Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 3 – Partie 2

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Chapitre 3 : Le patron et ses larbins

Partie 2

« Fwahahahaha ! »

« Euh, pourquoi ris-tu ? Ai-je fait quelque chose de drôle ? »

« Maître ? »

« Grand maître… ? »

Et voici tout ce que j’avais gagné de cette expérience, un tas de regards perplexes de la part de toutes les personnes présentes à la table. Honnêtement, c’était assez embarrassant. Je suppose que je n’étais pas fait pour prendre la place de Badigadi.

« J’aimerais bien te demander ce qui était si amusant ? »

Luke surgit de nulle part. Il était plus élégant que jamais, mais aucun fan ne l’avait suivi aujourd’hui. Sylphie n’était pas non plus avec lui.

« Rien. Je n’ai pas vu notre Roi Démon depuis un moment, alors j’ai essayé de l’invoquer avec mon rire », avais-je dit.

« Je vois. En tout cas, Rudeus, pourrais-tu m’accompagner à la salle du conseil des élèves ? », l’expression de Luke était troublée. Y avait-il un problème ?

« Bien sûr, pas de problème. »

J’avais englouti le dernier morceau de ma nourriture en quelques secondes, je m’étais levé et j’avais suivi Luke.

Je n’aurais pas pu vous dire pourquoi, mais j’avais l’impression que Luke était en colère contre quelque chose. Il n’avait pas dit grand-chose sur le chemin de la salle du conseil des élèves, et ses pas étaient plus forts que d’habitude.

Et comme je m’y attendais, Ariel et Sylphie nous attendaient à l’intérieur. L’expression de la princesse était toujours aussi impassible, mais elle était un peu pâle. Sylphie semblait également un peu anxieuse.

Le nouveau trimestre venait à peine de commencer, mais apparemment, nous avions déjà une sorte d’incident sur les bras.

« Bonjour, tout le monde. Quelque chose ne va pas ? »

« Oui, ça va », dit Ariel avec un petit soupir.

Elle hésita un moment avant de continuer.

« Nous avons malheureusement remarqué qu’un certain nombre de filles de première année qui vivent dans les dortoirs sont plutôt pâles et en détresse ces derniers temps. »

« Vraiment ? »

Elle venait de gagner à tous les coups mon attention là. Quelle que soit la cause de tout cela, cela pourrait avoir un effet sur Norn.

« Au cours de notre enquête, nous avons réalisé que la plupart des filles affectées étaient assez jolies… et un peu plates aussi. »

Merde. Norn répondait parfaitement à ces deux critères. J’allais devoir coopérer pleinement avec leur enquête. Si je réussissais à terminer l’enquête, peut-être que je gagnerais un peu de gratitude de la part de ma sœur.

« Aujourd’hui, nous avons réussi à obtenir des détails sur une victime. Apparemment, Linia et Pursena ont fait le tour et… euh… »

Attends, Linia et Pursena ? Elles avaient dit qu’elles ne s’en prenaient plus aux faibles, mais… peut-être qu’elles avaient senti de la viande séchée dans la poche d’un petit nouveau et qu’elles l’avaient poursuivi ou quelque chose comme ça. C’était déprimant et plausible.

« … Elles exigent qu’elles enlèvent leurs sous-vêtements et les remettent. »

Attends, quoi ?

J’avais un très mauvais pressentiment sur la tournure que prenaient les évènements.

« Une enquête plus poussée a révélé qu’elles ont dit, “Je parie que le patron va adorer ceux-là”, dans la salle à manger peu de temps après. »

« … »

« D’après ce que nous avons compris, elles cachaient les sous-vêtements qu’elles ont volés dans un certain sac. »

En disant cela, Ariel avait tranquillement jeté un coup d’œil au cadeau que j’avais accepté quelques heures plus tôt. Luke et Sylphie avaient fait de même, ayant sans doute reçu une description de ce à quoi ressemblait le sac.

Il ne faisait aucun doute dans mon esprit que ce truc était rempli de culottes pillées. Des culottes sales et non lavées, en fait. C’était mon sac idéal.

