Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 9 – Partie 1

***

Chapitre 9 : Direction Begaritt

Partie 1

Elianise et moi avions révisé nos plans de voyage à la hâte.

Tout d’abord, nous achèterions un cheval et le chevaucherions ensemble jusqu’à la forêt où le téléporteur était caché. Nous nous téléporterions ensuite sur le continent de Begaritt.

Si la mémoire de Nanahoshi était exacte, cela nous déposerait à environ une semaine de voyage au sud d’une ville oasis appelée Bazaar. Malheureusement, nous voyagerions à travers un désert pratiquement vide. Nanahoshi était tellement épuisée qu’Orsted avait dû la porter sur son dos. Nous devions nous montrer bien préparés.

J’avais ma magie, donc nous ne manquerions pas d’eau glacée à tout moment. Rien que cela rendrait les choses beaucoup plus simples. Nous n’avions pas de carte pour la ville de Bazaar, mais Elinalise avait confiance en sa capacité à naviguer en terrain inconnu. Elle affirmait que les elfes pouvaient traverser les forêts les plus denses sans jamais se perdre.

J’avais ressenti le besoin de mentionner qu’un désert ne ressemblait pas vraiment à une forêt, mais cela m’avait valu un sermon furieux sur ses nombreuses années d’expérience en tant qu’aventurière. Vu qu’elle semblait confiante, je devais supposer que tout irait bien.

Une fois que nous serions à Bazaar, nous pourrions engager un guide pour notre destination. Rapan était à environ un mois au nord, c’était donc un long voyage. Elinalise pouvait nous faire avancer dans la bonne direction, mais il serait beaucoup plus rapide de trouver un local qui connaîtrait la route la plus facile.

Après être arrivées à Rapan, nous sauverions ma mère aussi vite que possible, puis nous rentrerions chez nous par le même chemin. Cela signifierait qu’il faudrait parler à plus de gens des cercles de téléportation, mais nous n’avions pas vraiment le choix. Je ne pouvais pas dire à mes parents de prendre le long chemin du retour.

D’après ce que nous savions, Paul voyageait dans un groupe de six personnes. Probablement sept, en supposant qu’il ait rejoint Geese. Nous devions juste les faire jurer de garder le secret.

J’avais d’ailleurs prévenu Sylphie et mes sœurs de ne parler à personne des téléporteurs. Pour leur faire comprendre, j’avais mentionné qu’un type très effrayant, capable de battre Ruijerd en un instant, pourrait se mettre en colère contre elles si elles parlaient.

Une fois notre plan de base établi, Elinalise et moi avions commencé à travailler sur les détails.

J’avais déjà préparé mon équipement. J’avais prévu d’apporter mon fidèle bâton Aqua Heartia et une robe que Sylphie avait choisie pour moi. La seule autre chose qui me vint à l’esprit fut le sort d’invocation que Nanahoshi m’avait donné plus tôt. Je ne savais pas quand cela pourrait s’avérer utile, mais j’avais décidé d’emporter dix copies du parchemin avec moi. Je pouvais fabriquer une nouvelle plaque d’impression en un jour, mais je ne voulais pas trimballer de l’encre dans le désert. Les parchemins étaient beaucoup plus légers et moins fragiles. Et si j’en avais besoin, je pourrais toujours essayer d’acheter de l’encre à Rapan.

À ce propos, je n’avais pas de monnaie locale. Je n’étais même pas sûr du type d’argent qu’ils utilisaient là-bas. Le plus simple était probablement d’apporter quelque chose que je pourrais facilement échanger contre de l’argent.

En dehors de cela, j’avais juste besoin de rations alimentaires pour le voyage. C’était mon premier voyage à Begaritt, je n’avais donc aucune idée du type d’outils ou d’équipement dont je pourrais avoir besoin. Je devais les obtenir localement au fur et à mesure que le besoin s’en faisait sentir.

Comme notre voyage ne devait durer que six semaines, j’avais un peu d’espace libre dans mes sacs. Je pouvais techniquement emporter des choses dont je n’avais pas vraiment besoin.

Mais cela ne voulait pas dire qu’il fallait s’alourdir avec des choses inutiles. Il était probablement préférable de voyager léger. Nous atteindrions Bazaar dans une semaine, ce n’était donc pas comme si nous allions errer dans la nature pendant longtemps. J’avais tout de même décidé d’emporter un livre contenant des informations spécifiques sur la magie de téléportation, étant donné les risques auxquels nous étions confrontés. Je savais qu’Orsted avait utilisé ces choses dans le passé, mais cela ne signifiait pas que nous serions en sécurité.

