Mushoku Tensei (LN) – Tome 13 – Chapitre 1 – Partie 3

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Chapitre 1 : Le nouveau travail de Roxy

Partie 3

J’avais jeté un coup d’œil dans la pièce. Elle était pleine de poupées et de statues, dont beaucoup semblaient être de l’art populaire. J’étais déjà venu dans cette pièce de nombreuses fois, bien sûr, mais je me sentais presque nostalgique d’être de retour. Il avait certainement accumulé beaucoup de nouveaux jouets pendant mon absence. En particulier, le bureau de Julie était pratiquement couvert de poupées et de figurines en argile. Elle avait manifestement travaillé dur en mon absence.

« Où sont Ginger et Julie ? »

« Elles sont toutes les deux en train de faire des courses. Certaines des choses que je leur ai demandées ne seront pas disponibles avant le soir, elles ne seront donc pas de retour avant un certain temps. »

Je vois. C’était donc pour cela qu’il s’était senti en sécurité pour s’engager dans un « rendez-vous » avec sa poupée bien-aimée.

C’était probablement une occasion peu commune pour lui. Je me sentais presque mal de l’avoir interrompu.

« Oh ? Maître, ta main… »

À ce moment-là, Zanoba remarqua finalement que j’étais revenu sans main gauche. Il fixait le moignon de mon poignet d’un air troublé.

« Oui, il n’y a plus rien. J’ai été un peu négligent là-bas. »

« … Quel adversaire pourrait être assez redoutable pour te blesser si gravement ? »

« C’était une hydre avec une immunité à la magie. »

« Une hydre ? Hmm, je vois. Ce n’est pas une petite menace. »

Quand je repensais à cette bataille, il était évident que nous manquions de puissance physique. Si Zanoba avait été à nos côtés, nous aurions peut-être pu vaincre l’hydre plus facilement. Peut-être aurions-nous dû faire demi-tour temporairement et le recruter, ou quelqu’un d’autre, pour nous aider.

Mais ce n’était pas la peine de spéculer sur le sujet maintenant.

« Si la bête était résistante à la magie, je comprends pourquoi même toi aurais eu du mal à la vaincre. »

« Oui. Oh, et même quand nous avons réussi à couper une de ses têtes, elles ont repoussé. Ce n’était pas une partie de plaisir, ça c’est sûr. »

« Elle était aussi capable de se régénérer ? Alors, comment avez-vous réussi à le tuer ? »

« Notre épéiste lui a coupé la tête, puis j’ai brûlé les souches avec du feu. »

« Ah, maintenant je vois. La chair elle-même était vulnérable, même si sa peau ne l’était pas ! Je suppose que tu as pensé à cette stratégie par toi-même, Maître ? »

« Je me suis juste souvenu avoir entendu quelqu’un dire que c’était la meilleure façon de faire. »

Penser à cette bataille ne faisait pas des merveilles pour mon humeur. J’étais parti en sachant comment tuer ce monstre, mais Paul y avait quand même trouvé la mort. Plus Zanoba complimentait notre victoire, plus je me sentais déprimé.

« Je dois dire, Maître, que tu as l’air plutôt sombre. »

« Eh bien… nous avons gagné, mais le prix à payer est élevé. »

« Ah, je vois. »

Zanoba hocha la tête tout en regardant ma main.

« Sur ce point, je crois que j’ai une idée. »

Avec un sourire, il se dirigea vers son propre bureau et commença à fouiller dans le tiroir du bas. Après quelques instants, il sortit un modèle réduit d’une main.

Peut-être que ce n’était pas la bonne façon de la décrire. C’était un peu maladroit pour une « main ». C’était peut-être un prototype d’une sorte de gant.

« Jette un œil à ça, s’il te plaît. »

« C’est quoi cette chose, Zanoba ? »

« Heh heh. C’est le fruit de six mois de travail ! »

« Ah bon ? »

« En effet. Je ne suis pas resté les bras croisés en ton absence, Maître. », dit fièrement Zanoba, un sourire significatif sur le visage.

Sûrement. Tu as aussi fait l’amour à des objets inanimés… Oups. Non, je n’ai pas vu ça. Je n’ai rien vu du tout !

« Très bien. Alors qu’est-ce que c’est, exactement ? »

« Observe ! »

Le visage plein d’assurance, Zanoba serra le poing de sa main libre, puis la plongea à l’intérieur du gant modèle.

À ce moment-là, il cria quelque chose qui ressemblait à une incantation : « Terre, sois ma main ! »

Tout à coup, la maquette se mit à bouger. Il avait pris la forme d’un poing au départ, mais maintenant ses doigts d’argile s’étendaient lentement. Il serra à nouveau le poing, puis le desserra, et replia ses doigts un par un.

Tous ces mouvements étaient étonnamment doux et naturels.

« C’est un outil magique en forme de main. Il bouge exactement comme son porteur le veut. »

« … »

« J’ai suivi ton conseil, Maître, et j’ai continué mon étude de cette mystérieuse poupée avec l’aide de Cliff. C’est ma première application pratique de mes découvertes. »

« … »

« Maître ? Euh… Maître ? »

« Euh, oui. Désolé pour ça. »

Pendant un instant, j’étais resté muet de surprise. Je me souvenais d’avoir dit à Zanoba de se concentrer sur l’étude des mains et des bras de cette poupée, mais je ne m’attendais certainement pas à ce qu’il fasse quelque chose d’aussi impressionnant en quelques mois.

