Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 3 – Partie 3

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Chapitre 3 : Le patron et ses larbins

Partie 3

Elle avait donc été laissée derrière quand sa classe avait changé de salle, hein ? Pauvre enfant. Ça pouvait paraître insignifiant, mais ce genre de choses faisait vraiment mal quand ça arrivait à un enfant. Il semblerait que mes inquiétudes sur le fait qu’elle devienne une solitaire pouvaient être justifiées.

« Luke, tu peux lui montrer le chemin, s’il te plaît ? », demanda Ariel.

« Bien sûr. Par ici, Norn. Ce n’est pas loin. »

Posant délicatement une main sur le dos de Norn, Luke l’avait guidée dans le couloir.

Le visage de ma sœur était rouge d’embarras. C’était compréhensible, puisque Luke était un beau garçon, mais je devais la mettre en garde contre lui plus tard. Cet homme était un play-boy né.

Juste avant qu’ils ne tournent au coin, Norn s’était arrêté pour nous regarder. Son regard avait erré entre moi, Ariel, et Sylphie pendant un moment. Mais elle s’était ensuite retournée et était partie. Sans m’avoir dit un seul mot.

Cela m’avait rendu un peu triste.

Une fois les cours terminés, j’avais demandé à Linia et Pursena de me rejoindre à l’arrière du bâtiment principal. J’avais beaucoup de choses à leur dire sur les événements qui s’étaient déroulés aujourd’hui.

Elles étaient arrivées de bonne humeur. Je pense qu’elles avaient apprécié l’idée d’une réunion secrète derrière l’école. C’était exactement le genre d’endroit où se déroulerait une scène dramatique dans un drame romantique.

« Quoi de neuf, patron ? Pourquoi nous as-tu fait venir jusqu’ici ? »

« Tu es enfin prêt à admettre que tu es amoureux de nous ? Eh bien, tu ferais mieux de soumettre le plan à Fitz d’abord. Je ne veux pas qu’elle se mette en colère contre nous. »

Je me sentais presque mal d’avoir gâché leur bonne humeur. Presque.

« Il faut qu’on parle du sac que vous m’avez donné. Je l’ai remis à la Princesse Ariel au déjeuner et lui ai demandé de rendre son contenu à ses propriétaires. », avais-je dit

Au début, leurs visages étaient muets de confusion. Mais un instant plus tard, elles avaient commencé à se donner des coups de coude sur le côté et à se siffler dessus.

« Je te l’avais dit ! Il n’en voulait vraiment pas ! »

« C’est ta faute, Linia. Tu as dit que le patron aimait les culottes. »

« Quoi ? Tu le pensais aussi ! »

« Je voulais qu’on sonde les eaux d’abord. En lui donnant la tienne. »

« Pourquoi juste moi ?! Ça ne serait pas juste ! »

« Ouais. C’est pour ça qu’on a aussi pris celles des dortoirs. »

« Ce n’est pas ce que je veux dire ! Tu aurais aussi pu lui donner les tiennes ! »

« Non. J’ai des gros seins, il ne serait donc pas intéressé. »

C’était assez amusant de voir leurs tentatives pathétiques de s’accuser mutuellement de la situation, mais aussi assez irritant. Et à propos, pourquoi pensaient-elles que je n’aimais que les filles à la poitrine plate ?

« Ok, on se calme ! »

J’avais l’impression qu’elles auraient pu continuer indéfiniment, j’avais donc tapé dans mes mains pour les interrompre.

« Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit tout à l’heure, les filles ? Je vous ai dit de ne pas vous en prendre à plus faible que vous. Vous vous en souvenez ? »

Cela les fit trembler.

« En toute honnêteté, on n’a embêté personne, patron ! », dit Linia en pleurnichant.

« C’est vrai. On leur a juste demandé gentiment », ajouta Pursena en pleurnichant.

Oh, ce n’est pas vrai. Comme si une pauvre petite fille de première année allait dire non à deux brutes terrifiantes de deux fois sa taille.