Incroyable. Quand avais-je demandé un tel cadeau à Linia et Pursena ? Et pourquoi est-ce que je m’excitais rien qu’en y pensant ? Bon sang, je n’étais vraiment qu’une raclure de l’espèce humaine.

« Rudeus, je m’excuse, mais… »

J’avais décidé d’anticiper la question. C’était plus intelligent de prendre l’initiative dans une telle situation.

« Linia et Pursena m’ont donné ce sac ce matin. Elles m’ont dit de ne pas regarder à l’intérieur avant d’être rentré chez moi, je ne peux donc pas en être totalement sûr, mais je suppose qu’il contient les objets que vous cherchez. »

« Je vois. Juste pour être clair, est-ce que tu leur as ordonné de faire ça ? »

« Bien sûr que non. »

J’essayais de garder mes réponses fermes et concises. Un mot de travers pouvait être fatal ici, mais je m’en sortirais tant que je resterais simple. Ce n’était en fait qu’un malentendu.

« Tu n’as donc été impliqué à aucun moment ? »

« Bien sûr que non. Je viens juste d’épouser Sylphie. Je ne suis pas vraiment frustré sexuellement en ce moment. »

Pensait-elle vraiment que j’étais du genre à réaliser un plan aussi fou juste après avoir envoyé ma propre petite sœur dans ces dortoirs ? Je ne pouvais pas prouver mon innocence, alors je ne savais pas comment me défendre. Il devait y avoir un moyen de lui faire comprendre…

« Très bien alors. Je te crois sur parole. »

Avec un autre petit soupir, Ariel interrompit brusquement son interrogatoire.

Eh bien, c’était plus facile que prévu.

« Merci, Princesse Ariel. J’apprécie cela. »

« Ce n’est pas grave. Je m’étais dit qu’il semblait étrange que tu sois derrière tout ça. Vu comment tu sembles apprécier tes nuits avec Sylphie, je ne pouvais pas imaginer pourquoi tu voudrais harceler d’autres filles. »

Attendez, est-ce qu’elle savait comment on passait notre temps ensemble ? Oh, mon dieu. Sylphie lui avait-elle parlé des répliques ridicules que j’avais utilisées sur elle l’autre soir ?

« Euh, Sylphie ? Est-ce que tu donnes à la Princesse Ariel des rapports sur nos moments privés ? »

« Bien sûr que non ! Je… je ne dirais rien à personne à ce sujet ! Comment as-tu pu découvrir ça, Princesse Ariel !? », protesta Sylphie tout en secouant vigoureusement la tête.

Je l’avais cru. Je savais que toutes les deux étaient des amies proches, mais je ne voyais pas une fille aussi timide que Sylphie parler de sa vie sexuelle à qui que ce soit. Non pas que ce serait un gros problème si elle le faisait… tant qu’elle ne se plaignait pas de mes performances ou autre…

« Eh bien, je ne l’ai pas fait. J’étais juste à la recherche d’une réaction. Je suis néanmoins contente d’entendre que vous appréciez la compagnie de l’autre. », répondit Ariel avec légèreté.

OK, bien joué.

Mais bon… à quoi pensaient Pursena et Linia ? Rassembler un sac entier de sous-vêtements fraîchement portés devait être leur idée la plus stupide. Est-ce que j’avais fait ou dit quelque chose pour qu’elles croient que je voulais… Attendez une seconde. Ne m’avaient-elles pas dit qu’elles allaient m’apporter un tas de culottes en guise de tribut il y a un moment ?

Oh, merde, elles l’ont fait.

J’avais pensé que c’était juste une blague, mais peut-être qu’elles étaient sérieuses. Eh bien, peu importe. Ce n’était toujours pas ma faute, non ? Ouais. Définitivement pas.

