Mushoku Tensei (LN) – Tome 2 – Chapitre 2

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Chapitre 2 : Tout se déroule-t-il comme prévu ?

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Chapitre 2 : Tout se déroule-t-il comme prévu ?

Partie 1

Quand j’avais ouvert les yeux, je m’étais retrouvé au milieu d’un entrepôt miteux. La lumière du soleil était filtrée à travers une fenêtre en fer.

J’avais mal, mais autant que je pouvais le dire, aucun os n’était cassé, alors j’avais murmuré un sort de guérison pour me rétablir.

« Nous y voilà. »

J’étais complètement guéri. Mes vêtements n’étaient même pas déchirés. Ça se passait exactement comme je l’avais prévu.

Mon plan pour piéger la jeune maîtresse était exactement le suivant :

  1. Aller dans un magasin de vêtements en ville avec la Jeune Maîtresse.

  2. Qu’elle laisse sa nature mal élevée faire son travail et qu’elle ait envie de sortir seule.

  3. Demander à Ghislaine de l’escorter comme d’habitude, puis « accidentellement » de détourner le regard et de laisser la Jeune Maîtresse lui faire la sourde oreille.

  4. Je la suivrais, mais comme je n’étais qu’un grincheux qu’elle tabassait, elle s’en ficherait de moi.

  5. Elle m’emmènera aux confins de la ville (parce qu’apparemment, elle s’intéresse beaucoup aux aventuriers).

  6. Faire venir quelqu’un de la famille Greyrat.

  7. Qu’ils nous assomment tous les deux, nous emmènent et nous enferment quelque part dans une ville voisine.

  8. J’utiliserais la magie pour mettre en scène une évasion.

  9. Une fois dehors, je lui dirais que je pensais qu’on était dans une ville voisine.

  10. J’utiliserais l’argent que j’aurais caché dans mes sous-vêtements pour nous mettre dans une diligence.

  11. Nous arriverions sains et saufs à la maison, et je tiendrais mon menton haut pendant que je donnerais une leçon de morale à la Jeune Maîtresse.

Pour l’instant, mon plan avait tranquillement atteint l’étape sept. Il ne me restait plus qu’à utiliser ma magie, mes connaissances, ma sagesse et mon courage pour faire une magnifique évasion. Pour rendre les choses plus réalistes, j’improviserais un peu ici. J’étais un peu nerveux à propos de la façon dont ça se passerait.

« Hm… ? »

Cependant, les choses étaient un peu différentes de ce que j’avais prévu. L’entrepôt était couvert de poussière, et dans un coin il y avait une chaise cassée et une armure jetée avec un trou dans un coin. Mon plan était d’être dans un endroit un peu plus propre que ça.

D’un autre côté, nous avions dit que nous ferions en sorte que ce soit aussi crédible que possible, alors je supposais que cela devait se passer ainsi.

« Mm… uungh… ? »

La Jeune Maîtresse se réveilla quelques instants plus tard. Elle ouvrit les yeux, ne reconnut pas son entourage et essaya de se lever en sautant. Mais comme ses mains étaient attachées derrière son dos, elle était tombée et se tordit comme une chenille.

Elle avait perdu son sang-froid dès qu’elle avait réalisé qu’elle ne pouvait plus bouger.

« Qu’est-ce que c’est que ça !? Arrêtez de déconner ! Pour qui me prenez-vous !? Détachez-moi immédiatement ! »

Sa voix était insupportablement forte. Je l’avais aussi noté au manoir. Elle n’avait vraiment pas baissé le volume dans ce petit espace. Je pensais qu’elle avait peut-être élevé la voix parce que le manoir était vraiment grand et qu’elle voulait que les gens l’entendent dans tous les coins du manoir quand elle parlait.

Mais non, c’était la petite-fille de son grand-père. Sauros était aussi du genre à crier contre son adversaire, même s’il en pinçait pour sa petite-fille. Elle avait dû voir comment son grand-père intimidait les domestiques et Philip. Les enfants aimaient imiter ce qu’ils voyaient, surtout si c’était quelque chose de mauvais.

« Ta gueule, sale gosse ! »

La porte s’ouvrit et un homme entra, probablement à cause de ses cris.

Ses vêtements étaient tous déchirés et une odeur nauséabonde s’accrochait à lui. Il était chauve et son visage n’était pas rasé. Je n’aurais pas été surpris s’il avait sorti une carte de visite qui disait : « Salut, je suis un bandit ! »

Joli choix, pensais-je. Maintenant, elle ne comprendrait jamais qu’on avait tout mis en scène.

« Eww! Tu pues ! Ne t’approche pas de moi ! Tu sens mauvais ! Pour qui me prends-tu !? D’une minute à l’autre, Ghislaine va venir ici et te couper en deux ! »

Whack! Elle avait été envoyée en vol avec un « whoosh » audible. Un grand cri avait quitté sa bouche quand elle s’était cognée contre le mur.

« Sale gosse ! Tu crois que tu peux me le dire, hein !? Nous savons déjà que vous êtes les petits-enfants du seigneur ! »

L’homme n’avait rien caché lorsqu’il avait commencé à piétiner la Jeune Maîtresse, dont les mains étaient encore attachées derrière son dos.

Ça va un peu loin, non ?

« Ça fait mal… Arrête-toi ! Stop, agh… Arrête ça… »

« Puh ! »

Pendant un moment, il continua à lui donner des coups de pied. Quand il avait fini, il cracha sur son visage et me regarda fixement. J’avais tourné la tête pour éviter son regard, et un coup de pied m’avait frappé au visage.

« … Argh ! »

Ça fait mal ! On était censés faire semblant, mais il aurait pu faire preuve d’un peu de retenue. Je leur avais dit que je pouvais utiliser la magie de guérison, mais…

« Tsk! C’est pour avoir l’air si heureux ! »

Il était sorti de l’entrepôt. J’entendais des voix derrière la porte.

« Ils se sont tus ? »

« Ouais. »

« Tu ne les as pas tués, pas vrai ? Si la marchandise meurt, elle perdra de sa valeur. »

Il y avait quelque chose d’étrange dans cette conversation. C’était trop réaliste… ce qui aurait été bien si c’était juste une mise en scène. Le problème, c’était que ça n’en avait pas l’air. Ce qui se passait là était peut-être quelque chose de bien réel.

« Oh ? Eh, je suis sûr que ça ira. Au moins, on devrait s’en sortir tant qu’on a encore le garçon. »

Ce n’est pas bon.

« … »

Après la disparition des voix, j’avais compté jusqu’à 300 avant de brûler les cordes qui me liaient les mains. J’étais allé là où se trouvait la Jeune Maîtresse. Du sang coulait de son nez. Elle regarda fixement en marmonnant quelque chose pour elle-même.

Je m’étais rendu compte qu’elle marmonnait : « Tu ne t’en tireras pas comme ça » et « Je vais le dire à mon grand-père », parmi d’autres expressions plus dangereuses que je n’avais pas envie d’écouter

Pour l’instant, j’avais besoin d’évaluer ses blessures.

« Eek! »

Ça avait dû faire mal, parce que sa tête s’était relevée quand elle m’avait regardé, la peur dans les yeux.

J’avais mis un doigt sur mes lèvres et j’avais surveillé sa réaction en la regardant. Elle avait deux os cassés.

