Mushoku Tensei (LN) – Tome 2 – Bonus anime 

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Bonus anime : l’entretien avec le nouveau tuteur

« Cela va prendre un certain temps »

Quand j’entendis cela, j’avais pensé « eh, encore ? ».

« Prenez votre temps. »

Les mots avec lesquels je répondis étaient les mêmes que précédemment, mais cette fois, j’avais ajouté un léger soupir à la fin. Ce n’était pas génial de ma part, mais c’était à prévoir.

« Alors, je vais prendre congé », dit l’homme avant de quitter la pièce.

C’était un peu léger. Cependant, au moment où il partit, il tourna sa pitié vers moi.

Même moi, j’avais eu pitié de mon sort, comme si je venais de perdre mon travail.

« Uuh… »

J’avais posé mes coudes sur la table avant de soupirer à nouveau.

J’avais levé les yeux au plafond et je vis une araignée collée au coin du mur.

« Une petite araignée… »

Le fondateur de la famille Boreas était un homme qui avait la colère facile. S’il voyait ce petit insecte à l’intérieur de sa maison, il appellerait immédiatement la servante chargée du nettoyage pour la fouetter, et il allait parfois même jusqu’à lui couper la tête. Ainsi, même parmi les nobles, on disait de ne pas laisser sa fille aller en apprentissage dans cette maison. Cela avait changé à travers les générations de propriétaires. En fait, les servantes de cette maison étaient toutes affiliées à la tribu des bêtes.

Au début, il n’y avait qu’une seule femme de chambre. Une fille enlevée dans une grande forêt et vendue comme esclave sur le marché. Elle avait été achetée par un précédent seigneur de la maison et était devenue une servante. On disait qu’elle n’était pas douée et qu’elle mettait le propriétaire en colère presque immédiatement lorsqu’elle échouait à accomplir des tâches simples.

Cependant, bien que le propriétaire l’ait réprimandée, elle n’avait jamais été condamnée au fouet ou à la décapitation.

Pourquoi ? C’était que, lorsqu’il vit ses oreilles d’animal trembler pendant qu’il la grondait, sa colère disparut tout simplement. Je ne savais pas si cette anecdote était vraie, mais, ce qui était certain, c’était qu’après la mort de ce seigneur, il n’y eut plus aucun papier disant qu’un chef de la maison Boreas, connu pour sa colère, avait traité sa servante de façon déraisonnable. Ça devait donc être la vérité.

Personnellement, je n’étais pas de nature colérique. Les chefs de la maison de Boreas étaient une exception.

Bien sûr, j’aime les hommes bêtes, mais…

« Ma chère… Phillip, Phillip ! »

Une voix soudaine était parvenue à mes oreilles, j’avais déplacé mon regard du plafond vers l’avant. C’était la silhouette de ma belle épouse, Hilda. Bien sûr, elle n’est pas un homme bête, c’est une noble d’Asura. Même ainsi, les aristocrates de haut rang comme nous ne sont pas autorisés à se marier entre eux en tant qu’aristocrates Asura de sang pur, car ils sont très stricts dans leur lignée. Mais cela ne veut pas dire que je ne peux pas tomber amoureux d’elle. Mon amour pour les hommes bêtes et pour les femmes sont deux choses différentes.

« Oh Hilda, qu’est-ce qu’il y a ? »

« Le petit qui vient de quitter la maison, n’est-ce pas… ? »

« C’est le tuteur d’Éris. Il est déjà une célébrité dans la capitale alors j’ai pensé que ça lui conviendrait. »

« Je vois… »

Hilda fit un visage sombre. Je n’étais habituellement pas de nature colérique. Mais quand il s’agissait de notre fille Éris, le fort sang de la famille Boreas montait en elle. Elle se mettait facilement en colère, n’écoutait pas les gens, elle était aussi mauvaise pour se souvenir des choses. Il y avait même des rumeurs disgracieuses qui l’appelaient le singe rouge des Boreas. La rumeur et son auteur furent écrasés, mais la rumeur elle-même n’avait pas disparu. Et parce qu’une rumeur n’avait pas de racines, elle ne pouvait pas être effacée aussi facilement. L’éducation d’Éris était faite d’une telle série d’épreuves. Si elle allait à l’école, elle casserait toutes les dents d’un camarade de classe en quelques jours, si elle était assignée à un tuteur, ce n’était qu’une question de temps avant qu’elle ne lui casse toutes les dents, ou si elle ne le pouvait pas, elle le harcèlerait la nuit ou boycotterait ses leçons.

A l’origine, j’avais besoin d’un adulte pour la gronder quand c’était nécessaire. Hilda et moi lui avions reproché de ne pas le faire, mais mon père avait défendu Éris. Comme il le disait, dans la haute aristocratie d’Asura, il fallait être fort.