« Je pense que c’était une tentative malencontreuse de me rendre service, alors j’apprécierais que tu me laisses gronder Linia et Pursena moi-même. Oh, et tu pourrais faire en sorte que les sous-vêtements soient rendus à leurs propriétaires ? Pour que ce soit clair, je n’ai pas regardé à l’intérieur, et encore moins touché à quoi que ce soit. », avais-je dit.

J’avais remis le sac à Ariel sans hésiter.

Linia et Pursena n’étaient peut-être pas mal intentionnées, mais je devais être ferme avec elles sur ce point. Les seules culottes que j’aimais étaient celles qui venaient d’être enlevées. Ça ne m’apportait rien si je ne pouvais pas les voir s’enlever.

Attends, non. Ce n’est pas le problème ici.

« Très bien. »

Ariel jeta un bref coup d’œil à l’intérieur du sac, puis hocha de nouveau la tête. Il semblerait que nous ayons réussi à résoudre le problème de manière satisfaisante.

« Je dois dire, cependant, que ça fait beaucoup de sous-vêtements. Tu n’es pas un peu déçu de perdre un tel trésor, Rudeus ? », continua Ariel en jetant un coup d’œil à Sylphie.

« Pas du tout. Je ne suis pas un fétichiste des sous-vêtements. »

« … Je vois. Eh bien, je m’excuse d’avoir douté de toi. »

« Ce n’est pas grave. Le fait que nous ayons pu dissiper ce malentendu me rend heureux. »

Honnêtement, j’avais eu de la chance que ça se passe comme ça. Si j’avais vraiment emporté cette culotte chez moi… je ne savais pas comment je m’en serais débarrassé. C’était trop facile de m’imaginer en train de flipper pendant un moment, puis de les tremper dans de l’alcool pour faire une « bière de culotte » expérimentale. Ce qui aurait inévitablement conduit Sylphie et Aisha à les trouver, et je n’aurais jamais entendu la fin de cette histoire.

« Eh bien, c’est un soulagement. J’étais inquiète de ne pas te satisfaire, Rudy. », murmura Sylphie.

Ariel et Luke l’avaient regardée avec des expressions amusées sur leurs visages. Il lui fallut une seconde pour se rendre compte de ce qu’elle venait de dire, puis un rouge vif se répandit sur son visage.

Et à ce moment précis, la cloche sonna. Notre période de déjeuner était terminée.

« Oh, ce n’est pas bon. On va être en retard en classe. »

« Je suis désolé pour tous les ennuis que Linia et Pursena vous ont causés, princesse Ariel… »

« Ce n’est pas grave, Rudeus. Ce sont des choses qui arrivent. »

Luke ouvrit la porte et m’invita à la franchir. Ariel et Sylphie suivirent, après quoi il sortit lui-même et verrouilla la porte derrière lui.

« Allons-y, alors. »

Ariel s’était mise à côté de moi pendant que nous marchions. Sylphie et Luke suivaient légèrement derrière. Peut-être que j’étais aussi censé rester en arrière ? Je n’étais pas très au fait de l’étiquette ici.

« Oh… »

Avant que je puisse me décider, on tourna au coin suivant et on croisa Norn. Elle traînait dans le couloir, regardant autour d’elle avec incertitude. Elle serra les lèvres l’une contre l’autre en me voyant.

« Qu’est-ce qu’il y a, Norn ? Le cours est sur le point de commencer. », avais-je demandé.

Au lieu de répondre, Norn détourna son visage du mien. Par pure coïncidence, elle rencontra le regard de la Princesse Ariel à la place.

« Bonjour, toi. Je suis Ariel, la présidente du conseil des élèves », dit Ariel.

Quand Ariel lui adressa un sourire agréable, le visage de Norn était devenu instantanément rouge. Je suppose que la princesse avait tendance à avoir cet effet sur les gens.

« Je suis, euh… Norn Greyrat. »

« Enchantée de te rencontrer, Norn. Est-ce que quelque chose ne va pas ? Ton prochain cours va bientôt commencer. »

« Euh, eh bien… Je ne sais pas où se trouve la troisième salle d’entraînement… »

« Ah, je vois. »

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4 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

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