« Ô déesse de l’affection maternelle, referme ses blessures et redonne de la vigueur à son corps, Grande Guérison ! »

J’avais incanté d’une voix grave un sort de guérison de niveau moyen, restaurant le corps de la Jeune Maîtresse. Malheureusement, le simple fait d’ajouter de l’énergie magique ne rendrait pas les sorts de guérison plus efficaces. J’espérais que ce que j’avais fait était suffisant pour guérir ses blessures correctement. Elle irait bien tant que ses os étaient bien liés ensemble.

« H-Hein ? La douleur est… ? »

Elle baissa les yeux vers son corps, perplexe.

Je lui murmurai à l’oreille : « Chut, tais-toi. Tes os étaient cassés, alors j’ai utilisé la magie de guérison. Jeune maîtresse, il semblerait que nous ayons été enlevés par des gens qui en veulent au seigneur. Par conséquent… »

Elle n’écoutait pas.

« Ghislaine ! Ghislaine, à l’aide ! Ils vont me tuer ! Sauve-moi, vite ! »

Sa voix sifflante résonnait dans toute la pièce.

J’avais immédiatement caché la corde qui me liait les mains sous mes vêtements et je m’étais précipité au coin de la pièce. J’avais caché mes mains entre mon dos et le mur, prétendant que j’étais encore attaché.

Le pouvoir de la voix de la Jeune Maîtresse suffisait à ramener l’homme, la porte s’ouvrit violemment.

« Ferme ta gueule ! »

Cette fois, il l’avait frappée encore plus fort qu’avant.

Elle n’apprend vraiment pas, pensai-je.

« Petite merde, la prochaine fois que tu fais des histoires, je te tue ! »

Et bien sûr, j’avais aussi reçu un deuxième coup de pied.

Je n’ai rien fait, pourquoi m’as-tu frappé !? Maintenant, j’ai envie de pleurer, pensai-je en retournant aux côtés de la Jeune Maîtresse.

« Guhuh, guhuh... »

C’était mauvais. Je n’étais pas certain que c’était une côte cassée, mais elle vomissait du sang. Un de ses organes internes s’était probablement rompu. Ses bras et ses jambes étaient cassés aussi. Je ne connaissais pas grand-chose aux traitements médicaux, mais ces blessures semblaient suffisamment graves pour qu’elle meure si je la laissais comme ça.

« Que ce pouvoir divin soit comme une nourriture satisfaisante, donnant à celui qui a perdu sa force le pouvoir de ressusciter, guérison ! »

Pour l’instant, j’avais décidé d’utiliser un sort de guérison de base pour un léger rétablissement.

Le sang qui sortait de sa bouche s’était arrêté. Au moins maintenant, elle ne mourrait pas… probablement.

« Guhuh… Ça fait encore mal. Guéris… tout ça. »

« Non. Si je te guéris, tu te feras encore donner des coups de pied, d’accord ? Utilise ta propre magie. »

« Je ne peux pas faire ça. »

« Tu pourrais si tu apprenais comment. »

Sur ce, j’étais allé à l’entrée de l’entrepôt et j’avais pressé mon oreille jusqu’à la porte. Je voulais entendre la conversation de nos ravisseurs. C’était complètement différent de mon plan. Peu importe la raison, ils étaient allés trop loin.

« Alors, on va vendre à ce type ? »

« Non, on va les utiliser pour une rançon. »

« Ils ne vont pas nous traquer ? »

« Je m’en fiche. Si ça arrive, on ira dans un pays voisin. »

Donc, ils avaient vraiment l’intention de nous vendre. Il semblerait que nous n’avions pas confié le plan d’enlèvement à un proche de la famille, mais que nous nous étions plutôt mêlés à de vrais kidnappeurs.

Je me demandais où le plan avait mal tourné. Était-ce au moment où on avait été kidnappés ? Ou Philipe essayait-il vraiment de vendre sa fille ? Non, cette dernière option était peu probable. Eh bien… Quoi qu’il en soit, mon travail était toujours le même. Cela signifiait simplement que nous n’avions pas de filet de sécurité.

« On obtiendrait plus avec une rançon qu’en les vendant, non ? »

« Décidons d’ici ce soir. »

« Oui, vendre ou demander une rançon. »

Ils ne semblaient pas d’accord sur la question de savoir s’ils devaient nous vendre quelque part ou demander une rançon au seigneur féodal. Quoi qu’il en soit, ils nous feraient sortir d’ici ce soir. Nous devions nous mettre en mouvement tant qu’il faisait encore jour.

« D’accord, mais que faire ? »

Je pourrais défoncer la porte et soumettre nos ravisseurs avec de la magie. Peut-être que si elle me voyait vaincre les gens qui l’avaient battue sans raison, la Jeune Maîtresse apprendrait à me respecter…

Non, c’était peu probable. Elle était du genre à penser qu’elle aurait pu faire la même chose s’ils ne l’avaient pas battue. En plus, ça lui montrerait que la violence porte ses fruits. J’avais besoin de lui apprendre que la violence ne lui rapportait rien, sinon elle continuerait à me frapper. Je ne voulais pas qu’elle ait l’impression d’avoir ce pouvoir.

J’avais réalisé ceci : il n’y avait aucune garantie que je puisse être capable de battre ces kidnappeurs. S’ils étaient aussi forts que Paul ou Ghislaine, j’étais sûr que j’allais perdre. Et si je perdais, ils me tueraient.

D’accord, alors partons d’ici sans embêter les kidnappeurs.

J’avais jeté un coup d’œil en arrière pour voir la Jeune Maîtresse. Oups. Elle me regardait fixement, les yeux remplis de colère.

Hmmmm.

Commençons par mettre le plan en action.

Dans un premier temps, j’avais utilisé la magie de la terre et du feu pour remplir les fissures de la porte. Puis j’avais fait fondre le bouton de la porte pour que la poignée ne puisse pas être tournée. Maintenant, c’était juste une porte qu’on ne pouvait plus ouvrir. Bien sûr, ça ne voulait rien dire s’ils l’avaient percé, mais ça nous ferait quand même gagner du temps.

Ensuite, la fenêtre. C’était un petit trou avec des barres de métal. J’avais envisagé de concentrer ma magie du feu sur un endroit pour brûler le fer des barreaux, mais cela nécessiterait des températures trop élevées pour être pratiques. Finalement, j’avais utilisé la magie de l’eau pour desserrer les briques qui encadraient les barres de fer. Une fois que j’avais réussi à les enlever, il ne restait plus qu’un trou juste assez grand pour qu’un seul enfant puisse y passer.

Maintenant, nous avions une issue de secours.

« Jeune maîtresse. Il semblerait que les gens qui nous ont kidnappés en veuillent au seigneur. Leurs amis seront là ce soir. Ils parlaient justement de la façon dont ils vont nous battre à mort. »

« Ça doit être un mensonge… pas vrai ? »

Bien sûr que ça l’était. Mais le visage de la Jeune Maîtresse était de toute façon devenu pâle.

« Je ne veux pas mourir ainsi… au revoir. »

J’avais attrapé le rebord du cadre vide de la fenêtre et je m’y étais hissé. Au même moment, une voix se fit entendre à travers la porte.

« Hé, ça ne s’ouvre pas ! Qu’est-ce qui se passe, bon sang ? »

Bang, bang ! Ils frappèrent à la porte.

La Jeune Maîtresse me regarda avec désespoir, moi et la porte.

« Ne me laisse pas derrière… à l’aide. »

Oh wôw. Elle avait cédé plus vite que je ne le pensais. Je supposais que cette situation était terrifiante, même pour elle.

