Mushoku Tensei (LN) – Tome 2 – Chapitre 4

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Chapitre 4 : Réunion du personnel et dimanche

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Chapitre 4 : Réunion du personnel et dimanche

Partie 1

Six mois s’écoulèrent. Éris, dont je pensais qu’elle s’était finalement calmée, avait commencé à retourner à ses manières violentes.

Pourquoi, comment, qui a fait ça !? J’avais paniqué, jusqu’à ce que je réalise quelque chose. Elle n’avait bénéficié d’aucune pause.

◇ ◇ ◇

J’avais appelé Ghislaine et la prof d’étiquette dans ma chambre après le dîner. La prof d’étiquette ne vivait pas vraiment avec nous, elle vivait en ville, je lui avais fait envoyer un message par le biais du majordome.

« C’est un plaisir de vous rencontrer. Je suis Rudeus Greyrat », dis-je.

« Edna Leylune. J’enseigne l’étiquette à Lady Éris. »

J’avais mis ma main à ma poitrine et je fis un léger signe de tête. Elle répondit par des gestes de même nature, ses mouvements étant plus raffinés. Ce n’était pas surprenant, venant d’un professeur d’étiquette.

Edna avait le visage d’une femme d’âge moyen dont les rides commençaient à peine à apparaître. Ses traits étaient doux, et elle avait un sourire gentil et chaleureux.

« Asseyez-vous, s’il vous plaît », dis-je en faisant signe aux chaises voisines. Une fois installé, je leur avais offert du thé que j’avais fait préparer par le majordome.

« Si je vous ai appelé aujourd’hui, c’est pour parler de l’emploi du temps d’Éris. »

« L’emploi du temps des cours ? » demanda Edna.

« C’est exact. J’ai entendu dire qu’elle pratiquait actuellement l’épée le matin, études diverses l’après-midi et l’étiquette le soir. C’est exact ? »

« En effet. »

Éris apprenait actuellement six matières. Lecture et écriture, arithmétique, magie, histoire, épée et étiquette.

À notre époque, ce serait les langues, les mathématiques, l’économie domestique, les études sociales, l’éducation physique et, enfin, l’étiquette. Il n’y avait pas d’horloge, donc les leçons s’allongeaient, séparées seulement par les repas et les collations. Les sujets étaient répartis sur trois périodes, comme ceci :

Petit déjeuner → étude du matin → Déjeuner → étude de l’après-midi → Collation → étude du soir → Dîner → Temps libre

Il n’y avait pas de professeur d’histoire, alors Philip lui avait apparemment enseigné pendant son temps libre.

« Depuis que je suis arrivé, elle a aussi commencé à suivre des cours du soir, alors toute sa journée est remplie », dis-je.

« C’est exact. Ses études avancent bien. Le Maître est très impressionné. », répondit Edna

Il devait effectivement l’être.

« On dirait que tout se passe bien, mais il y a un problème. »

Edna avait l’air confuse.

« Un problème, dites-vous ? »

« Oui. Son stress a augmenté depuis qu’elle étudie tous les jours sans interruption. »

En particulier pendant les cours d’arithmétique. Elle était irritable tout le temps. Si elle avait des problèmes difficiles, elle s’en prenait à moi. C’était dangereux. On ne savait pas quand elle pourrait s’en prendre à moi pour de bon. C’était très dangereux.

« On arrive à s’en sortir pour l’instant, mais elle finira peut-être par s’enfuir de ses leçons. »

« Oh mon Dieu… »

Edna appuya sa main sur ses lèvres. Son expression disait qu’elle reconnaissait cette possibilité. Je n’avais jamais vu une de ses leçons d’étiquette auparavant, mais Éris semblait les prendre au sérieux. C’était un mystère pour moi, pourquoi Éris semblait-elle l’aimer ?

« J’aimerais lui donner un jour de répit tous les sept jours. », continuais-je

Ils avaient un calendrier dans ce monde, ils avaient donc une idée de quel mois et de quel jour il s’agissait. Ils n’avaient cependant pas le concept de semaine. Il y avait des jours de repos tout au long de l’année, mais il n’y avait pas de dimanche.

Sept. J’avais utilisé ce chiffre parce que je m’en souvenais facilement. En plus, il semblerait que ce nombre était aussi spécial dans ce monde. On disait que c’était un bon présage, c’est pourquoi il y avait aussi sept rangs dans la maîtrise de l’épée.