J’étais retourné dans les bureaux de la faculté, j’avais flatté Jenius pendant un moment et j’avais obtenu la permission d’emprunter quelques titres à la bibliothèque à long terme. J’avais pris le livre que j’avais en tête, Compte rendu exploratoire du labyrinthe de téléportations, et j’avais pris un volume intitulé Le continent de Begaritt et la langue du Dieu Combattant pendant que j’y étais. J’avais pensé que celui-ci pourrait être utile si j’avais du mal à me faire comprendre.

Je me rappelais que Ginger semblait connaître une chose ou deux sur les chevaux, je lui avais donc demandé de m’accompagner dans une écurie locale. J’en avais profité pour mettre Zanoba au courant de la situation.

« Je vois ! Tu pourras donc revenir dans environ six mois ? »

« Oui. Mais je ne peux pas expliquer comment. »

« C’est vrai ? Hmm… tu sais, je pourrais demander à Ginger de t’accompagner, si tu le souhaites. »

« Ne sois pas ridicule, Zanoba. »

Pourquoi aurais-je fait tout ce chemin pour me faire un ennemi de cette pauvre femme ?

« Hrm. Bon, d’accord »

« Ne t’inquiète pas pour moi, d’accord ? Occupe-toi juste de Sylphie et de mes sœurs. »

« Il n’y a pas besoin de t’inquiéter pour ça. Je pourrais même demander à Ginger de les protéger en ton absence. »

« C’est moi, ou tu essaies de te débarrasser d’elle ? », dis-je tout en me moquant.

Zanoba jeta un coup d’œil dans la direction de Ginger, puis se pencha vers moi pour me chuchoter à l’oreille.

« Cette femme est un peu casse-pieds, Rudeus. Depuis que je suis tout petit, elle me sermonne sur chacune de mes erreurs. Et dernièrement, elle a été tout aussi stricte avec Julie. Ça devient ennuyeux. »

Ce type avait l’air d’un étudiant qui se plaignait de sa mère. Maintenant que j’y pense, je suppose qu’il avait une vingtaine d’années. Je pouvais en quelque sorte comprendre ce qu’il ressentait. En quelque sorte.

Mais surtout, je me sentais mal pour Ginger. Elle était encore jeune. Cette fille gâchait sa vingtaine en s’occupant d’un bébé trop grand.

« Qu’est-ce que tu en penses, Julie ? », avais-je demandé.

Notre jeune élève avait suivi l’expédition d’achat de chevaux. Je devais l’encourager à continuer à s’entraîner pendant mon absence. Nous pourrions reprendre le projet de la figure de Ruijerd après mon retour.

« Mlle Ginger ne fait que souligner les mauvaises habitudes de Maître Zanoba. »

« Eh bien, nous y voilà. Tu ferais mieux de t’améliorer, Zanoba. Tu dois être un bon exemple pour elle. »

« Hum… »

Oui, ça m’avait vraiment fait penser à une mère faisant irruption dans l’appartement crasseux que ses deux enfants remplissaient de déchets. C’était d’une certaine manière plutôt réconfortant.

« En tout cas. Assure-toi de continuer à t’entraîner comme tu l’as promis pendant que je suis parti, ok, Julie ? »

« Oui, Grand Maître. Je ferai de mon mieux. »

Julie ne trébuchait plus beaucoup sur ses mots ces derniers temps. C’était aussi grâce à Ginger.

À ce moment-là, la femme en question était revenue vers nous, menant un cheval par les rênes.

« Voilà, Seigneur Rudeus. Je crois que celui-ci devrait répondre à vos besoins. »

« Ooh… »

Les chevaux dans ces régions avaient tendance à être des créatures encombrantes, puisqu’ils devaient se frayer un chemin dans la neige la plupart de l’année. De près, celui-ci ressemblait presque à une espèce différente des chevaux de course élancés que je connaissais. Il ne sprintait pas aussi vite, mais il semblait pouvoir tenir plusieurs jours d’affilée. Les chevaux dans ce monde étaient en général monstrueusement forts.

Sans raison particulière, j’avais décidé qu’il était digne du nom de Matsukaze.

« Merci, Ginger. Vous avez été d’une grande aide. »

« Ce n’est pas grave. Ce n’était pas vraiment un problème. »

« Vous voulez que je demande à Zanoba de faire quelque chose pour vous ? Peut-être un massage des épaules ? »

« Seigneur Rudeus, j’ai beaucoup de respect pour vous, mais j’aimerais que vous soyez un peu plus… »

« C’est vrai, c’est vrai. Je suis désolé. C’était juste une blague. »

A en juger par la façon dont elle me fixait, Ginger n’avait pas trouvé ça très drôle.

En tout cas. J’avais mon cheval, et j’avais fait savoir aux personnes les plus importantes de ma vie ce qui se passait. Est-ce que j’oubliais quelqu’un ? Peut-être. Mais j’avais l’impression d’avoir parlé à tous mes amis. Badigadi n’était toujours pas là, mais je ne pouvais rien y faire.