J’avais sauté par terre, je m’étais approché d’elle et j’avais chuchoté :

« Peux-tu me promettre d’écouter tout ce que je dirais jusqu’à ce qu’on rentre à la maison ? »

« J’écouterai, bien sûr. »

« Peux-tu aussi promettre que tu ne crieras pas ? Ghislaine n’est pas là, OK ? »

Elle acquiesça d’un signe de tête vigoureux.

« Je-Je promets. Alors, dépêche-toi… ou ils viendront… Ils viendront ! »

Son comportement avait complètement changé depuis qu’elle m’avait frappé. Elle était remplie de peur et de malaise. Bien, maintenant elle avait compris.

J’avais essayé d’avoir l’air calme et cool.

« Si tu romps ta promesse, je te laisserai derrière. »

J’avais renforcé la porte avec de la magie de Terre. Puis j’avais utilisé le feu pour lui enlever ses liens et la guérir afin de la remettre en pleine santé.

Finalement, je glissais par la fenêtre tout en sortant la Jeune Maîtresse avec moi.

***

Partie 2

Une fois sortis de l’entrepôt, nous avions été accueillis par une ville inconnue. Il n’y avait pas de murs fortifiés. On n’était pas à Roa. Ce n’était pas assez petit pour être un village, mais c’était une très petite ville. Il fallait que je réfléchisse vite, sinon ils allaient nous trouver.

« Hmph, c’est assez loin ! » déclara la Jeune Maîtresse à haute voix.

Elle semblait penser que nous avions déjà semé notre ennemi.

« Tu avais promis de ne pas crier avant notre retour. »

« Hmph ! Pourquoi dois-je tenir mes promesses ? » dit-elle, comme si c’était la chose la plus évidente au monde.

Cette petite morveuse !

« Oh vraiment ? Alors c’est ici que nous nous séparons. Au revoir. »

« Hmph ! » Elle avait ouvert les narines et commença à s’éloigner, mais nous avions ensuite entendu des cris lointains et furieux.

« Ces foutus gosses ! Où diable sont-ils allés !? »

Ils avaient dû défoncer la porte et voir que les barreaux des fenêtres avaient disparu. Quoi qu’il en soit, ils savaient que nous nous étions enfuis et ils nous cherchaient.

« … Eek! » la Jeune Maîtresse hurla et se précipita vers moi.

« Ce que j’ai dit il y a quelques secondes était un mensonge. Je ne crierai plus. Maintenant, ramène-moi à la maison ! »

« Je ne suis ni ton serviteur ni ton esclave. »

Le fait qu’elle ait changé d’avis si facilement m’irritait.

« Qu’est-ce que tu dis ? Tu es mon tuteur, c’est ça ? »

« Non, ce n’est pas le cas. »

« Hein ? »

« Tu as dit que tu ne m’aimais pas, alors je n’ai pas été engagé. »

« Eh bien, dans ce cas je t’engagerai », dit-elle à contrecœur.

J’avais besoin d’une vraie promesse cette fois.

« Encore ces promesses. Une fois de retour au manoir, tu la casseras comme tu l’as fait il y a une seconde, hein ? » avais-je dit, tout en espérant que je n’avais pas l’air affecté et distant, mais sûr qu’elle ne tiendrait pas sa parole.

« Je ne romprai pas ma promesse, alors… j’exige… non, je veux dire… aide-moi. »

« Tu peux venir avec moi, tant que tu tiens ta promesse de ne pas crier et d’écouter ce que je dis. »

« Compris. »

Elle hocha la tête doucement.

Très bien. Passons maintenant à l’étape suivante, avais-je pensé.

D’abord, j’avais récupéré les cinq grosses pièces de cuivre que j’avais glissées dans mes sous-vêtements. C’était tout l’argent que je possédais. Dix grosses pièces de cuivre constituaient une pièce d’argent. Ce n’était pas beaucoup d’argent, mais ce serait suffisant pour nos besoins.

« Maintenant, viens avec moi, s’il te plaît. »

Nous nous étions dirigés vers l’entrée de la ville, loin du bruit lointain des cris de colère. Un garde endormi était de service. Je lui avais passé l’une de mes pièces.

« Si quelqu’un vous demande si vous nous avez vus, dites-lui qu’on a quitté la ville. »

« Hein ? Quoi ? Des enfants ? D’accord. Vous jouez à cache-cache ou quoi ? C’est beaucoup d’argent. Bon sang, de quelle famille riche êtes-vous tous les deux… ? »

« S’il vous plaît, dites-leur ce que j’ai dit. »

« Ouais, compris. »

C’était une réponse grossière, mais nous ne pouvions pas nous permettre de traîner.

Ensuite, je m’étais dirigé vers la salle d’attente de la diligence. Le tarif et les conditions d’utilisation étaient écrits sur le mur, mais j’avais déjà lu cette information il y a quelques jours. Au lieu de cela, je cherchais l’emplacement de la ville.

« On dirait qu’on est à deux villes de Roa, dans une ville appelée Wieden », murmurai-je à la Jeune Maîtresse.

Tenant sa promesse, elle répondit d’une voix feutrée : « Comment le sais-tu ? »

« C’est écrit juste là. »

« Je ne peux pas le lire. »

Nous y voilà, pensai-je.

« Savoir lire est vraiment bénéfique. La façon dont la diligence fonctionne est aussi écrite ici. »

Pourtant, c’était incroyable qu’ils aient réussi à nous emmener si loin en une journée seulement. Être dans une ville que je ne connaissais pas me rendait nerveux. C’était presque comme si je revivais un traumatisme antérieur.

Non, non, non. C’est complètement différent de l’époque où je ne savais pas comment trouver l’emplacement du Pole Emploi, pensais-je

Alors que j’étais perdu dans mes pensées, des cris se firent entendre.

« Merde ! Où diable se cachent-ils !? Sortez de là ! »

« Cache-toi ! »

J’avais attrapé la Jeune Maîtresse et je m’étais caché dans les toilettes, verrouillant la porte derrière nous. Dehors, il y avait des bruits de pas lourds.

« Où sont-ils, bon sang !? »

« Tu ne vas pas me faire croire qu’ils nous ont échappé ! »

Whoa, effrayant.

Oh, arrêtez ça tout de suite. Vous pourriez au moins parler d’une voix douce, comme un propriétaire qui essaie de faire sortir son chat. Vous auriez peut-être une chance de nous tromper et de nous faire sortir. Ça ne marcherait pas, bien sûr, mais au moins vous auriez une chance.

« Merde, ils ne sont pas là ! »

Peu de temps après, leurs voix s’éloignèrent. Nous avions eu le temps de nous détendre un peu, mais c’était trop tôt pour baisser la garde. Après tout, lorsque les gens paniquaient, ils avaient tendance à tourner en rond et à fouiller la même zone à plusieurs reprises.

« Tout est OK maintenant ? »

Elle posa sa main tremblante au-dessus de sa bouche.

« S’ils nous trouvent, on devra se battre. »

« D’accord… D’accord ! »

« Bien que je doute qu’on puisse gagner. »

« Vraiment… ? »

Je l’avais dit parce qu’elle avait l’air de retrouver son esprit combatif. Je ne voulais pas me faire tabasser par eux une autre fois.

« Je regardais le prix de la diligence, et on dirait qu’il va falloir changer deux fois de calèche pour revenir. »

« Changer de calèche ? »

Elle semblait confuse quant à l’importance de cela.

