Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 13 – Partie 1

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Chapitre 13 : Bazaar

Partie 1

Lors de notre huitième jour sur le continent de Begaritt, nous étions descendus de la plate-forme rocheuse et nous nous étions dirigés vers Bazaar.

De notre point d’observation, la ville ressemblait un peu à un beignet. Le grand lac rond au milieu était entouré d’un anneau de « glaçage » blanc, tentes et bâtiments, et d’une petite zone verte à la périphérie. En y réfléchissant, je n’avais pas mangé de sucré depuis un moment maintenant.

« Nous sommes enfin arrivés. Je dois dire que c’était une sacrée randonnée. », soupira Elinalise.

« Oui. J’ai l’impression qu’on a couvert beaucoup de terrain en une semaine. »

« Je suppose que les monstres l’ont fait paraître encore plus longue qu’elle ne l’était. »

Le sol dans cette zone n’était pas seulement fait de sable. Il y avait de la vraie terre ici, bien que sa couleur brun-rougeâtre suggérait qu’elle n’était pas particulièrement riche, et les plaines étaient parsemées de gros rochers et de quelques plantes éparses. En fait, cela me rappelait un peu le Continent Démon. Il était au moins plus facile de marcher dessus. Et la température était beaucoup moins extrême ici. Il y avait une grande différence de climat par rapport au désert de l’autre côté de ce plateau rocheux.

Lorsque nous avions atteint la périphérie de Bazaar, c’était déjà le soir, et les chauves-souris commençaient à voleter dans le ciel. Elles ne s’étaient pas précipitées pour nous attaquer et aucune Succube ne les accompagnait. C’était juste des chauves-souris ordinaires. Pourtant, il pourrait y avoir d’autres monstres qui rôdaient, même si nous étions maintenant proches de la ville. Nous étions restés vigilants pendant que nous nous approchions de la ville.

Au moment où nous nous étions rapprochés, un cri perçant retentit dans les environs. Reconnaissant le cri d’un Gryphon, nous nous étions tous les deux instantanément crispés.

« Est-ce qu’il vient pour nous ? »

« Non, je ne pense pas. Ne vois-tu pas qu’ils se battent là-bas ? »

Elinalise regardait quelque chose devant nous, mais je n’arrivais pas à savoir ce qu’elle regardait.

« Qui est-ce ? »

« Je ne saurais dire. »

Nous avions avancé prudemment en direction de la ville. Assez rapidement, j’avais repéré un petit groupe de personnes combattant une meute de Gryphons devant nous. Il y avait quatre humains et cinq monstres. Enfin, il y avait six humains, mais deux d’entre eux gisaient immobiles sur le sol. Sur les quatre survivants, un était accroupi et se tenait la tête plutôt et ne se battait pas.

En d’autres termes, c’était trois contre cinq. Les humains, en infériorité numérique, repoussaient les Gryphons à l’aide de sabres de taille importante. C’était un groupe bien coordonné, mais il était évident qu’ils commençaient à être fatigués.

« Devrions-nous les aider, Elinalise ? »

Elle haussa les épaules sans se sentir concernée.

« Je te laisse le choix. »

« Dans ce cas, faisons-le. »

Les abandonner me laisserait probablement un mauvais goût dans la bouche. Je ne voyais aucune raison de ne pas aller à leur secours.

« Très bien. Couvre-moi ! »

« C’est bon ! »

Elinalise se précipitait déjà en avant. Et alors qu’elle s’approchait, j’avais tiré une onde de choc sur un Gryphon qui se trouvait dans les airs.

Mon sort fit mouche : le monstre s’était concentré sur les ennemis qui se trouvaient devant lui. L’explosion n’avait pas suffi à le tuer sur le coup, mais elle le fit tomber au sol en projetant des plumes dans toutes les directions. Elinalise sauta sur la bête tombée et la poignarda dans le cou avec son épée.

J’avais tiré d’autres sorts de vent en succession rapide. Ma deuxième cible tomba d’un seul coup, mais la troisième réussit à échapper à mon sort. Les créatures étaient conscientes de mes attaques à ce stade, mais elles avaient aussi des guerriers armés devant elles, et Elinalise leur bloquait le chemin vers moi. J’étais libre de lancer autant de sorts que je voulais sans craindre de représailles. C’était comme tirer sur des poissons dans un tonneau.

« Kyeeeaaah ! »

Après avoir éliminé quatre des monstres, le dernier tenta de s’enfuir. Je l’avais achevé avec un canon de pierre dans le dos. Laisser une bête blessée et désespérée s’enfuir n’était pas vraiment une bonne idée.