« Écoutez, vous êtes des hommes bêtes, non ? Je m’attendais à ce que vous compreniez combien il est humiliant de se faire arracher ses vêtements. »

« M-Mais nous leur avons donné de nouveaux sous-vêtements et tout ! C’était juste un échange ! »

« Oh, vraiment ? D’après ce que j’ai entendu, un tas de filles ont été assez secouées par la suite. »

« Leurs nouveaux sous-vêtements n’étaient probablement pas bien ajustés, c’est tout ! On n’a pas pris de culottes aux filles qui ont dit non, je le jure ! »

Hm ? Cela semblait différent de la façon dont Ariel l’avait décrit. Ça m’avait apporté un certain soulagement. Je me serais senti mal si elles avaient arraché de force les vêtements de quelqu’un. J’aurais pu être tenté de les faire se promener nues en public pendant un moment, juste pour qu’elles comprennent à quel point c’était humiliant.

« Tu as dit que tu ne t’énerverais pas, patron ! Tu as promis ! »

« C’était juste un malentendu, tu sais ? Lâche-nous un peu, merde… »

Ces deux-là avaient manifestement plus peur d’être punis qu’autre chose. Mais elles s’étaient finalement donné beaucoup de mal pour moi. Elles avaient remarqué que j’étais déprimé et avaient essayé de me remonter le moral. C’était leur seule motivation.

Par certains aspects, c’était quand même un beau geste, même si je n’aimais pas leur cadeau. J’avais de la sympathie pour leurs victimes, mais en gros, elles voulaient bien faire. Ce n’était pas comme si elles avaient délibérément cherché à humilier quelqu’un, comme les brutes qui m’avaient ciblé dans ma vie précédente.

Oui. Elles ressemblaient plus à une paire d’enfants innocents qui ramassaient des coquilles de cigales. Serait-il vraiment juste pour moi de leur infliger une punition massive ?

« Très bien, je comprends. Mais si je découvre que vous avez vraiment traumatisé quelqu’un, je vais vous faire ramper nue devant eux afin de vous excuser. »

« O-ok, Patron. »

« Nous sommes désolées… »

J’avais le sentiment qu’Ariel s’assurerait que ses victimes soient prises en charge. En gardant cela à l’esprit, je n’avais pas pu trouver en moi la force de m’énerver contre elles, ce qui m’avait un peu surpris. Peut-être que j’étais partial parce qu’elles étaient mes amies ?

« Dites-moi quand même quelque chose. Pourquoi diable avez-vous décidé de m’offrir un tas de sous-vêtements ? »

Elles m’avaient regardé toutes les deux avec un air de confusion, comme si j’avais posé la question la plus étrange du monde.

« Je veux dire, tu vénères les culottes, non ? »

« Oui. Tu en as une paire dans ton autel spécial et tout. »

Ah, d’accord. Donc c’était finalement ma faute. Je n’aurais jamais dû permettre à ces deux idiotes de poser les yeux sur mon objet sacré, même pas une seconde.

« Vous vous trompez. Je ne vénère pas la culotte elle-même. Elle a juste appartenu à quelqu’un que je vénère. C’est en fait une relique sacrée. », avais-je dit.

« Attends, vraiment ? »

« On pensait vraiment que tu étais dans un culte de la culotte ou un truc du genre. »

J’avais un certain penchant pour les culottes, mais je n’avais jamais poussé les choses aussi loin.

« Bien, maintenant que c’est réglé… assurez-vous de ne pas répéter cette erreur, d’accord ? »

« Entendu, patron ! »

« Nous ferons plus ça à partir de maintenant. »

Y avait-il autre chose à dire ? Hmm… oh, oui.

« Si vous ressentez vraiment le besoin de me donner une culotte, je préférerais que vous vous l’enleviez vous-mêmes devant moi. »

« Huh ? »

« Huh ?! »

Oups, peut-être que cette chose n’avait pas besoin d’être dite.

Maintenant, j’avais les deux qui me souriaient d’un air entendu.

« Je le savais ! Tu veux vraiment t’accoupler avec nous, Patron ! »

« Bien sûr qu’il le veut. Au fond, ce n’est au fond qu’un simple mec. Nous sommes irrésistibles. »

Wôw, c’était extrêmement ennuyeux, et ça n’avait pas beaucoup de sens non plus. Ne devraient-elles pas montrer une sorte de dégoût, au lieu de me taquiner comme ça ? Avaient-elles le béguin pour moi ?