« Seulement cinq diligences partent chaque jour, une toutes les deux heures à partir de huit heures du matin. C’est la même chose pour toutes les villes. Et il faut trois heures pour arriver à la prochaine ville d’ici. Si nous partons maintenant, nous serons sur la quatrième diligence de la journée. En d’autres termes… »

« En d’autres termes… ? »

« Quand nous atteindrons la ville voisine, la dernière diligence sera déjà partie pour Roa. Il nous faudra donc passer une nuit dans cette ville avant de pouvoir partir. »

« Non… O-oh, je vois. Hm. »

Elle voulait se mettre à crier, mais elle s’était retenue. Ouais, s’il te plaît, essaie de retenir ta forte voix.

« Il me reste quatre grosses pièces de cuivre, mais nous devons aller dans la ville voisine, y dormir une nuit, puis aller à Roa. Cela va être juste. »

« Mais ce sera suffisant, n’est-ce pas ? »

« Ce sera le cas. »

Elle avait l’air soulagée, mais il était trop tôt pour se détendre.

« Tant que personne n’essaiera de nous escroquer quand il nous rendra le change, bien sûr. »

« Rendra le change… ? »

Elle fit une grimace, comme si elle ne savait pas de quoi je parlais. Peut-être qu’elle n’avait jamais utilisé l’argent pour elle-même avant.

« Quand les gens qui dirigent l’auberge ou les diligences verront que nous sommes des enfants, ils penseront probablement que nous ne pouvons pas calculer les prix, non ? Cela signifie qu’ils pourraient essayer de nous tromper en augmentant le prix et en ne nous rendant qu’un peu de monnaie. Maintenant, si tu fais remarquer que le montant rendu n’est pas le bon, ils te donneront le reste. Mais, si tu ne sais pas comment le calculer, alors… »

« Alors ? »

« Nous n’aurions pas assez d’argent pour la dernière diligence. Et ces gars d’avant nous rattraperont. »

Elle s’était mise à trembler, comme si elle allait se pisser dessus à tout moment.

« Les toilettes sont là-bas. »

« Je le sais. »

« Très bien, alors je vais jeter un coup d’œil dehors. »

Quand j’avais essayé de partir, elle attrapa l’ourlet de ma chemise.

« Ne pars pas. », dit-elle.

Je l’avais laissée faire pipi avant de retourner dehors.

Nos deux poursuivants semblaient partis, mais je ne savais pas s’ils cherchaient encore à l’intérieur ou à l’extérieur de la ville. Si nous les rencontrions, je devrais les maîtriser avec ma magie.

Alors que nous nous cachions dans un coin de la salle d’attente, j’avais prié pour qu’ils soient des adversaires que je puisse vaincre. Quand il était temps de partir, j’avais remis mon argent au cocher et nous étions montés à bord.

***

Partie 3

Nous étions arrivés dans la ville voisine sans problème.

Pour la nuit, j’avais choisi une cabane délabrée pour apprendre à la Jeune Maîtresse à quel point le monde pouvait être dur. Nos lits étaient faits de paille.

La Jeune Maîtresse était si tendue qu’elle ne pouvait pas dormir. Chaque fois qu’elle entendait un bruit, elle sursautait et regardait, effrayée, à l’entrée de la pièce. Quand tout semblait aller bien, elle poussait un soupir de soulagement. Elle fit cela encore et encore.

Le lendemain matin, nous avions sauté dans la première diligence jusqu’à Roa. La Jeune Maîtresse n’avait pas dû beaucoup dormir, car ses yeux étaient injectés de sang. Et pourtant, elle ne semblait pas du tout fatiguée. Au lieu de cela, elle jetait un coup d’œil à l’arrière de la diligence, à la recherche d’éventuels poursuivants. Plusieurs fois, un cavalier solitaire nous avait dépassés sur sa monture, mais aucun d’eux n’était nos ravisseurs.

Nous avions parcouru une bonne distance, alors peut-être qu’ils avaient abandonné. C’était du moins ce que je pensais naïvement.

Les heures passèrent. Nous étions arrivés à Roa sans aucun problème. Une fois que nous avions franchi ces murs solides et que nous avions vu le manoir du seigneur au loin, un sentiment de sécurité s’installa. Inconsciemment, j’avais baissé ma garde, pensant que nous étions en sécurité maintenant que nous étions arrivés aussi loin.

Nous avions débarqué et nous nous étions dirigés vers le manoir à pied. Nos pas semblaient légers. Après avoir roulé pendant des heures dans une diligence, sans compter le fait d’avoir dormi sur du foin pour la première fois, j’étais épuisé.

Puis, comme s’ils avaient attendu ce moment précis, deux hommes saisirent la jeune maîtresse et la tirèrent dans une ruelle.

« Quoi !? »

J’avais baissé ma garde. Il m’avait fallu deux secondes pour m’en rendre compte. Pendant les deux secondes où je l’avais quittée des yeux, elle était partie. Je pensais qu’elle avait peut-être vraiment disparu. Mais au coin de l’œil, j’avais aperçu des vêtements qui correspondaient à ce que portait la Jeune Maîtresse, juste avant qu’elle ne soit traînée au coin d’une bâtisse.

Je les avais immédiatement poursuivis. En entrant dans la ruelle, j’aperçus les deux hommes, dont l’un portait la Jeune Maîtresse dans ses bras, essayant de s’échapper.

J’avais rapidement utilisé un sort de terre pour créer un mur. La magie avait surgi du bout de mes doigts et une barrière s’était dressée devant eux. Leur chemin avait été coupé si soudainement que les hommes n’avaient pas pu s’arrêter à temps.

« Qu’est-ce que c’est que ça !? »

« Nggh ! »

La Jeune Maîtresse mordit son bâillon, des larmes perlaient dans ses yeux.

Incroyable… Ils ont réussi à la bâillonner en quelques secondes ? Ils devaient être bien entraînés, pensai-je. On aurait dit aussi qu’ils l’avaient frappée parce que sa joue était enflée et rouge.

Mes adversaires étaient les deux qui nous avaient kidnappés. L’un d’eux était le violent qui m’avait donné un coup de pied, et l’autre était probablement l’homme que j’avais entendu parler devant l’entrepôt. Ils ressemblaient tous les deux à des bandits, et chacun avait une épée gainée à leurs côtés.

« Aha, c’est donc ce morveux. Tu sais que tu aurais pu rentrer chez toi en toute sécurité si tu ne t’étais pas mêlé de ça. »

Bien qu’ils aient été pris au dépourvu par l’apparition soudaine de mon mur de terre, ils avaient souri quand ils virent que j’étais leur adversaire.

Le type violent s’approcha de moi, sa garde baissée. L’autre portait la Jeune Maîtresse. Je me demandais s’ils avaient d’autres camarades dans le coin. Quoi qu’il en soit, je fis apparaître une petite boule de feu au bout de mes doigts pour l’intimider.

« Hngh ! Bâtard ! »

Dès qu’il vit ça, l’homme violent dégaina son épée.

L’autre homme se mit aussitôt en garde et plaça le bout de son épée contre le cou de la Jeune Maîtresse en reculant.

« Espèce de sale gosse ! Je te trouvais trop calme ! On dirait que tu es son garde du corps, hein ? Pas étonnant que tu te sois échappé si facilement. Merde, j’ai été dupé par ton apparence ! Tu es un démon ! »

« Je ne suis pas un garde du corps. Je n’ai même pas encore été embauché », dis-je.