La bataille terminée, Elinalise et moi avions rengainé nos armes et nous étions approchés du groupe de guerriers.

« C’est fini ?! »

L’homme qui était accroupi et tremblait leva finalement le visage. Après avoir regardé nerveusement la zone, il sourit, visiblement soulagé. Les guerriers qui combattaient les Gryphons s’étaient retournés et s’étaient approchés de lui.

Tout en se levant, l’homme se mit immédiatement à leur crier dessus.

« Qu’est-ce que vous faites là ? Vous ! Sortez et commencez à chercher ! »

Le guerrier auquel il s’était adressé hocha la tête et s’enfuit immédiatement.

« Bon sang, quel désastre. Je me demande bien ce que faisait cette diable de meute de Gryphons ici ? », murmura l’homme.

Secouant la tête, il se retourna et s’approcha de nous avec les deux autres guerriers à ses côtés.

« Cela est très aimable à vous de nous avoir aider, voyageurs. Permettez-moi de vous exprimer ma gratitude. »

L’homme portait un turban et une robe rouge sous une sorte de fine robe jaune. Il y avait un petit point rouge au milieu de son front. Il avait une longue et fine moustache, mais cela ne lui donnait pas un air particulièrement imposant. Il m’avait paru plus timide, l’image même du marchand du désert stéréotypé. Ça me convenait.

« Eh bien, il semblait que vous aviez des problèmes. On ne pouvait pas vous abandonner. », avais-je dit.

« La plupart des gens l’auraient fait. »

L’homme parlait dans la langue du Dieu Combattant, j’avais donc répondu de la même façon. Heureusement, il semblait me comprendre parfaitement. C’était un signe d’espoir.

« Que les bénédictions du vent vous honorent, vous et les vôtres. »

Sur ces derniers mots, l’homme s’était promptement retourné vers ses compagnons tombés au combat. Il n’était pas du genre très expressif.

« … »

Les deux autres membres de son groupe étaient des combattants qui portaient une armure rouge et un vêtement épais, semblable à une jupe, autour de la taille. Ils étaient plus lourdement équipés que la moyenne des guerriers du Continent Central. Les armes à leurs hanches étaient de grandes épées incurvées avec des lames épaisses de plus d’un mètre de long. J’avais en fait souvent vu des cimeterres similaires sur le Continent Démon. Ils étaient probablement efficaces contre des monstres plus grands.

Pourtant, des armes et des armures aussi lourdes n’étaient pas idéales pour combattre des monstres agiles comme les Gryphons. C’était peut-être en partie la raison pour laquelle ils avaient eu du mal.

« On ne voit pas souvent de mages par ici. »

Celui qui parla en premier était un homme énorme avec un patch sur son œil gauche et un tatouage couvrant son visage. Il mesurait près d’un mètre quatre-vingt et devait avoir une quarantaine d’années. C’était manifestement un vétéran aguerri.

« Hey, Boss. Cette fille est-elle une Succube ? »

L’autre guerrier était une fille à la peau marron clair qui fixait Elinalise. Je n’avais pas pu voir grand-chose sous son armure, mais elle avait l’air musclée. Je pensais qu’elle avait une vingtaine d’années.

« Qu’est-ce qu’elle dit, Rudeus ? », demanda Elinalise en langue humaine, l’air un peu perdu.

Elle ne parlait pas la langue locale.

« Elle se demande si tu es une Succube », lui avais-je répondu, également en langue humaine.

« Eh bien, je suppose que c’est vrai. D’une certaine manière. »

« Wow. Elle l’admet. »

« Cela dit, je n’ai pas l’habitude de répandre des odeurs nauséabondes partout. »

« Je te le répète, elles sentent très bon pour moi. »

L’homme énorme se tourna vers sa compagne et lui asséna un coup sur la tête.

« Ne sois pas idiote ! Quel genre de succube voyage avec un homme ? Tu as du culot de les insulter alors qu’ils nous ont sauvé la vie ! »

La femme gémit pitoyablement en guise de réponse.

« Aïe ! Mais patron ! Vous avez dit qu’une fille qui se montre quand il y a des chauves-souris doit être une Succube ! »

Il m’avait fallu un certain effort pour comprendre ce qu’elle disait. Peut-être que son accent était vraiment fort ? Je pouvais comprendre les mots, mais ce n’était pas facile.

