Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 7 – Partie 1

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Chapitre 7 : Le troisième tournant

Partie 1

Il y a des cas où la vie vous tombe dessus rapidement.

Par un agréable matin d’été, je faisais ma routine d’entraînement habituelle et je me sentais plutôt bien. Je n’avais pas vu Badigadi depuis des mois, mais je n’étais pas trop inquiet. L’homme étant de nature impulsive, il n’y avait donc pas lieu de s’inquiéter pour lui.

C’était d’ailleurs ce qu’Elinalise disait toujours. Et cela s’était avéré exact jusqu’à présent.

Lorsque j’avais terminé et que j’étais rentré dans la maison, j’avais trouvé Aisha et Sylphie dans le couloir avec des expressions sérieuses sur le visage. Elles s’étaient retournées pour me regarder au moment où j’avais franchi la porte.

« Oh… »

« Rudy… »

Quelque chose dans l’atmosphère qui régnait ici me rendait nerveux. Avions-nous un problème à régler ?

« Err… Haha, wow. Ça me rend plus nerveuse que je ne le pensais… », dit Sylphie en se grattant l’arrière de ses oreilles avec un sourire gêné.

« Il n’y a aucune raison d’hésiter, Sylphie ! Vas-y ! Sois courageuse ! », dit Aisha

Ma femme s’était avancée. Après un moment d’hésitation, elle croisa ses mains devant son ventre et parla.

« Eh bien, Rudy. En fait, ça fait… deux mois maintenant. Depuis mes dernière, euh, tu sais… »

Ses dernières… ? Oh. Oh, wôw.

« Et, eh bien, je ne me sentais pas très bien ces derniers temps, et je commençais à me demander. »

Je n’avais pas pu m’empêcher de regarder le ventre de Sylphie. Il n’avait pas l’air différent en ce moment. Était-ce vraiment en train de se passer ?

« Alors je suis allée avec Aisha chez le médecin du quartier, et… ils ont dit, euh, félicitations. »

« Oh… Ohhh… »

Ma voix tremblait. Tout comme mes mains. Et mes jambes, d’ailleurs.

Félicitations ? Elle était enceinte ? On allait vraiment avoir un enfant. Ce n’était pas un rêve ?

Je me fis un pincement de ma joue expérimental qui me fit grimacer. Cette théorie avait donc raison.

J’avais avalé bruyamment.

Mais oui, bien sûr. Pourquoi ne serait-elle pas enceinte ? J’étais un homme qui pouvait faire bouger les choses quand je m’y mettais vraiment. Cela avait toujours fait partie du plan. Je ne m’attendais pas à ce que ça arrive si vite, puisque tout le monde disait que les elfes avaient du mal à tomber enceintes.

J’étais un peu surpris, c’est tout.

« Uhm, Rudy… une idée ? »

Sylphie me regardait avec anxiété. Je n’étais pas sûr de ce que je devais dire. Tout ça était si soudain.

« Je peux, euh… toucher ton ventre ? »

« Huh ? Err, bien sûr. Vas-y. »

Je m’étais baissé et j’avais caressé le ventre de Sylphie. Il était encore mince, sans graisse supplémentaire que je pouvais sentir. Sa peau était chaude au toucher et étonnamment douce. En d’autres termes, c’était comme d’habitude. Mais en me concentrant bien, j’avais eu l’impression de sentir un léger soupçon de bosse.

C’était probablement juste mon imagination, non ? L’enfant ne serait pas encore si grand.

« Bien… Notre enfant est ici… »

Lorsque j’avais prononcé ces mots à voix haute, j’avais senti une soudaine poussée d’émotion monter en moi. Quel était ce sentiment ? J’avais dû réprimer l’envie de me mettre à crier de façon incohérente.

Mon enfant était en cours de création. J’allais être papa.

Ça ne semblait pas encore réel. Mais ça me rendait quand même incroyablement heureux.

Est-ce que « heureux » était le bon terme ? Le mot semblait si inadéquat. Qu’est-ce que je ressentais en ce moment ? Pourriez-vous même l’exprimer avec des mots ?

« Mon cher frère ? N’y a-t-il rien que tu veuilles dire à ta femme ? »

Les mots d’Aisha m’avaient ramené à la réalité.

