Mushoku Tensei (LN) – Tome 3 – Chapitre 10 – Partie 1

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Chapitre 10 : L’achèvement du premier travail

Partie 1

Maintenant… c’est l’heure du petit interrogatoire.

Qui dois-je interroger en premier, l’homme ou la femme ?

La dame aux yeux d’insecte était en ce moment clairement terrifiée. Elle faisait des bruits étouffés et essayait désespérément de s’éloigner de nous. Si j’enlevais son bâillon maintenant, j’avais l’impression qu’elle se mettrait à balbutier un tas d’absurdités frénétiques. Il semblerait plus intelligent d’attendre qu’elle se calme un peu.

Quant à l’homme-lézard… Je ne savais pas vraiment si son expression avait beaucoup changé, avec le visage reptilien et tout. On aurait dit qu’il était un peu pâle, mais il avait aussi l’air d’observer attentivement ce qui l’entourait. Ses yeux passèrent du visage d’Éris à celui de Ruijerd, puis au mien. J’avais l’impression que son esprit était complètement concentré sur la question de savoir comment il pouvait s’en sortir vivant.

C’était vraiment dommage que Ruijerd ait tué leur pote. Un dur à cuire comme lui aurait été le plus facile à casser.

À ce stade, on devrait peut-être enlever leurs deux bâillons en même temps ? Nous pourrions emmener l’un d’entre eux dans une autre pièce, les interroger séparément, puis comparer leurs réponses par la suite.

Ouais, essayons de faire comme ça.

« Éris, reste ici et surveille cette femme pour nous, d’accord ? »

« Compris », répondit Éris d’un signe de tête énergique.

J’avais mis l’homme-lézard sur ses pieds et je l’avais rapidement fait sortir de la pièce. Une fois que nous étions assez loin dans le couloir pour que nos voix ne puissent pas atteindre son ami, je m’étais arrêté et lui avais enlevé son bâillon, en m’assurant de ne pas lui donner la moindre chance de me mordre.

« J’ai des questions auxquelles j’aimerais que tu répondes. »

« Bien sûr, bien sûr ! Je vous dirai tout ce que vous voulez savoir ! Ne me tuez pas ! »

« Très bien. Une fois que tu auras tout dit, je te laisserais partir. »

« Eek ! »

J’avais vivement souri pour tenter de le rassurer, mais pour une raison quelconque, l’homme-lézard recula, terrorisé. Il n’était peut-être pas aussi calme que je le pensais au départ.

« Pourquoi avez-vous tant d’animaux en cage dans ce bâtiment ? »

« Nous… les avons ramassés dans la rue. »

« Hmm ! C’est vraiment impressionnant ! Et où les avez-vous tous trouvés exactement ? »

« Euh, eh bien, je veux dire… »

Les yeux de l’homme passèrent du visage de Ruijerd au mien. Avait-il vraiment l’intention de continuer à mentir à ce stade ?

« Juste… dans la ville… »

OK, c’est à peine si on peut qualifier cela de mensonge. Ce type avait un visage intelligent, mais peut-être qu’il n’était pas si brillant que ça.

« Wôw, sans blague ! Il doit y avoir des animaux qui traînent partout, hein ? »

Je m’arrêtai un moment, puis le fixai de mon regard le plus féroce.

« Écoute, mon pote. Tu penses que je suis stupide juste parce que je suis un enfant ? »

« Non, non ! Pas du tout ! »

Ouais, ça n’avait pas vraiment marché. Avec ce corps, toute tentative d’intimidation semblait ridicule. Après tout, je n’avais que dix ans. Ah, eh bien. Je supposais que j’allais devoir lui faire un peu peur.

« Explosion. »

D’un claquement de doigts aiguisé, j’avais déclenché une petite flamme ardente juste devant le visage de l’homme.

« Gaaah ! Yowch ! »

Ça lui avait bien brûlé le bout du nez.

« Qu’est-ce que tu fous, mec !? »

Naturellement, j’avais choisi d’ignorer cette question.

« Rends-nous service à tous les deux et réfléchis un peu plus à tes réponses. Tu ne veux pas mourir, pas vrai ? »

L’homme-lézard trembla, se souvenant probablement du moment où Ruijerd assassina son partenaire.

