Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 6 – Partie 2

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Chapitre 6 : Ma vie avec les sœurs Greyrat

Partie 2

Finalement, nous nous étions mis d’accord sur un montant sur lequel nous étions tous d’accord.

« Puis-je te demander pourquoi tu as parlé de ça ? Y a-t-il quelque chose que tu veux acheter ? »

Je devais admettre que j’étais curieux de savoir ce qui avait motivé cette demande. Aisha pouvait acheter ce qu’elle voulait, bien sûr, mais ça ne pouvait pas faire de mal de savoir ce que c’était.

« Eh bien, une fille a ses besoins. »

Wôw, ça clarifie vraiment les choses. J’espérais vraiment entendre quels étaient ces besoins, petite…

« Es-tu si curieux, cher frère ? Très bien, alors. Pourquoi ne viendrais-tu pas à ma prochaine virée shopping ? »

Ooh. Ça ressemblait à un rendez-vous. Un rendez-vous avec ma petite sœur ! Quel beau concept !

J’avais informé Sylphie de nos plans à l’avance. Malheureusement, elle devait travailler ce jour-là. Je me sentais un peu coupable de parcourir la ville avec une autre fille pendant que ma femme était au bureau, mais ce n’était pas tromper quand il s’agissait de sa petite sœur.

Mais qu’est-ce qu’Aisha avait l’intention d’acheter ? Espérons que ce ne soit pas un esclave musclé ou autre. Je ne voulais vraiment pas qu’un macho en sueur traîne dans mon salon tout le temps. C’était déjà assez difficile d’avoir un monstre géant à six bras qui passait par hasard pour dîner… Bon ce n’était pas comme s’il était passé depuis des mois.

Le jour de notre rendez-vous, Aisha m’avait conduit au marché et s’était dirigée directement vers un magasin d’articles généraux qui vendait toutes sortes de produits divers de la vie quotidienne. Les étagères étaient remplies de bibelots, mais il n’y avait pas d’autres clients. À première vue, ils vendaient surtout des produits d’occasion.

Après avoir farfouillé un peu, Aisha y avait acheté trois petits pots de fleurs.

« Qu’est-ce que tu vas faire avec ça ? Les jeter sur la tête des Rois Démons qui passent par là ? », avais-je demandé.

« Euh, non. J’allais juste y planter des fleurs. Tant que ça ne te dérange pas, bien sûr. », dit Aisha tout en levant les yeux au ciel.

Il n’y avait qu’une seule façon pour moi de répondre à cette question.

« Bien sûr que ça ne me dérange pas. »

Pourtant, je ne pensais vraiment pas qu’Aisha était du genre fleuriste. Je la voyais surtout comme une petite génie énergique. Dans mon esprit, ses hobbies étaient de nettoyer, compter l’argent et équilibrer les budgets.

Faire pousser des plantes était plus un hobby lent et contemplatif. Il fallait laisser la nature suivre son cours, en regardant les résultats se déployer au fil des semaines ou des mois. Et même une génie ne pouvait pas réussir à 100 % à faire pousser des choses.

Mais peut-être que c’était exactement pour ça que ça l’attirait ? Elle était habituée à être capable de manipuler les choses à sa guise. Ceci serait partiellement hors de son contrôle.

« Alors, ne devrais-tu pas aussi acheter du terreau ? La terre ici n’est pas des plus fertiles, il ne sera pas facile d’y faire pousser des fleurs. », avais-je dit.

« J’allais te demander d’en faire pour moi avec ta magie, Rudeus. Si ça ne te dérange pas ? »

Elle m’avait encore lancé des regards suppliants. Il n’y avait qu’une seule réponse possible.

« Bien sûr que ça ne me dérange pas. »

J’étais un homme, après tout. L’idée de creuser dans la terre et de semer des graines avait un certain attrait pour moi. J’aurais à lui préparer une super terre plus tard. Le genre qui vous permet de faire pousser des baobabs à partir de graines de tulipes.

« Quel genre de fleurs pensais-tu planter ? »

« En fait, j’ai récolté un tas de graines différentes en venant ici. Je vais les utiliser. »

« Juste pour ta gouverne, celles-ci pourraient ne pas pousser. »

« Hmm. Je pense que ça va probablement aller. »

Nous avions ainsi traîné dans le magasin encore un petit peu, tout en discutant des plans d’Aisha. Avant de partir, j’avais choisi une paire de boucles d’oreilles pour Sylphie, en forme de gouttes d’eau, avec des petites pierres bleues au centre. Elles lui iront à merveille.