« Dans les six jours qui restent, nous continuerons à lui enseigner la lecture et l’écriture, l’arithmétique, la magie, l’histoire, le maniement de l’épée et l’étiquette. »

Edna éleva la voix.

« Puis-je vous demander une chose ? »

« S’il vous plaît, faites-le. »

« Si les choses se passent de cette façon, alors mes leçons seront réduites. Et mon salaire aussi… »

Je l’avais coupée avant qu’elle puisse finir.

« Vous n’avez pas à vous inquiéter pour ça. »

Je ne pouvais pas lui en vouloir de s’inquiéter pour l’argent, et j’espérais que personne d’autre ne le ferait non plus. Après tout, j’étais là aussi pour l’argent. Bref, j’avais déjà parlé à Philip et ce n’était pas un problème. Nous avions des salaires mensuels, donc nous étions payés, que nous donnions des cours ou non.

C’est vrai, nous serions virés si nous ne le faisions pas. Cela allait de soi. Si tu ne comprenais pas quelque chose d’aussi simple, tu méritais d’être viré.

« Bien sûr, en gardant cela à l’esprit, nous allons diviser les choses différemment. Il ne devrait pas y avoir de problème à n’avoir que deux leçons de lecture, d’écriture et d’arithmétique sur une période de sept jours. La pratique de l’épée restera une affaire de tous les jours, car il n’y a pas de raison qu’il en soit autrement. La magie doit aussi être pratiquée quotidiennement, mais il y a une limite à la quantité de mana d’une personne, donc chaque leçon ne sera pas trop longue. J’ai l’intention de consacrer tout le temps supplémentaire qu’il me reste à la lecture, à l’écriture et au calcul. »

Cette dernière chose que nous faisions depuis le début.

Par exemple : « Aujourd’hui, tu as utilisé une quantité X de bulles d’eau et une quantité Y de goutte d’eau. Combien de fois encore pourras-tu utiliser la bulle d’eau aujourd’hui ? »

Je changeais les valeurs de X et Y en fonction du nombre de fois qu’Éris et Ghislaine pouvaient respectivement exécuter ces sorts. Apparemment, c’était plus facile pour Éris que de rester assis dans une pièce à regarder les chiffres sur le papier.

Il était difficile de trouver une réponse précise, car l’utilisation du mana n’était pas quelque chose de tangible, même pour le praticien. L’important, c’était de faire du calcul mental, car plus elles en faisaient, mieux elles s’en sortiraient. Le but était qu’elles se servent de leur tête.

Je voulais faire des leçons sur les incantations silencieuses et l’économie domestique par la suite, mais cela pouvait attendre qu’elles aient fini de lire, d’écrire et de compter.

« Je m’en excuse d’avance, Mlle Edna, mais je voudrais réduire vos leçons avec Éris à trois ou quatre fois par période. »

« Entendu. »

Elle acquiesça rapidement.

Six jours, dix-huit périodes. Je les divisais ainsi : étiquette — cinq périodes, jeu d’épée — six périodes, lecture et écriture — deux périodes, arithmétiques — deux périodes, magie — trois périodes. Les périodes de cours étaient un peu courtes à mon goût, mais il s’agissait surtout de répétitions, donc ça devrait aller.

« Et puis, si vous ne pouvez pas donner une leçon, je voudrais que vous me contactiez. », continuais-je.

« Dans quel but ? », demanda Edna.

« Je suis toujours ici au manoir, donc je peux adapter mes leçons à votre emploi du temps. Si vous avez besoin d’un congé prolongé, il n’y aura pas de problème. »

« Très bien. »

Edna souriait tout le temps. Avait-elle vraiment compris ?

« J’aimerais aussi que ces réunions aient lieu tous les premiers jours du mois. »

« Et pourquoi ça ? »

« Si nous travaillons ensemble, nous pouvons trouver une réponse rapide à tout problème qui pourrait survenir. Ce n’est pas strictement nécessaire, mais cela rendra notre enseignement plus efficace et nous aidera à faire face aux urgences. Avez-vous des problèmes avec ça ? »

« Non. »

Edna sourit doucement.

« Vous êtes encore si jeune, Seigneur Rudeus, et pourtant vous êtes si prévenant envers Mlle Éris. »

Ses yeux brillaient comme si elle avait vu quelque chose de particulièrement attachant.

Eh bien, peu importe.

C’était ainsi que j’avais réussi à obtenir un jour de congé.

◇ ◇ ◇

Finalement, mon premier jour de congé arriva.

Après avoir salué Philip brièvement, j’avais décidé de me diriger vers la ville. Mais je vis Ghislaine et Éris qui m’attendaient à la sortie.

