Mushoku Tensei (LN) – Tome 2 – Chapitre 7 – Partie 2

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Chapitre 7 : Une promesse absolue

Partie 2

J’étais entré dans la salle à manger sous les applaudissements. J’avais déjà rencontré au moins une fois toutes les personnes réunies ici. Bien sûr, Sauros, Philip et Hilda, dont les présences étaient généralement rares, étaient également présents.

La fête se tenait dans le même réfectoire que d’habitude. Il avait été magnifiquement décoré pour l’occasion. Les tables étaient garnies avec un assortiment de plats raffinés que je n’avais jamais vus avant. Bien sûr, ce n’était pas dans la mesure de ce que j’avais vu à la fête d’Éris, mais bien que la quantité n’ait pas été aussi prétentieuse, il y avait une certaine chaleur.

J’avais fait une grimace comme si je ne savais pas ce qui se passait et j’avais regardé autour de la pièce.

« Qu’est-ce que c’est… ? » 

Derrière moi, Ghislaine applaudissait.

« Hein ? Hein ? »

J’avais l’air agité.

« Rudeus ! Joyeux anniversaire ! »

Éris portait une robe rouge vif et avait un grand bouquet de fleurs dans les bras.

J’avais gardé l’air abasourdi sur mon visage en les acceptant d’elle.

« Oh, c’est vrai. J’ai dix ans aujourd’hui. »

J’avais récité ces lignes comme je les avais pratiquées, comme si je venais de réaliser que c’était mon anniversaire.

Puis, comme je l’avais prévu, je m’étais froissé le visage et je m’étais couvert les yeux de ma manche. En même temps, j’utilisais la magie de l’eau pour faire tomber les larmes de mes yeux. Après quelques instants, j’avais pleurniché.

« Je-Je suis désolé. C’est la première fois depuis mon arrivée ici… J’ai toujours pensé que je ne pouvais pas merder, que je n’étais pas le bienvenu ici… Que si je merdais, ça causerait des problèmes à mon père... Je n’aurais jamais pensé que vous fêteriez tout ça pour moi comme ça. Sniff… »

J’avais levé ma manche pour voir leurs réactions, mais Éris avait l’air rabat-joie. Philip et Sauros et tous les autres dans la salle avaient cessé d’applaudir. Ils se tenaient tous debout, la bouche pleine d’agapes.

Merde. Je me demande si mon jeu d’acteur est trop ringard.

Non, ce n’était pas ça. C’était le contraire. C’était trop bon.

J’avais merdé, j’aurais dû agir avec modération. Soupir. J’étais vraiment un adulte horrible pour dès le départ avoir concocté ce plan. Trop tard, mieux valait continuer comme je l’avais prévu.

Éris, agitée, se tourna vers le majordome et lui demanda : « Que dois-je faire ?? »

Mes larmes étaient-elles si importantes que ça ? Sa réaction avait été si mignonne que j’avais mis mes bras autour d’elle. Puis, d’une voix nasale, je lui avais murmuré des mots de gratitude à l’oreille.

« Éris, merci. »

« Ce n’est pas grave ! Tu es après tout de la famille ! C’est évident que je ferais ça ! Ce n’est rien pour la famille Greyrat, pas vrai, père ! Grand-père ! »

Normalement, elle dirait : « Tu ferais mieux d’être reconnaissant ! » Mais au lieu de cela, elle cherchait des excuses et se tourna vers Philip pour obtenir du renfort.

C’était à ce moment-là que Sauros se leva, aboyant :

« Guerre ! Nous irons en guerre contre Notos ! Nous tuerons Pilemon et installerons Rudeus à la tête de la famille ! Philip ! Alphoooonse !! Ghislaaaaaine ! Suivez-moi ! Rassemblons les troupes ! »

Et c’était ainsi qu’avait débuté la guerre entre les familles Boreas Greyrat et Notos Greyrat. Ce fut une querelle sanglante qui enveloppa également les deux autres familles de la branche Greyrat, entraînant tout le royaume d’Asuras dans ce qui allait devenir une grande et longue guerre civile.

Non, bien sûr que non. Ce n’était pas ce qui s’était passé.

« Père, retiens-toi ! S’il te plaît, retiens-toi ! »

« Philiiiip ! Tu comptes te mettre en travers de mon chemin !? Espèce de salaud ! Toi aussi, tu penses sûrement que Rudeus serait un chef de famille plus approprié que ce bouffon ridicule !? »

« Oui, bien sûr que oui. Mais calme-toi ! Aujourd’hui est un jour de fête ! En plus, la guerre n’est pas une bonne chose, nous nous ferions des ennemis de Zephyros et d’Euros ! »

« Imbécile ! Je vaincrai tout le monde tout seul ! Relâche-moi, relâche-moi ! »

Sauros quitta la pièce, traînant Philip derrière lui. Même après son départ, j’entendais encore sa voix.

J’étais abasourdi.

« A-ahem », Éris se racla la gorge une fois.

« Laissons grand-père de côté pour le moment. Aujourd’hui, j’ai préparé quelque chose qui te surprendra, Rudeus ! »

Elle devint rouge alors qu’elle riait et gonflait sa poitrine avec fierté.

C’était adorable. Elle avait récemment commencé à porter des soutiens-gorge maintenant que ses seins avaient commencé à grandir. Pour l’instant, ils étaient tout simplement mignons, mais un jour, ils deviendraient quelque chose d’incroyable. C’était ce que disait le vieil ermite sage. Merci, vieil ermite sage.

« Quelque chose qui me surprendra ? », avais-je répondu en écho.

« Qu’est-ce que tu crois que c’est !? »

Quelque chose qui me surprendrait… Qu’est-ce que ça pourrait être ? Quelque chose qui me plairait… Un ordinateur portable et un jeu érotique ? Non, non. Je dois penser à quelque chose qu’Éris allait probablement trouver.

J’avais réfléchi à ma situation actuelle. J’étais loin de mes parents et j’étais seul depuis plusieurs années. Elle avait dû penser que j’étais seul, surtout pour mon anniversaire.

Si c’était Éris, que voudrait-elle ? Que Ghislaine ou son grand-père viennent fêter ça avec elle, non ? Si je m’appliquais ça à moi, alors…

« Ne me dis pas que mon père est ici… ? »

Son visage s’était assombri dès que j’avais dit ça. Pas seulement le sien, mais aussi celui des domestiques et des majordomes. C’était un regard de pitié. Mauvaise supposition.

« Monsieur Paul… n’a pas pu venir parce que les monstres sont devenus plus actifs dans la forêt dernièrement, dit-il. Mais il a dit que de toute façon tu n’avais pas besoin de lui ici. Quant à Mlle Zenith, elle a dit que les deux enfants sont soudainement tombés malades avec de la fièvre et qu’elle ne pouvait pas venir non plus. »

Éris me donna une explication agitée.

Ahh. Alors, ils les avaient invités. Eh bien, on ne pouvait rien y faire. Le village comptait beaucoup sur Paul, et si les deux filles étaient malades, Zenith ne pouvait pas laisser leurs soins à Lilia seule. Ça aurait été sympa de les revoir, puisque ça faisait si longtemps, mais bon.

« U-uh, um, Rudeus. Tu sais, euh… »

Éris recommença à trébucher sur ses mots. C’était mignon, comme un chat qui se mettait dans le pétrin après avoir été si dur tout le temps.

Mais ne t’inquiète pas. Il est préférable que Paul ne soit pas là, pensai-je

« Oh, je vois. Alors mon père et ma mère ne sont pas venus. »

Je voulais donner l’impression que ça ne me dérangeait pas, mais comme j’avais arrêté de pleurer, ma voix était toute nasale. J’avais probablement l’air complètement déprimé à la place.

Une des servantes renifla.

J’avais fait une grosse bêtise. Je n’avais pas l’intention de rendre l’atmosphère si sombre. Désolé, les gars, on dirait que je ne pouvais pas lire l’atmosphère.

Juste au moment où je le pensais, Hilda s’était précipitée et m’avait pris dans ses bras. J’avais fait tomber le bouquet de fleurs que je tenais par accident.

« Argh ! »

J’avais à peine parlé à Hilda. Elle avait les mêmes cheveux roux qu’Éris et l’aura d’une veuve encore dans la fleur de l’âge, rayonnant de sexualité. Quelqu’un qui pourrait apparaître dans un jeu érotique avec « jeune femme » ou « veuve » dans le titre. Bien sûr, elle n’était pas veuve tant que Philip était en vie.

Elle cria en me serrant fort.

« Tout va bien, Rudeus, tu peux te calmer. Tu fais partie de notre famille maintenant ! »

Hein ? Elle ne me détestait pas ?

« Je n’entendrai aucune plainte ! Tu seras notre adopté… Non, épouse Éris ! C’est ça ! C’est une idée géniale ! Fais ça ! »

« Mère !? »

Hilda avait perdu la raison. Le mariage, avait-elle dit. Même Éris avait été surprise.

« Éris ! Tu as un problème avec notre Rudeus !? »

« Il n’a que dix ans ! »

« L’âge n’a rien à voir avec ça ! Arrête de t’excuser et passe ce temps à te peaufiner comme le font les dames ! »

« C’est ce que je fais ! »

Hilda était déchaînée et Éris riposta. On m’avait dit qu’elle s’était mariée dans la famille, mais je supposais qu’elle était effectivement une Greyrat. Elle avait la même présence sauvage que Sauros.

« D’accord, d’accord, faisons cela une autre fois. »

« Argh ! Chérie ! Qu’est-ce que tu fais ? Lâche-moi ! Ce pauvre enfant, je dois le sauver ! »

Philip avait gracieusement escorté sa femme hors de la scène après qu’il se soit occupé de Sauros. Chaque fois qu’une situation se présentait, il y faisait face avec un sang-froid glacial, tandis que les autres restaient stupéfaits. Il était cool, comme un maître magicien. Un homme sur qui on pouvait compter, quelqu’un qu’on pouvait consulter sur n’importe quoi.

« Alors, quelle est donc cette surprise dont tu me parlais », demandai-je après avoir ramassé le bouquet sur le sol.

Éris croisa les bras, souffla sur sa poitrine et sortit le menton. Ça faisait longtemps que je n’avais pas vu cette pose.

« Hmph ! Alphonse ! Apportez-le ici ! »

Elle claqua des doigts comme pour émettre un son aiguisé et affirmé, mais il sortit terne et plat. Ses joues rougissaient, mais Alphonse semblait imperturbable alors qu’il amenait un bâton à partir de l’ombre d’une sculpture.

Un bâton, le même que celui que Roxy avait utilisé. Un bâton de magicien. Il était fait à partir d’un bois rugueux. À son extrémité se trouvait un grand cristal magique à l’aspect coûteux. Je l’avais su dès que je l’avais vu. Ce bâton coûtait cher. Je le savais parce que j’avais fait deux baguettes moi-même.

Le rang d’un bâton était déterminé par le bois et la pierre à son extrémité. Chaque type de magie avait une certaine affinité avec différents types de bois. Les sorts de feu et de terre se marient mieux avec le bois de kaki, tandis que l’eau et le vent se marient mieux avec le bois de pagode.

Mais même si les affinités ne correspondaient pas, cela ne signifiait pas que le pouvoir d’un sort était diminué. L’important n’était pas le bois, mais le cristal magique. Canaliser la magie à travers le cristal augmentait la puissance d’un sort. Il y avait de nombreuses qualités de cristal, mais plus le cristal était grand et transparent, plus il était efficace. Le prix d’un cristal augmentait de façon astronomique avec son efficacité.