Il avait raison sur ce point. J’étais bien sûr son parent, mais je ne pouvais pas m’opposer fortement à lui.

Et même si mon père la défendait, il y eut des moments où je m’étais demandé si Éris ne devait pas être sévèrement punie pour ses actions.

Honnêtement, quand je pensais à son avenir, je ne ressentais que de l’anxiété.

« Dis, est-ce qu’Éris va vraiment bien ? Elle a déjà 6 ans, mais nous ne pouvons pas la présenter à d’autres familles aristocratiques dans cet état. »

Je suppose que c’était la même chose pour Hilda, c’était pourquoi elle était venue me consulter.

« Tu as… raison. »

Si nous continuons à l’élever comme ça, elle pourrait devenir une femme indigne de l’aristocratie.

Elle ne pouvait pas interagir socialement, n’avait aucun sens des affaires publiques, était ignorante, arrogante et violente. Telle était notre Éris. C’est une situation que je voudrais éviter, à la fois en tant que parent et en tant que garant du nom de Boreas. Pourquoi aurais-je tort ?

« Monsieur, puis-je entrer ? »

Soudainement, une nouvelle personne était apparue à la porte de mon bureau.

« Thomas ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Eh bien… C’est… »

J’avais froncé les sourcils en regardant le rapport du majordome.

*****

Devant mes yeux se trouvait une femme. Même parmi les hommes bêtes, elle avait une peau brune rare, c’était une femme, mais elle n’avait presque pas de graisse, elle était très mince, mais ses muscles bien entraînés étaient bien visibles. Si seulement elle mangeait un peu, elle retrouverait probablement sa graisse rapidement. Son œil était caché par un cache-œil, à sa taille se trouvait une lame, du type de celle utilisée par les utilisateurs du style du Dieu de l’épée. Mais au fait, la veste qu’elle portait n’était-elle pas traditionnellement portée par les hauts apprentis du style Dieu de l’épée ? Son pelage gris n’était pas très brillant, probablement parce qu’elle n’en avait pas pris soin. J’aimerais lui faire prendre son bain maintenant et la brosser pendant toute une journée.

« C’est donc vous qui avez sauvé Éris, n’est-ce pas ? »

Éris était allée jouer avec son grand-père à la rivière et il semblerait que cette femme était celle qui l’avait récupérée après qu’elle soit tombée dans l’eau.

Éris lui avait donné sa boîte à lunch alors qu’elle était sur le point de mourir de faim.

« Oh, je peux enseigner l’art de se battre avec une épée. »

« Je vois. »

Il semblerait que cette femme s’appelait Ghislaine. D’après mes recherches, c’était une épéiste de rang S. C’était un chevalier de grand talent qui détenait le titre de « Reine de l’épée ». Mais au fait, pourquoi une personne d’un tel talent se trouverait-elle dans la région de Fittoa ? Même ses yeux ressemblaient à ceux d’un épéiste. Si je disais quelque chose qu’elle n’appréciait pas, elle pouvait me tuer en un instant… Même si j’étais un aristocrate.

« Je ne peux pas permettre à un être dangereux de devenir le tuteur de notre fille. Parce que mon père l’a permis, je vais l’envisager, mais laissez-moi vous poser quelques questions. Est-ce que ça vous dérange ? »

« Pas du tout… »

Je le dis encore une fois, j’aimais les hommes bêtes. Surtout leur queue. Elle bougeait en suivant leurs sentiments, on pouvait dire que c’était un organe fantastique que nous, les humains, n’avions pas. J’avais toujours regardé leurs queues, au moins depuis que je suis enfant. Tous les jours, quand ils étaient félicités, quand ils trouvaient un insecte qu’ils n’aimaient pas dans le jardin, quand ils étaient en colère, quand ils étaient en chaleur, j’avais remarqué que leur queue ne bougeait pas de la même façon. Si je regardais la queue d’un homme bête maintenant, je comprendrais tout de suite ce qu’il ressentait. Cette femme appelée Ghislaine, elle était nerveuse en ce moment. Elle avait peut-être l’allure d’un épéiste, mais pour l’instant, on dirait qu’elle était un peu inquiète du résultat de cet entretien. Et malgré son apparence, c’était plutôt mignon. Cependant, le mouvement de la queue semblait simple uniquement pour ceux qui n’avaient pas reçu d’entraînement spécial. Par conséquent, il y avait aussi une possibilité que cette femme soit une espionne envoyée par une autre maison.

« Tout d’abord, votre titre de “Reine de l’épée” est bien réel ? »

« Oui, il l’est. »

« Avez-vous des preuves ? »

Juste au moment où j’avais dit ça, elle dégaina son épée.