« Où penses-tu aller !? »

Éris semblait agitée, peut-être parce que c’était son premier jour de congé. Son premier jour avec un emploi du temps vide. Pas étonnant qu’elle était curieuse de savoir quels étaient mes projets pour la journée.

« Je vais faire du tourisme dans Roa », ai-je dit, en prenant une pose.

« Une visite touristique… Alors tu vas aller voir la ville ? Tout seul ? »

« J’ai l’air d’avoir quelqu’un d’autre avec moi ? »

« Ce n’est pas juste ! Je n’ai jamais été capable de sortir seule, même pas une seule fois ! »

De frustration, elle tapa des pieds.

« N’est-ce pas parce que tu vas te faire kidnapper si tu sors toute seule ? »

« Eh bien, tu t’es aussi fait kidnapper », me répondit-elle.

Ah, elle avait raison. J’avais été kidnappé parce que j’accompagnais Éris, mais il était également vrai que j’étais considéré comme un membre de la famille Greyrat. Il était possible que quelqu’un essaye à nouveau d’exiger une rançon pour moi.

« Mais si je me fais kidnapper, je peux rentrer à la maison tout seul. »

Dis-je triomphalement, uniquement pour la voir lever le poing comme si elle allait me frapper. J’avais vite fait de me protéger, mais le coup de poing n’était jamais arrivé. C’était inhabituel.

Elle croisa les bras sur sa poitrine et me regarda fixement.

« J’y vais aussi ! »

D’habitude, elle ne faisait une telle déclaration qu’après m’avoir frappé, mais apparemment, elle avait décidé de ne pas recourir à la violence cette fois-ci. Ça voulait dire qu’elle avait mûri un peu. C’était dérisoire, presque insignifiant, mais au moins il y avait quelques progrès.

« Très bien, alors allons-y ! »

« Vraiment !? »

Bien sûr, je n’avais aucune raison de lui refuser. En plus, plus on était nombreux, plus on sera en sécurité.

« Ghislaine vient aussi, non ? » avais-je demandé.

« Oui. C’est mon devoir de protéger la Jeune Maîtresse. »

Même lors de notre rencontre, Ghislaine ne semblait pas comprendre l’idée d’avoir un jour de congé. J’avais suggéré qu’elle reste auprès d’Éris comme d’habitude. Elle avait été embauchée pour être garde du corps, après tout, donc il ne devrait pas y avoir de problème avec ça.

« Attendez ! Je serai prête dans une seconde ! Alphonse ! Alphonse !! »

Je regardais Éris s’enfuir en courant, se précipitant bruyamment dans le manoir. Sa voix était plus forte que jamais.

« Rudeus », dit Ghislaine.

Je tournais la tête et je la vis juste à côté de moi. J’avais dû me tordre le cou pour la regarder. Elle mesurait presque deux mètres de haut. Même quand je deviendrais adulte, je la regarderais probablement encore comme ça.

« Ne surestime pas tes capacités », m’avertit-elle.

C’était probablement parce que je disais que je pouvais m’échapper d’un kidnapping tout seul.

« Je sais. J’essayais juste de la motiver un peu. »

« D’accord, mais si quelque chose arrive, appelle-moi. Je viendrais t’aider. »

« Oui. Si j’ai besoin de quelque chose, je te ferai encore un grand feu d’artifice. »

Le fait d’en parler me rappela quelque chose.

« As-tu dit à la Jeune Maîtresse de faire la même chose ? Un appel pour toi ? »

« Hmm ? Je l’ai fait, et alors ? »

« La prochaine fois, tu pourrais peut-être lui préciser qu’elle ne devrait le faire que lorsqu’elle est quelque part où tu peux l’entendre », avais-je dit.

« D’accord, mais pourquoi ? »

« Parce que, quand on a été kidnappés, elle a failli se faire tuer parce qu’elle n’arrêtait pas de crier ton nom. »

« Si je l’avais entendue, je l’aurais sauvée. »

Hmm. Elle avait été ridiculement rapide quand elle était venue nous sauver. Elle était là une minute après que j’avais tiré ces feux d’artifice.

Tant qu’elle pouvait nous entendre, j’étais sûr qu’elle viendrait, peu importe où c’était. Son ouïe semblait aussi plutôt bonne. Après tout, c’était Ghislaine qu’Éris avait appelé, pas à Philip ou Sauros. Elle était fiable.