Je n’étais pas un démon non plus, mais il n’y avait pas besoin de le corriger à ce sujet.

« Quoi ? Alors pourquoi te mets-tu en travers de notre chemin !? »

« Eh bien, ils ont l’intention de m’engager après ça, alors… »

« Huh, donc tu veux de l’argent ? »

De l’argent, hein ? Il n’avait pas nécessairement tort. Je faisais ça pour gagner assez d’argent pour que Sylphie et moi puissions aller à l’université ensemble.

« Je ne le nierai pas. »

Dès que j’avais dit ça, les coins de ses lèvres se courbèrent.

« Alors tu devrais te joindre à nous. J’ai des relations avec un noble pervers qui paiera le prix fort pour une jeune fille d’une famille noble. J’ai entendu le seigneur féodal parler de sa petite-fille, alors on peut aussi la tenir en otage. De toute façon, on aura une tonne d’argent. »

« Oho. »

Je fis ce bruit pour lui faire croire que j’étais impressionné par leur proposition. La Jeune Maîtresse se tourna vers moi, son visage pâle. Peut-être savait-elle que je cherchais un emploi auprès de sa famille pour gagner de l’argent pour payer mes frais de scolarité.

« Et combien d’argent exactement ? »

« Il ne s’agit pas d’un travail rémunéré d’une ou deux pièces d’or par mois. Ça doit être au moins une centaine de pièces d’or. », dit-il avec un sourire satisfait.

C’était presque comme s’il n’avait aucune connaissance réelle de l’économie et qu’il essayait de se vanter comme un élève du primaire en disant : « C’est comme un million de yens! Peux-tu le croire!? »

« Et toi ? Tu as l’air d’un enfant, mais je parie que tu es beaucoup plus vieux que tu n’en as l’air. », me demanda-t-il.

« Pourquoi penses-tu cela ? »

« Cette magie que tu viens d’utiliser et le fait que tu sois aussi calme. C’est évident. Je sais qu’il y a des démons dehors comme ça. Je parie qu’on t’a donné du fil à retordre à cause de ton apparence, non ? Tu comprends l’importance de l’argent, pas vrai ? »

« Je vois. »

C’était donc à ça que je ressemblais d’un point de vue extérieur ? Eh bien, c’était certainement vrai vu que j’avais plus de quarante ans.

Ta-da ! Félicitations, tu as deviné correctement ! Bon travail.

« Tu as raison. Après avoir vécu aussi longtemps que moi, tu comprendras l’importance de l’argent. Je sais ce que c’est que d’être jeté dans un monde dont on ne sait pas grand-chose, sans argent et avec seulement les vêtements sur le dos. »

« Heh, ouais, tu nous as eus, pas vrai ? »

Tout à fait, parce que jusqu’à présent, je ne m’étais jamais soucié de l’argent. Au lieu de cela, j’avais passé presque vingt ans reclus. La moitié de ma vie n’avait été consacrée qu’à des jeux éroge et à des jeux en ligne. J’avais appris quelque chose grâce à tout ça. Je savais ce qui m’en coûterait si je la trahissais ici même, ainsi que ce qui arriverait si je l’aidais.

« C’est exactement pourquoi je sais qu’il y a des choses plus importantes que l’argent. »

« Ne commence pas à nous cracher des mots fleuris ! »

« Ce ne sont pas des mots fleuris. On ne peut pas acheter “dere” avec de l’argent. » (NdT en Japonais dere signifie moi. On aurait pu traduire par On ne peut pas m’acheter avec de l’argent mais la réponse du bandit serait incompréhensible)

Merde, mon moi intérieur s’était échappé. Ce n’était pas comme si ces hommes savaient ce que voulait dire le mot tsundere.

« Dere ? Qu’est-ce que c’est que ça ? »

L’homme violent avait l’air abasourdi, mais au moins il comprenait que notre négociation avait échoué. Son sourire effrayant avait été remplacé par un regard sinistre alors qu’il posait son épée sur le cou de la Jeune Maîtresse.

« Alors elle sera notre otage ! D’abord, lance cette boule de feu en l’air. »

« Tu veux que je le lance en l’air ? »

« C’est exact. Tu ferais mieux de ne pas le pointer sur nous, même pas par accident. »

« Peu importe la vitesse à laquelle tu agis, nous trancherons la gorge de cette petite morveuse et l’utiliserons comme bouclier humain plus vite que tu ne pourras nous frapper. »

Ne demanderais-tu pas à quelqu’un de disperser sa magie à la place ? Attends, peut-être qu’il ne savait pas. C’était logique : un sort chanté continuera jusqu’à ce qu’il soit libéré. Si vous n’appreniez pas la magie correctement, vous ne comprendriez probablement pas la différence entre utiliser un chant et ne pas en utiliser un.

« Bien reçu. »

Avant de décharger la boule de feu au bout de mon doigt, j’avais utilisé la magie pour y insérer une autre boule de feu spéciale. Puis je l’avais lancé en l’air.

Elle fit un bruit ridicule en s’envolant dans les airs. Une énorme explosion éclata au-dessus de nous.

« Huh ! »

« Ouah !? »

« Ngh !? »

La détonation était assez forte pour fendre les tympans. La lumière qui en sortait était aussi aveuglante. La chaleur qu’elle émettait était assez chaude pour vous brûler.

Comme tout le monde regardait le ciel, j’avais couru vers l’avant. Tout en courant, j’avais conjuré de la magie. Par habitude, j’avais invoqué deux sorts différents. Dans ma main droite, j’avais la magie du vent de niveau intermédiaire, mur du son. Dans ma main gauche, j’avais de la magie de terre de niveau intermédiaire, canon de pierre. J’avais jeté un sort à chacun des hommes devant moi.

« Gyaaaaah ! »

Le mur du son coupa le bras de l’homme violent, qui avait été distrait par l’explosion. J’avais pris la Jeune Maîtresse dans mes bras, comme une princesse, alors qu’elle tombait en hurlant.

« Tch ! Ce n’est pas si facile ! »

J’avais jeté un coup d’œil à l’autre bandit et j’avais réalisé qu’il avait coupé mon canon de pierre en deux avec sa lame.

« Ugh... »

C’était mauvais. En fait, il avait réussi à couper à travers. Je ne savais pas quelle école d’art d’épée il utilisait, mais ce n’était pas bon. S’il était aussi fort que Paul, nous aurions des ennuis. Ce n’était peut-être pas quelqu’un que je pourrais battre.

« Wah, wah, wah, wah ! »

J’avais utilisé un mélange de magie du vent et du feu pour créer une explosion qui me propulsa dans les airs. Sa force était telle que j’avais cru que j’avais cassé quelque chose.

L’épée tomba un instant trop tard, me manquant de peu. Elle traversa l’air juste devant mon nez, le sifflement persistant dans mes oreilles.

Ce n’était pas loin.

***

Partie 4

Mais il n’était pas aussi rapide que Paul, ce qui voulait dire que je n’avais pas à paniquer. J’avais déjà fait de nombreux exercices d’entraînement contre des adversaires avec une épée. Tant que j’étais aussi performant, je pouvais sortir d’ici.

J’avais préparé ma prochaine attaque magique en planant dans les airs. D’abord, j’avais envoyé une boule de feu droit sur son visage. Elle partit lentement vers lui.