« Muh ? »

Quelque chose que je dois dire ? Comme quoi ? Des félicitations ? Non, ça ne peut pas être ça.

Je devrais peut-être la remercier. Oui, ça sonne mieux.

« Merci, Sylphie. »

« Huh ? »

Sylphie avait souri, mais elle avait l’air un peu perplexe. Avais-je mal deviné ? Quelle était la réponse, alors ? J’avais cherché un indice dans ma mémoire. Qu’avait dit Paul à Zenith, quand nous avions découvert que Norn allait arrivée ? Quelque chose comme « Bien joué », non ? Ou peut-être « Beau travail ! »

Je n’aimais pourtant pas beaucoup ces options. Pensait-il que les femmes ne tombaient enceintes que si elles essayaient vraiment fort ou quelque chose comme ça ? Peut-être. Peut-être qu’il était aussi stupide.

… Enceinte, hein ? Oui. Sylphie est enceinte. J’ai mis cette douce et belle fille enceinte. Je l’ai fait, moi.

Plus j’y pensais, plus mes émotions menaçaient de me submerger. Je commençais à avoir les larmes aux yeux.

« Je suis désolé… Je ne, euh… pense pas savoir quoi dire. Désolé, Sylphie… »

« Oof ! Uhm, Rudy ? »

Au lieu de continuer, j’avais jeté mes bras autour de Sylphie. Je voulais la soulever dans les airs et la faire tourner plusieurs fois pour faire bonne mesure, mais ce n’était pas le moment pour ça. Elle avait un bébé dans son ventre. Je devais être très, très doux avec elle.

« Hehehe. Tu voulais vraiment des enfants, non ? »

Ma femme m’avait également entouré de ses bras et avait commencé à me taper dans le dos.

Je l’avais serrée encore une fois doucement, puis je l’avais finalement relâchée. En reculant, j’avais regardé dans ses yeux. Je pouvais voir mon visage s’y refléter, et ce n’était pas beau à voir. Des larmes coulaient sur mes joues.

Sylphie ferma les yeux. Je l’avais embrassée et j’avais caressé ses cheveux, appréciant la douceur de ses lèvres. Voilà à quoi ressemblait l’amour, non ?

« Ahem. »

Aisha s’était raclé la gorge, me rappelant que nous n’étions pas seuls dans la pièce. J’avais commencé à tripoter les seins et les fesses de Sylphie sans même m’en rendre compte.

« Mon cher frère, nous devons être doux avec la maîtresse de maison pendant un moment. Tu vas devoir t’abstenir de… rapports sexuels pour le moment. »

Elle a raison. Méchant Rudeus ! Méchant !

Peu importe à quel point ma femme était adorable, je devais me contrôler à partir de maintenant. Mais bon… elle était enceinte de moins de deux mois, non ? Et on l’avait fait tous les trois jours jusqu’à maintenant. Ça ne ferait probablement pas de mal de continuer un peu…

Non ! Non. Reste concentré, mec.

« Oui, bien sûr. »

Aisha sourit et souleva l’ourlet de sa jupe légèrement vers le haut.

« Si tu es désespéré, je suis toujours disponible pour prendre le relais. »

« Pas la moindre chance, ma petite. »

Elle fit alors une petite moue à ce sujet. C’était gentil de sa part de proposer et tout, mais même en mettant de côté toutes les questions morales, je n’étais tout simplement pas attiré par elle. Et ça me convenait bien. La dernière chose dont j’avais besoin était de détruire mon mariage en jouant avec la bonne.

« Dans ce cas, c’est réglé, cher frère, je vais aller informer la Princesse Ariel de ce développement. Je pense que Mlle Sylphie devra mettre son travail en suspens pendant un certain temps. »

Je n’y avais même pas pensé, mais elle avait raison. Vous ne voudriez pas qu’une femme enceinte travaille comme garde du corps. Sylphie allait avoir besoin d’un congé.

« Je vais y aller. Je devrais vraiment expliquer la situation moi-même. », avais-je dit.