« Tu dois lui apprendre qu’il y a des moments où tu ne dois pas crier. »

Éris revint et la conversation s’arrêta là. Je n’étais pas sûr si elle s’habillait pour sortir ou non, mais elle portait une tenue que je n’avais jamais vue auparavant.

« Tu es ravissante aujourd’hui. »

« Hmph ! »

Elle me frappa à la tête quand je l’avais complimentée. Qu’est-ce que c’était que ce bordel ?

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Partie 2

La Citadelle de Roa, dans la région de Fittoa, était l’une des plus grandes villes de la région, mais « grande » était un terme relatif. Elle était encore plus petite que l’étendue de campagne qui constituait le village de Buena. Si vous faisiez le tour du mur extérieur, vous pourriez probablement le faire intégralement en deux heures. Pourtant, c’était d’une taille considérable pour une ville. Les murs eux-mêmes mesuraient environ sept à huit mètres de haut et entouraient l’ensemble de Roa.

Cela dit, la ville n’était pas un cercle parfait. Elle s’était courbée en fonction du terrain, donc je n’étais pas sûr de ses dimensions exactes, mais elle couvrait probablement une trentaine de kilomètres carrés. Pas si grand du point de vue d’une personne japonaise, mais je pouvais dire que créer des murs de cette taille n’était pas une mince affaire.

Il devait y avoir une sorte de magie pour construire des murs comme ça. Probablement de niveau Roi ou de niveau Impérial. Ou peut-être avaient-ils fait une esquisse générale avec de la pierre et fini le reste manuellement ?

J’avais pensé à tout cela lorsque nous avions traversé le quartier résidentiel de la haute bourgeoisie et que nous nous étions rendus sur la place bondée. De là, on se dirigea vers le quartier marchand. Tous les magasins près du quartier noble étaient chics, et même les échoppes de rue ici et là vendaient des marchandises chères.

« Hé, jeune maître et mademoiselle, prenez votre temps et regardez autour de vous. »

Un vieil homme qui tenait un magasin d’articles d’occasion nous appela, en utilisant une phrase tirée directement d’un RPG.

J’avais regardé ce qu’il avait en exposition, prenant des notes sur les produits et leurs prix. Franchement, il vendait des choses plutôt douteuses. Qui achèterait ces trucs ? avais-je pensé. Attendez, un aphrodisiaque, il coûte dix pièces d’or. Je dois écrire ça.

« C’est quoi ces lettres bizarres !? Je ne peux pas les lire ! »

Mes tympans retentirent quand la voix d’Éris les explosa.

Je m’étais retourné, j’avais trouvé son visage très près du mien. Elle lisait par-dessus mon épaule. De près, j’avais réalisé à quel point elle était mignonne. Ses traits étaient très réguliers.

Au fait, mon mémo était écrit en japonais.

« Dis-moi ce que tu écris ! »

Elle était autoritaire, mais je n’avais aucune raison de ne pas lui dire.

« Je note les noms des produits et les prix. »

« Et que vas-tu faire de cette information !? »

« Comparer les prix courants est l’un des fondamentaux des jeux en ligne », répondis-je.

« En ligne… C’est quoi ce bordel ? »

Elle ne serait pas capable de comprendre même si je lui expliquais, alors j’avais montré du doigt une des marchandises exposées. C’était un petit accessoire.

« OK, regarde ça. Le dernier stand vendait cet article pour cinq pièces d’or. Cet endroit le vend pour quatre pièces d’or et cinq pièces d’argent. »

Le propriétaire avait carillonné.

« Oh, Jeune Maître, vous avez un bon œil ! Nos affaires sont bon marché, ouais ! »

J’avais ignoré le vieil homme et je m’étais tourné vers Éris.

« Alors, si tu persuades ce vendeur de te vendre ça pour trois pièces d’or et que tu le ramènes à l’autre magasin pour le vendre quatre pièces d’or, combien gagneras-tu ? »

« Cinq moins trois plus quatre… Six pièces d’or ! »

Qu’est-ce que c’était que ces maths ?

« Bzzt, incorrect. La bonne réponse est une pièce d’or. »

« Ouais, je le savais ! »

Elle s’était détournée avec une moue sur les lèvres.

« Vraiment ? »

« Si tu avais dix pièces d’or depuis le début, tu en aurais onze, non ? »

Oh, hey ! Elle avait pour une fois réussi ! Attendez… non, elle en avait juste ajouté un là-dedans. Eh bien… Il valait mieux la féliciter et l’encourager, surtout avec la fierté qu’elle avait.

