Mushoku Tensei (LN) – Tome 3 – Chapitre 11 – Partie 2

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Chapitre 11 : Un démarrage en douceur

Partie 2

À peine trois jours plus tard, le groupe « Dead End » avait été formellement promu au rang E.

« Joli travail. »

Après quelques mots d’appréciation, j’avais donné à Jalil un dixième de l’argent que nous avions gagné à la chasse ce jour-là.

« Merci, mec. »

On s’était mis d’accord sur 10 %, mais… ça ne semblait pas si cher que ça. Quand j’avais demandé à Jalil s’ils s’en sortaient vraiment, il m’avait expliqué qu’il n’était pas seulement un aventurier de métier, mais qu’il exploitait aussi une entreprise en ville.

« Quel genre d’affaires ? »

« Euh, une animalerie. »

Oh wôw. D’abord tu les vends, puis tu les voles ? C’est un peu flippant, mec.

« Ne fais rien de mal, d’accord ? »

« Oui, je sais. »

De toute façon, le commerce des animaux était apparemment un commerce légitime. Ils attrapaient des animaux errants dans la ville, les entraînèrent un peu, puis les vendaient comme animaux de compagnie. Jalil était un membre de la race Rugonienne, un peuple réputé pour son savoir-faire en matière de domptage de bêtes. Avec l’aide de techniques transmises de génération en génération, il pouvait soi-disant « domestiquer » n’importe quoi, d’un chien errant à une fière guerrière bestiale.

Bonté divine, quelle tribu méchante !

Heureusement qu’Éris et Ruijerd étaient ici avec moi, sinon j’aurais pu finir par ramper à ses pieds et lui demander des pourboires.

Abstraction faite de tout cela, cette animalerie semblait être une exploitation rentable, avec un côté avantageux pour la ville, puisqu’il enlevait des animaux potentiellement dangereux des rues.

« Alors, euh. Pourquoi as-tu commencé à enlever des animaux de compagnie si tu avais déjà un travail légitime ? »

« Au début, on prenait juste ceux qui se sont perdus, mais… je suppose que quelque chose nous a pris. »

Bien sûr. Ça avait dû être tentant une fois qu’ils avaient eu l’idée en tête. Et une fois qu’ils avaient cédé à cette tentation, tout s’était effondré à partir de là.

« De toute façon, n’est-ce pas difficile de tenir un magasin tout en travaillant comme aventuriers ? »

« Non, pas vraiment. On a assez d’animaux de compagnie pour durer un moment. »

Apparemment, ils ne gardèrent le magasin ouvert que jusqu’au début de l’après-midi, puis ils se mettaient à accomplir les tâches de la guilde pour le reste de la journée.

« Eh bien, de toute façon je suppose que ce ne sont pas mes affaires. Tant que tu continues à faire ton travail. »

« Ne t’inquiète pas, chef, nous sommes des aventuriers à part entière. Et nous nous assurons de faire passer le mot sur Dead End également. »

Hmm. Si tu le dis…

◇ ◇ ◇

Nous nous étions déjà fait un peu d’argent de poche, alors il me semblait qu’il était temps d’acheter de nouveaux vêtements et une armure de combat.

Tout d’abord, nous avions choisi des vêtements auprès d’un vendeur de rue.

Éris n’avait pas mis longtemps à se décider. Elle voulait juste quelque chose de solide, mais léger et facile à enfiler, critère qui l’avait amenée à choisir un pantalon moins qu’élégant.

Cela me semblait un choix judicieux, surtout dans les circonstances actuelles, mais j’avais aussi l’impression qu’il n’y aurait pas de mal à avoir au moins une option « féminine ». Quand j’avais montré à Éris une robe rose pâle à froufrous que j’avais aperçue dans un coin du magasin, celle-ci me montra un visage écoeuré.

« … Veux-tu vraiment que je porte quelque chose comme ça ? »

« Ça ne peut pas faire de mal d’avoir au moins une robe de fille, non ? »

« Ah oui ? Et si tu achetais quelque chose de viril, Rudeus ? »

Elle me donna un gilet en fourrure. Ça ressemblait à un vêtement qu’un bandit de montagne pourrait porter.

Hmm. Donc si je mettais ce truc, Éris porterait une robe à froufrous ?

Pendant une seconde cela ne m’avait pas semblé être une mauvaise affaire, mais ensuite, je m’étais imaginé tous les deux côte à côte dans nos nouvelles tenues et j’avais immédiatement abandonné l’idée.

Une fois que nous avions fini d’acheter des vêtements, nous nous étions rendus dans un magasin d’armure.