Aisha m’avait regardé en soupirant : « Rudeus, tu dois vraiment rester avec Sylphie pour le moment. Vous avez beaucoup de choses à vous dire, non ? »

C’est vrai ? Oh, oui. Je suppose que oui. Après tout, cette nouvelle change tout.

« Ceci étant réglé, je vais y aller maintenant. »

« D’accord. Ok. Merci, Aisha. »

Ma petite sœur quitta la maison de bonne humeur, nous laissant seuls, Sylphie et moi.

Quelques minutes plus tard, nous étions tous les deux assis l’un à côté de l’autre sur le canapé.

J’avais prudemment tendu la main pour prendre celle de Sylphie. Elle serra la mienne en retour et appuya sa tête contre mon épaule. Nous n’avions rien dit pendant un moment.

Et honnêtement, je ne savais pas trop par où commencer.

Les seuls mots qui me venaient étaient des variantes de « J’assumerai la responsabilité de mes actes ». Mais comme on était déjà mariés, ça n’avait pas beaucoup de sens.

« Uhm, Sylphie… »

« Oui, Rudy ? »

« Je sais que ça va être dur, mais… on va le faire ensemble. »

« Eh bien, je pense que je vais faire le plus gros du travail. »

En riant doucement, Sylphie s’était allongée sur le canapé et avait posé sa tête sur mes genoux. J’avais utilisé ma main libre pour lui caresser la tête et frotter derrière ses oreilles.

« Hey, Rudy. »

« Oui ? »

« Tu veux un garçon ou une fille ? »

La question m’avait pris par surprise. J’avais presque oublié qu’il y avait deux sortes de bébés.

« Je veux dire, ce n’est pas comme si nous pouvions vraiment choisir », ajouta Sylphie en souriant doucement.

Hmm. Lequel serait le mieux ?

Peut-être qu’un garçon serait bien, juste pour avoir un héritier dans la famille ? Mais ce n’était pas comme si j’étais à la tête d’une sorte de clan féodal. Nous pourrions tout transmettre à une fille tout aussi facilement… même si nous n’avions pas beaucoup de fortune à hériter pour le moment.

Dans mon ancienne vie, j’aurais probablement dit « Une fille ! » avec un sourire effrayant sur le visage. J’aurais peut-être même suggéré que nous prenions des photos d’elle tous les jours pour enregistrer sa croissance vers l’âge adulte. Quel homme stupide j’étais !

Mais pour l’instant, je ne trouvais aucune raison de préférer l’un à l’autre. Tant que c’était un enfant heureux et en bonne santé, j’étais satisfait de l’un ou l’autre.

« Tu sais, Rudy, je suis un peu soulagée. »

« Pourquoi ? »

« J’ai l’impression d’être vraiment ta femme maintenant. »

« … »

Tout comme dans mon ancien monde, avoir des enfants était la raison majeure pour laquelle les gens se mariaient ici. Sylphie avait probablement été un peu anxieuse à ce sujet, puisqu’il était plus difficile pour son peuple de tomber enceinte. Bon, ce n’est évidemment pas comme si je l’aurais quittée pour quelque chose comme ça.

« Quoi qu’il en soit, je suppose que ça va être un peu dur pour toi aussi, hein ? Puisqu’on ne peut pas, euh, le faire pendant un moment. », dit-elle.

« Hey, je vais surmonter ça. »

Je pourrais supporter une période de sécheresse dans ces circonstances. Contrairement à certains vieux hommes que je pourrais mentionner.

« N’hésite pas à me virer de la maison pour de bon si je vais coucher avec une autre femme, d’accord ? Je le mériterais », avais-je dit.

« … Oh, je ne pense pas que je serais si en colère. Peut-être un peu triste. Mais je comprendrais. »

Vraiment ? Ça semblait être une réaction terriblement douce. Je n’allais cependant pas la trahir. Je savais que je me sentirais comme une merde totale si elle me trompait.

« Pour être honnête, je pense que je serais contrarié si tu sortais avec un autre gars », avais-je avoué.

Sylphie s’était mise à rire doucement et à sourire. C’était une expression qu’elle ne portait que devant moi. Personne d’autre ne pouvait la voir. Et ça me rendait vraiment heureux.

Nous avions passé un moment tranquille ensemble.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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