Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 8 – Partie 3

***

Chapitre 8 : Adieux

Partie 3

J’aimais ma femme, mais j’étais aussi un homme. L’idée d’un harem avait un certain attrait. Je m’étais surpris à imaginer un ménage à quatre avec Linia, Pursena et Sylphie. Dans une autre réalité, cela aurait-il pu être mon avenir ?

… Non, probablement pas. Ça n’avait jamais été une possibilité réelle.

« Linia, Pursena… »

« Oui ? »

« Quoi de neuf, patron ? »

Linia et Pursena m’avaient regardé nerveusement. Je crois que j’avais parlé sur un ton un peu sévère.

« Restons amis », avais-je dit.

Les deux femmes s’étaient instantanément détendues et avaient haussé les épaules.

« Si tu insistes. Un type comme toi a besoin de quelques amis. », dit Linia en me donnant un coup de coude sur le côté.

« Va pour les amis. Tâche de garder le contact. », dit Pursena en me donnant un coup de coude de l’autre côté.

On avait fini par se serrer la main avant de se séparer, ce qui était probablement une première pour nous. Certaines personnes aiment dire qu’il est impossible pour les hommes et les femmes d’être vraiment amis, mais ce n’était pas vrai. Vous pouviez être ami avec quelqu’un qui vous attirait, il suffisait de fixer les bonnes limites.

« Retrouvons-nous un jour, d’accord ? Même si c’est dans dix ou vingt ans. », avais-je dit.

« Ça me paraît bien, patron. On sera tous les deux des gros bonnets dans dix ans, alors tu pourras te prosterner devant nous et embrasser nos chaussures ! »

« On va conquérir la Grande Forêt, mec. »

Je devais sourire. C’était bien de savoir qu’elles avaient au moins des ambitions.

« J’espère que vous ne vous vengerez pas sur moi. »

Et ce fut ainsi que nos chemins s’étaient séparés. Avec un peu de chance, on se reverrait peut-être un jour ou l’autre.

Un peu plus tard, je m’étais retrouvé devant le laboratoire de Nanahoshi.

Je ne savais pas comment lui annoncer la nouvelle. Nanahoshi était tout de même une fille solitaire. Mais malgré son hostilité extérieure, j’avais eu le sentiment qu’elle recherchait désespérément de la compagnie. Et plus important encore, mon absence allait perturber ses recherches. Son projet de retour à la maison serait considérablement retardé.

Je m’étais imaginé qu’elle allait essayer de me convaincre de ne pas y aller. Elle pourrait même me faire chanter d’une manière ou d’une autre. Qu’étais-je censé faire si elle menaçait de tuer Sylphie si je partais ? Non pas que je m’attende à ce qu’elle devienne aussi folle…

Laissant échapper un petit soupir, j’avais frappé à la porte d’entrée et j’avais attendu. Le « entrez » était arrivé un moment plus tard.

Nanahoshi leva les yeux de son bureau lorsque j’étais entré dans la pièce.

« Qu’est-ce qu’il y a ? Ce n’est pas ton heure habituelle… »

« J’ai bien peur d’avoir de mauvaises nouvelles. »

« De mauvaises nouvelles ? »

L’expression de Nanahoshi était devenue suspecte. J’avais passé quelques secondes à me demander comment commencer, avant de décider que cela n’avait pas vraiment d’importance. Le mieux était d’aller droit au but.

« Je pars pour un long voyage. Mes parents sont en danger, et je dois les aider. Ils sont dans la cité-labyrinthe de Rapan, sur le Continent Begaritt. Il faudra environ deux ans avant que je ne revienne. »

« … Quoi ? »

Après un moment de silence, Nanahoshi s’était levée d’un bond, renversant sa chaise avec fracas. Elle appuya ses mains sur son bureau et me fixa, l’air plus abasourdi qu’autre chose.

