Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 6

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Chapitre 6 : Ma vie avec les sœurs Greyrat

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Chapitre 6 : Ma vie avec les sœurs Greyrat

Partie 1

Un nouveau mois s’était écoulé, et le temps se réchauffait enfin. C’était le deuxième été que je passais à Ranoa.

Même à cette époque de l’année, il ne faisait pas vraiment chaud dans cette région. Mais les gens commençaient à s’habiller un peu plus légèrement. Les élèves de l’école avaient adopté des uniformes à manches courtes, ce qui ne me dérangeait pas du tout, et Aisha avait également changé son uniforme de femme de chambre. Sylphie avait même commencé à porter des chemises sans manches à la maison. Le fait qu’elle possédait quelque chose de ce genre auparavant m’était inconnu, mais je suppose qu’elle avait acheté quelques tenues supplémentaires après avoir emménagé avec moi.

Je n’allais certainement pas me plaindre sur le fait qu’elle choisisse de montrer un peu de peau. La vue de ces minces épaules blanches rendait cependant le contrôle de mes mains plus difficile. L’été était véritablement une saison agréable. Et ici, il n’y avait pas de visiteurs à plusieurs pattes qui venaient grignoter votre nourriture.

Le changement de saison m’avait rappelé que je n’avais pas vu Badigadi depuis un certain temps. Peut-être s’était-il égaré quelque part et avait-il oublié de le dire à quelqu’un.

Certaines autres choses avaient changé au cours de ce mois.

Tout d’abord, il semblerait que Norn se soit fait quelques amis. J’avais remarqué qu’elle se déplaçait dans un groupe de trois filles et deux garçons, y compris quelques élèves de différentes classes. C’était probablement les premiers vrais amis de Norn. Comme je voulais me présenter à eux, je lui avais demandé de les amener chez nous un jour, mais elle avait catégoriquement rejeté l’idée. Je suppose qu’elle trouvait l’idée de les présenter à sa famille trop embarrassante.

La chose positive dans tout cela était que la façon dont j’avais fait irruption dans sa classe ne lui avait apparemment pas causé trop de problèmes par la suite. C’était vraiment un soulagement.

Norn et moi nous entendions maintenant aussi un peu mieux. Par exemple, elle m’avait récemment demandé de lui donner des cours particuliers dans certaines de ses matières. J’avais bien sûr accepté avec joie. J’étais prêt à lui enseigner toutes mes techniques secrètes et tout ce que je savais. Mais je m’étais rendu compte que si je passais trop de temps à l’aider, Aisha risquait de bouder un peu parce qu’elle était exclue.

Après avoir réfléchi un peu, j’avais décidé de retrouver Norn à la bibliothèque après l’école pour des séances de tutorat régulières et de les limiter à une heure par jour. Nous pourrions revoir les choses qu’elle avait apprises ce jour-là et revoir ce que ses cours couvriront demain. Cela pourrait faire une grande différence en soi.

Norn s’efforçait manifestement de suivre le rythme, mais elle semblait avoir du mal à mettre en pratique la théorie de ses manuels. Cela dit, elle n’était pas aussi mauvaise qu’Éris ou Ghislaine. Avec des efforts constants, j’étais persuadé qu’elle atteindrait rapidement un niveau moyen.

« Au fait, Ruijerd a dit qu’il était de la région de Babynos, non ? Je sais que tu as été dans le Continent Démon un moment, Rudeus. Sais-tu où c’est ? », m’avait-elle demandé une fois.

« Hmm. Pas de mémoire. Je crois qu’il a dit que c’était près de la région de Biegoya, peut-être ? Je n’y suis cependant jamais allé moi-même. »

Nous étions tous les deux en assez bons termes maintenant pour avoir des conversations informelles pendant nos sessions d’étude. Mais pour une raison quelconque, Norn voulait surtout parler de Ruijerd. Je suppose qu’il était notre principal intérêt commun. Ce n’est pas que ça me dérangeait vraiment. J’étais en fait heureux d’avoir quelqu’un d’autre à qui je pouvais parler de lui.

« Je vois… Désolée de t’embêter, mais peux-tu me décrire le Continent Démon ? »

« Eh bien, tous les monstres qui y vivent sont vraiment gros. La culture est assez différente, aussi… mais il y a en fait quelques similitudes avec cette région. La plupart des gens là-bas sont juste des gens ordinaires qui vivent des vies ordinaires. »

J’avais remarqué que Norn me parlait toujours de manière un peu raide. Son ton avait tendance à être un peu trop poli, surtout pour une petite sœur qui parle à son propre frère. Aisha et moi étions devenus plus informels l’un envers l’autre, mais je suppose que Norn se sentait plus à l’aise de cette façon pour le moment.

« Oh, ça me rappelle, Rudeus. Est-ce que Ruijerd t’a déjà raconté l’histoire de sa lance ? »

« Oui, je ne l’oublierai jamais. Tu parles d’une histoire dramatique. »

« Absolument… J’espère qu’il finira par atteindre son but. »

« … Pareil pour moi. »

Il était temps que je fasse avancer ce projet particulier, non ?