Eh bien, peu importe. J’avais coché tous les points de ma liste de choses à faire, et j’avais juré à tous ceux qui étaient au courant des cercles de téléportation de garder le secret. Nous étions prêts à partir.

Le jour de notre départ, ma femme et mes deux sœurs m’avaient raccompagné à la porte d’entrée.

« Je serai de retour avant que tu t’en rendes compte, Sylphie. »

« Rudy… »

Sylphie jeta ses bras autour de moi, les larmes aux yeux. J’avais pris l’habitude de la tenir dans mes bras au cours des six derniers mois. Son corps était petit et dégageait de la chaleur. J’avais parfois l’impression de serrer dans mes bras un petit animal affectueux.

Mais aujourd’hui, ses épaules tremblaient et elle reniflait doucement. Cela ne facilitait vraiment pas le départ.

… Je ne devrais pas rester derrière après tout ? Peut-être que je pourrais attendre que mon enfant soit né avant d’aider le vieil homme.

Je veux dire, pensez-y. Normalement, il m’aurait fallu presque un an rien que pour aller là-bas. Ne pourrais-je pas rester à la maison pendant encore sept mois et partir après la naissance de mon enfant ? Le voyage ne devrait plus prendre que six semaines maintenant, donc je pourrais encore arriver à temps.

Je n’étais pas assez fort pour empêcher ces pensées de traverser mon esprit. Mais en fin de compte, Geese avait été assez désespéré pour envoyer un message express depuis le Continent de Begaritt. Ces services n’étaient pas bon marché, même pour les lettres les plus brèves. Ce n’était pas quelque chose que l’on faisait à moins d’y être obligé. Le temps était probablement essentiel.

Et si je partais maintenant, je pourrais toujours revenir pour voir mon enfant naître. Il fallait juste que je voie ça comme une sorte de voyage d’affaires.

Essuyant les larmes de Sylphie, je m’adressai à mes sœurs, qui se tenaient maladroitement derrière elle dans le foyer.

« Aisha, Norn, je vous verrai plus tard. Occupez-vous des choses pour moi, d’accord ? »

Je n’étais pas tout à fait sûr moi-même de ce que cela était censé signifier, mais les deux avaient hoché la tête avec insistance.

« Ne t’inquiète pas, cher frère. Je vais garder les choses bien en main ici. »

« Bien sûr, Rudeus ! Sois prudent là-bas ! »

J’avais hoché la tête.

« C’est bon à entendre. Essayez de ne pas vous battre toutes les deux, d’accord ? »

Elles avaient répondu « Oui ! » à l’unisson. Je ne pouvais m’empêcher de sourire devant l’expression sinistrement sérieuse de leurs visages.

« Sylphie ! »

Elinalise avait choisi ce moment pour monter de façon spectaculaire sur notre cheval. Il portait deux semaines complètes de provisions sur son dos, mais ne semblait même pas en sentir le poids. Notre Matsukaze était vraiment une bête.

« Sois courageuse, chérie, tu vas t’en sortir ! Tu n’as de toute façon pas besoin d’un mari qui traîne dans le coin pour accoucher. Crois-moi, je parle d’expérience sur ce point. »

« Je suppose que oui. Fais attention à toi aussi, grand-mère. », dit Sylphie avec un faible sourire.

« Oh, ne t’inquiète pas pour moi. Je me débrouillerai très bien. »

Elinalise releva ses cheveux d’un geste de confiance suprême. Cette femme pouvait être cool quand elle le voulait. Elle ressemblait à une dame chevalier tout droit sortie d’un conte de fées.

Il était dommage que je l’aie vue piquer une colère l’autre jour. Le souvenir de ça avait en quelque sorte entaché toute l’expérience.

Eh bien, je suppose que tout le monde a ses points faibles, non ?

Je ne pensais pas que j’étais quelqu’un qui n’en avait pas.

« Ok, alors. Nous ferions mieux de nous mettre en route. »

Sans perdre plus de temps, j’avais sauté derrière Elinalise. C’était une femme mince, mais elle se tenait droite sur sa selle. C’était plutôt rassurant de savoir qu’elle tenait les rênes.

Ce n’était pas non plus désagréable d’avoir mes bras autour d’elle. J’avais ressenti un petit coup de culpabilité, mais… hé, je l’empruntais à Cliff pour un petit moment, non ?

« Rudy ? »

Sylphie avait incliné la tête curieusement vers moi. Non pas que je fasse quelque chose de louche ! Vraiment ! Je devais m’accrocher pour ne pas tomber, c’est tout.

« Très bien, tout le monde. À bientôt. »

Finalement, notre voyage avait commencé.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire