Mushoku Tensei (LN) – Tome 3 – Chapitre 11 – Partie 1

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Chapitre 11 : Un démarrage en douceur

Partie 1

Lorsque nous nous étions rendus à la porte d’entrée de la guilde des aventuriers le lendemain matin, un homme-lézard s’était immédiatement approché de moi.

« Oh, bonjour à vous. Je me suis déjà occupé de notre promotion. »

Pendant un moment, je n’avais aucune idée de qui ce type était censé être, mais j’avais remarqué la dame aux yeux d’insecte à côté de lui et j’avais réalisé que c’était les voleurs d’hier. Ils s’appelaient… Jalil ? Et Vizquel, si je me souvenais bien ?

Pour ma défense, il était difficile de distinguer un visage d’un autre ici. Il y avait une tonne de lézards dans cette ville, et le fait que ces deux-là portaient une armure de cuir au lieu des vêtements civils qu’ils portaient la veille n’aidait pas. Ils semblaient totalement différents lorsqu’ils s’habillaient comme des aventuriers ordinaires plutôt que comme des citoyens ordinaires.

« Bonjour, Jalil. Merci beaucoup de t’en être occupé. »

« C’est quoi ce ton poli ? Vous me donnez la chair de poule… »

« Je parle juste avec respect. Cela pose-t-il un problème ? »

« Non, non… »

Tandis que je le regardais fixement, Jalil détourna vite les yeux.

« Content de te voir aussi, Vizquel. J’ai hâte de travailler avec toi. »

« Euh… d’accord. »

Vizquel fixait Ruijerd d’un air effrayé. Pour être justes, ses yeux lançaient des poignards. Eh bien…

« Alors, on rentre ? »

« Oui. Bien sûr », répondit Jalil d’un petit signe de tête nerveux.

Dès que nous avions mis les pieds à l’intérieur de la guilde elle-même, un certain cheval nous avait repérés et s’était mis à déambuler.

« Hé, salut ! »

« … Salut. »

Ce type traînait encore par ici… ? Sérieusement, comment gagnait-il de l’argent ?

« Oh hoh, qu’est-ce que c’est ? Tu es avec les P Hunter aujourd’hui, hein ? »

« Salut, Nokopara. Ça fait un bail. »

Apparemment, l’homme cheval et notre nouvel ami lézard étaient des connaissances.

« Ouais, ça fait longtemps qu’on ne s’est pas vu, Jalil. J’ai entendu dire que tu as été promu au rang C ! Es-tu sûr que ce soit une bonne idée ? Tu sais que tu ne seras plus capable de faire ces petits boulots ? »

Faisant une pause, Nokopara posa son regard sur Jalil et ensuite sur moi, puis il hocha la tête avec un hennissement semblable à celui d’un cheval.

« Maintenant, je comprends. Pas étonnant que tu aies réussi cette quête d’animaux perdue hier, fiston ! Tu as dû convaincre les P Hunter de t’aider, non ? »

« P Hunter » était probablement le nom du groupe de Jalil. Ça avait l’air d’aller.

« Oui, exactement ! On les a croisés hier alors qu’on cherchait cet animal, et ils nous ont proposé de nous montrer les ficelles ! », avais-je dit.

« Oh hoh. Le timide petit Jalil a trouvé des apprentis maintenant ? Et l’un d’eux est même un faux Superd ! Guhuhuh… »

L’homme cheval était trop heureux d’avoir acheté mon mensonge sans effort. Il avait mal compris la situation d’une manière assez commode pour nous. Après avoir gloussé un moment, il s’était penché pour regarder autour de Jalil.

« Hé, je ne vois pas Roman avec toi aujourd’hui. Où est-il passé ? »

« Ouais… Roman, euh… est mort. »

« Ah, j’ai compris. C’est dommage. »

Roman était probablement le nom de cet homme que Ruijerd avait tué. Nokopara n’avait pas l’air particulièrement secoué par les nouvelles. Peut-être que l’annonce de la mort d’un aventurier n’était pas si importante dans ce genre de travail. Étais-je le seul à l’avoir pris aussi sérieusement ? Jalil et Vizquel semblaient aussi relativement indifférents sur le sujet.

« Si tu as perdu Roman, pourquoi voudrais-tu augmenter ton rang maintenant ? Ce type était le meilleur combattant de ton groupe, n’est-ce pas ? »

« Eh bien, je… » Jalil me jeta un regard nerveux. Voyant cela, Nokopara laissa sortir un autre hennissement.

« Ah, oui, je comprends pourquoi. Tu n’as pas à répondre à ça. Il est évident que tu veuilles avoir l’air d’un gros bonnet devant tes nouveaux apprentis ! »

C’était presque impressionnant de voir à quel point il avait bien emballé les choses pour lui-même. Avec quelques claques amicales sur le dos de Jalil, Nokopara s’était finalement retourné et se dirigea vers les tables. Je pouvais entendre l’homme-lézard pousser un petit soupir de soulagement.

