Mushoku Tensei (LN) – Tome 2 – Chapitre 7 – Partie 1

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Chapitre 7 : Une promesse absolue

Partie 1

Après tout ça, j’allais finalement avoir dix ans.

J’avais consacré la majeure partie des deux dernières années à l’étude des langues. En plus de la langue du Dieu Bestial et de la langue du Dieu Démon, j’avais aussi appris la langue du Dieu Combattant. Elle était extrêmement proche de la langue humaine, donc c’était facile. Leur différence était similaire a celle qui y avait entre l’allemand et l’anglais. Les bases de la grammaire étaient les mêmes que celles de la langue humaine, les seules différences étaient les expressions et le vocabulaire.

Les langues de ce monde n’étaient pas si difficiles. Une fois que vous en aviez appris une, vous pouviez l’utiliser comme base pour apprendre les autres. C’était probablement un effet secondaire de la guerre entre les races.

Cependant, il n’y avait pas de littérature dans la langue du Dieu Céleste ou de Dieu de la Mer, et très peu de gens utilisaient ces langues ici, donc je n’avais pas pu les apprendre. Eh bien, parler quatre langues était plus que suffisant pour moi.

Quant à l’épée, mes compétences approchaient du niveau Intermédiaire. En seulement deux ans, Éris était passée du niveau Intermédiaire au niveau Avancé, donc je n’étais plus à la hauteur. Vous pouviez vraiment sentir l’écart dans nos capacités.

C’est comme ça, pensais-je. On dirait qu’elle a passé ses jours de congé à s’entraîner très fort, donc c’est tout à fait normal. Pendant que je passais mon temps libre à apprendre les langues, elle passait le sien avec l’épée. Le fossé qui nous séparait était tout à fait naturel.

Quant à la magie, je ne m’entraînais qu’en faisant des figurines. J’avais pu les rendre de plus en plus détaillées, ce qui signifiait probablement que je m’améliorais. Il était vrai que je m’étais heurté à un mur. Bien sûr, cela sera résolu une fois que j’aurais commencé à apprendre à l’Université de Magie. Inutile d’être impatient.

Dix ans s’étaient écoulés depuis que j’étais venu au monde, hein ? Cette pensée m’avait rendu un peu émotif.

◇ ◇ ◇

Comme mon anniversaire était dans un mois environ, les gens du manoir commencèrent à s’agiter, Éris en particulier.

Qu’est-ce qui se passe ? me demandais-je. Quelqu’un d’important était censé venir ? Comme un autre membre de la famille Greyrat, ou peut-être le fiancé d’Éris ? Impossible, c’est impossible. Éris avec un fiancé ? J’avais l’impression qu’un rire étrange allait éclater de moi. Mais l’agitation m’avait rendu anxieux, alors j’avais décidé d’enquêter.

Après avoir fait un magnifique travail de filature d’Éris, je l’avais vue bavarder joyeusement avec une bonne dans la cuisine. Ghislaine était aussi là, mais elle ne m’avait pas remarqué. L’épéiste musclée aux oreilles d’animaux était distraite par la viande qui avait été préparée pour notre prochain repas.

« J’ai hâte de voir la surprise sur le visage de Rudeus ! Il pourrait même pleurer de joie ! »

« Je n’en suis pas certain. C’est du Seigneur Rudeus dont il s’agit. Même s’il était surpris, il ne le laisserait pas paraître. »

« Mais tu penses qu’il sera heureux, n’est-ce pas ? » demanda Éris.

« Oui, bien sûr. En tant que membre d’une autre branche de la famille, je suis sûr qu’il a eu des moments difficiles. »

Je n’avais pas vraiment eu de moments difficiles. Mais de quoi parlaient-ils exactement ? Est-ce que les gens bavardaient à mon sujet ? J’étais assez sûr d’avoir fait du bon travail, mais j’étais peut-être le seul à le penser et les autres personnes de cette maison me trouvèrent désagréable.

Si c’était le cas, j’étais sûr que je pleurerais. Plus précisément, j’étais sûr de créer plus de travail pour les bonnes en utilisant mon oreiller comme mouchoir en papier pour absorber toutes mes larmes.

« Je dois m’assurer que ce soit prêt à temps ! », dit Éris.

« L’impatience n’arrangera pas les choses. »

« Si je n’y arrive pas, crois-tu qu’il ne le mangera pas ? »

« Non, le Seigneur Rudeus mangera tout ce que tu lui feras », répondit la servante.

« Vraiment ? »

« Oui, tant que le Seigneur Sauros est présent. »

Ah. Je savais ce que ça devait être. Les préparatifs pour une fête surprise, hein ?