Le plan consistait en la fabrication de figurine d’un guerrier superd afin de les vendre avec un livre. Je n’avais pas abandonné ce projet, mais Julie était encore inexpérimentée et n’avait pas beaucoup de mana, la production en masse de figurines n’était donc pas envisageable pour le moment.

Cela ne m’empêchait pas de travailler au moins sur un prototype.

Le livre était une autre affaire. Le principal problème avait été de trouver le temps d’écrire. J’avais passé de nombreuses heures au cours des derniers mois à apprendre la magie de guérison avancée et de désintoxication intermédiaire. J’étais doué pour la mémorisation brute que ces sujets exigeaient, mais ils m’avaient quand même tenu très occupé.

À ce stade, je n’étais pas sûr de ce que je voulais apprendre ensuite.

Passer à la désintoxication avancée semblait logique, mais il n’y avait rien d’autre qui m’intéressait vraiment. Cela ne ferait pas de mal de faire passer ma magie du feu et du vent au niveau Saint, mais ce niveau de sorts impliquait généralement des manipulations spectaculaires du climat, plutôt que des sorts plus pratiques que l’on pouvait utiliser régulièrement. Apprendre de nouvelles choses était toujours agréable, mais je voulais me concentrer sur quelque chose de plus utile. Peut-être même une compétence comme l’équitation.

Alors que je faisais défiler les possibilités dans ma tête, il m’était venu à l’esprit que je pourrais utiliser une partie de mon nouveau temps libre pour travailler sur mon livre sur les Superds. Je pourrais probablement aussi écrire un peu pendant mes séances avec Norn.

Je cherchais à écrire un résumé franc et direct de l’histoire tragique de la tribu. La prose n’était pas mon point fort, mais je pouvais probablement en tirer quelque chose si je m’y mettais vraiment.

C’était du moins ce que je m’étais dit au début. Mais lorsque je m’étais retrouvé devant cette première feuille de papier blanche, je n’arrivais pas à décider par où commencer.

Était-il préférable d’écrire simplement les faits, comme le scénario d’un documentaire ? Serait-ce plus lisible sous la forme d’un journal intime ? J’avais souvent entendu dire qu’il valait mieux commencer par un petit projet pour son premier texte créatif, plutôt que d’essayer de rédiger un chef-d’œuvre épique dès le départ. Je devrais peut-être en faire un livret d’une dizaine de pages maximum. Il serait de toute façon bien plus pratique à distribuer avec les figurines.

Si j’optais pour cette solution, il serait probablement préférable de la garder simple et légère. Je pourrais en faire une histoire basique du bien contre le mal, avec Laplace révélé comme le vrai méchant.

Attends… Laplace n’était pas considéré comme un héros légendaire sur le Continent Démon ? Si je le fais passer pour un méchant, je risque d’énerver beaucoup de monde.

Un après-midi, alors que je me débattais avec ces questions pour la centième fois, Norn jeta un coup d’œil à mon travail.

« Qu’est-ce que tu écris là, Rudeus ? »

« J’essaie d’écrire un livre sur le passé de Ruijerd. Le problème réside dans le fait que je ne suis pas sûr de la façon d’aborder le projet. »

« Hmm… »

Son intérêt manifestement piqué, Norn prit mon papier et le regarda de plus près. En haut, il y avait le titre de mon travail : « Le conte du grand guerrier Ruijerd et la persécution de son peuple ».

Il n’y avait qu’une page de texte pour l’instant, principalement un aperçu de qui était Ruijerd et de ce qu’il était. Bien sûr, j’étais assez partial, il était donc apparu comme un saint héros.

« Est-ce tout ce que tu as pour l’instant ? »

« Ouais, je n’ai pas encore fait beaucoup de progrès. »

Le problème principal consistait en ce que je ne savais pas par où commencer l’histoire, ni comment la raconter. Je me souvenais encore des récits de Ruijerd sur les actions de son peuple pendant la guerre de Laplace, et je connaissais l’histoire de base de leur persécution par la suite. Cependant, cela faisait plusieurs années que je n’avais pas entendu ces histoires, et j’étais un peu perdu sur certains détails. Avec le recul, j’aurais vraiment dû prendre des notes à ce moment-là.

« Est-ce que cela te dérangerait si je te donne un coup de main ? », demanda Norn timidement.

C’était une offre très inattendue. Mais apparemment, Ruijerd avait pris l’habitude d’asseoir ma sœur sur ses genoux tous les soirs, de la tapoter sur la tête et de lui raconter des histoires de son passé.

Ce n’est pas juste. Je n’ai jamais pu m’asseoir sur les genoux de Ruijerd ! OK, attends. Essayons d’être adulte à ce sujet.

« Ce serait d’une grande aide, Norn. Assure-toi juste de ne pas négliger tes études, d’accord ? »

« D’accord ! »

À partir de ce jour, Norn et moi avions commencé à travailler ensemble sur le projet. Quand elle avait un peu de temps libre entre ses leçons et ses sessions d’étude, elle l’utilisait pour écrire les histoires de Ruijerd. Son écriture était parfois un peu enfantine et comportait toujours quelques imperfections. Mais pour une raison ou une autre, en les lisant, je me souvenais si bien de Ruijerd que je me surprenais souvent à pleurer. Ce livre avait du punch.