Sérieusement, c’était quoi son problème ? Il nous harcelait constamment. Il avait le béguin pour moi ou quoi ? Non… au contraire, il semblait passer plus de temps à regarder Ruijerd. Peut-être qu’il avait un faible pour les hommes robustes à cicatrices ?

D’une façon ou d’une autre, j’en doutais.

« Très bien. Et si on allait tous ensemble jeter un coup d’œil au tableau des quêtes ? »

Au fur et à mesure que nous avancions dans la guilde, quelques personnes nous toisaient avec des regards bizarres. Pour l’instant, il valait mieux faire semblant de ne rien remarquer. Comme nous étions apparemment tous les trois des « apprentis » maintenant, je m’étais fait un devoir de poser quelques questions à Jalil et Vizquel quand nous avions regardé les emplois de rang D au rang B.

« Y a-t-il une différence entre les tâches de “récolte” et de “collecte”, les gars ? »

« Hein ? Bien sûr. Je suppose que ce qu’ils appellent récolte consiste en une cueillette des plantes, et que les collectes consistent surtout en des exterminations de monstres… »

La réponse de notre nouveau mentor était un peu vague, mais elle semblait à peu près exacte. Les travaux de récolte semblaient surtout impliquer la recherche d’herbes médicinales et autres… alors que la collecte était plutôt un fourre-tout pour d’autres types de « quêtes de recherche de mobs ».

« Oh, c’est vrai. Ruijerd ? »

« Qu’est-ce qui se passe ? »

« Je suis désolé, mais je pense qu’il faut qu’on se concentre sur notre gain d’argent et notre augmentation de rang pendant un moment. »

« … Pourquoi t’excuses-tu auprès de moi ? »

« Parce que nous mettons cette autre affaire en veilleuse. »

J’avais dit à Jalil et Vizquel de faire passer le mot sur Dead End. Je ne m’attendais pas à grand-chose à cet égard. J’avais brièvement envisagé de les microgérer pour m’assurer qu’ils aidaient les gens avec le sourire, mais, fondamentalement, il me semblait plus intelligent de ne rien faire. Tant que nous garderions nos distances avec ces deux-là, nous pourrions les jeter si cela devenait nécessaire. Même si leurs activités criminelles étaient révélées, et même s’ils essayaient de rejeter le blâme sur Dead End, on se moquerait d’eux, après tout, ils étaient beaucoup mieux classés que nous, et tout le monde savait déjà que Ruijerd était un « faux ».

« Ce n’est rien, Rudeus. Je comprends. »

Comme Ruijerd ne soulevait aucune objection, j’avais choisi quelques emplois en consultation avec Jalil.

◇ ◇ ◇

Après avoir échangé quelques mots de salutation avec les gardes de la porte, nous avions quitté la ville tous les trois.

Dans les environs de Rikarisu, il semblerait que les Coyotes Pax, les loups acides, les grandes tortues et les tortues géantes de pierre étaient vos meilleurs paris quand il s’agissait de chasser les monstres. Vous deviez tuer la plupart du temps les Coyotes Pax pour leurs peaux, les loups acides pour leurs crocs et leurs queues, les grandes tortues n’étaient que des tas de viande ambulants, et vous pouviez trouver des pierres magiques dans les tortues géantes de pierre. Nous avions décidé d’ignorer les Grandes Tortues cette fois-ci, principalement parce que leur viande était absurdement lourde.

Les tortues géantes de pierre étaient nos cibles prioritaires. Les pierres magiques que vous avez obtenues d’elles étaient petites, mais précieuses, ce qui permettait des chasses très efficaces. Le seul problème, c’est qu’il s’agissait de monstre assez rare à l’époque et qu’on ne pouvait pas en trouver trop près des endroits où vivaient les gens.

J’avais fini par accepter un travail de ramassage de peaux de Coyotes Pax à la guilde. Tout bien considéré, cela semblait être notre meilleure chance, puisqu’ils étaient souvent dans des groupes de taille décente, ce qui vous permettait de tirer un joli profit en une seule bataille.

Bien sûr, cela n’avait fait que rendre les choses un peu plus efficaces, étant donné que nous devions les retrouver et les dépecer… donc si nous rencontrions des Loups Acides là-bas, j’avais aussi l’intention de les chasser. Nous n’avions pris aucun travail de ramassage de matériel, mais avec les quêtes de collecte, vous pouviez faire une tache de collecte avant même d’accepter un travail. Une fois que vous aviez assez de matières premières, vous pouviez vous charger de la tâche et les apporter directement au comptoir d’achat de la guilde.

Quoi qu’il en soit… les Pax Coyotes étaient notre cible principale pour le moment. D’habitude, il y en avait une dizaine par groupe au maximum. Étant donné le temps qu’il fallait pour les retrouver et les dépecer par la suite, j’avais d’abord pensé que nous ne pourrions pas en tuer autant en une seule journée.