« Oh, cette fois tu as raison ! Wôw, très intelligente, Éris. »

« Hmph, comme s’il y avait le moindre doute. »

Le vieil homme avait écouté notre conversation avec un regard amer sur son visage.

« Jeune Maître, ça s’appelle revendre. Les gens n’ont pas l’air d’être très gentils, alors n’essayez pas. »

« Bien sûr. Si je cherchais à gagner de l’argent, j’irais dans cet autre magasin et je leur dirais que vous le vendez quatre pièces d’or. Ce genre d’information devrait suffire à me rapporter une grosse pièce de cuivre, non ? »

Son expression s’était aigrie. Il regarda derrière nous vers Ghislaine pour demander de l’aide, mais elle l’écoutait avec intérêt. Le vieil homme s’affaissa et soupira comme s’il se rendait compte que tout ce qu’il disait ne servait à rien.

Désolé, je m’étais excusé, mais seulement dans ma tête. J’espérais qu’il ne s’y attarderait pas trop. Je ne faisais que le taquiner.

« De toute façon, même si tu n’as pas l’intention d’acheter quoi que ce soit, c’est important de connaître le prix des choses. », dis-je

« Et que vas-tu faire avec cette connaissance !? »

« Par exemple, tu peux calculer combien tu vas dépenser sans même aller au magasin. »

« Et en quoi c’est censé être utile ! »

Comment est-ce censé être... Eh bien, si tu vas le revendre, tu pourrais déterminer combien… Attends.

Non, dans ces moments-là, il valait mieux laisser les choses à Ghislaine.

« Pourquoi penses-tu que ce serait utile, Ghislaine ? »

« Aucune idée. »

Attends, sérieusement ? Elle ne le savait pas ? Je m’en doutais. Eh bien, peu importe. Ce n’était pas comme si c’était une leçon de toute façon.

« Très bien, dans ce cas, peut-être que ce n’est pas du tout utile. »

L’information était pour mon propre usage de toute façon. C’était bien si elles ne comprenaient pas. Chaque fois que j’étais sur un marché, la première chose que j’avais faite était de comparer les prix. C’était comme ça que je procédais toujours dans les jeux en ligne, et il n’y avait aucune raison de changer cela maintenant. Cela malgré le fait que je ne l’avais jamais fait auparavant dans cette vie et que je ne savais pas avec certitude si cela avait vraiment de la valeur.

« Si tu ne sais pas si c’est utile ou non, pourquoi le faire ! »

« Parce que je pense que ce sera utile. »

Son visage m’avait clairement fait comprendre qu’elle n’aimait pas ma réponse.

Ce n’est pas comme si je peux répondre à toutes tes questions. Essaie de réfléchir un peu par toi-même.

« Réfléchis-y un peu. Si tu penses que c’est utile, alors tu devrais aussi le faire. Si tu penses que c’est inutile, pointe-le du doigt et ris. »

« Très bien, je choisis l’option rire ! »

« Ahahahaha. »

« Et pourquoi diable ris-tu ! »

Elle me frappa. Tristesse…

◇ ◇ ◇

Nous avions fait le tour de la zone et j’avais fini de faire l’inventaire de tous les stands. J’avais zappé les boutiques huppées parce que je savais que tout serait trop cher. Au lieu de cela, nous nous étions dirigés vers la partie extérieure de la ville. À quelques pas de là, la marchandise du magasin changea complètement. Les prix étaient également nettement plus bas, passant de cinq pièces d’or à une seule.

C’est toujours cher. Ce n’est pas quelque chose que je peux me permettre, pensai-je.

Il y avait plus de gens ici, des nobles aux aventuriers en fonction de leur apparence. Même les commerçants semblaient plus animés lorsqu’ils vendaient leurs marchandises. Peut-être parce qu’une pièce d’or se situait juste au sommet de l’accessibilité financière.

Un magasin attira mon attention pendant que je prenais des notes, une librairie pour être exact. J’avais décidé de me promener à l’intérieur.

Il était désert, comme la section générale d’une librairie pour adultes. Il y avait deux bibliothèques, des volumes du même genre, alignés par deux ou trois. Chaque livre coûtait environ une pièce d’or.

Dans l’espace restant, il y avait une étagère verrouillée avec des rangées de livres à l’intérieur. Chaque livre valait huit pièces d’or, les plus chères coûtant dix pièces d’or. Je supposais que c’était les produits vedettes du magasin.