« Est-ce un cadeau pour Sylphie ? »

« Oui. Je suis le genre d’homme qui ne prend pas sa femme pour acquise. »

« Sylphie est vraiment une femme chanceuse. Mais quand elle est occupée, mon cher frère, tu pourrais peut-être m’accorder aussi un peu d’amour. »

Oh, encore les yeux tournés vers le haut. Comme toujours, il n’y avait qu’une seule réponse possible.

« Je n’y arriverai pas. Le vieux me battrait à mort. »

« Mince… »

Nous avions payé nos achats et laissé le petit magasin derrière nous.

Notre prochain arrêt était un endroit spécialisé dans la vente de tissus et d’ameublement. Il y avait de gros rouleaux de tissu faits à la main accrochés un peu partout. La princesse Ariel m’avait recommandé ce magasin il y a quelque temps, lorsque j’avais acheté des tapis pour la maison. Ils vendaient des articles de bonne qualité à des prix très variés et semblaient attirer une large clientèle. Mais je ne savais pas comment ma sœur avait appris son existence.

À l’intérieur du magasin, Aisha avait rapidement choisi des rideaux. Ils étaient roses et froufroutants, sûrement du côté des prix élevés.

Quand elle les avait apportés au comptoir, elle commença aussitôt à marchander impitoyablement avec le vendeur. Elle laissa tomber mon nom et celui de la princesse Ariel et utilisa toutes les cartes qu’elle avait à jouer. Elle avait finalement réussi à les faire baisser à un prix modéré.

« Tu as assez d’argent pour payer ça, Aisha ? Je peux participer un peu si tu veux. »

« C’est bon ! J’en ai exactement assez. »

En remettant le reste de son argent de poche, Aisha termina son achat. Elle avait utilisé chaque pièce de l’argent que je lui avais donné. Cette fille avait un vrai don avec l’argent. C’était franchement un peu effrayant.

« C’est une bonne idée de garder un peu de ton argent de poche pour plus tard, tu sais. Des dépenses inattendues peuvent surgir de nulle part. », l’avais-je prévenu en quittant le magasin.

Bon sang, tu pourrais être téléporté sur le Continent Démon sans raison apparente.

Depuis cet incident, j’avais pris l’habitude de cacher de l’argent liquide dans mes vêtements à tout moment. J’avais même quelques billets dans la semelle de mes chaussures.

« Ok ! J’économiserai un peu la prochaine fois ! »

Quand même, des pots de fleurs et des rideaux roses à froufrous, hein ? J’avais vraiment pris Aisha pour une petite intello jusqu’ici, mais elle avait clairement un côté féminin.

« J’ai toujours voulu avoir des trucs mignons comme ça, tu sais », avait-elle dit.

« Quoi, Lilia ne voulait pas les acheter pour toi ? »

« Maman a toujours dit non. Elle pense que c’est mal pour une bonne de décorer en fonction de ses goûts personnels. J’espère que ça ne te dérange pas, Rudeus… »

Cette fille n’était pas seulement intelligente, elle savait aussi jouer avec vos émotions. Non seulement elle avait enroulé ses bras autour de ma taille, mais elle me regardait avec des yeux de Bambi. Je savais que c’était de la comédie, bien sûr, mais c’était tellement mignon que je ne pouvais pas m’en soucier.

Il n’y avait de toute façon qu’une seule réponse possible.

« C’est très bien, Aisha. »

Heureusement que je n’étais pas une sorte de vieil homme effrayant. J’aurais pu la kidnapper sur le champ.

Dans les semaines qui suivirent ce petit rendez-vous, la chambre d’Aisha était devenue de plus en plus féminine. Elle semblait aimer les petites choses mignonnes et trouvait sans cesse de petits pots pour y planter des fleurs et alignait des poupées de la taille d’un poing sur ses étagères. À un moment donné, elle avait même brodé de charmants petits motifs sur l’ourlet de son tablier. Je commençais à avoir un peu peur. Elle pouvait se transformer en gyaru si ça continuait comme ça.

Pourtant, mes deux sœurs se portaient bien. J’étais satisfait.

Et bien qu’elle ne soit pas ma sœur, Nanahoshi avait finalement retrouvé aussi son rythme. Lors de notre dernière expérience, elle avait réussi à invoquer une bouteille en plastique. Cette bouteille était actuellement posée sur le rebord de la fenêtre de son laboratoire, servant de vase à une seule fleur. Avec ce succès, nous étions passés à la deuxième phase de son plan.

« À partir de maintenant, nous allons essayer d’invoquer la matière organique de notre ancien monde », m’avait-elle déclaré un après-midi.

« De la matière organique ? »

« C’est exact. Je pensais que nous pourrions commencer par la nourriture. »

Après ma contribution à son récent succès, Nanahoshi semblait un peu plus encline à me faire confiance qu’auparavant. Elle avait même pris le temps de revoir les phases de son plan avec moi :

Invoquer un objet inorganique.