« C’est tout ce que tu as ! »

Il étudia sa trajectoire, puis prépara son épée pour la contrer. Pendant qu’il attendait que la boule de feu l’atteigne, j’avais utilisé la magie de l’eau et de la terre pour transformer le sol sous lui en une masse tourbillonnante de boue.

Quand il essaya de couper à travers ma boule de feu, il coula jusqu’aux genoux dans de la boue épaisse et collante. Maintenant, il ne pouvait plus bouger.

« Quoi !? »

Oui, j’ai gagné ! J’avais gagné, j’en étais sûr. Il ne pouvait plus courir maintenant. Il avait peut-être dévié ma boule de feu, mais nous étions déjà au-delà de sa portée d’attaque. Avec la Jeune Maîtresse dans les bras, tout ce que j’avais à faire était de disparaître dans la confusion de la foule et nous serions en sécurité. Ou, si j’en avais besoin, je pourrais crier à l’aide.

Et juste au moment où je pensais cela…

« Tu crois que je vais te laisser partir ! »

Il nous avait lancé son épée.

C’était alors que je m’étais souvenu de ce que Paul m’avait enseigné. Dans le style d’épée Dieu du Nord, même si vous coupiez la jambe de l’adversaire, il y avait toujours une technique qui consistait à lancer son épée sur vous.

La lame s’était dirigée vers moi à une vitesse fulgurante, mais je l’avais regardée comme si elle était au ralenti. Elle était dirigée droit sur ma tête.

La mort.

Juste au moment où ce mot m’était venu à l’esprit, un flou brun devant moi apparu. J’avais entendu un bruit, comme une porcelaine qui se brisait, puis l’épée était tombée.

« Hein ? »

Quelqu’un s’était interposé entre moi et les bandits. Il se tenait debout, le dos large et solide vers moi. J’avais reconnu les oreilles à l’arrière de leur tête. C’était Ghislaine Dedoldia. Elle m’avait regardé et avait hoché la tête.

« Laisse-moi faire le reste », m’avait-elle dit.

Dès qu’elle posa sa main sur l’épée à sa taille, le bout de celle-ci se transforma dans l’air en un éclair de lumière rouge.

« Hein… ? »

La tête de l’homme ayant de la boue jusqu’aux genoux tomba de son cou. Et ce, malgré la distance considérable qui le séparait de Ghislaine, trop grande pour qu’une épée puisse l’atteindre.

« Hé, où diable as-tu… »

Sa queue vacilla et, dans l’instant qui suivit, la tête de l’autre homme tomba. J’imaginais l’avoir entendue frapper le sol.

Mon cerveau n’arrivait pas à comprendre ce qui se passait. Tout ce que j’avais pu faire, c’était regarder, stupéfait, les deux corps s’effondrer jusqu’au sol, à quelques mètres de l’endroit où nous nous trouvions. Ça ne semblait pas réel. Je n’avais aucune idée de ce qui venait de se passer. Hein ? Ils sont morts ? C’était tout ce qui m’était venu à l’esprit.

« Rudeus, ces deux-là étaient-ils nos seuls ennemis ? »

J’étais revenu à l’instant présent.

« Euh, ouais. Je te remercie. Mademoiselle… Ghislaine ? »

« Arrête avec ce mademoiselle, appelle-moi Ghislaine. »

Elle regarda en arrière et hocha la tête.

« J’ai vu une explosion soudaine dans le ciel, alors je suis venue voir. On dirait que j’ai fait le bon choix. »

« Oui, tu as été très rapide. Je veux dire, tu les as vaincus en quelques secondes. »

Une minute seulement s’était écoulée depuis mon premier sort. Elle était arrivée trop vite, peu importe quel chemin elle avait pris pour cela.

« J’étais tout près. En plus, ce n’était pas si rapide. N’importe quel guerrier de la famille Dedoldia peut tuer une personne en quelques secondes. Au fait, Rudeus, c’était la première fois que tu te battais avec quelqu’un qui utilisait le style du Dieu du Nord ? »

« C’était la première fois que j’étais dans une bataille de vie ou de mort », avais-je dit.

« Alors, laisse-moi te dire que ce genre de personnes n’abandonnent pas tant que son adversaire n’est pas mort. Fais attention. »

Jusqu’à ce qu’un adversaire soit mort…

C’était vrai, j’avais failli mourir. Je tremblais en me rappelant comment l’épée du bandit avait volé vers moi. C’était une bataille de vie ou de mort. Une vraie bataille de vie ou de mort.

« Rentrons à la maison. »

Si j’avais fait une seule erreur, je serais mort. C’était vraiment un monde différent. Un monde avec de la magie et des épées.

Que se passerait-il si je mourais cette fois-ci ?

Un frisson de peur indescriptible me parcourut la colonne vertébrale.

◇ ◇ ◇

« Ouf… »

Lorsque nous étions enfin arrivés au manoir, la Jeune Maîtresse tomba à terre, complètement épuisée. Ses jambes avaient dû lâcher maintenant que ses nerfs s’étaient calmés.

Les servantes l’encerclaient, angoissées. Quand elles tendirent la main pour l’aider, elle les repoussa et se leva toute seule. Ses jambes tremblaient comme celles d’un cerf nouveau-né.

Elle se tenait debout de façon imposante, les bras croisés sur la poitrine. Peut-être qu’elle avait retrouvé le moral maintenant qu’elle était à la maison. En la voyant de cette façon, les servantes semblaient se rendre compte que quelque chose d’étrange se passait, et elles étaient restées en arrière.

La Jeune Maîtresse me tendit le doigt et me souffla : « J’ai tenu ma promesse et maintenant nous sommes de retour à la maison ! Alors je peux parler maintenant, pas vrai ? »

« Oh, oui. Tu peux parler maintenant. »

En entendant à quel point elle était encore bruyante, j’avais réalisé que j’avais échoué. Ce que nous avions vécu n’était évidemment pas suffisant pour changer cette fille égoïste et violente. En fait, elle aurait pu deviner que j’avais eu peur pendant la bataille. Peut-être qu’elle me montrerait à quel point j’avais agi haut et fort malgré ma faiblesse.

« Je t’accorde le privilège spécial de m’appeler par mon nom, Éris ! »

Ses paroles m’avaient pris par surprise.

« Hein ? »

« Ce n’est pas n’importe qui qui peut faire ça, OK !? »

Alors, ça veut dire que… j’avais réussi ? Que je pourrais travailler ici en tant que son tuteur ? Oh, oh wôw ! Franchement ? Alors, j’ai réussi !? Oui !

« Merci ! Maîtresse Éris ! »

« Arrête avec ce Maîtresse ! Appelle-moi Éris ! »

Elle imitait Ghislaine. Mais au moment où elle avait fini, elle s’était évanouie.

C’était ainsi que j’étais devenu le tuteur d’Éris Boreas Greyrat.

◇ ◇ ◇

NOM : Éris B. Greyrat

OCCUPATION : Petite-fille du seigneur féodal de Fittoa.

PERSONNALITÉ : féroce

NE FAITES PAS ÇA : N'écoute pas ce que les gens disent

LECTURE/ÉCRITURE : Peut écrire son propre nom

ARITHMÉTIQUE : Peut faire des additions

MAGIE : Pas intéressée

ESCRIME : Style du Dieu de l’épée — Niveau Débutant

ÉTIQUETTE : Peut faire le salut à la Boreas.