« Hmpf. »

Le propriétaire du magasin jeta un coup d’œil sur moi et me bailla dessus comme s’il rejetait mon potentiel en tant que client. Son regard devint méfiant quand je commençais à noter tous les titres que je voyais sur leurs étagères. Ils étaient probablement préoccupés par le fait que j’essayais de copier le contenu des livres. Je m’étais éloigné des étagères en espérant que cela lui enverrait un message : Ne vous inquiétez pas ! Je ne touche pas vos livres ! Je ne vais rien copier !

J’avais jeté un coup d’œil à l’intérieur de l’étui verrouillé et j’avais remarqué un livre que j’avais déjà vu.

« Dictionnaire des plantes, dix pièces d’or », lisais-je à haute voix.

C’était le même livre que Zenith m’avait donné à mon cinquième anniversaire.

Coûteux, pensais-je. Si une pièce d’or valait 10 000 yens, cela signifiait que ce livre coûtait 70 000 yens ! Ma mère avait dû aller trop loin pour acheter ça.

« Hm. »

Les dictionnaires coûtaient vraiment cher. J’aurais adoré lire la magie d’invocation de Sig, mais il coûtait dix pièces d’or. Avec un salaire de deux pièces d’argent par mois, je ne pouvais pas me le permettre.

Le livre le plus cher était les cérémonies de la cour impériale du palais royal d’Asura. Je n’en avais vraiment pas besoin.

« Qu’est-ce que tu regardesde si intéressant ? »

C’était la voix d’Éris. Elle m’avait apparemment suivi à l’intérieur à un moment donné. Elle avait dû remarquer que je regardais les titres des livres sans prendre de notes.

« Oh, rien. Je pensais juste qu’il n’y avait pas grand-chose d’intéressant ici. »

« Oh, c’est vrai, j’ai entendu dire que tu aimais les livres, pas vrais ? » demanda Éris.

« Qui t’a dit ça ? »

« Mon père ! »

Philip, hein ? Je lui avais demandé de me montrer sa bibliothèque.

« Si tu en veux vraiment un à ce point, je peux t’en acheter un », avait-elle proposé.

« Tu dis ça si facilement, mais tu n’as pas d’argent, hein ? »

« Grand-père le paiera ! »

C’est ce que je m’étais dit. Elle allait juste le laisser la gâter à nouveau. Je devais lui faire comprendre que l’argent était une ressource limitée.

Mais je veux ce livre… Je veux vraiment ce livre, pensais-je.

« Je n’en ai pas besoin. »

« Et pourquoi pas ? »

Elle boudait encore. C’était l’expression qu’elle portait quand elle était de mauvaise humeur. Si cette humeur s’aggravait, son visage deviendrait démoniaque et elle me frapperait. Pour l’instant, j’étais encore en sécurité, car elle avait encore toute sa raison.

« Ce n’est pas de l’argent que tu peux utiliser pour ce que tu veux. »

« Qu’est-ce que tu dis ? » dit-elle en fronçant les sourcils.

Elle devenait de plus en plus irritable parce qu’elle ne comprenait pas. Je pouvais presque voir sa barre de colère quand elle se remplissait.

Comment expliquer cela au mieux ? À quoi cela servait-il d’apprendre à la fille d’une famille noble comment utiliser l’argent ? Eh bien, pourquoi pas ?

« Sais-tu combien je gagne chaque mois pour t’enseigner ? »

« Environ cinq pièces d’or ? »

« Deux pièces d’argent », avais-je dit.

« C’est trop peu ! » dit-elle en criant.

Le visage du propriétaire du magasin se fâcha contre le bruit.

Désolé, pensais-je.

« Non, c’est un salaire équitable vu que je suis jeune et que je n’ai aucune qualification. »

De plus, ils allaient aussi payer les frais de scolarité pour que je puisse étudier à l’Université de Magie.

« Mais Ghislaine gagne cinq pièces d’or ! Et tu m’apprends aussi beaucoup de choses ! »

« Ghislaine a des qualifications, et elle a le titre de Roi de l’épée. Elle est aussi ta garde du corps. C’est logique qu’elle soit mieux payée. »

De plus, une partie de son salaire élevé était probablement due aux traditions peu recommandables de la famille Boreas Greyrat. Ils avaient l’air d’accorder un traitement de faveur aux femmes bestiales.

« Et moi, alors ? »

« Tu ne peux pas faire de magie, ta technique à l’épée est insuffisante et tu n’as aucune qualification. Donc même si ton salaire était élevé le plus possible, il ne dépassera pas une pièce d’argent.. »

Plus précisément, on ne lui avait jamais donné d’argent de poche.