Plus je lisais ses écrits, plus je commençais à penser qu’elle pouvait avoir un certain talent dans ce domaine. Encore une fois, je n’étais pas vraiment un observateur impartial, mais on avait tendance à s’améliorer plus vite quand on faisait quelque chose qu’on aimait. Si elle persévérait suffisamment longtemps, elle deviendrait peut-être un jour une auteur brillante.

Mais pour l’instant, je me concentrais sur la correction de ses petites erreurs et de ses phrases maladroites. J’étais pratiquement l’éditeur de l’équipe maintenant.

J’avais le sentiment que le livre serait bien meilleur de cette façon. Bien meilleur que si j’essayais de l’écrire moi-même.

Alors que ma relation avec Norn commençait à s’améliorer, il y avait aussi eu un petit développement avec Aisha. Pour une fois, cela n’avait rien à voir avec Norn. Elles n’étaient toujours pas très amies l’une avec l’autre, bien qu’Aisha fasse attention à ne pas insulter sa sœur depuis que je l’avais grondée pour cela. Elle était toujours au moins superficiellement polie quand sa sœur venait lui rendre visite.

En fait, cela me préoccupait un peu. Je ne voulais pas qu’elle ait l’impression de ne pas pouvoir exprimer ses véritables pensées. J’étais heureux que Norn commence à se rapprocher de moi, mais cela ne voulait pas dire que je pouvais négliger ma relation avec Aisha. J’avais donc décidé de lui donner la permission de dire ce qu’elle pensait.

« Tu sais, Aisha… s’il y a quelque chose que tu veux dire, tu n’as pas besoin de le garder pour toi. »

« Tu pourrais être plus précis, Rudeus ? »

« Eh bien, je ne sais pas. J’ai passé beaucoup de temps avec Norn ces derniers temps, non ? Peut-être que tu ressens quelque chose ressemblant à un manque d’attention ? Peut-être que tu as travaillé trop dur et que tu as besoin de vacances ? Peut-être que tu veux passer toute la journée au lit ? »

Mettant un doigt sur son menton, Aisha inclina sa tête sur le côté en signe de perplexité. C’était trop mignon.

« Tu me donnes donc la permission d’être égoïste ? »

« C’est exact. Tu peux être un peu égoïste avec moi. Il n’y a pas besoin de te retenir. »

« Hmm… bien ! Une chose me vient à l’esprit. »

Ce sourire espiègle sur son visage déclencha quelques sonnettes d’alarme. Qu’est-ce qu’elle avait l’intention de demander ? Pas mon corps, j’espère, et même si c’était pour plaisanter. Je devrais trouver une excuse pour refuser, et elle ferait la tête pendant une semaine.

« Je voudrais un salaire, s’il te plaît ! »

Eh bien, ce n’était pas ce à quoi je m’attendais.

« Un salaire… ? »

Maintenant que j’y pensais, Aisha travaillait assidûment comme notre femme de chambre depuis un certain temps maintenant. Il était effectivement étrange que nous ne la payions pas. Mais encore une fois, nous étions une famille, non ? Elle n’était pas une employée.

Peut-être que nous pourrions penser à ça comme à une allocation. Elle aidait à la maison toute la journée, elle voulait donc un peu plus d’argent de poche. C’était équitable.

« OK, on peut faire ça. »

J’avais immédiatement accepté l’idée, mais nous avions attendu que Sylphie rentre à la maison pour discuter des détails. Quand je lui avais proposé une somme d’argent relativement importante, cette dernière avait refusé et avait essayé de me convaincre de réduire la somme.

Tu parles d’une maturité. Cette enfant n’avait-elle vraiment que dix ans ?

***

Partie 2

Finalement, nous nous étions mis d’accord sur un montant sur lequel nous étions tous d’accord.

« Puis-je te demander pourquoi tu as parlé de ça ? Y a-t-il quelque chose que tu veux acheter ? »

Je devais admettre que j’étais curieux de savoir ce qui avait motivé cette demande. Aisha pouvait acheter ce qu’elle voulait, bien sûr, mais ça ne pouvait pas faire de mal de savoir ce que c’était.

« Eh bien, une fille a ses besoins. »

Wôw, ça clarifie vraiment les choses. J’espérais vraiment entendre quels étaient ces besoins, petite…

« Es-tu si curieux, cher frère ? Très bien, alors. Pourquoi ne viendrais-tu pas à ma prochaine virée shopping ? »

Ooh. Ça ressemblait à un rendez-vous. Un rendez-vous avec ma petite sœur ! Quel beau concept !

J’avais informé Sylphie de nos plans à l’avance. Malheureusement, elle devait travailler ce jour-là. Je me sentais un peu coupable de parcourir la ville avec une autre fille pendant que ma femme était au bureau, mais ce n’était pas tromper quand il s’agissait de sa petite sœur.

