas laisser échapper quelque chose de trop terrible, ou du moins c’est ce que je voulais le croire. Cependant, il était difficile de savoir ce qui pouvait faire enrager un étranger d’une culture inconnue. J’espérais vraiment qu’elle serait prudente ici.

De plus, Éris avait tendance à s’exaspérer elle-même assez facilement, alors… j’espérais que Ruijerd ferait de même.

Tandis que cette pensée me traversait l’esprit, j’entendis la voix d’Éris devenir irritante.

« Alors, Rudeus n’est pas ton grand frère ? »

« Bien sûr que non ! »

« Mais vous partagez le nom de Greyrat. C’est un nom de famille, exact ? »

« Ça ne fait pas de lui mon frère ! »

« Est-il né d’une mère différente ? Un père différent ? »

« Non, non. Ce n’est pas ça non plus. »

« Je ne sais pas comment les humains voient ces choses, mais tu devrais être reconnaissant de l’avoir. »

« Écoute, tu te fais des idées ! »

« Peu importe, sois reconnaissant de l’avoir. »

« Ugh… »

Ruijerd avait parlé fermement, Éris vacilla un moment avant de finalement céder.

« Bien sûr que je suis reconnaissante… »

Ce n’était pas comme si nous étions vraiment frères et sœurs, bien sûr. Elle était aussi plus vieille que moi.

◇ ◇ ◇

Le terrain rocheux et escarpé du Continent des Démons était à la hauteur de sa réputation. Le sol était également dur, sec et poussiéreux. Il y avait plus de sable que de terre. On ne pouvait pas blâmer les démons d’avoir déclenché une guerre pour sortir de cet endroit minable. Il n’y avait presque aucune plante. De temps en temps, j’avais repéré une sorte de rocher bizarre qui ressemblait à une sorte de cactus, mais c’était à peu près tout.

« Hm. Attendez ici un moment. Ne bougez pas d’ici, compris ? »

Une fois toutes les dix minutes environ, Ruijerd nous ordonnait de rester assis alors qu’il partait en courant. Cette fois, il sauta facilement à travers une série de rochers massifs, disparaissant rapidement de la vue. Les capacités physiques de l’homme étaient incroyables. J’avais toujours pensé que Ghislaine était presque surhumaine, mais si vous traduisiez leur agilité brute en nombres, Ruijerd pourrait bien s’imposer.

Moins de cinq minutes après son dernier départ brutal, il revint vers nous.

« Désolé de vous avoir fait attendre. Reprenons notre route. »

Ruijerd ne s’était pas expliqué, mais il y avait une légère odeur de sang sur la tête de son trident. Il avait probablement abattu un monstre qui aurait pu nous bloquer la route. D’après ce que j’avais lu dans le dictionnaire de Roxy, ce bijou sur sa tête agissait comme une sorte de radar. Il s’en servait probablement pour identifier les menaces avant qu’elles ne s’approchent trop, puis pour les éliminer avant qu’ils ne sachent ce qui les frappait.

« Bon, dis-nous pourquoi tu t’enfuis toujours comme ça ? », demanda Éris, toujours aussi directe.

« Je m’occupe des monstres présents sur la route qui nous attend, » répondit Ruijerd avec concision. Séparant ses cheveux sur les côtés, il montra à Éris le cristal rouge scintillant au centre de son front. Elle trembla de surprise pendant un instant, mais le « bijou » était en fait une chose plutôt jolie, et bientôt elle le regarda avec une relative curiosité.

« Oh, c’est vrai. Ça doit être pratique ! »

« Je suppose que oui, mais parfois j’aimerais ne pas en avoir. »

« Eh bien, je le prends si tu n’en veux pas. Allez, laisse-moi l’arracher ! »

« Ce n’est pas si facile, j’en ai peur. »

Ruijerd sourit un peu.

Éris avait vraiment fait beaucoup de chemin. Elle faisait même des blagues ces jours-ci.

C’était une blague, pas vraie ?

« Ça me fait penser à quelque chose, Ruijerd… J’ai entendu dire que les monstres du Continent des Démons sont très forts. »

« Ils ne sont pas si forts que ça. Mais comme nous sommes loin de la route principale, ils sont donc assez nombreux. »

En fait, c’était un euphémisme. Ruijerd combattait des monstres toutes les quinze minutes environ depuis un certain temps déjà. Dans le royaume d’Asura, on pouvait voyager pendant des heures en calèche sans en voir un seule. Certes, les chevaliers et les aventuriers du Royaume s’efforçaient régulièrement d’exterminer tous les monstres à l’intérieur de ses frontières, mais même ainsi, le taux de rencontre sur le Continent des Démons était absurdement élevé.

« Tu t’es battu tout seul tout ce temps, Ruijerd. Comment tiens-tu le coup ? »

« Ce n’est pas un problème. J’ai abattu ces créatures en un seul coup. »

« D’accord… mais fais-moi savoir si tu es fatigué, compris. Je pourrais au moins surveiller tes arrières. Et je sais comment utiliser la magie de guérison. »

« Ne t’inquiète pas, mon enfant. »

Ruijerd me tendit la main et m’avait timidement tapoté la tête. Il aimait vraiment faire ça, n’est-ce pas ?

« Reste avec ta petite sœur et protège-la, d’accord ? »

« Écoute ! Je ne suis pas sa petite sœur, OK !? Je suis plus vieille que lui ! »

« Hm. Vraiment ? Mes excuses. »

Ruijerd avait aussi essayé de caresser Éris sur la tête, mais elle lui gifla la main.

T’auras plus de chance la prochaine fois, mon grand.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

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