LES GENS QU’ELLE APPRÉCIE : Grand-père, Ghislaine

***

Histoire parallèle : Les conséquences de l’enlèvement et la demande de faveur selon le style Boréas

Celui qui avait tiré les ficelles derrière le kidnapping était le majordome, Thomas. C’était la personne qui avait des liens avec un noble pervers dont parlaient les voyous. La Jeune Maîtresse avait apparemment attiré l’attention de ce noble il y a quelque temps, et il voulait lui faire perdre son esprit féroce et inébranlable. Thomas, séduit par l’argent, avait engagé les deux hommes que le noble pervers avait sélectionnés dans mon plan.

Il y avait vraiment des gens sans vergogne dans le monde. S’il devait recommencer, j’aimerais qu’il me parle d’abord.

Mais il avait mal calculé son coup, car il n’avait pas pris en compte deux choses. Premièrement, que je possédais assez de prouesses magiques pour échapper aux deux bandits, et deuxièmement, que ces deux-là n’avaient aucune loyauté envers lui.

Quant au noble pervers, il avait joué l’innocent et échappa à la punition. En partie parce que le témoignage de Thomas était inadéquat et en partie parce que les deux bandits étaient morts, de sorte que nous n’avions pu trouver aucune preuve de l’implication du noble. Il y avait trop de variables inconnues. Je soupçonnais des machinations politiques.

L’incident avait été considéré comme entièrement réglé grâce à l’implication de Ghislaine. La famille Greyrat pouvait se vanter du fait que le Roi de l’Épée Ghislaine restait avec eux, empêchant ainsi d’éventuels incidents futurs tout en proclamant la force et la richesse de leur maison.

On m’avait ordonné de donner tout le crédit à Ghislaine, même après que je leur avais dit ce qui s’était passé. Il semblerait qu’ils ne voulaient pas que d’autres membres de la famille Greyrat soient au courant de mon existence. Encore plus de marchandage politique, supposais-je. La plus grande surprise pour moi, c’est qu’il y avait encore d’autres Greyrats.

« Cela s’est donc passé comme ça. Compris ? »

« Oui… compris. »

Philip m’expliqua tout cela dans la salle de réception. Je pensais qu’il n’était que le fils du seigneur, mais il était aussi le maire de la ville. Je me demandais si c’était lui qui avait réglé toute l’affaire.

« Vous semblez plutôt détendue pour quelqu’un dont la fille a été kidnappée. »

« Je le suis maintenant. Je paniquerais si elle était toujours portée disparue », avait-il dit.

« Certainement. »

« Maintenant, à propos de votre travail comme tuteur d’Éris… »

Alors que nous étions sur le point de commencer à discuter de mon avenir, la porte s’ouvrit. Celle-ci fut claquée férocement et le grand-père incroyablement exubérant d’Éris se montra.

« J’ai tout entendu », déclara Sauros.

Il entra dans la salle de réception et m’ébouriffa les cheveux d’une main ferme.

« J’ai entendu dire que tu as sauvé Éris ! »

« Qu’est-ce que vous racontez ? C’est Ghislaine qui l’a fait. Je n’ai rien fait ! »

Ses yeux brillaient sombrement, comme un oiseau de proie.

C’était terrifiant !

« Toi ! Tu crois que tu peux me mentir ! »

« Non ! Mais le Seigneur Philip m’a dit de dire… »

« Philip ! »

Il s’était retourné vers son fils et, sans hésiter, il leva le poing. Il l’avait frappé d’une manière vicieuse.

« Ugh ! »

Le jeune seigneur prit le coup sur le visage et tomba sur le dos du canapé. Le poing du seigneur avait été si rapide. Plus rapide même qu’Éris, trop rapide pour que les yeux puissent le suivre.

« Bâtard ! Voici le garçon qui a sauvé ta fille ! Comment oses-tu ne même pas offrir un seul mot de gratitude ! Juste pour que tu puisses participer à ton stupide théâtre de nobles !? »

Philip, encore étendu sur le sol, répondit sans bouger.

« Père, Paul a peut-être été renié par notre famille, mais il est toujours un Greyrat. Cela signifie que son fils Rudeus, qui porte aussi notre sang, fait aussi partie de notre famille. Alors plutôt que de le louer et de le récompenser en apparence, j’ai pensé que la meilleure façon de le remercier était de le traiter avec gentillesse en tant que membre de notre famille. »

Il parlait très franchement pour quelqu’un allongé sur le sol. Peut-être qu’il avait l’habitude d’être frappé par Sauros.

« Très bien ! Alors, vas-y et continue ta farce avec ces nobles ! »

Le vieil homme s’était assis sur le canapé vide. Il n’allait pas s’excuser d’avoir frappé Philip. C’était le genre de personne qu’il était. La punition physique était aussi naturelle que la respiration ici.

Maintenant que j’y pense, Éris ne m’a aussi jamais présenté d’excuses. Elle ne m’a jamais remercié de l’avoir sauvée.

Ah eh bien, cela ne me dérange pas.

« Rudeus ! »

Le seigneur croisa ses bras, releva le menton et me regarda fixement.

Cela me semblait familier.

« J’ai une requête ! »

Est-ce vraiment le genre d’attitude qu’il faut avoir quand on demande quelque chose à quelqu’un ? Il était comme Éris ! Non, c’était à l’envers, c’est elle qui l’imitait en tout point.

« Je veux que tu enseignes la magie à Éris. »

« Pourquoi ? Puis-je le savoir ? »

« Elle est venue me le demander. Elle a dit que ta magie était tellement gravée dans son esprit qu’elle n’arrivait pas à la sortir de sa tête. »

Je suis certain qu’elle souhaitait apprendre la magie qui brûlait les yeux.

« Bien sûr… »

Je m’étais mordu la langue quand j’avais commencé à répondre instinctivement. La raison la plus probable de son horrible personnalité était que Sauros la gâtait toujours comme ça. Ce n’était peut-être pas la seule raison, mais elle avait certainement été influencée par lui, en fonction de la mesure dans laquelle elle imitait sa personnalité.

Si elle devait grandir en tant que personne, je devais l’empêcher d’être gâtée. Ce n’était peut-être pas ma responsabilité de veiller à ce qu’elle grandisse bien, mais si les choses continuaient ainsi, cela affecterait ma capacité à lui enseigner.

Il était préférable de traiter chaque problème tel qu’il se présentait.

« Ce n’est pas à vous de me le demander, Seigneur Sauros. Éris devrait me le demander elle-même. »

« Qu’est-ce que tu as dit !? »

Indigné, il leva le poing.

J’avais paniqué et je m’étais couvert le visage de mes mains. Il était quoi, une sorte de bombe nucléaire qui attendait d’exploser ?

« Voulez-vous vraiment faire d’Éris une adulte qui ne peut pas baisser la tête pour demander quelque chose quand elle le veut ? »

« Oho ! Tu marques un point ! Tu as raison ! »

Il claqua le poing sur les genoux et hocha la tête vigoureusement. D’une voix forte et claire, il dit :

« Ériiiiis ! Viens à la salle de réception tout de suite ! »

J’avais cru que mes tympans allaient éclater. De quelle capacité pulmonaire une personne avait-elle besoin pour pouvoir crier aussi fort… ? Éris agissait exactement de la même façon. Personne dans ce manoir n’avait compris le concept de demander aux gens de délivrer des messages ?

Ces sauvages, pensai-je.