Non, ce n’était pas ça. C’était quelque chose de différent. Je pouvais dire qu’elles m’aimaient bien, mais pas de la même manière que Sylphie. Je n’arrivais cependant pas à mettre le doigt sur la différence exacte. Pour l’instant, j’avais pensé que c’était une sorte d’amitié bizarre.

J’avais dit tout ce que j’avais à dire, ce qui mettait fin à cette réunion. Ma réputation allait probablement en prendre un coup à la suite de cet incident, mais je pouvais vivre avec ça. Et je ne me souciais pas tellement de ce que les gens disaient de moi dans mon dos.

En sortant tous les trois de derrière le bâtiment, nous étions tombés sur un groupe d’étudiants de première année. Ils portaient tous leurs sacs d’école, il semblerait donc qu’ils se dirigeaient vers les dortoirs. Dès qu’ils nous aperçurent, ils s’étaient tous déplacés sur le côté du chemin pour s’écarter de notre chemin.

Pendant qu’ils se déplaçaient, j’avais repéré Norn à l’arrière du groupe. Elle m’avait regardé, puis avait regardé Linia et Pursena. Son expression était passée de la surprise à l’indignation et à l’incrédulité, puis, en nous dépassant, elle m’avait lancé un regard mauvais.

Linia et Pursena s’étaient retournées pour la regarder partir, elles n’avaient pas l’air contentes non plus.

« C’est quoi le problème de cette gamine ? Elle a un sacré caractère. »

« Sans blague. On devrait lui apprendre qui est le patron par ici. »

« Pour votre information, c’était ma petite sœur », avais-je dit avec modération.

Linia et Pursena avaient grimacé, leurs oreilles étant visiblement tombées. « Eh bien, c’est bien de voir qu’elle a du caractère ! »

« Oui. Et elle est très mignonne. »

En parlant de transparence.

Avec un sourire, je leur avais donné une tape sur l’épaule.

« Essayez de garder un œil sur elle, d’accord ? »

« Compris, patron ! »

« On va la jouer cool. »

Quand même, ce traitement silencieux de Norn commençait vraiment à m’énerver. Je voulais que nous arrivions au moins à avoir une conversation de base… mais tant qu’elle se débrouillait bien toute seule, il ne me semblait pas juste de forcer la question.

Pendant un moment, les choses s’étaient relativement calmées. Je ne me rapprochais pas de Norn, mais elle passait à la maison une fois tous les dix jours comme elle l’avait promis.

J’étais un peu surpris par le fait qu’elle ne me désobéissait pas plus souvent, étant donné qu’elle me détestait visiblement. Mais la plupart du temps, elle ne me réprimait pas directement… même si elle grimaçait parfois.

Quand on y pensait, je n’avais pas passé beaucoup de temps avec mes sœurs après leur enfance. C’était peut-être stupide de ma part de m’attendre à ce qu’elles me considèrent comme de leur famille. L’attitude amicale d’Aisha était probablement la plus inhabituelle des deux. Ce n’était pas parce qu’on était parent avec quelqu’un qu’on appréciait inconditionnellement la compagnie de l’autre. Je ne le savais que trop bien. En fait, les membres de la famille étaient souvent les personnes auxquelles nous en voulions le plus — et avec le plus de rigueur.

J’avais frappé mon père devant Norn. Paul et moi nous étions rapidement réconciliés et avions mis cet incident derrière nous, mais le souvenir devait encore couver dans le cœur de ma sœur. Si jamais elle en parlait, je devrais m’excuser sincèrement. Même si cela semblait être de l’histoire ancienne pour moi, la douleur et la colère étaient peut-être encore fraîches pour elle.

Il n’y avait cependant pas besoin de précipiter les choses. Nous allions probablement vivre tous les deux à proximité l’un de l’autre pendant des années, voire des décennies. S’il fallait un an ou deux pour qu’elle se rapproche de moi, je pourrais vivre avec.

Ce n’était pas comme si les frères et sœurs devaient être les meilleurs amis du monde. Nous devions juste trouver une relation qui nous convienne à tous les deux, et cela pouvait prendre un certain temps.

Quelques jours seulement après avoir tiré cette conclusion, j’avais reçu des nouvelles alarmantes.

Norn s’était enfermée dans sa chambre.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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