« Rapan ? Begaritt ? Tu as dit… deux ans ? »

Elle répéta les mots lentement, comme si elle essayait de leur donner un sens.

« Je sais que j’ai dit que je t’aiderais dans tes expériences, et je me sens vraiment mal de partir maintenant. Mais je dois vraiment y aller. »

Les yeux de Nanahoshi s’ouvrirent en grand, et elle prit une grande inspiration… mais au lieu de crier, elle se laissa retomber sur sa chaise et regarda le plafond.

« Deux ans… », répéta-t-elle.

« Une fois que je serai de retour, je promets de t’aider à nouveau autant que je le pourrai. »

« … Deux ans… »

Nanahoshi croisa les bras et marmonna les mots pour elle-même quelques fois de plus.

Elle n’avait pas essayé de m’arrêter ou de crier de désespoir. Elle avait juste regardé le plafond, apparemment profondément dans ses pensées. Nous avions passé cinq minutes extrêmement gênantes comme ça.

« Eh bien… je crois que je vais y aller », avais-je dit.

Il n’y avait pas grand-chose d’autre à dire ici. Nanahoshi savait que je l’avais aidée par pure bonté d’âme. Elle voulait probablement me faire changer d’avis sur mon départ, mais avait choisi de se mordre la langue.

Je m’étais retourné pour partir…

« Attends juste une minute », avait-elle dit.

Et ainsi, je m’étais arrêté dans mon élan.

Pour être honnête, je ne voulais pas continuer cette conversation. Je savais qu’elle allait juste essayer de m’arrêter. Mais j’avais l’impression que je lui devais une explication complète, alors je m’étais retourné.

Pour je ne sais quelle raison, Nanahoshi fouillait dans le tiroir du bas de son bureau. Après un moment, elle avait sorti une sorte de livre ou de journal. Elle l’avait feuilleté jusqu’à une page spécifique, puis elle l’avait retourné pour me le montrer.

« Jette un coup d’œil à ça. »

Je m’étais penché en avant avec curiosité. Quelqu’un avait collé une section d’une carte sur la page. La carte m’était familière, elle représentait les environs de la ville, même si l’échelle était un peu plus grande.

Près du sommet de la carte, quelqu’un avait griffonné les caractères N1. Au sud-ouest de la forêt se trouvait un X rouge avec les caractères B3 au-dessus.

« Qu’est-ce que c’est, Nanahoshi ? »

« … »

Nanahoshi était visiblement hésitante à expliquer. Mais après quelques instants, elle prit la parole.

« C’est une carte des anciennes ruines qui contiennent des cercles de téléportation. On peut les trouver partout dans le monde. »

Des cercles de téléportation ?

« Hein ? »

Une fois de plus, j’avais regardé la carte. Sur les caractères B3 en particulier. Cela pourrait-il signifier…

« Juste là, il y a un téléporteur qui t’emmènera sur le Continent Begaritt. »

« Qu… »

Maintenant que j’y pense… Nanahoshi avait mentionné quelque chose comme ça une fois, quand elle me racontait ses voyages avec Orsted. Quelque chose sur la façon dont il utilisait les cercles de téléportation pour faire le tour du monde…

« Mais tu avais dit… que tu ne te souvenais pas où ils étaient ! »

Je me souvenais clairement de cette partie. Elle m’avait dit qu’elle n’avait aucune idée d’où les trouver.

« Orsted m’a fait jurer de garder le secret. C’est après tout de la magie interdite. J’ai accepté assez facilement, puisque je me suis dite que je ne serais de toute façon pas capable de m’en souvenir. »

Cependant, au bout d’un moment, elle avait commencé à prendre des notes sur l’emplacement des téléporteurs, au cas où elle aurait à les utiliser. Puis elle avait commencé à acheter des cartes en cachette ou à dessiner ses propres cartes. Parfois, elle demandait nonchalamment à Orsted où ils se trouvaient ou notait les noms des villes voisines… et, au lieu d’essayer de le mémoriser, elle se mit à écrire tout cela.