À ce moment-là, il m’était finalement venu à l’esprit que toute notre conversation là-bas avait été dans la langue du Dieu Démon. J’avais parlé de Ruijerd et des Superds dans une langue que ces gens pouvaient évidemment parler.

Ah eh bien. S’ils le savent, alors ils comprennent. Autant essayer d’utiliser ça à notre avantage.

« Ce n’est pas une blague. Mon ami se teint les cheveux en bleu, mais il est vraiment le seul et unique Dead End. Et je ne suis pas aussi jeune que j’en ai l’air. »

« Sérieusement… ? »

« Nous sommes le même genre de personnes que vous, d’accord ? Sois juste honnête avec nous. Peut-être qu’on peut même vous aider. »

Peut-être pas, mais voyons ce qui se passe.

« Mais… Eeek ! »

L’homme-lézard jeta un coup d’œil à Ruijerd, pour détourner immédiatement le regard. Il avait probablement le regard mauvais.

« Allez, crache le morceau. Que faisiez-vous ici ? »

« Nous… Nous attrapons les animaux de compagnie des gens… »

« Pourquoi le faisiez-vous ? »

« On attendait que leurs propriétaires fassent une demande… puis on ramenait les animaux et on faisait comme si on venait de les retrouver… »

« Hmm. Je vois. »

C’était probablement la vérité. Je n’avais aucune preuve de cela, mais c’était logique et cela semblait cohérent avec tout ce que nous avions vu.

La demande qui nous avait amenés ici avait été déposée par une jeune fille innocente, mais vous obtiendriez probablement occasionnellement une belle somme de la dame riche désespérée de retrouver sa petite choupette Christine. Bien que les tâches de guilde semblaient être rémunérées dans une fourchette déterminée en fonction de la difficulté, peut-être que les clients de ce genre offraient parfois des bonus spéciaux à côté. Avec un peu de chance, vous pourriez peut-être gagner votre vie en « trouvant » des animaux toute la journée.

« Que faites-vous si le propriétaire ne fait jamais de demande ? »

« Au bout d’un moment, on laisse les animaux partir… »

« Hmm. Pourquoi ne pas les vendre à une animalerie pour obtenir un bénéfice supplémentaire ? »

« Hah ! Ce serait une bonne façon de se faire prendre, gamin. »

À l’instant où l’homme-lézard s’était moqué de moi, Ruijerd frappa le sol avec le bout de sa lance. Notre prisonnier recula devant le son.

Magnifique, mec ! Vraiment très joli ! Juste au moment où le gars commençait à se sentir un peu arrogant, tu lui rappelais exactement qu’elle était sa place ! Tu es un interrogateur né !

« On dirait que tu as tout prévu, hein ? »

« Ouais, à peu près. »

« Personnellement, j’aurais quand même transformé les animaux en argent. Tu pourrais toujours les hacher et vendre la viande à un boucher, non ? Aucun risque de se faire prendre de cette façon. »

Je voulais dire, les gens avaient l’air d’aimer manger de la chair de monstre par ici. Ils achèteraient sûrement de la viande mystérieuse provenant d’animaux divers.

Oh. Maintenant, l’homme-lézard me regarde comme si j’étais un tueur en série. Allons bon ! Les gens mangent de Grandes Tortues par ici, non ? En quoi une tortue de compagnie est-elle différente ?

Je me tournai de nouveau vers Ruijerd, dans l’espoir d’obtenir la confirmation que je n’étais pas fou.

« Rudeus, as-tu l’intention de te débarrasser de ces gens de la même manière ? », dit-il solennellement

Quelle question alarmante !

Au moins, la réaction de notre captif avait un sens maintenant. Il s’était probablement posé la même question.

« Hmm, maintenant il y a cette idée… »

Le visage de l’homme-lézard tremblait pendant que je lui montrais un sourire rempli de mauvaise intention. Ah, cette expression, je la reconnaissais. Cela me remémorait certaines choses. Les gens me regardaient comme ça tout le temps lors de ma première vie.

« Rudeus… »

Ruijerd, s’il te plaît. Tu n’as pas besoin de me perforer le dos comme ça. Je plaisantais, c’est tout, d’accord ? Je ne ferais pas vraiment ça.