« C’est l’une des sept épées sacrées, “Hirasō” » (ndlr : essence de paix).

Le dieu de l’épée de cette génération était un collectionneur. Parmi sa collection se trouvaient 7 épées particulièrement puissantes appelées les « sept épées sacrées », elles étaient données aux disciples qui atteignaient le rang de roi de l’épée.

« Je comprends. Mais c’est une histoire étrange, pourquoi une personne ayant atteint le rang de Roi de l’épée mourrait-elle de faim dans un tel endroit ? »

« Eh bien, c’est… »

« Vous me cachez des informations ? »

« Ce n’est pas… Je voyageais, mais je n’ai plus d’argent. Je ne pouvais pas accepter de demande, je pensais chasser les démons, mais il n’y en a pas dans cette région. J’ai pensé que je pourrais au moins boire de l’eau pour tromper ma faim, mais quand je l’ai remarqué, je ne pouvais déjà plus bouger. »

Ce genre d’histoire arrivait souvent chez les épéistes. Surtout pour ceux qui étaient au-dessus du rang B, ils ne pouvaient pas trouver facilement du travail dans le Royaume d’Asura. Contrairement à d’autres pays, ici, l’extermination et la soumission des monstres étaient effectuées presque exclusivement par les chevaliers du Royaume ou les soldats privés de certains seigneurs. Il y avait même assez de soldats pour mettre un chevalier dans les plus petits villages. À cause de cela, le nombre de demandes d’aventuriers, surtout ceux de rang B ou plus, avait fortement diminué. Quand on y pensait, il n’était pas anormal qu’un rang S ait du mal à trouver un emploi. Ainsi, la plupart des aventuriers de ce royaume partaient dans un autre pays une fois qu’ils avaient atteint le rang D environ.

« Si vous êtes vraiment un aventurier de rang S, vous devriez pouvoir faire quelque chose avant d’être au bord de la famine. »

« … Peut-être pour les autres rangs S, mais mon seul talent est de bouger mon épée. »

Quand je vis sa queue tomber, car elle manquait d’énergie pour la bouger, j’avais pensé qu’elle disait peut-être la vérité.

« Il semble qu’il y ait une Reine de l’Épée très stupide. Au bord de la famine dans ce riche royaume d’Asura. »

« … »

Elle me regardait fixement. Je regardais sa queue qui semblait me dire « Je ne suis pas contente, mais je ne peux pas répliquer à cela ». Comme prévu, ils n’enverraient pas un espion avec une raison aussi stupide. On pouvait penser que la famille Boreas engageait toute personne suspecte ayant des oreilles d’animal, mais il y avait aussi une voie plus naturelle pour s’infiltrer, qui n’attirerait pas la méfiance.

« Mais d’abord, pourquoi êtes-vous venue ici ? Vous avez dit que vous étiez en voyage, mais il n’y a rien que vous n’ayez jamais vu avant ici, je me trompe ? »

« J’ai entendu dire que des amis à moi vivaient ici. »

« Des amis ? Comment s’appellent-ils ? »

« Paul et Zenith. »

« Paul… Ça veut dire que vous êtes cette Ghislaine des “crocs du loup noir” ? »

« C’est moi. »

« C’est surprenant. »

« Les crocs du loup noir ». Paul m’en avait parlé, c’était le nom de son groupe quand il était encore un aventurier.

« Vous avez donc rencontré Paul ? »

« Non, je me suis perdue en chemin. »

« Ça vous dérange si je demande à Paul si vous êtes la bonne personne ? »

« Non. »

Sa queue s’était remise à trembler comme si elle était soulagée. C’était comme si elle me disait « Avec ça, je peux prouver mon identité ». Eh bien, Paul était vraiment populaire. Et le fait que même les hommes bêtes l’aimaient me rendait jaloux.

« Je vois. Il semblerait que vous soyez la vraie Ghislaine Dedoldia. »

« C’est ce que je vous disais. »

« Vous avez dit que vous vouliez enseigner l’art du sabre à notre Éris, mais comment comptez-vous lui apprendre ? En fait, elle est du genre à ne pas vraiment écouter les autres. »

« Je ne peux lui enseigner que les bases. Après lui avoir appris à se déplacer raisonnablement, je lui demanderai de s’entraîner tous les jours, de manier son épée tous les jours, et de répéter jusqu’à ce qu’elle puisse le faire correctement. »

« Notre Éris peut-elle vraiment apprendre à bien le faire ? »

« Je n’en sais rien. Mais je vous promets que j’apprendrai à Éris à manier l’épée. »

L’art de l’épée. Quand j’y pensais, nous n’avions pas encore décidé de donner ce type de leçons à Éris. C’était peut-être violent, mais c’était toujours mieux que de regarder le feu en se demandant ce qui se passerait si elle apprenait l’art du sabre toute seule et devenait plus violente.