Mais qu’est-ce qu’Aisha avait l’intention d’acheter ? Espérons que ce ne soit pas un esclave musclé ou autre. Je ne voulais vraiment pas qu’un macho en sueur traîne dans mon salon tout le temps. C’était déjà assez difficile d’avoir un monstre géant à six bras qui passait par hasard pour dîner… Bon ce n’était pas comme s’il était passé depuis des mois.

Le jour de notre rendez-vous, Aisha m’avait conduit au marché et s’était dirigée directement vers un magasin d’articles généraux qui vendait toutes sortes de produits divers de la vie quotidienne. Les étagères étaient remplies de bibelots, mais il n’y avait pas d’autres clients. À première vue, ils vendaient surtout des produits d’occasion.

Après avoir farfouillé un peu, Aisha y avait acheté trois petits pots de fleurs.

« Qu’est-ce que tu vas faire avec ça ? Les jeter sur la tête des Rois Démons qui passent par là ? », avais-je demandé.

« Euh, non. J’allais juste y planter des fleurs. Tant que ça ne te dérange pas, bien sûr. », dit Aisha tout en levant les yeux au ciel.

Il n’y avait qu’une seule façon pour moi de répondre à cette question.

« Bien sûr que ça ne me dérange pas. »

Pourtant, je ne pensais vraiment pas qu’Aisha était du genre fleuriste. Je la voyais surtout comme une petite génie énergique. Dans mon esprit, ses hobbies étaient de nettoyer, compter l’argent et équilibrer les budgets.

Faire pousser des plantes était plus un hobby lent et contemplatif. Il fallait laisser la nature suivre son cours, en regardant les résultats se déployer au fil des semaines ou des mois. Et même une génie ne pouvait pas réussir à 100 % à faire pousser des choses.

Mais peut-être que c’était exactement pour ça que ça l’attirait ? Elle était habituée à être capable de manipuler les choses à sa guise. Ceci serait partiellement hors de son contrôle.

« Alors, ne devrais-tu pas aussi acheter du terreau ? La terre ici n’est pas des plus fertiles, il ne sera pas facile d’y faire pousser des fleurs. », avais-je dit.

« J’allais te demander d’en faire pour moi avec ta magie, Rudeus. Si ça ne te dérange pas ? »

Elle m’avait encore lancé des regards suppliants. Il n’y avait qu’une seule réponse possible.

« Bien sûr que ça ne me dérange pas. »

J’étais un homme, après tout. L’idée de creuser dans la terre et de semer des graines avait un certain attrait pour moi. J’aurais à lui préparer une super terre plus tard. Le genre qui vous permet de faire pousser des baobabs à partir de graines de tulipes.

« Quel genre de fleurs pensais-tu planter ? »

« En fait, j’ai récolté un tas de graines différentes en venant ici. Je vais les utiliser. »

« Juste pour ta gouverne, celles-ci pourraient ne pas pousser. »

« Hmm. Je pense que ça va probablement aller. »

Nous avions ainsi traîné dans le magasin encore un petit peu, tout en discutant des plans d’Aisha. Avant de partir, j’avais choisi une paire de boucles d’oreilles pour Sylphie, en forme de gouttes d’eau, avec des petites pierres bleues au centre. Elles lui iront à merveille.

« Est-ce un cadeau pour Sylphie ? »

« Oui. Je suis le genre d’homme qui ne prend pas sa femme pour acquise. »

« Sylphie est vraiment une femme chanceuse. Mais quand elle est occupée, mon cher frère, tu pourrais peut-être m’accorder aussi un peu d’amour. »

Oh, encore les yeux tournés vers le haut. Comme toujours, il n’y avait qu’une seule réponse possible.

« Je n’y arriverai pas. Le vieux me battrait à mort. »

« Mince… »

Nous avions payé nos achats et laissé le petit magasin derrière nous.

Notre prochain arrêt était un endroit spécialisé dans la vente de tissus et d’ameublement. Il y avait de gros rouleaux de tissu faits à la main accrochés un peu partout. La princesse Ariel m’avait recommandé ce magasin il y a quelque temps, lorsque j’avais acheté des tapis pour la maison. Ils vendaient des articles de bonne qualité à des prix très variés et semblaient attirer une large clientèle. Mais je ne savais pas comment ma sœur avait appris son existence.

À l’intérieur du magasin, Aisha avait rapidement choisi des rideaux. Ils étaient roses et froufroutants, sûrement du côté des prix élevés.

Quand elle les avait apportés au comptoir, elle commença aussitôt à marchander impitoyablement avec le vendeur. Elle laissa tomber mon nom et celui de la princesse Ariel et utilisa toutes les cartes qu’elle avait à jouer. Elle avait finalement réussi à les faire baisser à un prix modéré.

« Tu as assez d’argent pour payer ça, Aisha ? Je peux participer un peu si tu veux. »

« C’est bon ! J’en ai exactement assez. »

En remettant le reste de son argent de poche, Aisha termina son achat. Elle avait utilisé chaque pièce de l’argent que je lui avais donné. Cette fille avait un vrai don avec l’argent. C’était franchement un peu effrayant.

« C’est une bonne idée de garder un peu de ton argent de poche pour plus tard, tu sais. Des dépenses inattendues peuvent surgir de nulle part. », l’avais-je prévenu en quittant le magasin.

Bon sang, tu pourrais être téléporté sur le Continent Démon sans raison apparente.

Depuis cet incident, j’avais pris l’habitude de cacher de l’argent liquide dans mes vêtements à tout moment. J’avais même quelques billets dans la semelle de mes chaussures.

« Ok ! J’économiserai un peu la prochaine fois ! »

Quand même, des pots de fleurs et des rideaux roses à froufrous, hein ? J’avais vraiment pris Aisha pour une petite intello jusqu’ici, mais elle avait clairement un côté féminin.

« J’ai toujours voulu avoir des trucs mignons comme ça, tu sais », avait-elle dit.

« Quoi, Lilia ne voulait pas les acheter pour toi ? »

« Maman a toujours dit non. Elle pense que c’est mal pour une bonne de décorer en fonction de ses goûts personnels. J’espère que ça ne te dérange pas, Rudeus… »

Cette fille n’était pas seulement intelligente, elle savait aussi jouer avec vos émotions. Non seulement elle avait enroulé ses bras autour de ma taille, mais elle me regardait avec des yeux de Bambi. Je savais que c’était de la comédie, bien sûr, mais c’était tellement mignon que je ne pouvais pas m’en soucier.

Il n’y avait de toute façon qu’une seule réponse possible.

« C’est très bien, Aisha. »

Heureusement que je n’étais pas une sorte de vieil homme effrayant. J’aurais pu la kidnapper sur le champ.

Dans les semaines qui suivirent ce petit rendez-vous, la chambre d’Aisha était devenue de plus en plus féminine. Elle semblait aimer les petites choses mignonnes et trouvait sans cesse de petits pots pour y planter des fleurs et alignait des poupées de la taille d’un poing sur ses étagères. À un moment donné, elle avait même brodé de charmants petits motifs sur l’ourlet de son tablier. Je commençais à avoir un peu peur. Elle pouvait se transformer en gyaru si ça continuait comme ça.

Pourtant, mes deux sœurs se portaient bien. J’étais satisfait.

Et bien qu’elle ne soit pas ma sœur, Nanahoshi avait finalement retrouvé aussi son rythme. Lors de notre dernière expérience, elle avait réussi à invoquer une bouteille en plastique. Cette bouteille était actuellement posée sur le rebord de la fenêtre de son laboratoire, servant de vase à une seule fleur. Avec ce succès, nous étions passés à la deuxième phase de son plan.

« À partir de maintenant, nous allons essayer d’invoquer la matière organique de notre ancien monde », m’avait-elle déclaré un après-midi.

« De la matière organique ? »

« C’est exact. Je pensais que nous pourrions commencer par la nourriture. »

Après ma contribution à son récent succès, Nanahoshi semblait un peu plus encline à me faire confiance qu’auparavant. Elle avait même pris le temps de revoir les phases de son plan avec moi :

Invoquer un objet inorganique.

Invoquer un objet composé de matière organique.

Invoquer un être vivant — une plante ou un petit animal.

Invoquer un être vivant qui répond à certains critères spécifiques.

Ramener un être vivant invoqué à son emplacement précédent.

La bouteille en plastique que nous avions invoquée précédemment n’était peut-être pas techniquement un objet totalement inorganique, selon la définition que l’on donnait à ce terme, mais elle ne semblait pas considérer cela comme un problème majeur.

« Hmm. Est-ce que cette étape avec les critères spécifiques est vraiment si importante ? »

« Eh bien, je dirais que oui. Quand je me téléporte chez moi, je ne veux pas ressortir dans un pays étranger. »

En fait, elle voulait se rapprocher de plus en plus de l’invocation de quelque chose d’aussi complexe qu’un être humain et, au final, se téléporter au Japon avec une précision extrême. Chaque étape de l’expérience avait été construite dans ce but précis.

Au stade actuel, elle était déjà capable d’établir certaines conditions sur ce qu’elle invoquait, mais elles étaient assez générales. Les résultats individuels varieraient considérablement. Par exemple, si elle essayait d’invoquer un chat, elle pourrait obtenir un chat domestique femelle, un matou tacheté, un tigre ou une panthère.

Pour l’instant, ses recherches se concentrent sur les moyens de rendre ses sorts plus précis. Elle voulait être capable d’invoquer un chat domestique, et pas seulement un félin, et même de spécifier le type exact de chat domestique qu’elle voulait.

« Définir les conditions est cependant assez délicat. Je suppose que je vais devoir retourner voir le vieil homme à un moment donné. », avait-elle marmonné, plus pour elle-même que pour moi.

Ce vieil homme était vraisemblablement l’autorité en matière de magie d’invocation qu’elle avait mentionnée une ou deux fois auparavant.

« Est-ce que ce type en sait beaucoup sur cette, euh, invocation conditionnelle ? »

« Eh bien… »

Nanahoshi mit sa main sur son menton et réfléchit un moment, puis hocha la tête et commença à expliquer.

« Laisse-moi développer un peu. Dans ce monde, la magie d’invocation est généralement divisée entre l’invocation de démons et l’invocation d’esprits. »

« Vraiment ? »

L’invocation de démons faisait apparemment référence à l’appel de monstres spécifiques. Vous invoquiez une créature intelligente à l’aide d’un ensemble complexe de cercles magiques, vous lui versiez une certaine forme de compensation et vous la faisiez travailler pour vous. C’était le genre d’invocation auquel les gens pensaient généralement quand ils utilisaient ce mot.

En général, il s’agissait d’invoquer des monstres du type de ceux que l’on pouvait rencontrer dans la nature. Mais il était également possible d’invoquer des bêtes légendaires censées résider dans d’autres mondes. L’invocation de monstres n’était pas non plus limitée aux êtres vivants — il était également possible de cibler des objets inanimés. L’invocation de Nanahoshi produisant cette bouteille en plastique serait techniquement classée comme un sort d’invocation de démon.

Si je maîtrisais cela, je pourrais peut-être invoquer la culotte que portait Maître Roxy !

L’invocation d’esprit, d’un autre côté, était une technique très différente. Il s’agissait en fait de créer des entités artificielles à partir de mana. La conception de ces sorts était, d’une certaine manière, apparemment similaire à la programmation.

« Juste pour que tu saches, il est préférable de ne pas discuter ouvertement de cette partie », avait-elle dit.

« Pourquoi ? »

« La plupart des gens pensent que les esprits sont des êtres vivants qui résident dans le monde stérile, et que nous ne faisons que les appeler vers le nôtre. »

En d’autres termes, on pensait que c’était juste une autre variation de l’invocation de démons.

Les démons étaient plus difficiles à contrôler, mais ils pouvaient penser et agir par eux-mêmes, et s’adapter à des circonstances inhabituelles. En revanche, les esprits étaient assez faciles à contrôler, mais n’agissaient généralement que selon quelques schémas fixes. Cela dit, si vous aviez les compétences en « programmation » pour créer un code très complexe, vous pouviez être capable de créer un esprit qui pouvait passer pour un humain. Elle en avait vu chez le vieil homme mentionné ci-dessus.

« Et sur une note légèrement différente… voici le cercle magique que je t’ai promis avant ça. »

Nanahoshi m’avait tendu un parchemin. Il y avait un cercle magique dense et compliqué, inscrit en son centre, couvrant environ une demi-page.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Un parchemin d’invocation pour un esprit de type lumière. »

***

Partie 3

Un esprit de type lumière était une chose simple qui flottait derrière l’invocateur en émettant une lumière vive. Il était capable de comprendre des commandes simples comme « éclairez cette zone », mais au fil du temps, son mana diminuait jusqu’à disparaître. C’était un esprit très basique, mais si vous utilisiez suffisamment de mana, il pouvait rester en place pendant une période relativement longue.

Ce n’était pas le sort le plus excitant que j’aie jamais appris. Pour être honnête, je m’attendais à quelque chose d’un peu plus flashy pour ma récompense.

« Au fait, ce cercle magique est une création originale de ce vieil homme dont je parle sans cesse. Même la Guilde des Magiciens ne le connaît pas. », dit Nanahoshi.

« Hein ? Vraiment ? »

Mais quand j’avais appris qu’il s’agissait d’un produit en édition limitée, ça m’avait semblé soudain beaucoup plus excitant. Je suppose que j’étais toujours japonais dans l’âme.

« Oui. Et je te trouverai quelque chose de plus impressionnant la prochaine fois, d’accord ? Je te le promets. »

Nanahoshi pressa ses mains ensemble dans un geste de supplication. Je n’avais pas vu quelqu’un faire ça depuis longtemps. Ça m’avait rendu un peu nostalgique.

« Je pense que tu devrais être capable d’utiliser ta magie de terre pour faire un modèle de ce design. De cette façon, tu pourras imprimer un grand nombre de copies. Je suis sûre que la guilde des magiciens les paierait grassement. », dit-elle.

« Es-tu d’accord pour que je vende des copies ? Le type qui l’a fait ne va-t-il pas s’énerver ? »

« Crois-moi, il a d’autres choses en tête. Je doute qu’il s’en soucie. »

Hmm. Eh bien, il était bon de savoir que vous n’aviez pas besoin d’écrire des parchemins magiques à la main à chaque fois.

« Si tu décides de les vendre à la guilde, assure-toi de mentionner mon nom. Cela devrait servir de garantie afin qu’ils n’essaient pas de t’arnaquer. », ajouta-t-elle.

« Compris. Merci. »

J’avais décidé de classer cette idée pour le moment. Ça ne faisait jamais de mal d’avoir une source potentielle de revenus dans sa poche arrière.

En tout cas, le fait que ces esprits soient purement artificiels était intéressant. J’avais senti que cela pourrait être pertinent pour le projet de Zanoba. En combinant différentes disciplines de la magie, nous pourrions peut-être fabriquer un robot capable de dire « hawawa » à chaque fois qu’il était agité.

« Oh. Au fait, Nanahoshi… si tu peux invoquer des objets de notre ancien monde, il n’y a-t-il pas une chance que nous puissions ramener des choses vraiment utiles ? »

Cela semblait être une idée décente à première vue, mais Nanahoshi avait secoué la tête.

« À ce stade, je ne suis capable que d’invoquer des objets simples composés d’une seule substance cohérente. Bien que je suppose que cela nous donne un éventail assez large de possibilités. »

Une seule substance cohérente, hein ? Cela expliquait pourquoi la bouteille en plastique n’avait pas de bouchon ni d’étiquette. Mais si elle arrivait à mieux définir ses conditions, on pourrait peut-être invoquer des objets complexes pièce par pièce et les reconstituer.

« Aussi, ce n’est pas une bonne idée d’amener trop de choses qui appartiennent à notre ancien monde dans celui-ci. Je crois que je l’ai déjà mentionné, non ? »

Oh, elle était toujours inquiète à propos de cette histoire de « modification de la ligne temporelle » ?

« Je pense sincèrement que tu es un peu trop paranoïaque à ce sujet… », avais-je dit.

« Tu pourras tester cette théorie une fois que je serai rentrée chez moi. Je préfère ne pas prendre de risques. »

Wôw. Quelle froideur !

Zanoba, quant à lui, avait enfin réussi à terminer sa figurine de wyrm rouge l’autre jour. Elle ne ressemblait pas exactement à celle que j’avais vue, avec les cornes sur le front et tout… mais elle était cool, et c’était le plus important.

Julie était très heureuse de son cadeau tardif. Elle n’était pas du genre à sourire beaucoup, mais elle avait passé un bon moment à tenir la figurine en l’examinant sous différents angles.

« Merci beaucoup, Maître ! Merci, Grand Maître ! »

Se retournant pour faire face à nous deux, elle avait exécuté un salut un peu raide, mais respectable.

« De rien. Continue à travailler dur. », dit Zanoba avec un signe de tête seigneurial.

« Oui, monsieur ! », répondit-elle joyeusement.

Julie parlait la langue humaine beaucoup plus couramment ces derniers temps. Ce n’était pourtant pas à cause de ce que j’avais fait. Ginger avait l’habitude de la corriger à chaque fois qu’elle faisait une erreur, et on apprenait toujours plus vite quand on avait quelqu’un qui vous faisait remarquer vos erreurs.

« N’es-tu pas une fille chanceuse, Julie ? Prends-en bien soin », dit Ginger.

« Oui ! Merci à vous aussi, Mlle Ginger. »

Ginger était maintenant une présence constante dans la chambre de Zanoba. Elle se tenait généralement près du mur et sortait pour aller chercher des boissons pour Zanoba ou répondre aux besoins de ses visiteurs. En ce moment, elle louait un appartement dans un immeuble proche de l’université. Je lui avais demandé un jour pourquoi elle ne s’installait pas dans la pièce vide réservée aux gardes du corps à côté du cabinet de Zanoba, mais elle m’avait répondu que ce serait « présomptueux » de sa part de résider à côté du prince.

Leur arrangement ressemblait moins à une relation maître/serviteur qu’à un étrange mariage de banlieusards. Ou peut-être le lien entre un chef de culte et son plus fidèle disciple. La femme s’ouvrirait probablement l’estomac instantanément si Zanoba le lui ordonnait.

« Avez-vous besoin de quelque chose, Rudeus ? »

« Je me demandais pourquoi tu avais juré fidélité à Zanoba. »

Ginger hocha la tête à ma question abrupte, l’air plutôt satisfait.

« La mère du prince m’a demandé personnellement de m’occuper de lui. Et j’ai juré, à ce moment-là, de me dévouer à son service. »

« Hmm. Eh bien, c’est bien. Continue. »

« Que voulez-vous dire ? C’est tout ce qu’il y a dire. »

Attends, c’est tout ? C’était suffisant pour que tu supportes tout ça ?!

Mais bon, prêter un serment d’allégeance était probablement une affaire sérieuse. Si vous deviez rompre cette promesse lorsqu’on vous traitait mal, vous ne l’auriez probablement pas faite en premier lieu. J’avais lu un jour dans un manga que la société féodale était composée de quelques sadiques nés et d’un grand nombre de masochistes. Peut-être que Ginger faisait partie de cette deuxième catégorie.

Quand j’y avais pensé de cette façon, cela me parut un peu plus logique… même si la réalité n’était probablement pas aussi grossière.

Cliff faisait aussi des progrès dans ses recherches. Il venait de terminer le tout premier prototype d’un outil magique pour supprimer les symptômes de la malédiction d’Elinalise. Il me l’avait annoncé personnellement un jour. Il était encore plus fier de lui que d’habitude.

« En gros, il force l’entrée de mana externe pour contrer le flux de mana interne. Ce n’est pas suffisant pour éliminer la malédiction, mais ça la ralentit. »

Il continua à expliquer les détails dans un langage complexe et technique. Une grande partie de ces détails concernait la façon dont il avait « aligné » le mana externe avec la « fréquence » du mana de la malédiction d’une manière très spécifique. Il avait également passé beaucoup de temps à souligner son propre génie, je pensais donc que j’allais omettre cette partie.

L’essentiel étant qu’il avait trouvé un moyen de rendre la malédiction d’Elinalise moins sévère.

« Cependant, il reste deux problèmes », a-t-il dit.

À ce moment de la conversation, Cliff m’avait enfin laissé voir l’appareil lui-même. C’était une sorte de pagne volumineux, le genre de chose qu’un lutteur de sumo pourrait porter. Pour être honnête, je l’aurais pris pour une couche pour adulte.

« Je vois. Eh bien, le problème le plus évident est que ce n’est pas vraiment à la mode. »

« En effet. Je ne pouvais évidemment pas demander à Lise de se promener en portant cette chose. »

Ils s’étaient même disputés à ce sujet, ce qui ne leur arrivait presque jamais. Elinalise avait en fait dit qu’elle se fichait de l’apparence, mais Cliff refusait obstinément de céder. Je suppose qu’il était trop fier pour supporter l’idée de rendre sa petite amie ridicule.

Ils s’étaient réconciliés au cours d’une seule nuit passionnée, d’ailleurs. Leur amour était toujours aussi nauséabond.

« Zanoba et Silent se sont portés volontaires pour m’aider, et nous avons développé un plan pour miniaturiser l’appareil. J’aimerais aussi le rendre beaucoup plus efficace. Mais comme je suis un génie, je suis sûr que ce n’est qu’une question de temps. »

Son objectif ultime était de fabriquer un dispositif pas plus grand qu’une culotte ordinaire. Il était difficile de dire si c’était faisable, mais s’il y parvenait, peut-être pourrions-nous aussi fabriquer une paire de gants pour Zanoba. Cela pourrait lui donner une chance de faire des figurines de ses propres mains.

Mais j’avais l’impression qu’il était peut-être naturellement maladroit, même sans sa super force.

« Alors, quel est l’autre problème que tu as mentionné ? »

« C’est en fait la raison pour laquelle je t’ai appelé ici aujourd’hui, Rudeus. », dit Cliff en fronçant les sourcils.

« Oh ? »

« Le fait est que… l’outil consomme actuellement beaucoup trop de mana pour être pratique. »

Si je me souvenais bien, les outils magiques nécessitaient que quelqu’un les remplisse de mana avant qu’ils puissent fonctionner. Les outils moins efficaces n’étaient pas considérés comme particulièrement utiles pour les applications du monde réel. Idéalement, Cliff voulait quelque chose qu’Elinalise pourrait porter en permanence, tout en ne consommant que la quantité de mana qu’elle pouvait supporter. Mais pour l’instant, l’appareil était tellement assoiffé d’énergie que Cliff ne pouvait même pas le faire fonctionner pendant une heure.

« Nous allons essayer de continuer à affiner la conception, mais j’aurais vraiment besoin de ton aide. Sans toi, nous ne serions en mesure de charger la chose que quelques fois par jour. »

« Ah, d’accord, je comprends. Je vais aider quand je peux. »

Cliff se considérait comme un magicien de génie, et sa capacité de mana était certainement du côté des plus grandes. Mais même ainsi, c’était loin d’être suffisant. C’était exactement là que je pouvais être utile.

À partir de ce jour, j’avais aussi commencé à aider Cliff dans ses expériences.

D’ailleurs, l’appareil n’avait pas rendu Elinalise moins excitée.

*****

Ces derniers temps, j’avais l’impression que ma vie s’était installée dans un rythme doux et agréable.

Je me réveillais le matin, je faisais mon entraînement, je prenais mon petit-déjeuner et je me rendais à l’université. Je passais voir Zanoba, puis Cliff, pour vérifier l’avancement de leurs recherches et leur donner de temps en temps quelques conseils. Après le déjeuner, j’allais aider Nanahoshi dans ses expériences d’invocation. Et une fois les cours terminés, je prenais une heure pour donner des cours particuliers à Norn.

En rentrant chez moi, je faisais des courses avec Sylphie et Aisha nous accueillait à la porte d’entrée. Sylphie et moi prenions un bain ensemble, et nous dînions tous les trois. Puis nous pratiquions la magie dans le salon et parlions de nos journées.

Après qu’Aisha soit allée se coucher, je travaillais sur le projet de fabrication du bébé avec Sylphie, puis je dormais d’un sommeil profond avec ma femme comme oreiller. Chaque jour se déroulait à peu près comme le précédent, mais j’avais toujours l’impression de progresser régulièrement vers mes objectifs.

Peut-être que c’était ça, le bonheur ?

Ce n’était pas quelque chose que j’avais obtenu lors de mon premier essai dans la vie. Mais en supposant que Paul revienne sain et sauf dans un an environ, les choses ne pouvaient que s’améliorer à partir de là.

***

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