Mushoku Tensei (LN) – Tome 3 – Chapitre 12 – Partie 2

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Chapitre 12 : Enfants et guerriers

Partie 2

Mais bien sûr, il était aussi possible que nos mystères n’aient aucun rapport avec les cobras. C’était un peu précipité de supposer qu’on avait eu la même tache tous les trois.

« Je me demande quand même comment c’est arrivé ? »

« Comment le saurais-je, petit ? C’est comme ça que ça marche parfois. »

Hmm. Eh bien, je suppose qu’il dit vrai. Ce n’est pas comme si toutes les tâches de la guilde étaient bien rangées dans un ordinateur ou quoi que ce soit d’autre.

« Très bien alors. Qu’est-ce qu’on va faire ? »

« Rien. Celui qui trouve les monstres en premier gagne. »

« Quoi !? Qu’adviendra-t-il de notre tâche si vous arrivez le premier ? », cria Kurt.

« Hein ? Oh, ton histoire à propos des œufs ? Je veux dire, on les écrasera si on les voit. Les cobras aux crocs blancs ne peuvent pas éclore partout, n’est-ce pas ? », dit Blaze en souriant.

« Allez, Rudeus, dis quelque chose ! S’ils tuent tous les monstres, on échouera tous les deux dans notre tâche ! »

Kurt se tournait vers moi pour obtenir de l’aide. Il n’avait pas tort. Si le groupe de Blaze tuait notre monstre « inconnu », nous n’aurions pas la chance de le retrouver ou de le combattre…

Attendez une seconde. On a juste besoin de le localiser et de l’identifier, non ?

J’avais envie de rapporter que des cobras aux crocs blancs étaient venus ici pour satisfaire notre client. Et pour couvrir notre mise, on pouvait toujours traquer des monstres au hasard ici avant de partir. Un butin assez important devrait couvrir les frais de rupture de contrat de 20 %.

« Eh bien, nous ne sommes pas sûrs que ce soit une triple réservation. Il pourrait aussi y avoir autre chose que les cobras aux crocs blancs ici. »

Blaze grimaça.

« Alors ? Tu veux qu’on regarde autour de toi, c’est ça ? Tu veux qu’on soit tes baby-sitters ? »

« Qui diable a besoin de ton aide de toute façon !? » dit Kurt, le visage rouge de colère.

« Oh pitié. Tu espères qu’on va te protéger, c’est évident, non ? Cette forêt est sacrément dure pour une bande d’aventuriers de rang D. »

Ah. Maintenant, je comprends pourquoi il était si grincheux. Blaze n’aimait pas l’idée qu’une paire de groupes de bas niveau suivent son groupe comme une ficelle de merde à la poursuite d’un poisson rouge. C’était parfaitement compréhensible. Après tout, cela ne ferait que leur rendre la vie plus difficile.

Bien sûr, je ne voulais pas non plus voyager avec eux. Ce n’était pas une bonne idée de laisser quelqu’un voir Ruijerd se battre avec sa lance. Ils pourraient réaliser que c’était vraiment un Superd quand ils verront à quel point il était fort.

Heureusement, Kurt m’avait déjà donné une chance ici.

« Ok, j’en ai assez entendu parler. La Dead End n’a pas non plus besoin de baby-sitters, merci beaucoup. Nous travaillerons seuls. »

J’avais rapidement tourné le dos et quitté la conférence des dirigeants sans attendre une réponse à ma déclaration.

◇ ◇ ◇

Mon groupe m’attendait un peu plus loin.

« Alors que s’est-il passé ? », demanda Éris, sa voix trahissant une certaine impatience.

« On dirait qu’on est tous plus ou moins là pour faire le même travail. »

« Oh. Que se passe-t-il maintenant ? Est-ce que quelqu’un renonce ? »

« Non, bien sûr que non. On va tous y aller et voir qui trouve les monstres en premier. »

« Ah ouais ? Ça a l’air d’un défi décent ! »

Eh bien, elle semblait certainement enthousiaste. J’avais l’impression qu’Éris en avait assez de nos missions de chasse ces derniers temps. Après tout, ces boulots n’étaient pas vraiment des aventures… on pourrait dire que c’était du travail manuel. Cela avait probablement semblé être un bon changement de rythme.

Pendant que nous parlions tous les trois, Blaze et Kurt avaient mis fin à la réunion des leaders. Kurt dit quelques mots à ses deux compagnons, et ils partirent tous ensemble dans la forêt, les Super Blazers arrivèrent aussi, allant dans une direction différente.

« Alors quel est le plan ? », demanda Éris.

« Hmm, voyons voir… Ruijerd pourrait comme toujours chercher des ennemis dans la région. On va se déplacer et enquêter jusqu’à ce qu’on découvre ce monstre mystérieux. », avais-je dit.

Cela m’avait semblé être une proposition assez simple, mais Ruijerd secoua sérieusement la tête.

« Attends un peu, Rudeus. »

« Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je m’inquiète pour ces trois enfants. »

Quels enfants… ? Oh, il veut parler des Caïds de Tokurabu.

« Ils ne sont pas assez forts pour survivre dans cette forêt. »

« Donc ce que tu dis, c’est que… »

« Nous devrions les aider. »

Je n’aurais vraiment pas dû être surpris.

« Eh bien, Ruijerd… si on reste trop près d’eux, il y a une chance qu’ils réalisent que tu es vraiment un Superd. »

« Je m’en fiche. »

Ouais ? Eh bien, moi non !

« D’accord, mais ça va nous causer toutes sortes de problèmes si les gens réalisent qui tu es. »

« Quoi, alors ? Me dis-tu de rester en arrière et de les laisser mourir ? »

« Ce n’est pas ce que je dis. Suivons-les de loin et aidons-les s’ils ont des ennuis. »

Je ne pouvais pas espérer l’en dissuader. Nous n’aurions qu’à ajuster nos objectifs. On ne pourra probablement pas obtenir ces deux pièces de fer, mais nous pourrions au moins obtenir une reconnaissance sérieuse.

Pourtant, était-ce vraiment une bonne idée de sauter à la rescousse sans réfléchir ? Si nous devions protéger ces enfants d’une attaque de monstre, les chances qu’ils réalisent la véritable identité de Ruijerd seraient bien plus grandes. Je ne voulais pas croire qu’ils s’accrocheraient à leurs préjugés au sujet d’un homme qui venait de leur sauver la vie, mais la Dead End avait une place spéciale dans l’esprit des gens de ce continent. C’était difficile de savoir comment les choses se dérouleraient.

Si le pire devait arriver, nous pourrions peut-être les intimider pour qu’ils se joignent à nous, comme nous l’avons fait avec Jalil et Vizquel…

Pour l’instant, notre groupe était parti après Kurt et ses amis.

Tandis qu’il regardait les Caïds du village Tokurabu s’enfoncer hardiment dans les profondeurs de la forêt pétrifiée, Ruijerd plissa son front.

« Qu’est-ce qu’il y a ? », avais-je dit.

« Est-ce la première fois qu’ils mettent les pieds dans une forêt ? »

« Euh, je ne peux pas dire que je le sais… Pourquoi me le demandes-tu ? »

« Ils sont beaucoup trop négligents. »

Bien sûr, Kurt et ses amis s’étaient vite retrouvés face à face avec un Exécuteur dont ils n’avaient manifestement pas remarqué l’approche.

L’Exécuteur était une sorte de monstre humanoïde, les restes zombifiés de quelqu’un qui avait été un aventurier dans la vie. Pour une raison ou une autre, ils étaient équipés d’énormes épées et d’armures en plaques épaisses. Le poids de leur équipement les empêchait de se déplacer trop rapidement, mais ils étaient extrêmement robustes et maniaient leur arme avec une dextérité surprenante. D’habitude, vous ne rencontriez qu’un Exécuteur à la fois, et ils n’étaient pas exceptionnellement fort — et pourtant c’étaient toujours des monstres de rang B. C’était une preuve suffisante de leur pouvoir.

Pour couronner le tout, leur équipement se dissolvait dans l’air lorsqu’ils étaient morts, de sorte que vous ne pouviez pas tirer grand profit du fait d’en vaincre un.

« Ils ont besoin de notre aide ! »

« Non, pas encore », dis-je, juste au moment où Ruijerd se préparait à sauter en avant.

« Pourquoi pas !? »

« Ils ne sont pas encore dos au mur. »

Cet Exécuteur était bien plus rapide que ce à quoi on pouvait s’attendre de par son apparence, mais il n’avait pas été assez rapide pour suivre ces enfants lorsqu’ils couraient pour sauver leur vie. Peu à peu, ils s’éloignaient de leur poursuivant.

Mais alors, juste au moment où il semblait qu’ils allaient lui échapper… leur chance avait disparu.

Un groupe d’anacondas-amandes les attendait dans la direction où ils s’étaient enfuis.

Ces monstres-serpents voyageaient par groupes de trois à cinq, ils tiraient leur nom du motif distinctif en forme d’amande sur leur corps, qui mesurait généralement environ trois mètres de long. Leurs crocs étaient pleins de venin mortel, et ils bougeaient avec une grande agilité. En raison de leur robustesse et de leur tendance à attaquer en nombre, ils avaient également été classés comme monstres de rang B.

Kurt et son groupe était coincé entre les deux types de monstres les plus connus et les plus craints de la forêt pétrifiée. Je pouvais voir leurs expressions vaciller entre des sourires d’incrédulité et de la terreur pure et simple. Ils pensaient probablement que s’ils rencontraient l’un ou l’autre de ces monstres notoirement dangereux, ils pourraient tout simplement s’enfuir. Et, pour être juste, ça avait failli marcher avec l’Exécuteur.

En fin de compte, cependant, ils n’avaient pas suffisamment réfléchi à ce qui pourrait mal tourner. Cet endroit était tout simplement trop dangereux pour eux, ils auraient vraiment dû le reconnaître et s’en écarter. Ce n’était pas que je n’avais pas sympathisé avec leur empressement à se surpasser.

« On devrait y aller ! Maintenant ! »

« Non, attends encore un peu… »

Encore une fois, j’avais retenu Ruijerd. Nous voulions attendre qu’ils soient vraiment sur la corde raide. Plus les choses allaient mal avant que nous n’arrivions, plus leur gratitude serait profonde.

Je laisserai ces monstres les frapper pour pouvoir les guérir avec ma magie par la suite. Heheheheh. Parfait…

« Ah ! » cria Éris.

Le garçon en forme d’oiseau vola dans les airs… pour être séparé en deux morceaux.

Il n’avait reçu qu’un seul coup. Il n’avait pas réussi à esquiver l’attaque l’Exécuteur, et l’épée du monstre l’avait coupé en deux.

Mon sourire malicieux s’était figé sur mon visage. J’avais mal interprété la situation. Ces enfants étaient en grand danger dès le début. C’est moi qui étais stupide, pas Ruijerd.

« Je te l’avais dit ! » cria Ruijerd, sa voix pleine de frustration.

Tandis qu’Éris et lui s’avançaient à découvert, j’avais rapidement tiré avec un canon de pierre sur l’Exécuteur.

Mon attaque de pierre maison avait assez de force pour anéantir un Tréant de Pierre, mais d’une manière ou d’une autre, la chose était restée sur ses pieds.

Pendant un moment, j’avais pensé que son armure était incroyablement résistante. Puis j’avais remarqué qu’il manquait le haut de son bras droit. J’étais si agité que j’avais mal lancé mon sort.

Prenant son énorme épée de la main gauche, le monstre s’était immédiatement mis à courir dans ma direction. De loin, il semblait assez lent, mais maintenant qu’il fonçait vers moi, je m’étais rendu compte qu’il était anormalement rapide étant donné son apparence maladroite.

J’étais resté calme et j’avais créé une tourbière boueuse directement sur le chemin de l’Exécuteur. L’un de ses pieds plongea dans mon piège et le fit basculer vers l’avant. J’avais aussitôt invoqué un énorme rocher immédiatement au-dessus du monstre et je l’avais projeté vers le sol.

Ruijerd et Éris avaient déjà éliminé tous les anacondas-amandes.

À la suite de la bataille, un Kurt au visage pâle et tremblant s’était approché de moi pour m’exprimer sa gratitude.

« Huff, huff… Merci, mec… huff, huff, huff… sérieusement. Vous êtes… très forts, hein… ? »

L’Exécuteur gisait écrasé sous un rocher géant. Les anacondas-amandes avaient tous été soigneusement décapités. Cela n’avait posé aucun problème. On gagnerait ce combat chaque fois.

Et pourtant, nous n’avions pas réussi à protéger ces enfants.

« C’est bon… Je suis désolé qu’on ne soit pas arrivés plus tôt. »

Kurt me regardait avec quelque chose comme de l’admiration dans les yeux. J’avais détourné mon regard de son visage, la poitrine douloureuse.

Mes yeux rencontrèrent le corps d’un garçon à bec, semblable à un oiseau qui avait été coupé en deux. Comment s’appelait-il déjà ? Gablin ? Il ne serait pas mort si j’avais agi simplement.

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