« L’épée… Qu’en penses-tu, Hilda ? »

En pensant ainsi, je m’étais tournée vers Hilda qui était assise à côté de Ghislaine depuis le début et qui restait silencieuse. Elle me regardait. Elle avait l’air jalouse, peut-être était-elle inquiète que je flirte avec Ghislaine.

« … L’épée ? C’est inutile pour une dame. »

« Bien que l’on ne puisse pas dire que ce soit totalement inutile pour les aristocrates. »

Pour les nobles du Royaume d’Asura, un art martial était une sorte de statut. Même si, traditionnellement, c’était pour les garçons, nous ne demandions pas aux filles de l’apprendre.

Mais ce n’était pas comme s’il n’y avait pas d’exception.

Une femme compétente pouvait être choisie comme chevalier gardien d’une reine ou d’une princesse. Chevalier tutélaire de la famille royale était une position honorifique pour un noble avec un statut spécial et une aide pour le futur. Il y avait beaucoup de femmes chevaliers gardiens dans le passé.

Mais, bien sûr, comme vous aviez affaire à la famille royale, votre étiquette devait être parfaite. L’étiquette, c’était ce que Éris détestait le plus.

« Si… »

Juste au moment où je pensais à diverses choses, Hilda essaya de dire quelque chose.

« Si cette enfant ne peut pas vivre comme une aristocrate et qu’on doit l’exclure de la maison, il vaudrait mieux qu’elle puisse manier ne serait-ce qu’une épée. »

Sur ces mots, j’avais décidé d’engager Ghislaine.

*****

Finalement, je l’avais engagée, mais, est-ce qu’Éris pouvait vraiment apprendre l’art de l’épée ? Vu la taille des bras de Ghislaine, être l’escorte d’Éris était suffisant, mais comme Ghislaine elle-même avait dit qu’elle lui enseignerait, cela posait un souci. Comme les tuteurs que j’avais engagés jusqu’à présent, je me demandais si elle ne serait pas mise à la porte tout de suite si Éris ne l’écoutait pas.

« Éris, regarde d’abord cette épée, touche-la comme tu veux. »

« Vraiment ? »

« Oui, la lame ou la poignée, fais comme tu veux. »

L’épée en bois qu’Éris avait reçue l’avait remplie de joie, encore plus lorsqu’on lui avait dit qu’elle pouvait trancher avec. Elle avait souri comme je ne l’avais jamais vu auparavant.

« Alors, j’arrive ! »

« Viens. »

Juste après la courte réponse de Ghislaine, Éris commença à courir vers elle, et frappa directement devant elle. Ghislaine arrêta l’épée d’Éris. J’avais ensuite pu entendre de légers bruits de tapotement. À l’écoute de ces bruits, Éris avait commencé à devenir de plus en plus heureuse, son sourire était devenu plus éclatant.

Mais, au prochain mouvement, un grand bruit se fit entendre et Éris vola dans la direction opposée. Éris s’était écrasée sur le sol, attrapa de la poussière, glissa et s’arrêta. Puis elle leva la tête et cligna des yeux.

« Qu’est-ce que tu fais ? Viens et contre-attaque, maintenant, lève-toi ! Viens autant de fois que tu veux ! »

« OK ! »

Après cela, Éris était venue vers Ghislaine encore et encore et s’était écrasée au sol encore et encore. Elle commença alors à respirer plus fort.

Je savais qu’Éris n’aimait pas ce genre de situations. Celle où elle ne pouvait pas faire ce qu’elle voulait. Au train où allaient les choses, j’étais sûr qu’elle allait commencer à sécher les cours dès demain.

Alors que j’essayais de partir avec un sourire amer, j’avais soudainement vu le visage d’Éris. Même si Ghislaine l’avait fait voler à plusieurs reprises, celle-ci ramassa son épée et se releva à plusieurs reprises pour attaquer à nouveau. Cependant, il n’y avait aucun signe de regret ou d’irritation sur son visage. Seulement un sourire éclatant.

 

 

« … Ce qu’elle aime est différent… ? »

Si Éris ne pouvait vraiment pas devenir une dame, la prochaine fois, j’appellerais Paul pour qu’il lui enseigne les bases d’un aventurier.

Et au moment où je pensais à ça, je quittais déjà l’endroit.

« Thomas, prépare une chambre pour Ghislaine. »

« Très bien. »

Et avec ça, un autre professeur d’épée avait rejoint la maison.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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