Mushoku Tensei (LN) – Tome 11 – Chapitre 10 – Partie 1

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Chapitre 10 : Prédateurs naturel

Partie 1

Se téléporter, c’était comme si on se réveillait d’un assoupissement. J’avais peut-être perdu connaissance pendant un instant.

En regardant à côté de moi, j’avais vu qu’Elinalise était tout aussi surprise.

« Je suppose que nous sommes au bon endroit », dit-elle après un moment.

« Eh bien, peut-être… »

Nous étions toujours debout dans une ruine de pierre, comme avant. Et la chambre ne semblait pas particulièrement différente à première vue.

Néanmoins, après quelques secondes, j’avais commencé à remarquer de petits tas de sable dans les coins, et un manque de vignes sur les murs. La pierre était également teintée d’une couleur légèrement plus brune. Nous avions effectivement été téléportés quelque part.

J’étais sorti avec précaution du cercle magique.

Mon corps semblait fonctionner normalement. J’avais aussi mes affaires. Et je n’avais pas échangé d’esprit avec Elinalise ou autre.

Une fois que nous étions sortis du téléporteur, celui-ci avait recommencé à émettre une lumière blanche bleutée. Apparemment, il était prêt et attendait de nous renvoyer de l’autre côté.

C’était vraiment pratique, mais je n’avais pas vu de cristaux magiques alimentant cette chose. Comment obtenait-il donc le mana dont il avait besoin ? Peut-être qu’il y avait une source d’énergie enterrée sous le sol ? Et si elle faisait en sorte d’absorber le mana de l’air qui l’entoure ? S’il y avait un moyen de faire ça, je voulais vraiment le savoir.

« Oh, attends. Nous devrions vérifier que nous pouvons retourner de l’autre côté, non ? »

« Cela semble prudent, oui. »

Ce téléporteur était censé être à double sens, mais nous n’avions aucun moyen de savoir s’il fonctionnait correctement ou s’il avait des limites. Si nous avions pris un aller simple, nous devrions alors rentrer à pied par le chemin le plus difficile. Cela mettrait fin à mon plan de rentrer avant que Sylphie n’accouche.

« Je suppose que je vais… »

« Non, je vais y aller. Si je ne suis pas de retour dans quelques minutes, tu peux continuer sans moi. Je n’ai pas envie de dire à Paul que tu as disparu à cause d’un téléporteur défectueux. », dit Elinalise en me poussant doucement.

« Bon, d’accord. Je te laisse faire. »

Ça n’avait pas beaucoup d’importance à ce stade. De plus, je n’étais même pas sûr que nous étions sur le bon continent.

« OK, ne bouge pas. »

Elinalise était retournée dans le cercle magique et avait brusquement disparu. J’avais cru l’apercevoir brièvement se faire aspirer par le sol.

En y réfléchissant, c’était la première fois que je voyais quelqu’un se faire téléporter. Ces choses vous déplaçaient-elles à travers le sol ?

« … »

Pour le moment, il n’y avait pas grand-chose à faire à part attendre. Je faisais confiance à la mémoire de Nanahoshi, et d’après ce qu’elle disait, il n’y avait pas besoin d’incantation magique ou de technique spéciale pour utiliser ces choses correctement. Il y avait une chance qu’Orsted ait utilisé une sorte d’outil magique, mais nous nous en étions sortis assez facilement. Je voulais croire que le voyage de retour serait tout aussi facile.

Cinq minutes ont passé. Puis dix. Puis quinze.

« Elle prend vraiment son temps… Hmm ? »

Alors que je commençais à m’inquiéter, Elinalise était enfin réapparue. C’était comme regarder la téléportation à l’envers : elle avait surgi du sol en une fraction de seconde.

L’espace d’un instant, elle semblait un peu étourdie, mais elle hocha la tête quand elle croisa mon regard.

« Tout va bien, Rudeus. Ça marche très bien. »

« Vraiment ? Je commençais à m’inquiéter. Tu as mis plus de temps que je ne pensais. »

« Quoi ? Je n’ai pas passé plus de quelques secondes de l’autre côté. »

Le processus de téléportation n’était donc pas littéralement instantané. Mais mettre quelques minutes pour faire un voyage à l’autre bout du monde n’était pas une mauvaise affaire. On dirait qu’il y avait environ sept minutes de décalage par voyage.