Invoquer un objet composé de matière organique.

Invoquer un être vivant — une plante ou un petit animal.

Invoquer un être vivant qui répond à certains critères spécifiques.

Ramener un être vivant invoqué à son emplacement précédent.

La bouteille en plastique que nous avions invoquée précédemment n’était peut-être pas techniquement un objet totalement inorganique, selon la définition que l’on donnait à ce terme, mais elle ne semblait pas considérer cela comme un problème majeur.

« Hmm. Est-ce que cette étape avec les critères spécifiques est vraiment si importante ? »

« Eh bien, je dirais que oui. Quand je me téléporte chez moi, je ne veux pas ressortir dans un pays étranger. »

En fait, elle voulait se rapprocher de plus en plus de l’invocation de quelque chose d’aussi complexe qu’un être humain et, au final, se téléporter au Japon avec une précision extrême. Chaque étape de l’expérience avait été construite dans ce but précis.

Au stade actuel, elle était déjà capable d’établir certaines conditions sur ce qu’elle invoquait, mais elles étaient assez générales. Les résultats individuels varieraient considérablement. Par exemple, si elle essayait d’invoquer un chat, elle pourrait obtenir un chat domestique femelle, un matou tacheté, un tigre ou une panthère.

Pour l’instant, ses recherches se concentrent sur les moyens de rendre ses sorts plus précis. Elle voulait être capable d’invoquer un chat domestique, et pas seulement un félin, et même de spécifier le type exact de chat domestique qu’elle voulait.

« Définir les conditions est cependant assez délicat. Je suppose que je vais devoir retourner voir le vieil homme à un moment donné. », avait-elle marmonné, plus pour elle-même que pour moi.

Ce vieil homme était vraisemblablement l’autorité en matière de magie d’invocation qu’elle avait mentionnée une ou deux fois auparavant.

« Est-ce que ce type en sait beaucoup sur cette, euh, invocation conditionnelle ? »

« Eh bien… »

Nanahoshi mit sa main sur son menton et réfléchit un moment, puis hocha la tête et commença à expliquer.

« Laisse-moi développer un peu. Dans ce monde, la magie d’invocation est généralement divisée entre l’invocation de démons et l’invocation d’esprits. »

« Vraiment ? »

L’invocation de démons faisait apparemment référence à l’appel de monstres spécifiques. Vous invoquiez une créature intelligente à l’aide d’un ensemble complexe de cercles magiques, vous lui versiez une certaine forme de compensation et vous la faisiez travailler pour vous. C’était le genre d’invocation auquel les gens pensaient généralement quand ils utilisaient ce mot.

En général, il s’agissait d’invoquer des monstres du type de ceux que l’on pouvait rencontrer dans la nature. Mais il était également possible d’invoquer des bêtes légendaires censées résider dans d’autres mondes. L’invocation de monstres n’était pas non plus limitée aux êtres vivants — il était également possible de cibler des objets inanimés. L’invocation de Nanahoshi produisant cette bouteille en plastique serait techniquement classée comme un sort d’invocation de démon.

Si je maîtrisais cela, je pourrais peut-être invoquer la culotte que portait Maître Roxy !

L’invocation d’esprit, d’un autre côté, était une technique très différente. Il s’agissait en fait de créer des entités artificielles à partir de mana. La conception de ces sorts était, d’une certaine manière, apparemment similaire à la programmation.

« Juste pour que tu saches, il est préférable de ne pas discuter ouvertement de cette partie », avait-elle dit.

« Pourquoi ? »

« La plupart des gens pensent que les esprits sont des êtres vivants qui résident dans le monde stérile, et que nous ne faisons que les appeler vers le nôtre. »

En d’autres termes, on pensait que c’était juste une autre variation de l’invocation de démons.

Les démons étaient plus difficiles à contrôler, mais ils pouvaient penser et agir par eux-mêmes, et s’adapter à des circonstances inhabituelles. En revanche, les esprits étaient assez faciles à contrôler, mais n’agissaient généralement que selon quelques schémas fixes. Cela dit, si vous aviez les compétences en « programmation » pour créer un code très complexe, vous pouviez être capable de créer un esprit qui pouvait passer pour un humain. Elle en avait vu chez le vieil homme mentionné ci-dessus.

« Et sur une note légèrement différente… voici le cercle magique que je t’ai promis avant ça. »

Nanahoshi m’avait tendu un parchemin. Il y avait un cercle magique dense et compliqué, inscrit en son centre, couvrant environ une demi-page.

« Qu’est-ce que c’est ? »

« Un parchemin d’invocation pour un esprit de type lumière. »

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2 commentaires :

  1. Merci pour le chapitre

  2. merci pour le chapitre

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