« Grr… »

« Si tu veux acheter quelque chose pour quelqu’un, fais-le une fois que tu auras gagné l’argent pour le payer toi-même. »

« D’accord, je comprends. »

Elle portait un rare regard de défaite totale sur son visage. Ce genre de sermon ne signifiait généralement rien pour elle.

« Je vais voir si je peux convaincre Philip de te donner de l’argent à dépenser à notre retour. »

« Vraiment !? »

Elle secouait sa tête. Je sentais presque son compteur d’affection s’élever.

Lui acheter ce qu’elle voulait sans la laisser gérer son argent ne faisait que la gâter. C’était mieux pour eux de lui donner un peu d’argent et de la laisser apprendre à s’en servir.

J’avais noté le nom du livre qui avait attiré mon attention et nous avions quitté le magasin. Dès lors, j’avais une bonne compréhension de ce que je voulais acheter et combien ça coûtait.

◇ ◇ ◇

Le ciel était un beau mélange de rouge et d’oranges lorsque nous rentrions chez nous. Il semblait que le coucher du soleil ne changeait pas, peu importe dans quel monde on était. Juste comme je le pensais, j’avais levé les yeux, pour voir un château flottant. Il était suspendu entre les nuages, il était petit, mais présent.

« Wow ! »

Surpris, j’avais pointé mon doigt vers le ciel. Ceux qui m’entouraient jetèrent un coup d’œil, pour s’y désintéresser aussitôt.

Hein ? Ils ne le voyaient pas ? Était-ce juste moi ? Étais-je le seul à pouvoir voir Laputa, le Château dans le ciel ?

Mon père était-il un menteur ?

« C’est la première fois que tu le vois ? C’est la forteresse flottante du roi-dragon blindé Perugius », expliqua Ghislaine.

Un peu tard pour l’information, mais mieux vaut tard que jamais, Ryuk… Je veux dire, Ghislaine !

Bref, une forteresse flottante, hein ? C’est plutôt génial.

« Mais qui est Perugius… ? »

« Tu le sais, n’est-ce pas ? »

J’avais l’impression d’avoir déjà entendu ce nom, mais je ne m’en souvenais pas.

« C’est qui déjà ? »

Ghislaine avait l’air un peu surprise alors qu’elle essayait de trouver les mots pour s’expliquer. Mais Éris ne lui en avait pas donné l’occasion. Elle s’était jetée devant moi et croisa les bras sur sa poitrine, ses jambes étant à une largeur de hanche l’une de l’autre.

« Laisse-moi t’apprendre ! »

« S’il te plaît, apprends-moi. »

« Très bien ! Perugius est l’un des trois héros légendaires qui ont vaincu le Dieu Démon Laplace ! », dit-elle avec fierté

Le Dieu Démon Laplace. Où avais-je entendu ce nom avant… ?

« Il est incroyablement fort. Il prit le commandement de douze hommes, et avec sa forteresse flottante marcha sur la forteresse de Laplace ! »

« Ah ouais ? C’est incroyable », dis-je.

« N’est-ce pas !? »

« Tu es bien informée à ce sujet, Jeune Maîtresse. Merci. »

« Eheheheh. Tu as encore un long chemin à parcourir, Rudeus ! », gloussa-t-elle

Je savais qu’il ne fallait pas l’interroger davantage si je ne voulais pas me faire battre à nouveau.

Au lieu de ça, j’avais vérifié après notre retour au manoir. Quand j’avais interrogé Philip à ce sujet, il m’avait dit qu’il y avait un livre sur le sujet quelque part. Avant que je puisse le lui demander, il avait déjà ordonné à un majordome de récupérer le volume pour moi.

J’étais désolé de lui avoir causé tous ces ennuis, parce que le livre était celui que j’avais vu chez moi, dans le village de Buena : la légende de Perugius. Je l’avais fait passer pour un conte de fées, mais il semblerait que c’était un fait historique.

Son contenu pourrait se résumer ainsi :

Le roi-dragon blindé Perugius. Personne ne savait où il était né ni où il avait grandi. La plus ancienne trace de lui remontait à sa jeunesse, avant qu’il ne devienne célèbre, lorsque le Dieu Dragon Urupen l’avait traîné jusqu’à la Guilde des Aventuriers.

Il fit preuve d’une telle force en un rien de temps, le Dieu Dragon Urupen, le Dieu du Nord Kalman et les empereurs jumeaux Migus et Gumis formèrent un groupe avec lui. Ils écrasèrent tous leurs adversaires.