Après avoir pourchassé et dépecé notre premier groupe, Ruijerd commença à rassembler leurs cadavres en piles. Au début, je ne comprenais pas ce qu’il faisait.

« Peux-tu répandre l’odeur en utilisant la magie du vent, Rudeus ? »

Ah. Maintenant, tout a un sens. Nous allions utiliser l’odeur de leur sang pour attirer d’autres monstres à cet endroit. J’avais commencé à répandre l’air dans différentes directions, annonçant notre tas de viande fraîche à toute la région environnante.

« Les tortues géantes de pierre ne peuvent pas être attirées de cette façon, mais on devrait au moins attirer tous les Coyotes Pax dans les environs. »

Le coup était parti comme Ruijerd l’avait dit. À la fin de la journée, nous avions tué plus d’une centaine de Coyotes Pax, suffisamment pour que je me demande si nous n’avions pas pu les éradiquer complètement de cette région.

Ce fut une entreprise très mouvementée. Ruijerd et Éris massacrèrent vague après vague les monstres pendant des heures. Et je m’étais accroupi derrière eux, travaillant fébrilement pour dépecer ces foutus trucs.

C’était un travail exténuant et répétitif. Après une trentaine de peaux, mes bras devinrent lourds, mes épaules commencèrent à me faire mal, et l’odeur du sang devint carrément nauséabonde. En me divertissant avec des fantasmes de monstres qui s’étaient instantanément transformés en or une fois que leur HP avait atteint zéro, j’avais réussi à lutter pendant un certain temps, mais j’avais dû arrêter après environ soixante-dix peaux.

À ce moment-là, j’avais échangé ma place avec Éris.

Tuer les Coyotes Pax avec de la magie s’était avéré beaucoup moins pénible que de les dépecer. J’avais pris les choses une par une pendant un certain temps, ajustant lentement la puissance de mes sorts pour éviter de les couper en deux ou de faire trop de dégâts à leurs peaux. Ce n’était vraiment pas mon genre de travail. En fait, cela impliquait de rester pleinement concentré sur une chose.

Mais au moment où je commençais à m’amuser, Éris jeta l’éponge, ayant réussi peut-être trente peaux. De toute évidence, elle était encore moins faite pour le travail manuel que moi.

J’avais supposé que Ruijerd s’occuperait du dépeçage maintenant, mais à ce moment-là, nous avions presque trop de peaux, le tas devenait difficile à manier. Nous avons pris la décision de commencer à ramener les choses dans la ville, un travail qui nécessiterait de multiples déplacements.

« Attendez. Avant ça, on devrait brûler les cadavres. », dit Ruijerd.

« Tu veux les brûler ? Ne veux-tu pas faire quelque chose comme les rôtir ? »

« La viande de Coyote Pax est vraiment immonde. On va juste les incinérer et les enterrer. »

Quand vous laissiez traîner une pile de cadavres, cela servait de nourriture à d’autres monstres, les encourageant à se multiplier. Le simple fait de les incinérer ne suffisait pas à dissuader les monstres de les manger, et si on les enterrait, ils reviendraient apparemment sous le nom de « Coyotes Zombies ». En conséquence, il fallait brûler les choses et les enterrer par la suite.

Un joli petit plan m’était venu instantanément à l’esprit :

  1. Tuez Pax Coyotes. Prends des peaux.

  2. Enterrer les corps tels quels, ce qui produira des tonnes de coyotes zombies.

  3. Attendre qu’une quête de tueur de Coyotes Zombies soit affichée à la guilde.

  4. Profit !

Malheureusement, Ruijerd rejeta la suggestion. Il semblerait que le fait de permettre délibérément aux monstres de se multiplier était un tabou majeur dans ces régions.

J’aimerais qu’ils écrivent ces petites règles locales quelque part, mec…

« Mais on n’a pas fait ça pour les monstres qu’on a tués pendant notre voyage ici, hein ? »

« Ce n’est pas nécessaire quand on n’en a tué que quelques-uns. »

Ça semblait être une règle terriblement vague. Pourtant, une pile de cadavres en décomposition d’une telle ampleur semblait également être problématique du point de vue de la santé publique. Comme je n’avais pas trouvé de motif réel d’objection, j’avais incinéré les cadavres.

Le temps que nous finissions de ramener nos fourrures à la ville, le soleil se couchait. Notre première chasse était enfin terminée. Elle avait été très productive. J’étais prêt à retourner directement à l’auberge afin de dormir un peu.

Est-ce que j’allais vraiment être dehors à dépecer des douzaines de ces choses demain, par contre ? J’avais l’impression qu’on avait mérité un jour de congé…

« On a gagné une belle somme aujourd’hui, hein ? Faisons encore mieux demain ! »

Mais devant l’enthousiasme d’Éris, je n’avais pas pu me résoudre à ne pas être d’accord.

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