Les cristaux que j’avais utilisés pour faire les baguettes d’Éris et Ghislaine valaient une pièce d’argent chacune. Il y en avait des moins chers, mais je m’étais souvenu de la taille approximative de la baguette que Roxy m’avait donnée et j’avais choisi quelque chose de semblable. Ils étaient à peu près aussi gros que le bout de mon plus petit doigt.

Celui-ci était aussi gros qu’un poing et valait facilement plus de cent pièces d’or. Surtout avec sa teinte outremer. Un cristal ayant sa propre couleur augmentait considérablement la puissance de sa magie.

Combien a-t-elle dépensé pour ce truc ? me demandais-je.

D’ailleurs, les cristaux magiques que l’on trouvait dans les labyrinthes n’avaient pas d’effet amplifiant. Au lieu de cela, ils portaient leurs propres pouvoirs magiques, donc ils étaient soit utilisés dans des objets magiques, soit utilisés pour compléter le coût en mana d’une personne lorsqu’elle utilisait un sort puissant.

« On dirait que tu as pris goût à ça ! » dit Éris avec un signe de satisfaction en l’examinant.

« Alphonse, explique ! »

« Oui, ma dame. Le bois de cette canne provient de la branche d’un sureau vivant dans la partie est de la grande forêt du continent Millis. Je suis sûr que vous le savez déjà grâce à vos connaissances approfondies, Seigneur Rudeus, mais on dit qu’un tronc d’un sureau est une sous-espèce supérieure du petit tronc, née des sources des fées. C’est une créature magique de premier ordre qui peut manipuler la magie de l’eau. Le cristal provient de la partie nord du continent Begaritt, d’un dragon de mer errant. C’est un autre article de premier ordre. L’artisan est Chein Procyon, le plus grand artisan de l’état-major, le créateur de baguette de la guilde des Mages du palais royal d’Asura. »

Incroyable. Cela semblait avoir été spécialement conçu pour la magie de l’eau. Mais c’était cher, non ?

« Veuillez accepter le bâton de la Jeune Maîtresse. »

Le bâton avait été passé à Éris, et Éris me l’avait offert.

Je n’allais pas m’inquiéter de son coût pour l’instant. J’avais dit à Éris de ne pas dépenser d’argent de façon frivole, mais pour un jour comme celui-ci, c’était bon. Il semblerait qu’elle l’avait commandé spécialement pour moi, alors je n’avais pas eu le cœur à le refuser. L’argent existait pour ce genre de choses.

« Son nom est Le Roi Dragon d’Eau Arrogant. »

J’avais fait une pause. J’avais l’impression d’avoir entendu quelque chose de vraiment ringard.

« Prends-le ! C’est un cadeau de la famille Greyrat ! Mon père et mon grand-père l’ont demandé ! Tu es un grand magicien, Rudeus, alors il est étrange pour toi de ne pas avoir ton propre bâton ! »

La voix d’Éris m’avait ramené à la raison et j’avais accepté le bâton.

Contrairement à son apparence, il était assez léger. Je l’avais pris dans mes deux mains et je l’avais balancé. Il était facile à soulever et à retourner. Malgré le gros cristal à son extrémité, il était bien équilibré. Ce n’était pas surprenant, vu le prix. Bien que le nom soit un peu… spécial.

« Je vous remercie. Pour la fête, et pour m’avoir offert un cadeau si cher. »

« Ne t’inquiète pas du prix ! Vite, reprenons la fête ou le festin que nous avons préparé va refroidir ! »

Éris était de bonne humeur alors qu’elle me tirait dessus, me guidant vers le siège d’anniversaire qui avait été installé devant un gigantesque gâteau.

« J’ai aussi aidé ! »

Mis à part les premiers plats faits maison d’Éris, qui étaient atroces, le reste de la nourriture était délicieuse.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

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