Stupéfait, j’avais feuilleté le journal.

C’était un dossier brut et incomplet. Parfois, elle ne pouvait pas se procurer de carte, ou ils n’avaient même pas visité une ville, elle avait donc écrit des notes comme « Montagnes à gauche. Environ trois jours de voyage vers l’est pour atteindre la rivière, puis deux de plus pour les atteindre. »

La partie lettre de ses notes indiquait le continent, et le nombre semblait correspondre à l’ordre dans lequel elles avaient été consultées. N était la région nord du Continent Central. S était la région sud, et W l’ouest. DE était le Continent Démon. M était le Continent Millis. Ils n’avaient apparemment pas visité le Continent Divin… mais il y avait quelques B pour Begaritt.

Quand elle ne savait même pas sur quel continent ils se trouvaient, elle utilisait des lettres comme X ou Y à la place. Il était évident qu’elle avait mis beaucoup de réflexion dans cette chose.

« J’ai entendu parler de cet endroit appelé Rapan que tu as mentionné. Je me souviens aussi de l’endroit où il se trouve. Il y a un endroit appelé Bazaar près de ce téléporteur, et Rapan est à environ un mois de voyage au nord de là. J’en suis sûre. », avait-elle dit.

« Est-ce si prêt que ça ? »

J’étais retourné à la page que Nanahoshi m’avait montrée en premier. Elle couvrait la zone allant de la ville de Sharia à la forêt du sud-ouest. L’échelle était un peu floue, mais cela ressemblait à un voyage d’une dizaine de jours. Peut-être même moins. Et le cercle de téléportation ici nous amènerait au point marqué B3.

J’étais retourné à la page correspondante. Depuis le téléporteur B3, il semblerait y avoir environ une semaine de voyage jusqu’à la ville la plus proche. Donc si Rapan était seulement à un mois de là…

Nous devrions mettre 47 jours, et un voyage aller-retour prendra 94 jours. Nous pouvions faire l’aller-retour en seulement trois mois. Même si on prenait un mois pour sauver Zenith, on serait de retour en quatre mois.

Je pourrais rentrer à temps. Je pourrais être là pour la naissance de mon enfant.

Je manquerais toujours la saison des amours, mais ça n’avait pas d’importance.

« Es-tu sûre de toi ? Orsted ne t’a pas dit de garder le secret ? », avais-je demandé.

« Je ne nierai pas que je suis un peu en conflit, mais je te dois beaucoup après la dernière fois. Mais ne partage pas cette information avec qui que ce soit, d’accord ? La magie de téléportation est un art interdit. Si le bruit court, les ruines seront détruites par les gouvernements locaux. »

Et cela rendrait la vie moins commode pour Orsted. Il se mettrait probablement en colère contre nous deux. Rien que de penser à ce type, je tremblais un peu. J’allais me taire, ça, c’était sûr.

« Merci, Nanahoshi. Tu as été d’une grande aide. »

« Je veux juste que tu reviennes ici aussi vite que possible, c’est tout », avait-elle dit avec un grognement dédaigneux. Cette fille était vraiment une pure tsundere.

Refermant soigneusement le journal, j’avais baissé la tête vers elle en signe de gratitude, puis j’avais fait demi-tour pour partir.

« Oh, j’ai failli oublier. Sur la première page, j’ai dessiné les signes qu’ils ont utilisés pour marquer ces ruines et j’ai décrit comment dissiper la magie de dissimulation qui les protège. Assure-toi de lire ça attentivement. », avait-elle dit.

« Entendu. Je t’en dois une, Nanahoshi ! »

« Non, tu ne me dois rien. Je ne fais que rembourser mes dettes. »

Souriant malgré moi devant son air renfrogné, j’avais laissé le laboratoire derrière moi.

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. merci pour le chapitre

Laisser un commentaire