Mushoku Tensei (LN) – Tome 3 – Chapitre 11 – Partie 3

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Chapitre 11 : Un démarrage en douceur

Partie 3

J’avais d’ailleurs demandé à Ruijerd d’espionner Vizquel pendant qu’Éris et moi faisions nos courses. Je n’attendais pas grand-chose d’elle et de Jalil, mais selon leur comportement, il était possible que notre réputation soit gravement entachée. Il m’avait semblé prudent d’au moins vérifier ce qu’ils faisaient.

Quand je l’avais expliqué à Ruijerd, celui-ci m’avait répondu que je n’aurais jamais dû m’associer à eux si j’étais si inquiet pour leur caractère. C’est tout à fait juste. Mais d’un autre côté, l’entente que nous avions conclue avec eux nous avait procuré d’importants avantages financiers. Pour le moment, un peu de paranoïa semblait être un prix raisonnable.

Nos amis voleurs du dimanche s’acquittaient admirablement de leur tâche. Ils avaient même abordé les emplois de rang F avec une attitude positive et une diligence surprenante.

Aujourd’hui, Vizquel avait fait un travail d’extermination d’insectes. Son objectif était d’éradiquer une infestation d’animaux détestables qui avaient occupé la cuisine de quelqu’un. Vizquel était une membre de la race Zumeba dont la salive était toxique, mais aussi très attirante pour toutes sortes d’insectes. Tout insecte qui l’ingérait mourait ou devenait totalement immobile, ce qui donnait à la Zumeba une collation savoureuse.

En d’autres termes, Vizquel était née pour faire ce genre de travail.

La cliente était une femme âgée, apparemment têtue et grincheuse, qui n’arrêtait jamais de froncer des sourcils. Ruijerd avait l’impression qu’elle n’hésiterait pas à chasser tous ceux qui lui déplaisaient, même pour un petit détail.

On n’en était pas arrivé là, bien sûr. Vizquel s’était immédiatement mis au travail et avait efficacement annihilé les insectes. Ruijerd avait confirmé après coup qu’il n’y avait plus un seul insecte vivant dans la maison de la vieille femme. Vizquel avait même bouché quelques trous avec une sorte de substance filiforme, comme mesure préventive contre l’invasion de l’extérieur.

« Merci, Vizquel. Ces choses me rendaient folle. »

« Pas de problème. Si jamais tu as besoin de quoi que ce soit, souviens-toi du nom de Dead End Ruijerd, d’accord ? »

« Dead End Ruijerd ? Est-ce le nom de ton nouveau groupe ? »

« Oui, plus ou moins. »

Après avoir fait de la publicité pour notre marque, Vizquel avait remis à la vieille dame quelques morceaux d’appât supplémentaires faits à partir de sa salive, puis elle avait poliment pris congé. Son travail terminé, elle nous avait rapidement rejoints à la guilde pour s’occuper de l’échange des récompenses.

« On dirait qu’elle fait du bon boulot, hein ? »

« … Oui. »

Je ne m’attendais certainement pas à ce niveau de perfection. Non seulement Vizquel connaissait déjà le client, mais elle s’était surpassée dans le service à la clientèle. Cela m’avait probablement laissé une bien meilleure impression que mon numéro de vendeur de porte à porte improvisé.

« Hmm. Je suppose donc qu’ils ne sont pas pourris jusqu’à la moelle, Ruijerd. »

« Peut-être pas. »

Pour être honnête, j’avais aussi été un peu méfiant à leur égard, mais je supposais que nous n’en demandions pas tant que ça. Ils se contentaient de faire un travail ordinaire et mentionnaient « Dead End » à la toute fin. Si nous leur avions fait croire que coopérer avec nous signifiait de l’argent facile pour eux, c’était pour le mieux. Ça les rendrait aussi moins susceptibles de nous trahir.

« Cependant, le fait est qu’ils ont commis beaucoup de mauvaises actions. »

« Oui, tu as raison. Mais en ce moment, ils sont en train de faire un travail honnête… tout comme toi, Ruijerd. »

« Mm… »

Être un « criminel » ne signifie pas que vous êtes irrécupérable. Cela s’appliquait à eux autant qu’à Ruijerd et à moi-même. C’était un bon signe qu’ils avaient cessé d’enlever des animaux de compagnie même si nous ne leur avions pas dit de le faire.

Cela dit, nous n’en étions qu’au troisième jour de ce partenariat. Le souvenir d’avoir côtoyé la mort était encore frais dans leur esprit.

« Bien sûr, ils ne jouaient peut-être le jeu que pour le moment. On devrait continuer à les surveiller comme ça chaque fois que quelque chose change. »

Ruijerd fronçait son front à ce sujet.

« Tu as uni tes forces à celles de ces gens. Ne leur fais-tu pas confiance ? »

« Bien sûr que non. Les seules personnes en qui j’ai confiance dans toute cette ville sont toi et Éris, Ruijerd. »

« … je vois. »

Il avait commencé à tendre la main vers ma tête, mais il s’était arrêté.

J’avais confiance en Ruijerd, mais j’avais l’impression de commencer à perdre la sienne.

Mais je pourrais vivre avec ça. Mon but était de retourner au royaume d’Asura avec Éris. Je ferais de mon mieux pour améliorer la réputation des Superds autant que je le pouvais, mais gagner le respect de Ruijerd ne faisait pas partie de ma liste d’objectifs prioritaires.

« Alors, pourquoi ne rentre-t-on pas ? »

Nous repartions vers notre auberge par des rues éclairées uniquement par des pierres lumineuses.

Tout bien considéré, notre carrière d’aventurier avait démarré en douceur.

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