Chapitre 1 : Le nouveau travail de Roxy
Partie 5
« Je pense que tu dois juste prendre quelques grandes respirations afin de te calmer, Roxy. Le fait que Zanoba veuille se prosterner devant toi est parfaitement naturel. »
« Euh, est-ce le cas ? Peux-tu m’expliquer pourquoi ? »
« Eh bien, Zanoba ? C’est tout à fait naturel, non ? »
Le visage toujours enfoncé dans le sol, Zanoba hocha respectueusement la tête.
« En effet ! C’est quand même le maître de mon maître ! »
Tu vois ? C’est tout à fait raisonnable.
« Ce n’est pas une explication ! Je veux une vraie raison ! »
« Tu n’as pas besoin d’une “raison” pour faire ce qui doit naturellement être fait, non ? Il suffit d’accepter le geste avec grâce, pourquoi ne pas le faire ? »
« Mais… »
« Oh, d’accord. Zanoba, veux-tu bien te lever ? »
Il semblerait que nous ne ferions pas de progrès dans cette conversation, j’avais donc décidé de laisser Zanoba se remettre debout.
L’homme était grand, il avait donc probablement une vue dégagée sur le sommet de l’adorable tête de Roxy une fois debout.
Cela m’avait semblé très impudent, mais j’avais dû laisser passer. Il ne pouvait quand même pas contrôler sa propre taille.
« En tout cas, Mlle Roxy, comment s’est passé votre entretien ? Pensez-vous que vous serez engagée comme professeur ? », demanda poliment Zanoba.
« Oui. Maître Jenius, le vice-principal, semblait penser que mes compétences en tant que magicien étaient suffisantes. »
« Bien sûr qu’elles le sont. Tu es quand même la femme qui m’a appris la magie ! », avais-je ajouté.
« Tu as fait la plupart de ton apprentissage par toi-même, Rudy. Je ne suis pas sûre que ça en dise long sur mon potentiel en tant qu’éducateur. »
Apparemment, Roxy allait commencer son nouveau travail d’instructeur ici dès le prochain trimestre.
Cela appelait clairement à une célébration.
Ce n’était d’ailleurs pas la seule chose que nous avions à fêter. Nous allions nous marier bientôt, mes sœurs allaient avoir dix ans dans peu de temps, et nous avions un autre membre de la famille en route.
Le plus simple serait de tout regrouper en une seule grande fête ou quelque chose comme ça.
En dehors de tout le reste, la lettre de Paul avait suggéré de faire une fête une fois que tout le monde serait de retour ici. Mais il n’y avait cependant pas d’urgence. Nous avions tous beaucoup de choses à faire en ce moment. Il serait préférable d’attendre que les choses soient un peu moins folles.
« Oh, j’ai presque oublié. J’avais aussi l’intention de faire le tour et de dire bonjour à tout le monde. »
« C’est tout à fait raisonnable, Maître. Je suis sûr qu’ils seront ravis de te revoir aussi tôt. »
Zanoba afficha un sourire si éclatant que je n’avais pu m’empêcher de sourire moi aussi.
Plus que toute autre chose, j’avais hâte de présenter enfin Roxy aux autres.
« Très bien, Zanoba. Merci encore pour la prothèse. Je reviendrai bientôt. »
« Passe me voir quand vous aurez le temps, Maître. Julie sera heureuse de te voir. »
« Bien sûr. »
« Ah, une dernière chose. Si ta nouvelle main commence à te poser des problèmes, il serait plus simple pour toi de la montrer directement à Cliff, plutôt que de venir me voir. »
« Compris. »
Sur ce, nous avions quitté le bureau de Zanoba tous les deux.
Alors que nous marchions dans les couloirs froids de l’Université, un grincement résonnait sur les murs.
Il provenait de ma nouvelle prothèse, j’expérimentais activement la quantité de magie que je pouvais lui donner en toute sécurité. Chaque fois que j’ouvrais et fermais la main, elle émettait un grincement audible.
Je suppose qu’il n’était pas raisonnable d’attendre d’un prototype qu’il soit conçu pour fonctionner silencieusement.
« Cette prothèse est-elle un instrument magique, Rudy ? », demanda Roxy tout en regardant la main couleur argile.