Grâce en partie à son lien fraternel avec Urupen, Perugius était entré dans l’histoire en tant que roi-dragon blindé et l’un des cinq commandants dragons du Dieu Dragon.

Il avait montré la magnificence de ses pouvoirs dans la bataille contre Laplace. Perugius utilisa sa plus grande force, faisant appel à la magie, pour faire venir douze familiers : Vide, Sombre, Lumineux, Brillant, Poussée, Vie, Tremblement de terre violent, Temps, Tonnerre rugissant, Destruction, Perspicacité, Folie, et Expiation. C’était les alias des plus grands familiers, ceux qu’il manipulait. Avec eux, Perugius restaura l’ancienne forteresse flottante Briseuse de Chaos et se dirigea vers la bataille finale contre Laplace.

Pourtant, toute cette puissance ne suffisait pas à détruire complètement le Dieu Démon, forçant Perugius à se contenter de l’enfermer.

Pourtant, la force et l’apparence imposante de Briseuse de Chaos dans le ciel suffisaient pour que les gens l’appellent le Roi-Dragon Blindé.

Le royaume d’Asura l’avait loué pour ses réalisations et, à la fin de cette guerre, avait proclamé le début d’une nouvelle ère. C’était l’époque actuelle, l’ère du dragon blindé. C’était en ce moment l’an 414 de l’ère du dragon blindé.

Le roi dragon blindé Perugius ne dominait ni ne régnait sur rien, il planait simplement au-dessus du monde dans sa forteresse flottante, la Briseuse de Chaos. Personne ne connaissait ses véritables intentions.

Plus important encore, cela s’était déroulé il y a 400 ans. Ce type était-il encore en vie ? N’était-ce pas juste un château vide flottant dans le ciel maintenant ? Cela dit, si jamais l’occasion se présentait, je serais impatient d’y jeter un coup d’œil moi-même.

◇ ◇ ◇

Le lendemain, Éris était d’une humeur absolument horrible. C’était peut-être parce qu’elle avait goûté pour la première fois à une journée entière de liberté, ou peut-être parce qu’elle n’avait jamais été autorisée à aller dans les boutiques chic jusqu’à présent. Quoi qu’il en soit, la laisser se reposer était une bonne idée.

« J’exige que l’on puisse ressortir ensemble ! »

Ses bras étaient croisés, les jambes fermement écartées.

C’était la même pose qu’elle utilisait toujours, mais cette fois, ses joues étaient teintées de rouge. C’était quel genre de rougissement, cette fois ? Était-elle en colère ou gênée… ? Hm ? Peut-être qu’elle se sentait timide ? Non, ce n’était pas possible. C’est d’Éris qu’on parlait.

« Hmm… »

J’avais hésité à répondre.

Elle grinça des dents. Puis elle prit une poignée de cheveux dans les deux mains et poussa ses hanches en arrière.

« S’il te plaît, emmène-moi avec toi, meew… »

« Oui, je le ferai ! Je t’emmènerai avec moi, alors arrête ça ! », demandais-je, paniqué.

C’était mignon, je l’admettais, mais pas bon pour mon cœur. C’était comme si le karma s’accumulait chaque fois qu’elle faisait ça. Un mauvais karma qui se disparaîtrait de lui-même avec un poing sur mon visage.

« Hmph ! Tant que tu comprends ! »

Éris fit frôler ses cheveux et s’enfonça dans son siège avant que les mèches n’aient eu le temps de retomber sur ses hanches.

« Maintenant ! Continue ta leçon ! »

« On dirait que tu te sens motivée aujourd’hui. »

« Parce que je sais que tu diras que tu ne m’emmèneras pas si je ne me comporte pas bien ! »

Depuis quand était-elle devenue si intelligente !?

« C’est vrai, je te prendrai avec moi aussi longtemps que tu te comporteras bien ! »

Impressionné, j’avais commencé la dernière leçon de la journée.

◇ ◇ ◇

NOM : Éris B. Greyrat

OCCUPATION : Petite-fille du seigneur féodal de Fittoa.

PERSONNALITÉ : Un peu, violente

NE FAITES PAS ÇA : N'écoute pas ce que les gens disent

LECTURE/ÉCRITURE : Très doué en lecture

ARITHMÉTIQUE : Peut soustraire de grand nombre

MAGIE : Étudie les bases.

ESCRIME : Style du Dieu de l’épée — Niveau débutant

ÉTIQUETTE : Peut saluer normalement

LES GENS QU’ELLE APPRÉCIE : Grand-père, Ghislaine

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