Éris n’avait pas encore subi de blessures graves au combat, et je pouvais utiliser la magie de guérison pour traiter les blessures mineures, alors j’avais l’impression qu’elle n’avait pas vraiment besoin d’armure. Mais quand Ruijerd m’avait dit ceci : « Tes sorts ne peuvent pas guérir des blessures mortelles ou restaurer un membre manquant, et Éris n’est toujours pas habituée à la bataille. La complaisance et l’insouciance peuvent coûter la vie à de jeunes guerriers. » Ce n’était pas une bonne idée pour elle de se passer de matériel défensif.

Le magasin d’armures était un grand et impressionnant établissement, quoiqu’encore un peu plus grossier que les magasins que j’avais vus à l’époque à Asura. Les marchandises exposées à l’intérieur étaient universellement plus chères que celles que l’on pouvait se procurer chez les vendeurs ambulants de la ville. Les échoppes et les chariots étaient le meilleur choix pour des articles moins chers, et parfois vous découvrirez un joyau caché parmi les tas de ferraille, mais les magasins comme celui-ci offraient une qualité fiable et une sélection supérieure. Ils avaient aussi une grande variété de tailles… ce qui était très utile, étant donné que nous étions tous les deux des enfants.

« Protéger ton cœur est très important, alors je pense qu’on devrait prendre la meilleure qualité possible… »

En ce moment, nous étions en train de choisir un plastron pour Éris. Il y en avait une grande variété, en particulier pour les guerrières, conçue pour s’adapter aux personnes ayant des tailles de poitrine différentes.

« Ça m’a l’air bien. Qu’en penses-tu, Rudeus ? » dit Éris tout en prenant un modèle en peau de bête qui lui allait parfaitement.

Puisqu’elle me le demandait, j’allais regarder. Hmm… Pas mal.

« Tu devrais en prendre un plus grand d’une taille. »

« Pourquoi ? »

Allez, réfléchis-y.

« Nous sommes encore des enfants en pleine croissance. Tout ce qui te va parfaitement en ce moment sera trop petit en un rien de temps. »

J’avais choisi une cuirasse similaire dans une taille légèrement plus grande et je l’avais donnée à Éris.

« C’est tout lâche sur moi… »

« Non, il te va bien. Ne t’inquiète pas pour ça. »

Éris se plaignait en murmurant, puis elle commença à choisir d’autres morceaux d’armure pour diverses parties de son corps. Tous les combats que nous avions menés dernièrement lui avaient donné une idée des endroits où elle était la plus vulnérable aux blessures. Il n’était pas difficile de trouver du matériel pour protéger ses articulations et ses organes vitaux.

Cependant, sa tête posait plus un dilemme. Un casque trop lourd ne ferait que la ralentir. Mais nous ne voulions pas laisser une partie aussi importante de son corps sans défense.

« Pourquoi pas quelque chose comme ça ? » lui ai-je dit, lui présentant un casque intégral qui me rappelait l’un des méchants frères Hokuto.

« Aucune chance », dit-elle avec une grimace.

Les enfants de nos jours. Aucune appréciation des classiques.

Nous avions continué à essayer toutes sortes de casques différents, mais Éris rejeta chacun d’entre eux pour des raisons de lourdeur, de laideur, d’odeur, ou parce qu’il la vision était rendue trop difficile. En fin de compte, elle avait opté pour une sorte de bandeau, avec des plaques de fer cousues à l’intérieur pour offrir une certaine protection.

Bien sûr, le capuchon que nous avions acheté la dernière fois ne servait qu’à cacher ses cheveux roux qui attiraient le regard. Cela n’avait aucun intérêt d’un point de vue défensif.

« Je suppose que c’est tout. Qu’en penses-tu, Rudeus ? Ai-je l’air d’une aventurière ? »

Avec l’épée coupante que Rowin nous avait donnée, attachée à sa hanche, Éris virevolta pour montrer son nouvel ensemble d’armure légère. Pour être tout à fait honnête, ça ressemblait un peu à un cosplay… d’autant plus que ce plastron n’allait pas très bien.

« Magnifique, mademoiselle. Tout simplement splendide. Tu es l’image même d’une guerrière aguerrie. »

« Tu le penses vraiment? Hehehehe... »

Éris posa les mains sur ses hanches et se regarda avec un sourire satisfait. Pendant qu’elle savourait le moment, j’avais marchandé le prix de son équipement jusqu’à une pièce de fer. Ce n’était pas un achat mineur, mais nous achetions une armure complète ici.

« D’accord, Rudeus ! Tu es le prochain ! »

« Je ne pense pas avoir vraiment besoin de quoi que ce soit, pas vrai ? »

« Bien sûr que si ! Tu es un magicien, alors tu devrais avoir une robe ! »

J’avais eu l’impression qu’Éris avait une certaine prédilection pour les histoires où un jeune guerrier héroïque se lançait dans une aventure avec un ami d’enfance magicien à ses côtés. Il y avait des nuits où la jeune fille ne dormait presque pas, mais elle était certainement courageuse pendant la journée.

Ah eh bien. Je suppose que je vais jouer le jeu.

« Hé, monsieur. Avez-vous des robes qui me vont ? »

Le vieux propriétaire de l’atelier d’armure se promena silencieusement et ouvrit une de ses armoires.

« Ici. C’était fait pour des hobbits. »

À l’intérieur, il y avait une grande variété de robes colorées, toutes avec des motifs légèrement différents. Il semblait y avoir cinq teintes : rouge, jaune, bleu, vert et gris. Aucune n’était particulièrement éclatante.

« Est-ce que la couleur fait une différence ? »

« Les colorés ont des poils de monstres tissés dans le tissu. Ça vous donne un peu de protection contre un élément spécifique. »

« OK, donc le rouge protégeait du feu, et le jaune protégeait de la terre… Euh, et pour le gris ? »

« C’est juste du tissu uni. »

Ah. Pas étonnant que ce soit à moitié prix. Le coût des autres couleurs variait aussi légèrement. Cela avait probablement quelque chose à voir avec les matériaux qu’ils avaient utilisés pour les fabriquer.

« Alors je suppose que tu en voudrais une bleu, Rudeus ! », dit Éris.

« Hmm, je me le demande… »

En combat rapproché, j’avais l’habitude d’utiliser des explosions pour me faire voler dans les airs. Peut-être que le rouge ou le vert serait mieux ? Hmm… stop où encore ?

« Quel genre de sort connais-tu, mon garçon ? »

« Je peux utiliser n’importe quel type de magie d’attaque. »

« Hmm. Eh bien, c’est quelque chose. Et moi qui pensais que tu n’étais qu’un gamin… D’accord. Celui-là pourrait te coûter un peu plus cher, mais… »

Après avoir fouillé un moment dans les robes, le vieil homme en sortit une qui était d’une nuance de gris nettement plus foncée.

« C’est une vraie peau de Rat Mackey. »

« Mackey… Râteau ? »

« J’ai dit rat, gamin. Pas râteau. »

L’image d’un homme amical en short rouge vif flotta brièvement dans mon esprit. Je secouai violemment cette image de la tête jusqu’à ce qu’elle disparaisse. La robe ressemblait plus à un tissu qu’à la peau d’un animal, mais c’était probablement la nature même de la matière.

« Quels sont les avantages de celle-ci ? »

« Elle n’offre aucune protection spéciale contre la magie, mais c’est dur comme l’enfer. »

Je l’avais enfilée, juste pour voir ce que ça faisait.

« C’est un peu trop grand pour moi. Il n’y en a pas de plus petites ? »

« C’est la plus petite que j’ai. »

« Ils doivent en faire pour les enfants, non ? »

« Pourquoi le feraient-ils ? »

Je savais maintenant ce que ce petit judoka avait dû ressentir quand il avait essayé de mettre un costume normal pour la première fois. Ah eh bien. J’étais encore un garçon en pleine croissance, alors peut-être que c’était bien. Au moins, la chose semblait être faite d’un matériau de qualité… D’après le toucher, elle offrirait probablement une certaine protection contre les armes.

J’avais un peu aimé le fait qu’elle avait été fabriquée à partir d’un rongeur à la peau grise aussi. Ça collait bien avec mon nom de famille.

« Hmm, OK. Peut-être que je vais prendre celle-là. »

« Tu aimes ça, hein ? Cela fera huit pièces de ferraille. »

« Eh bien, voyons voir… »

Après avoir marchandé avec le vieil homme du mieux que je pouvais, j’avais fini par acheter la robe pour six pièces de ferraille.

Pendant que nous y étions, j’avais aussi pris deux autres bandeaux comme celui d’Éris, mais de couleurs différentes. Ceux-là étaient pour Ruijerd et moi. On pourrait en utiliser un pour cacher cet œil sur son front si jamais on en ressentait le besoin.

Pourquoi en avais-je besoin, me demanderez-vous ?

Vous savez que ce n’est pas drôle d’être catalogué comme homme bizarre ?

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Un commentaire :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour le chapitre. Il y a une référence que je n’ai pas compris : Mackey râteau.

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