« C’est exact. C’est apparemment le produit d’une sérieuse recherche et d’un développement de la part de Zanoba. »
« Je dois dire que c’est un travail très impressionnant. Elle semble être capable de mouvements très précis. »
« Oui, c’est vraiment quelque chose. Vu la qualité de son fonctionnement, je pense que je vais pouvoir me débrouiller très bien à partir de maintenant. Même sans t’avoir autour de moi tout le temps. »
« Oh… d’accord. Je suppose que oui. »
Pour une raison inconnue, le visage de Roxy prit une expression légèrement abattue.
« Je suis désolée, Rudy. Je suppose que je n’ai pas pris en compte ta situation. J’avais tellement envie de devenir professeur que je n’ai même pas pensé aux problèmes que cela pourrait te causer… »
« Quoi, tu veux parler de ma main manquante ? Ce n’est vraiment pas si grave. »
La présence de Roxy avait été d’une grande aide, mais ce n’était pas comme si je lui avais demandé de jouer le rôle d’assistante personnelle. Évidemment, je voulais qu’elle fasse passer ses propres projets en premier.
D’une part, il y avait beaucoup d’autres personnes dans ma vie qui étaient prêtes à m’aider quand c’était nécessaire. Mais je n’avais pas l’intention de dire cela, car j’aurais eu l’impression de dire que Roxy était remplaçable.
« En tout cas, je suis heureuse de voir que tu aies à nouveau une main gauche. »
« Ouaip. Maintenant, je peux te toucher deux fois plus souvent. »
J’avais tendu la main et j’avais caressé doucement les épaules de Roxy avec ma main artificielle.
Je pouvais sentir sa chaleur et la douceur de son corps, même à travers sa robe. Apparemment, cette chose était également sensible à la température. C’était vraiment bien fait.
J’avais continué à caresser Roxy pendant un long moment, mais elle l’avait accepté sans se plaindre.
« Bref, je veux te présenter à tout le monde. Ça te dérange de venir avec moi un moment ? »
« Oh… oh ! Bien sûr. »
Roxy avait hoché la tête, l’air un peu nerveuse.
Durant le restant de l’après-midi, j’avais fait le tour du campus pour présenter Roxy à mes amis et connaissances. Nous avions réussi à voir Linia, Pursena, Ariel, Luke et Nanahoshi. J’avais prévu de rendre visite à Cliff également, mais j’avais entendu des gémissements passionnés provenant de son laboratoire lorsque nous nous étions approchés, j’avais donc décidé de revenir une autre fois.
Les réactions que nous avions reçues étaient très variées.
Linia et Pursena avaient réagi d’une manière particulièrement amusante. Dès qu’elles sentirent l’odeur de Roxy, elles s’étaient mises au garde-à-vous, la peur au ventre.
Et alors qu’elles se tenaient docilement debout, la queue entre les jambes, j’avais présenté Roxy comme mon professeur bien-aimé. Elles avaient alors rapidement incliné leur tête devant elle.
Je suppose que les hommes bêtes reconnaissaient rapidement les gens avec lesquels ils ne devraient pas s’embrouiller. Leurs instincts étaient justes cette fois.
Ariel et Luke, d’un autre côté, étaient étonnamment inconscients.
Quand je m’étais montré pour dire bonjour, les premiers mots qui sortirent de la bouche d’Ariel furent : « Je vois que tu as au moins pensé à passer après ton voyage ».
Elle n’avait pas l’air vraiment contrariée, mais elle avait expliqué qu’elle aurait pu m’offrir de l’aide si j’étais venu la voir avant de partir. Vu que mes préparatifs insuffisants m’avaient coûté cher, j’avais eu un peu honte d’entendre cela. J’avais fini par m’excuser pour ma négligence.
Mais laissons cela de côté… Lorsque j’avais présenté Roxy, le duo l’avait regardée avec un air de surprise, puis s’étaient regardés l’un et l’autre. Ils étaient visiblement surpris de voir qu’une si « jeune » magicienne puisse jouer un rôle dans la faculté.
Pourtant, Ariel était une princesse, avec toutes les compétences diplomatiques que cela impliquait. Elle salua Roxy très poliment, sans aucun soupçon de confusion dans sa voix. La maîtrise de soi de cette femme était impressionnante.
Nous avions trouvé Nanahoshi un peu plus mal en point. Elle avait peut-être attrapé une sorte de rhume, puisqu’elle toussait comme une folle. Quand elle vit mon visage, elle sourit de soulagement et marmonna : « Maintenant, nous pouvons remettre la recherche sur les rails. »
Lorsque j’avais présenté Roxy, et expliqué qu’elle allait désormais enseigner à l’université, sa réponse fut un « Je vois » désintéressé.
