Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Interlude – Partie 1

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Interlude : Relation Maître Serviteur

Partie 1

Revenons un peu en arrière. Avant de raconter la suite de cette histoire, je voulais mentionner quelque chose qui s’était produit environ une semaine avant la dépression de Nanahoshi.

« Maître ! Regarde ça ! »

Dès que j’avais mis le pied dans le laboratoire de Zanoba ce jour-là, il m’avait appelé, trottant vers moi avec une boîte dans les bras. Son visage brillait de fierté.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« C’est un bras de la poupée que nous avons étudiée. »

Posant la boîte sur une table voisine, Zanoba en sortit son contenu — un objet long et fin recouvert de tissu. En le déballant, il révéla le bras artificiel en question. Il l’avait découpé en tranches comme une carotte.

« En regardant de plus près les endroits où la peinture s’était écaillée, j’ai remarqué ce qui ressemblait à des coutures dans sa surface. J’ai essayé de couper le long de celles-ci, juste pour voir ce qui pourrait arriver… et voilà ce que j’ai trouvé. »

Prenant l’une des tranches, Zanoba la tourna pour que je puisse en voir la coupe transversale. Elle était couverte d’un motif complexe qui me faisait penser à un QR code. Il s’agissait d’un cercle magique, mais il était particulier et ne ressemblait en rien à ce que j’avais vu faire par Nanahoshi.

Ce n’était pas seulement cette section transversale. Des motifs similaires étaient présents sur chaque section du bras, à la fois sur les surfaces avant et arrière, et ils étaient tous légèrement différents les uns des autres. Même ceux qui partageaient une section n’étaient pas identiques.

« Wow. OK. Je ne m’attendais franchement pas à ce que les bras soient remplis de cercles magiques… C’est intéressant qu’ils soient tous si différents les uns des autres, aussi… »

En les regardant pendant un moment, je m’étais senti un peu mal à l’aise. J’avais presque l’impression d’étudier le système nerveux d’un corps humain disséqué ou quelque chose comme ça.

« Je ne savais même pas qu’il y avait des coutures sur ce truc. Elles devaient être vraiment subtiles. »

« Eh bien, elles étaient en grande partie cachées par la peinture. Il aurait été impossible de les remarquer sans l’avoir préalablement écaillée. », dit fièrement Zanoba.

« Je vois… »

C’était la première grande découverte de Zanoba dans ses recherches, et il était visiblement très enthousiaste. Je n’étais pas aussi enthousiaste, car j’avais supposé dès le départ qu’il devait y avoir une sorte de technologie magique complexe pour animer cette chose.

« Maintenant que j’y pense, ses mouvements étaient très doux et coordonnés. Je suppose qu’il faut beaucoup de cercles magiques pour que cela soit possible », avais-je pensé.

« Oh ? Peux-tu dire quelle fonction aurait ces motifs, Maître ? »

« Non. Je n’ai jamais rien vu de tel auparavant. »

Tous ces motifs étaient-ils nécessaires pour faire bouger le bras ? Peut-être était-il nécessaire d’avoir une chaîne de cercles magiques dans tout le corps pour contrôler et coordonner ses mouvements ? Il y avait toujours une chance qu’ils aient également une fonction totalement différente. C’était impossible à dire sans une recherche plus approfondie.

Jusqu’à ce que je la rencontre, cette chose se promenait dans cette maison chaque nuit, nettoyant et attaquant toute menace qu’elle identifiait. Une fois sa routine de nettoyage terminée, elle retournait à sa base pour se recharger. Quand on y pensait, c’étaient des comportements très complexes. Il était plus intelligent que votre aspirateur robot ordinaire… et significativement plus violent.

Je suppose que ce n’était pas quelque chose que vous pouviez créer en gravant quelques cercles magiques sur sa tête ou son torse.

Mon but ici n’était pas seulement de créer un Roomba magique. Je voulais faire des poupées qui pouvaient bouger. J’en voulais quelques-unes pour moi, et je voulais en vendre quelques-unes pour faire du profit. Elles seraient certainement commandées à un prix élevé sur le marché.

Mais ce n’était pas comme si je cherchais à devenir millionnaire. Je voulais juste une certaine sécurité financière. Si j’avais une grosse rentrée d’argent, je serais probablement négligent et je la gaspillerais.

Il y avait aussi ce projet d’utiliser mon travail pour améliorer la réputation des Superds. Bien que ce soit une question distincte.

Quoi qu’il en soit, tout cela n’était pour le moment qu’une chimère. Mais peut-être qu’un jour, j’aurais la femme de chambre robot de mes rêves.

« Je suppose que les cercles magiques responsables de la plupart des mouvements sont probablement dans la tête ou le torse, Zanoba. Essaie d’être prudent si tu coupes là. »

« Bien sûr, maître ! », répondit Zanoba en en hochant joyeusement la tête.

Rétrospectivement, je pensais que cette découverte avait été la raison pour laquelle Zanoba avait pu proposer sa suggestion au moment où Nanahoshi s’était effondrée. Et, grâce à cette suggestion, Nanahoshi avait réussi à créer ses propres cercles magiques à plusieurs niveaux. Elle avait même réalisé son objectif d’invoquer des objets d’un univers parallèle, qu’elle avait pratiquement abandonné.

Un jour, nous réaliserions sûrement notre propre rêve : créer le parfait robot domestique. Et peut-être que ce jour arrivera plus tôt que prévu.