Maintenant que j’y pense, j’avais entendu quelque chose sur l’incident de téléportation de Fittoans qui semblait pertinent. Il y aurait eu un délai étrange entre les disparitions et la réapparition des gens ailleurs. C’est Sylphie qui m’avait dit ça ?

La téléportation était peut-être un moyen de transport rapide, mais pas instantané. Peut-être que c’était plus comme un saut de boson.

« Eh bien, ce n’est pas grave. Tu es revenue, et c’est ce qui compte. »

« Je suppose que oui. »

Si ces choses étaient trop dangereuses, Orsted ne les utiliserait pas. Et nous avions au moins la confirmation que nous pouvions rentrer chez nous.

« Alors, on y va ? »

Quelque peu rassuré, je m’étais dirigé vers les escaliers de pierre qui menaient vers le haut.

Dès que nous avions atteint le premier étage, j’avais remarqué une forte augmentation de la température.

L’air était brutalement chaud, mais il ne me semblait pas trop humide, ce qui était logique si nous étions au milieu d’un désert, comme nous étions censés l’être.

Le premier étage était pratiquement identique à la ruine que nous avions laissée derrière nous dans la forêt. La principale différence était le sable qui recouvrait le sol et l’absence de végétation sur les murs. J’avais remarqué quelques empreintes de pas ici et là. C’étaient sûrement celles d’Orsted. Si nous nous rencontrions, je devrais ramper à ses pieds plus vite qu’il ne pourrait me tuer.

Il y avait quatre pièces ici aussi, et la disposition était identique. Dans l’une d’elles, cependant, nous avions trouvé quelques épaisses capes blanches et des gourdes. Sûrement d’autres possessions d’Orsted.

« Que devons-nous faire de nos traces de pas ? Tu penses que je devrais les effacer ? »

« Es-tu inquiet à propos de cette personne, Orsted ? Je pense qu’il est assez peu probable que nous le rencontrions… »

C’est vrai, mais j’avais quand même un peu peur. Peut-être que je devrais laisser un message ? Lui dire que Nanahoshi m’avait parlé de cet endroit et que je ne l’utilisais qu’en raison d’une urgence familiale ? Promettre de garder le secret, et le supplier de ne pas être en colère contre moi ?

… Mais encore une fois, on ne pouvait pas savoir quand il serait là la prochaine fois. Il se pourrait qu’il ne découvre jamais que nous étions venus ici, et dans ce cas, laisser une lettre ne ferait que lui attirer des ennuis. Après quelques instants, j’avais décidé de ne pas me donner la peine.

Nous avions pris le temps d’examiner les ruines, juste au cas où, mais il n’y avait rien d’autre de notable. Orsted ne rôdait évidemment pas dans les environs.

Après avoir exploré la ruine à fond, nous avions mis le pied dehors pour la première fois.

Il faisait chaud dehors. Très chaud. Et franchement, le mot « chaud » était un peu inadéquat. Le vent me faisait mal au visage.

Tout ce que je voyais devant moi était une mer de dunes ondulantes. Ça ressemblait à une des photos que j’avais vues du Sahara dans ma vie précédente.

Le soleil commençait déjà à se coucher. N’était-il pas préférable de voyager de nuit dans le désert ? Attendez, non. Peut-être que c’était plus dangereux parce que la température descendait en dessous de zéro ? Mais cela ne voulait pas forcément dire que les choses fonctionnaient nécessairement de la même manière dans ce monde…

… je crois me souvenir que les monstres du désert étaient plus actifs la nuit. Si nous errions dans l’obscurité et tombions dans une embuscade, les choses pourraient devenir risquées.

« Que penses-tu que nous devrions faire, Elinalise ? », avais-je demandé.

« Nous n’irons pas loin avant le coucher du soleil si nous partons maintenant. Il est encore un peu tôt, mais je pense que nous devrions profiter de l’occasion pour nous reposer avec un toit sur la tête. »

Nous avions finalement décidé de passer la nuit dans les ruines.

La nuit s’était avérée aussi glaciale que je l’avais craint.

Je m’étais habitué au froid dans le nord. Mais la rapidité avec laquelle la température changeait ici rendait les choses plus difficiles à supporter.