Comme cela m’avait paru un peu trop sec, j’avais pris le temps de lui expliquer les nombreuses vertus et talents de Roxy. Malheureusement, Nanahoshi fit juste la grimace et me traita ainsi « tu les prends donc au berceau maintenant ».
Je suppose que c’était trop en demander. Une lycéenne ordinaire ne pouvait comprendre la grandeur de Roxy.
À ce moment-là, la soirée approchait. Nous nous étions arrêtés chez tous ceux que je voulais visiter.
Au moment où j’allais suggérer de rentrer à la maison, Roxy prit la parole avec une expression de mécontentement sur le visage.
« Rudy ? »
« Oui, Roxy ? »
« Le fait que tu prennes le temps de me présenter à tes amis me rend très heureuse, mais j’ai l’impression que tu es… un peu excessif dans tes louanges à mon égard. »
« Vraiment ? Mais je t’assure que ce n’était pas intentionnel. »
« Es-tu sérieux ? »
« Eh bien, en ce qui me concerne, aucun mot que je pourrais offrir ne serait suffisant pour vraiment saisir à quel point tu es merveilleuse. Pour dire les choses ainsi, j’ai pensé que je ne t’ai pas assez mise en valeur. »
Tout en fronçant les sourcils, Roxy pointa un doigt vers moi.
« Ok, c’est reparti ! Tu te moques de moi ou quoi, Rudy ? »
« Ne sois pas ridicule. Mon respect et mon admiration pour toi sont aussi réels que possible. »
« Oh, pour l’amour de Dieu… Tu sais, quand tu commences à m’appeler Professeur, je ne peux m’empêcher de penser que tu te moques de moi. »
Roxy fit une pause pour laisser échapper un long soupir.
Je pensais honnêtement que mon opinion sur elle était parfaitement justifiée, mais il semblerait qu’elle la trouvait quelque peu exagérée.
« Tu m’as présentée à plusieurs de tes amis, et tu leur as dit que j’étais ton professeur. Mais tu n’as pas mentionné une seule fois que j’étais ta femme. »
« Oh ! »
À ce moment-là, j’avais réalisé à quel point j’avais tout gâché.
Et c’était sûrement quelque chose que je pouvais réparer à ce stade.
Roxy avait parfaitement raison. Elle n’était plus Roxy Migurdia. Elle était Roxy M. Greyrat maintenant.
Je l’avais bien sûr présentée comme ça à tout le monde. Et elle l’avait répété en faisant ses salutations. Je suppose qu’une partie de moi avait pensé que cela suffisait, que cela montrait bien que nous étions mariés.
Au moins, j’étais sûr que quelqu’un d’aussi intelligent qu’Ariel l’aurait compris.
Pourtant, ce n’était pas une excuse. Roxy avait toutes les raisons d’être furieuse.
Je suppose que j’avais voulu souligner sa grandeur plus que toute autre chose. Et une partie de moi pensait toujours qu’elle était trop bien pour être mariée à quelqu’un comme moi. Mais elle avait clairement voulu que je la présente comme ma femme.
C’était une erreur impardonnable de ma part. Roxy était ma seconde épouse, oui, mais cela ne la rendait pas moins ma femme. Nous allions passer le reste de notre vie ensemble. Peut-être qu’on aura même des enfants.
« Je suis vraiment désolé, Roxy, ma chérie. Mais tu sais à quel point je t’aime, non ? Comment puis-je me rattraper ? Veux-tu que j’aille me présenter à tes parents ? »
« Euh… n-non, je ne pense pas que ce soit nécessaire. C’est quand même un long voyage. On finira par y arriver. »
Éventuellement ? Hmm.
Espérons que, sur le Continent Démons, Rowin et Rokari se portent bien. Maintenant que j’étais marié à Roxy, ils étaient mes beaux-parents. Je leur devais aussi l’aide qu’ils m’avaient apportée il y a plusieurs années. J’avais envie de prendre le temps d’aller les voir.
Si nous tracions une route à travers quelques cercles de téléportation, nous pourrions y arriver en deux mois environ, mais…
« Très bien alors. Nous devrons trouver le temps un de ces jours. »
Il n’y avait pas besoin de précipiter les choses. Une fois que tout se sera calmé, nous pourrons peut-être emmener toute la famille leur dire bonjour.
Repoussant cette idée au fond de mon esprit, j’étais rentré chez moi avec ma nouvelle femme à mes côtés.
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