« C’est exactement pour ça qu’on t’appelle Gros bêta, gamine. »

L’homme, par contre, parlait plus clairement. Je ne savais pas s’il parlait plus couramment la langue du Dieu Combattant ou quoi, mais je le comprenais beaucoup mieux.

En soupirant, il s’était tourné vers Elinalise pour s’excuser.

« Désolé, mademoiselle. Nous ne voulions pas vous offenser. Carmelita est un peu idiote, c’est tout. »

Elinalise regarda maladroitement dans ma direction. Elle n’avait aucune idée de ce que l’homme était en train de lui dire.

« Qu’est-ce que c’est encore ? Il essaie de me draguer ou quoi ? », me demanda-t-elle.

« Non. Il s’excuse parce que la femme t’a traitée de Succube. »

« Ah, c’est tout ? Eh bien, dis-leur que je n’ai pas du tout été offensée. »

Elinalise montra son plus brillant sourire vers le grand homme, l’incitant à rougir férocement.

« Elle dit que ça ne la dérange pas », avais-je ajouté.

« Sans blague ? Elle ne parle pas notre langue ou quoi ? »

« Non. Mais je peux cependant interpréter pour elle. »

Le grand homme regardait ouvertement Elinalise maintenant. Il n’était pas difficile de deviner ce qu’il pensait : c’est une belle femme, ou quelque chose de ce genre. Il était peut-être dommage qu’elle ait une poitrine plate. Elinalise n’avait pas eu l’air de s’offusquer de ce regard. Au contraire, elle avait l’air plutôt fière d’être reluquée. Je suppose qu’elle y était habituée maintenant.

Détournant son regard d’Elinalise, l’homme me regarda de nouveau.

« … Je m’appelle Balibadom. Merci encore pour votre aide, étranger. »

« Je m’appelle Rudeus Greyrat, et voici Elinalise. »

« Compris. Si jamais vous avez besoin de quelque chose… »

« Hé ! Qu’est-ce qui se passe, vous deux ? Nous devons trouver cette cargaison maintenant ! », cria l’homme moustachu à qui nous avions parlé plus tôt, interrompant le guerrier au milieu de sa phrase.

« Oups, désolé. Je dois y aller. Je suis sûr que notre employeur vous récompensera aussi plus tard. »

Balibadom et Carmelita s’étaient précipités vers leur patron. Ils eurent tous les trois une brève discussion, puis se séparèrent en deux groupes et partirent en courant dans des directions différentes. Ils disparurent en un instant.

« Quoi, ils partent comme ça ? Je m’attendais à un peu plus de gratitude », dit Elinalise.

Je pouvais comprendre ce qu’elle ressentait, mais nous n’avions pas agi dans l’espoir d’une récompense.

« On dirait qu’ils ont aussi laissé leurs blessés derrière eux… »

J’avais baissé les yeux vers les combattants tombés au combat, prêt à lancer un ou deux sorts de guérison.

« Oh. Ils sont morts. »

En y réfléchissant, les survivants n’avaient même pas essayé de les aider après la bataille. Ils avaient probablement été bien conscients qu’ils étaient morts.

« Celui-là était encore très jeune, le pauvre… »

L’un des morts était une adolescente, peut-être dix-huit ans. Il y avait un trou béant dans son front, là où le bec acéré d’un Gryphon l’avait frappée. Elle avait dû mourir sur le coup.

« Je me demande si laisser les morts là où ils sont tombés est une tradition sur ce continent ? »

« Aucun aventurier décent ne ferait une telle chose. »

« Eh bien, ces gens n’avaient pas l’air d’être des aventuriers… »

Comme leur groupe avait disparu, j’avais brûlé les corps avec ma magie et je les avais enterrés moi-même. La façon dont ils les avaient laissés ici me semblait un peu cruelle.

Ce Balibadom avait promis que nous serions récompensés plus tard, mais nous ne connaissions même pas le nom de ce type à moustache. Et comment étaient-ils censés venir nous trouver s’ils ne savaient pas qui nous étions ? Ils s’attendaient à ce qu’on les retrouve et qu’on exige une sorte de paiement ?

… Eh bien, peu importe. Ce n’était pas comme si j’étais intervenu dans l’espoir d’obtenir un gros paiement. Je devais me satisfaire d’avoir fait ma bonne action de la journée.

« Je suppose qu’on va aussi y aller. »

« Très bien. »

Nous nous étions dirigés tous les deux vers Bazaar.

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2 commentaires :

  1. merci pour le chapitre

  2. Merci pour le chapitre

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