Ces derniers temps, cette pensée m’animait lorsque je me rendais au laboratoire de Zanoba.

« J’entre, Zanoba ! »

J’avais frappé une fois à la porte de mon ami, puis j’étais entré dans sa chambre. Je m’étais retrouvé nez à nez avec une femme qui se tenait à l’entrée comme si elle était de garde. Elle n’était pas un top model, mais elle avait un visage aimable.

« Oh ! Hey, Ginger ! C’est bon de te revoir. »

Pendant un moment, la femme m’avait étudié avec méfiance. Mais quand je l’avais saluée, celle-ci s’était détendue et avait légèrement incliné la tête.

« Bonjour, Seigneur Rudeus. Cela fait trop longtemps. »

Elle s’appelait Ginger York. C’était un ancien chevalier de Shirone et la fidèle garde du corps du troisième prince Zanoba. Le fait de la revoir m’avait rendu un peu nostalgique.

« J’avais l’intention de passer et de dire bonjour, mais les choses ont été un peu mouvementées… », poursuivit Ginger

« Ne t’inquiète pas pour ça. En toute honnêteté, j’aurais dû venir moi-même. Tu as escorté mes sœurs ici gratuitement, et je n’ai même pas pris le temps de te remercier. »

« C’est moi qui devrais vous remercier. Mlle Aisha nous a fait gagner beaucoup de temps pendant notre voyage. »

Ginger s’était écartée avec un sourire et je m’étais dirigé vers le laboratoire de Zanoba.

Comme toujours, Zanoba et Julie travaillaient d’arrache-pied à leurs propres projets. Zanoba dessinait des diagrammes des cercles magiques qu’il avait trouvés à l’intérieur de la poupée, et Julie travaillait sur sa dernière figure avec un petit ciseau. Ce projet semblait sur le point d’être terminé, alors j’étais allé l’inspecter en premier.

« Comment ça se passe, Julie ? »

« Je pense qu’elle… devrait bientôt être terminée, Grand Maître. Qu’est-ce que vous en pensez ? »

« Hé, ce n’est pas si mal. Il a cependant l’air un peu trop beau pour être Zanoba. »

« Ce n’est pas vrai. Le maître est beau, lui aussi. »

Sa sculpture était encore un peu bâclée, mais elle commençait à bien maîtriser les principes de base. Je pourrais formuler quelques critiques sur les petits détails, mais comme la gamine semblait avoir un don pour ça, il valait mieux la laisser continuer à se débrouiller toute seule.

J’avais jeté un coup d’œil dans la direction de Zanoba, mais il semblait avoir besoin d’un peu de temps pour terminer. Ce fut à ce moment-là que j’avais remarqué que Ginger me regardait fixement.

« Qu’est-ce qu’il y a, Ginger ? »

« Oh, ce n’est rien. Je me disais juste… vous avez beaucoup grandi, c’est tout. »

« Bien sûr que oui. Cela fait quoi ? Quatre ans qu’on ne s’est pas vus ? »

J’avais l’impression que beaucoup de gens avaient fait des commentaires sur mon apparence ces derniers temps. Peut-être que je commençais à développer une certaine sorte de sex-appeal. Si je n’avais pas épousé Sylphie, j’aurais peut-être pu me constituer un harem ? L’idée avait un certain attrait, mais ce serait probablement un peu stressant dans la pratique. J’étais de toute façon satisfait de ma vie sexuelle telle qu’elle était.

« Au fait, Ginger, que comptes-tu faire ensuite ? »

« J’ai l’intention de rester ici, aux côtés du prince Zanoba. »

« Oh. Tu reprends donc tes fonctions de garde du corps ? »

« C’est exact. J’ai terminé mon autre mission, et on s’occupe de ma famille au pays. »

La loyauté de cette femme était vraiment impressionnante. Elle avait protégé Lilia et Aisha pendant des années sous les ordres de son maître avant de les mettre en sécurité. Zanoba lui avait-il au moins montré de la reconnaissance ? Ou même l’avait-il remerciée ? Probablement pas. Ce type n’était pas le plus prévenant des employeurs.

« Hé, Zanoba. Tu ne crois pas que tu devrais donner à Ginger une récompense pour son travail ? »

« Monsieur Rudeus ! Je n’oserais pas demander… »

« Hm, je suppose que tu as raison. Y a-t-il quelque chose que tu désires, Ginger ? Parle librement. », dit Zanoba, toujours concentré sur ses cercles magiques.

Le prince pouvait être très pompeux quand il le voulait.

Ginger semblait décontenancée par ce développement. C’était sans doute la première fois que Zanoba lui témoignait une quelconque reconnaissance pour ses efforts.

Après avoir réfléchi quelques longs instants, elle s’était mise à genoux, baissa la tête et parla.

« Dans ce cas, monseigneur… me permettez-vous de m’occuper de l’éducation de Julie ? Je comprends qu’elle soit l’élève du Seigneur Rudeus, mais ses manières ne conviennent pas à la servante d’un prince. »

« Très bien. Je l’autorise. »

« Merci, Prince Zanoba ! »

Ce n’était vraiment pas ce que j’avais en tête. Éduquer Julie, c’était pour le bien de Zanoba, pas pour celui de Ginger. Mais peut-être y avait-il une règle tacite selon laquelle les serviteurs ne devaient pas recevoir trop d’éducation ?

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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