« C’est incroyable, Zanoba. Honnêtement, je suis impressionné. »

« Heh heh heh. Oh, mais je ne suis pas encore arrivé à la meilleure partie. En utilisant cet appareil, je suis capable de contrôler ma force redoutable ! »

« Attends, vraiment ? »

« En effet. »

Zanoba hocha la tête avec un sourire de joie authentique sur son visage. Son bonheur était évident, et contagieux.

Si Zanoba pouvait contrôler sa force, cela signifiait qu’il pouvait fabriquer lui-même des figurines. Il avait enfin trouvé un moyen de créer les choses qu’il aimait le plus. C’était difficile pour moi d’imaginer ce que cela signifiait pour lui.

« Ma main, retourne dans la terre. »

Avec la seconde incantation de Zanoba, la main avait cessé de bouger. Apparemment, on pouvait l’allumer et l’éteindre à volonté.

« Maintenant… »

Zanoba retira sa main de l’outil magique et me l’offrit.

« Essaie-le toi-même, Maître. Il suffit de lui donner des ordres en disant : “Terre, sois ma main”, et elle deviendra une partie de toi. Quand tu voudras la retirer, prononce les mots “Ma main, retourne dans la terre”. »

« Très bien. »

Acceptant la main de Zanoba, je l’avais poussée contre mon poignet gauche. La chose était faite pour laisser la place à une main en forme de poing à l’intérieur, bien sûr. Et comme il me manquait une main, j’avais l’impression qu’elle pouvait tomber à tout moment.

« Je ne suis pourtant pas sûr que cette chose va rester en place… »

« Ce ne sera pas un problème. Vas-y, essaie l’incantation. »

« OK, alors… Terre, sois ma main. »

À l’instant où j’avais prononcé ces mots, j’avais senti l’appareil drainer le mana de mon bras.

Il n’en fallait pas beaucoup. Ce qui était évident vu que Zanoba pouvait l’utiliser.

« Whoa ! »

Et au moment où il avait absorbé mon mana, j’avais senti l’appareil se presser contre mon moignon.

L’impression de « porter » quelque chose s’était rapidement estompée. À sa place, je pouvais sentir la main artificielle qui était maintenant connectée à moi.

« … Qu’en penses-tu ? »

Avec précaution, j’avais essayé de bouger ma main gauche. Je l’avais ouverte et fermée, j’avais étiré chaque doigt en partant du pouce, et je les avais repliés en partant du petit doigt. L’argile grossière avait réagi comme si c’était une autre partie de mon corps.

« Ça bouge ! Ça bouge vraiment ! »

« Ah, mais il y a plus que ça. Essaie de toucher quelque chose, pour voir. »

« Bien… »

J’avais tendu le bras pour prendre une petite sculpture en bois sur la table voisine. C’était la sculpture d’un cheval, de la taille de mon poing.

Le bout de mes doigts artificiels pouvait « sentir » son poids et sa texture. La sensation était un peu terne et indistincte — presque comme si je portais une épaisse paire de gants en coton — mais elle était bien présente.

« Tu peux même sentir les choses à travers ça ? C’est incroyable. »

« C’est pourtant évident. On peut difficilement espérer faire une figurine sans le sens du toucher. »

C’était assez vrai. Il fallait être assez précis dans la quantité de force utilisée quand on sculptait quelque chose. Puisque Zanoba l’avait fait pour son propre usage, ce sens du toucher aurait été une caractéristique essentielle.

Pour voir ce qui pouvait se passer, j’avais essayé de lancer un petit sort avec mes nouveaux « doigts ». Une petite boule d’eau était apparue devant eux. Il semblerait que la magie ne soit pas un problème non plus.

Zanoba avait-il vraiment créé cette chose en seulement six mois ? Ça n’avait pas dû être facile. Sa passion pour les figurines avait dû le rendre incroyablement motivé.

« Je n’étais pas tout à fait sûr que tu puisses l’utiliser sans main, mais il semblerait qu’il n’y ait pas de problème majeur », dit Zanoba avec un sourire satisfait.

« Oui, ça bouge très bien. Je peux aussi sentir les doigts. Et utiliser la magie. »

« Si tu souhaites augmenter sa force, il suffit de lui donner plus de ton mana. Sa puissance augmentera en conséquence. »

« Oh, vraiment ? »

« Bien sûr, si tu lui donnais tout ton mana, je m’attendrais à ce qu’il s’effondre sous la pression. C’est plus solide qu’une main humaine normale, mais soit prudent. »

« Eh bien, voyons voir… »

Pendant que nous parlions, j’avais donné un peu plus de mana à l’appareil. Le poids de la sculpture dans ma main avait semblé disparaître complètement.

« Wôw, c’est vraiment… »

Mais avant que je puisse finir ma phrase, il y eut un craquement aigu.

« Oh. »

« Aaah ! »

J’avais cassé une des jambes du petit cheval sans même le vouloir.

« Aaaagh… Maître, comment as-tu pu… ? »

Zanoba me regarda avec un air de reproche sur le visage.

« Désolé, Zanoba… Je vais me rattraper. »

« Uggh… c’était une sculpture traditionnelle de l’ancienne principauté de Giara… je doute de retrouver un jour son semblable… »

« U-uh, eh bien, peut-être que je peux te faire quelque chose de nouveau ? Ce serait juste une sculpture magique fait avec la magie de Terre, mais… »

Suite à cette proposition, le visage de Zanoba s’illumina.

« Oooh ! C’est splendide ! Je suis désolé, je ne voulais pas te mettre la pression ! »

Me prenant la sculpture, il l’avait soigneusement rangée à l’intérieur de son bureau. Il avait peut-être l’intention de la recoller à la super glue ou quelque chose comme ça. En espérant que cela se passe bien.

Zanoba s’était retourné pour me faire face.

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. merci pour le chapitre

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