Philip retourna s’asseoir sur le canapé pendant qu’un majordome (un autre type, apparemment nommé Alphonse) fermait la porte qui avait été laissée ouverte. J’avais appris plus tard que, parce que Sauros était comme une tempête qui faisait rage dans les pièces aussi vite qu’il entrait, ils attendaient un certain temps avant de fermer une porte. C’était un vieil homme égoïste qui aimait ouvrir les portes, mais qui n’aimait pas vraiment les fermer.

« Okaaaaay ! »

Une voix répondit d’un autre endroit dans le manoir. Au bout d’un moment, on entendit le bruit des pas qui s’approchaient.

« Me voici, comme tu l’as demandé ! »

Elle n’avait pas tout à fait la force de son grand-père, mais Éris avait quand même ouvert les portes avec énergie avant d’entrer.

Chaque geste qu’elle fit avait été fait en pensant à son grand-père. Après tout, les enfants aimaient imiter les adultes. Si je n’avais pas été frappé mon premier jour ici, j’aurais peut-être souri en voyant la ressemblance. Au lieu de cela, je pourrais dire fermement que cela devait aussi cesser.

« Oh… »

Dès qu’elle me vit, elle leva le menton et me regarda fixement. Cette pose intimidante s’était-elle transmise dans la famille Boreas ?

« Grand-père, tu lui as dit de quoi on avait parlé !? »

Il se tint soudain debout et croisa les bras en la regardant fixement. C’était exactement la même pose.

« Éris ! Si tu veux demander quelque chose à quelqu’un, tu dois baisser la tête et demander ! »

Ses lèvres firent la moue.

« Mais tu as dit que tu lui demanderais pour moi… »

« Assez ! Si tu ne lui demandes pas toi-même, nous ne l’engagerons pas ! »

Hein ? Qu’est-ce qu’il vient de dire !? Non non, attendez, je veux dire, je suppose que c’est vrai. Ce serait un peu problématique pour moi, mais je suppose que c’est ce que vous appelez récolter ce que vous semez !?

« Grr… »

Éris me regarda fixement, ses joues rougissaient beaucoup. Ce n’était pas une rougeur d’embarras, elle était furieuse et humiliée. Son visage disait que si son grand-père n’était pas là, elle me poursuivrait jusqu’aux profondeurs de l’enfer et me transformerait en viande hachée.

Effrayant…

« S’il te plaît… »

« C’est le genre d’attitude à adopter quand on demande quelque chose à quelqu’un !? », beugla Sauros.

Comme si tu avais le droit de parler à ce sujet, m’étais-je dit.

« Grr… »

Éris avait pris une poignée de ses longs cheveux roux dans chaque main. Elle avait fait une queue de chaque côté de ses tempes, des queues jumelles instantanées. Puis, comme ça, elle m’avait fait un clin d’œil.

« S’il te plaît, apprends-moi la magie, mew ✩ »

◇ ◇ ◇

Attendez. Est-ce que je rêvais ? Je m’étais évanoui une minute. J’avais l’impression d’avoir fait un rêve horrible.

« Ce n’est pas la peine de m’apprendre à lire ou à écrire, mew ✩ »

Merde, ce n’était pas un rêve ! Qu’est-ce que c’était que ce bordel ? Qu’est-ce qui se passait, bon sang ?

Est-ce que je viens d’être transporté dans une autre dimension bizarre ? Transportez-moi au moins dans le monde bidimensionnel d’un anime si vous voulez aller aussi loin !

« Je n’ai pas besoin d’arithmétique non plus, mew ✩ »

En tout cas, c’était anormal. Terrifiant même ! La pose d’Éris aurait dû être mignonne, mais elle me faisait peur. Ses lèvres étaient levées, mais ses yeux ne souriaient pas. C’était les yeux d’un prédateur.

Plus important encore, était-ce vraiment comme ça que tu devais agir quand tu demandais une faveur dans ce monde !? Tu te fous de moi !

« La magie est tout ce dont j’ai besoin, mew ✩ »

Arrête de te foutre de moi ! Honnêtement, c’est pire que ce qu’elle était avant. Allez, regardez son visage.

Ses joues brûlaient d’un rouge vif et son expression disait : si les circonstances étaient différentes, je te frapperais si fort que tu volerais des profondeurs de l’enfer jusqu’au ciel. Elle avait l’air en colère, deux parts d’humiliation et zéro part de timidité. Il n’y avait rien de mignon chez elle, rien du tout.

Allez, Sauros, laissez-la faire, l’avais-je suppliée mentalement.

« O-ooh ~ Notre Éris est si mignonne. Rudeus, il ne fait aucun doute que tu vas lui apprendre, pas vrai ? »

Il s’était soudainement transformé en un vieil homme affectueux. Qui diable es-tu !? avais-je pensé. Où est passé mon grand-oncle strict et fiable !?

« Le Maître a une grande affection pour les races bestiales. Il a également eu le dernier mot quand Dame Ghislaine a été embauchée », m’expliqua poliment le majordome.

Ah, maintenant j’ai compris. Donc ces queues jumelles étaient censées être des oreilles d’animaux. On aurait dit des oreilles tombantes. Maintenant que j’y pense, la plupart des domestiques étaient aussi des bêtes.

Oui, bien sûr, maintenant j’ai compris. Oui… Mon monologue intérieur s’était étiré.

« Éris. »

Son père était intervenu.

Oh oui, j’avais oublié qu’il était là, pensais-je. OK, Monsieur Philip, c’est à vous de briller, dites-lui de partir !

« Mets tes hanches un peu plus en avant pour avoir l’air plus attirante. »

Super, celui-là aussi est sans espoir.

Très bien, maintenant j’avais compris. J’avais compris maintenant quel genre de personnes étaient les Greyrats, y compris Paul. En fait, Paul était peut-être un peu plus normal qu’eux.

« Seigneur… Sauros. Puis-je vous demander une seule chose… ? »

« Parle ! »

« Est-ce que les hommes demandent aussi des faveurs comme ça ? »

« Imbécile ! Un homme devrait faire des demandes comme un homme ! »

Je n’étais pas sûr de ce que cela signifiait, mais j’avais compris la réprimande. Eh bien, j’avais raison. Comparés à ce lot, les penchants de Paul étaient presque normaux. Il aimait juste les femmes avec de gros seins.

OK, calme-toi, m’étais-je dit. Réfléchissons un peu à tout ça. Est-ce une victoire ou un échec ?

On me regardait fixement. Je m’étais calmé et j’avais regardé Éris. En colère et humiliée, elle semblait sur le point de perdre le contrôle. Comme un lion aux dents serrées autour d’une des barres de fer de sa cage.

Je devrais peut-être oublier ce qui viendra après et accepter ça.

Non, j’avais besoin d’y réfléchir. J’avais besoin d’anticiper les possibles conséquences.

C’est vrai, elle n’aime pas ça, avais-je réalisé. Elle est contre cette étrange coutume qu’ils ont ! Si jamais je lui demandais personnellement une faveur alors qu’il n’y avait que nous deux, elle pourrait me déchiqueter en lambeaux !

OK, j’ai changé d’avis. J’avais besoin d’arrêter cette étrange coutume qui était la leur.

« Est-ce le genre d’attitude que vous avez quand vous demandez une faveur à quelqu’un !? »

Ma voix était si forte qu’elle résonnait dans tout le manoir.

J’avais passé des heures à lui faire un long discours. Ma passion semblait passer à travers, parce qu’après cela, demander des faveurs dans le style des Boréas avaient été abandonnées. Ghislaine fit l’éloge de mes efforts une fois que c’était terminé, mais Éris me regarda d’un air froid.

***

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