Nous étions bien pour le moment, puisque nous avions d’épais murs de pierre derrière lesquels nous abriter. Mais nous devions réfléchir à la manière de rester au chaud lorsque nous campions à l’extérieur. Peut-être pourrais-je nous fabriquer un abri temporaire avec de la magie ? La forteresse de terre était un bon sort pour ça… mais il fallait continuer à lui donner du mana, sinon elle s’effritait. En bricolant un peu, je pourrais peut-être créer une structure simple de type igloo qui se tiendrait toute seule. Ensuite, nous pourrions faire un feu à l’intérieur pour nous réchauffer. Oui, ça semblait être un bon plan.

Mais pour ce soir, nous avions décidé de nous emmitoufler dans nos sacs de couchage sur le sol. J’avais pris le temps de recharger l’outil magique d’Elinalise avant de me coucher. Pour cela, j’avais dû mettre mes deux mains sur la culotte pour y canaliser du mana. Et honnêtement, je me sentais un peu idiot.

« Rudeus, » murmura Elinalise, « si tu te retrouves à court de mana, tu peux attendre un peu avant de recharger ce truc. »

« Mais si j’arrête de lui fournir du mana, tu ne pourras plus te contenir ? »

« Ta magie va être cruciale chaque fois que nous entrons en combat. Nous devons donner la priorité à ta capacité à te battre. »

Les monstres du Continent de Begaritt n’étaient pas, en moyenne, aussi féroces que ceux du Continent Démon. Mais certains étaient censés être de force comparable. Baisser notre garde pourrait s’avérer fatal.

« Ne t’inquiète pas. Cela ne va franchement pas faire baisser ma réserve de mana de beaucoup. »

« Vraiment ? Je te jure, ton mana est comme un puits sans fond… »

« Un peu comme ta libido. »

« Oh, je ne dirais pas que je suis si excitée, mon cher. »

Si je n’arrivais pas à remplir ce truc de mana et qu’Elinalise passait en mode séductrice, on aurait des problèmes. Je ne pourrais probablement pas résister si elle m’attaquait. Il y avait trop d’excuses faciles à trouver : Juste pour cette fois. Ce sera notre petit secret. J’ai essayé de l’arrêter, mais elle a forcé les choses.

Et si je cédais à ce genre de pression, ça pourrait finir par ruiner nos vies. Je veux dire, et si elle tombait enceinte ? Cliff me détesterait pour le reste de ma vie, et Sylphie pourrait également ne jamais me pardonner. Sans parler de ce que mes petites sœurs pourraient penser.

Je savais très bien qu’aucune bonne chose ne pourrait arriver si je couchais avec Elinalise. Si on ne pouvait pas s’en empêcher, je pourrais peut-être au moins la convaincre d’arrêter à l’oral…

Ugh, non. Je ne devrais même pas penser comme ça.

J’étais moi-même un peu à bout de nerfs à ce stade. La semaine dernière, j’avais passé beaucoup de temps dans les bras d’Elinalise. Nous n’avions rien fait de sexuel, mais on ne pouvait pas reprocher à un jeune homme d’être un peu excité. Il faudrait que je m’occupe de mes propres besoins ce soir, quand je serais de garde ou autre.

« Eh bien, allons dormir, d’accord ? J’imagine que nous allons traverser ce désert pendant un certain temps, alors nous devrions économiser nos forces. »

« Oui, tu as raison. »

Même si je voulais conserver mon énergie, j’avais besoin d’en dépenser ce soir. Ce n’était parfois pas facile d’être un homme.

Plus tard cette nuit-là, alors que j’étais allongé dans les ruines, une douce odeur flotta dans l’air.

Instantanément, j’avais senti mon cœur battre la chamade dans ma poitrine.

En ouvrant les yeux, j’avais vu Elinalise grimacer dans son sommeil, son épée serrée dans ses bras.

Je m’étais surpris à étudier son cou pâle et ses mains fines. Son visage ressemblait un peu à une version plus adulte de celui de Sylphie. Elle était aussi grande et svelte. Surtout en dessous de la taille, sa silhouette était la plus parfaite que j’aie jamais vue.

Et n’était-elle pas supposée être vraiment, vraiment bonne au pieu, aussi… ?

« Hah…haah… »

Tout d’un coup, ma bûche s’était transformée en un chêne imposant, et mes pensées étaient brouillées par le désir.

« Mm… »

Elinalise s’était tortillée dans son sommeil. Sa couverture glissa, me laissant voir ainsi ses cuisses et son short en cuir moulant.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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