« Eh bien, nous n’étions venus ici que pour trouver un chat en particulier. Ce n’était pas comme si nous étions une bande de justiciers ambulants. On peut toujours faire comme si on n’avait rien vu. »

« Vraiment ? »

« Le seul problème, c’est que vous savez tous les deux que Ruijerd est vraiment un Superd. Hmm. Qu’allons-nous faire à ce sujet ? »

« Je ne le dirai à personne ! Ce n’est pas comme si quelqu’un me croirait si je disais qu’ils erraient dans la ville ! »

« Je ne pense pas que ce soit vrai. Les vilaines rumeurs trouvent toujours un moyen de se déplacer. »

De toute façon, il était préférable de supposer ça. Surtout quand c’est une rumeur que tu ne veux pas répandre.

« De mon point de vue, vous savez que le plus simple serait de vous tuer tous et d’enterrer vos corps quelque part ? »

« Allez, mec, ne parlez pas comme ça… Je ferai tout ce que vous voulez, OK ? Ne me tuez pas… »

C’était les mots que j’espérais entendre. Il était temps de conclure la phase d’intimidation.

Hmm. Mais qu’est-ce que je vais faire maintenant ? Ces gens étaient des voleurs d’animaux, ce qui en faisait des criminels, alias « méchants ». Mais il s’agissait clairement de petits escrocs qui n’avaient aucun lien avec le monde souterrain local. Les laisser s’en tirer ne nous mettrait pas en danger.

Cela dit, ils avaient vu Ruijerd tuer un homme, ce qui signifiait qu’ils pourraient éventuellement perturber notre plan pour en faire un héros local. Je préférerais vraiment ne pas mettre ce risque au-dessus de nos têtes.

Les tuer de sang-froid était hors de question. Je venais de donner une conférence à Ruijerd sur ce sujet. Je pourrais peut-être les donner à la garde de la ville ?

Non. Tout ce qu’ils avaient fait, c’était voler un tas d’animaux de compagnie, et ce n’était pas le plus grave des crimes. Les gardes les laisseraient peut-être s’en tirer avec quelque chose comme une grosse amende, et ils seraient de retour dans la rue, peut-être pour s’en prendre à nous. Peu importe à quel point ils étaient soumis en ce moment, une fois que mon pied était sur leur gorge, on pouvait s’attendre à tout.

Idéalement, je voulais les garder dans un endroit où je pourrais les surveiller… et les menacer de nouveau périodiquement. Au moins jusqu’à ce que je sache qu’ils ne nous causeraient pas de problèmes. Mais cela comportait aussi certains risques. Si nous continuons à nous appuyer sur eux, leur ressentiment pourrait dégénérer en haine. On avait après tout déjà tué un de leurs amis. Pour l’instant, cela alimentait leur peur de nous, mais un jour, cela pourrait les pousser à essayer de se venger.

Nous ne pouvions pas les tuer… et nous ne pouvions pas les remettre aux gardes.

Et si on les intégrait dans notre groupe ? Ils pourraient nous aider à gagner de l’argent et à gravir les échelons. On les obligerait à recueillir des informations dans toute la ville et à faire des quêtes au hasard pour nous. On pourrait même s’emparer de leur racket d’enlèvement d’animaux.

Bien sûr, Ruijerd n’aimerait probablement pas du tout ce plan. Il avait déjà classé ces gens comme des méchants, assez méchants pour mériter de mourir. Je doutais qu’il veuille travailler avec eux.

Hmm. Réduisons le risque et le rendement de toutes nos options :

  1. Les tuer

RISQUE : Ruijerd va devenir très confus.

On pourrait prendre la mauvaise habitude de tuer pour s’en sortir.

EN RETOUR : Préviens tout problème potentiel à l’avenir.

On peut prendre l’argent qu’ils ont sur eux.

  1. Les livrer aux gardes de la ville

RISQUE : Ils sont peut-être rancuniers.

RETOUR : Un peu de bonnes relations publiques, peut-être ?

  1. Les laisser tranquilles

RISQUE : Ils sont peut-être rancuniers.

RETOUR : Rien en particulier.

  1. Les intégrer dans notre groupe

RISQUE : Ça ne se passera pas bien avec mon pote.

Les gens pourraient penser que nous sommes impliqués dans des affaires louches.

RETOUR : Une façon facile de garder un œil sur eux.

Ça nous donne de l’aide supplémentaire.

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