« Si seulement Rudeus n’était pas né dans cette maison. »

Il y avait de la pitié dans la voix d’Éris quand elle avait dit ça.

Maintenant que je savais de quoi il s’agissait, j’avais décidé de prendre congé.

Il s’était avéré que j’étais quelqu’un qui devait être tenu à l’écart du regard du public. Dans le passé, j’aurais pu penser qu’ils voulaient me cacher à cause de l’identité de mon père, mais maintenant je savais que ce n’était pas ça.

C’était quelque chose que j’avais appris au cours des deux dernières années. Le vrai nom de Paul était Paul Notos Greyrat. Notos était le nom de la noble famille de Paul. Il y a très, très longtemps, Paul avait été renié par la famille Notos, et son cousin ou frère cadet était devenu le chef de famille à sa place.

Cela ne me dérangeait pas, car c’était le passé. Sauf qu’il y avait ceux qui ne voulaient pas, ou plutôt ne pouvaient pas, laisser ces choses dans le passé. Ceux qui étaient au pouvoir étaient remplis de paranoïa. Dans le pire des cas, ils pourraient envoyer des assassins après moi. C’était pourquoi il fallait me cacher.

D’ordinaire, j’aurais dû être traité comme plus important qu’Éris depuis mon enfance, mais au lieu de cela, j’étais traité comme un serviteur. Même la célébration du dixième anniversaire, l’une des coutumes nobles les plus importantes, avait dû être limitée dans son ampleur pour moi. C’était pour ça que tout le monde n’arrêtait pas de dire : « Pauvre petite chose, c’est affreux. »

C’était pourquoi Éris était allée voir son grand-père pour la première fois depuis longtemps pour demander une fête secrète pour moi. Une fête pour les gens du manoir. Une modeste fête familiale spécialement pour moi.

Cependant, ce n’était pas passé loin. J’étais content d’avoir écouté, car bien que je connaisse les coutumes de la région, un dixième anniversaire ne m’avait rien apporté de spécial. En fait, ma propre idée de la fête était une fête familiale, et pas cette gigantesque célébration qu’Éris avait eue pour son anniversaire. Si quelqu’un m’avait dit qu’il allait m’organiser une fête d’anniversaire, ma réaction serait plutôt plate. Quelque chose du genre : « Oh, vraiment ? Merci ».

Mais c’était l’idée d’Éris. J’étais le seul de son âge par ici, c’était la première fois qu’elle faisait quelque chose comme ça. Si je n’avais pas l’air excité, elle serait déçue.

J’avais décidé de m’entraîner à faire de fausses larmes avec de l’eau magique. Parce que j’étais un homme qui savait agir en fonction de la situation.

◇ ◇ ◇

Mon anniversaire.

J’avais fait semblant de ne pas remarquer à quel point tout le monde dans le manoir était anxieux. Une fois les cours de l’après-midi terminés et notre pause terminée, Ghislaine était venue dans ma chambre. Elle était exceptionnellement nerveuse, la queue pointue et rigide.

« Il y a une magie que je veux que tu m’apprennes. »

Son regard, habituellement inébranlable, était soudain sournois. Apparemment, elle voulait me garder dans cette pièce.

D’accord. Je vais mordre à l’hameçon.

« Ohh ? Comme quoi ? » avais-je demandé, sachant que la réponse qu’elle me donnera était sûrement planifiée.

Elle me regarda droit dans les yeux et d’une voix très sérieuse, elle m’a répondu :

« Veux-tu me montrer à quoi ressemble la magie de rang Saint ? »

« Bien sûr, mais ça va endommager la ville. »

« Quoi ? Quel genre de magie est-ce ? »

« La magie de l’eau de rang Saint implique des vents violents et de gros orages. Si j’y vais à fond, je peux probablement submerger toute la ville. »

« C’est incroyable… J’aimerais que tu me montres ça la prochaine fois. »

Elle était bizarrement excitée à ce sujet. Ça devait faire partie du plan.

Très bien, on va la taquiner un peu.

« Si ça t’intéresse à ce point, faisons-le. Si nous partons environ deux heures, nous devrions être dans une zone de sécurité. Partons maintenant. »

Sa joue tremblait.

« Deux heures !? N-Non, attends. Si on part maintenant, on rentrera tard. Les monstres sortent la nuit. Même les plaines ne sont pas sûres. »

« Vraiment ? Mais ça devrait aller tant que tu seras là. Tu as dit que les bêtes sont sensibles au son, alors tu es aussi vigilant la nuit que le jour, non ? »

« C’est vrai, mais il n’est jamais bon de se surestimer. »

« C’est vrai. De plus, j’utilise beaucoup de magie quand je jette des sorts de rang Saint. Dans ce cas, faisons-le lors de notre prochain jour de congé. »

« Oui, d’accord. C’est une bonne chose. Faisons cela. »

J’avais trouvé un bon moyen de laisser tomber cette conversation. Normalement, rien ne pouvait énerver Ghislaine, alors la taquiner comme ça était plutôt divertissant. Sa queue était aussi devenue rigide quand elle avait perdu son sang-froid. Un seul mot de ma part l’avait fait trembler. C’était suffisant pour m’amuser.

« Oh ouais, je suis désolé, je ne t’ai pas servi de thé. Laisse-moi aller chercher de l’eau chaude. »

« Non, c’est bon. Ne t’inquiète pas pour ça. Ne bouge pas. Je n’ai pas soif. »

« Très bien. »

En fait, je pouvais faire l’eau chaude moi-même, mais elle ne semblait pas s’en rendre compte, alors je l’avais gardée pour moi.

Je pouvais voir qu’elle faisait tout ce qu’elle pouvait pour me garder ici. Il était peut-être temps de s’amuser un peu.

« Au fait, c’est l’une des Figurines que j’ai faites récemment. »

De mon étagère, j’avais pris une figurine à l’échelle 1/10 de Ghislaine sur laquelle je travaillais encore. J’étais sûr d’avoir fait beaucoup de progrès depuis que j’avais commencé à les faire. La sculpture de la musculature était un travail professionnel.

Ghislaine laissa échapper une petite bouffée d’air en la regardant.

« Est-ce moi ? Tu es devenu plutôt bon à ça. Tu as fait du bon boulot quand tu as fait Dame Éris, mais celle-là, c’est… Hm ? Il n’y a pas de queue. »

« Malheureusement, je n’ai qu’une vague compréhension des queues. J’ai l’habitude de les créer à partir de mon imagination, mais cette fois-ci, je suis très pointilleux parce que je veux qu’elle ressemble le plus possible à la vraie. »

« Hm. »

Sa queue tremblait comme si elle était en pleine réflexion profonde.

J’ai hâte de voir quel genre de visage tu feras, pensai-je.

« Me laisserais-tu voir la tienne ? J’aimerais voir la base de ta queue. »

« Pas de problème », dit-elle.

Elle s’était retournée et enleva son pantalon. Elle n’avait même pas hésité. Juste en face de moi se trouvait son ferme et musclé derrière ainsi que la base où sa queue était attachée.

Incroyable ! Je savais qu’elle le ferait ! Elle est si intrépide ! On ne pourra jamais gagner contre elle, avais-je dit silencieusement.

Non ! Je ne pouvais pas hésiter, en tout cas plus maintenant. Ghislaine était toujours sur ses gardes, mais ma curiosité m’avait vaincu.

« Pourrais-je y toucher un instant ? »

« Bien sûr. Vas-y. »

C’est dur, pensai-je. Hein !? Attends une seconde, c’est son cul, non ? Pas vrai ?

C’était dur comme de l’acier. Mais en même temps, il y avait une certaine douceur. L’équilibre idéal, la quantité parfaite de muscles. Un mariage parfait des propriétés des muscles rouges et blancs ! N’importe quel homme, quel qu’il soit, admirerait ça. C’était pourtant difficile de trouver ça sexy.

Seigneur des Muscles, Dieu du Sexe, comme je vous suis reconnaissant pour votre existence, même si vous êtes le contraire polaire de moi, pensai-je. Je vous suis si reconnaissant, tellement reconnaissant. S’il vous plaît, bénissez-moi de tels muscles.

« Très bien, ça suffit. »

J’avais levé les mains de son derrière, me sentant mentalement battu.

Ghislaine ajusta son pantalon puis se retourna pour me faire face.

« J’ai vu un artiste peindre un portrait de Lady Éris. En voyant cela, j’ai voulu quelque chose de semblable, quelque chose qui pourrait capturer l’état actuel de mon corps. J’ai hâte de voir le produit fini. »

Elle avait l’air vraiment heureuse quand elle me l’avait confié.

J’avais l’impression d’avoir perdu en tant qu’homme dans une bataille de masculinité. N’y avait-il aucune chance que je puisse gagner contre quelqu’un d’aussi belle que Ghislaine ?

« C’est l’heure de dîner, non ? »

« H-hm, je pense qu’il est encore un peu tôt. »

Je lui avais fait tressaillir la queue une dernière fois avant que la bonne vienne nous appeler pour dîner.

« Très bien, Rudeus. C’est l’heure de manger, allons-y. »

Elle se leva rapidement, comme si elle essayait de me presser. Apparemment, le vrai spectacle allait commencer.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre.

  2. Merci pour le chapitre.

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