Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 8

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Chapitre 8 : Une lettre

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Chapitre 8 : Une lettre

Partie 1

Quand je m’étais réveillé ce matin, Sylphie dormait sur mon bras. Je regardais ses cheveux blancs, sa nuque pâle, ses longs cils. Une fille aussi incroyablement mignonne était allongée dans mon lit, vêtue seulement d’une culotte, et utilisait mon bras comme oreiller. Son visage semblait si détendu et vulnérable quand elle dormait.

Au moment où j’avais rabattu la couverture, ses pétales de sakura apparurent. Il y avait de petites ecchymoses sur sa peau juste au-dessus d’eux. En d’autres termes, des suçons. C’étaient ceux que j’avais mis sur elle la nuit dernière. Dans ma vie précédente, je n’avais pas compris l’attrait des suçons sur quelqu’un, mais maintenant j’aimais me réveiller et voir ceux que j’avais laissés sur Sylphie. C’était quelque chose de similaire à ce que devaient ressentir ces terribles petits amis qui obligeaient leurs copines à se faire faire un piercing ou un tatouage, en moins ignoble : un sentiment de fierté. Sylphie était à moi. Je n’allais pas laisser quelqu’un d’autre l’avoir.

À cette pensée, mon petit homme s’était levé pour l’appel du matin. Il était plein d’entrain, vu la difficulté de la journée d’hier. Dans ma vie précédente, la seule attention qu’il avait reçue était celle de ma main, et il était lui-même renfermé sur lui-même ces deux dernières années. Maintenant qu’il avait un endroit pour se dégourdir les jambes, il était vraiment plein d’énergie.

Ah merde, je ne peux pas commencer à m’exciter si tôt le matin, et Sylphie a du travail aujourd’hui. Il fallait tout simplement que je détourne cette énergie pour à la place faire de l’exercice. J’avais donc retiré mon bras de sous la tête de Sylphie et l’avais remplacé par un oreiller.

« Mm. Rudy, tu n’es pas censé boire dans ce… », dit Sylphie en remuant, se mettant en boule. Son somnambulisme était agréable à voir. Je me demandais ce qu’elle me laissait boire dans ses rêves ?

D’une certaine manière, je m’étais retrouvé à caresser sa poitrine. Je risquais de la réveiller si je ne faisais pas attention, alors je l’avais fait très doucement.

C’était comme toucher du tofu soyeux, je le faisais donc de manière très discrète. Je devais être l’homme le plus heureux du monde pour vivre une expérience aussi merveilleuse chaque matin. Est-ce qu’il est normal d’être vraiment, vraiment très heureux ?

« Mm…Rudy… »

Sylphie ouvrit légèrement les yeux et me regarda. Puis elle attrapa ma main et, encore à moitié endormie, sourit et dit : « Prends soin de toi. »

« Entendu. »

Puis j’avais quitté la chambre. Il faudra que j’attende trois jours avant que nous puissions à nouveau dormir ensemble. Je l’attendrais avec impatience.

◇ ◇ ◇

La vie était vraiment paisible ces derniers temps. Le seul événement notable avait été la présentation d’un garçon par Linia et Pursena. Apparemment, c’était un délinquant de première année qui, en l’espace de deux mois, avait combattu et vaincu tous les autres voyous de sa classe. Il était si fier de lui qu’il avait voulu défier le groupe du Patron, mais sa première cible, Zanoba, l’avait anéanti. Après tout ça, il avait fini par faire partie de mon groupe. C’était complètement inattendu.

D’après les rumeurs que j’avais entendues ces derniers temps, l’université était apparemment dirigée par quelque chose de similaire aux Quatre Rois Célestes, appelé le Cercle Démoniaque des Six. La rumeur disait que le Cercle m’appartenait. Si quelqu’un pouvait battre mon Cercle des Six, alors il gagnait le droit de me défier. Ça ressemblait au scénario d’un manga shounen. Ils n’allaient pas appeler ça un Fistival (Festival du Poing) ou quelque chose comme ça, si ?

Au fait, ces six personnes étaient Zanoba, Cliff, Linia, Pursena, Fitz et Badigadi. Si quelqu’un les battait tous, cela signifierait que j’aurais affaire à quelqu’un capable de vaincre un Roi-Démon. Non merci. En tout cas, le premier challenger de cette année avait déjà subi une défaite cuisante par les mains de la première personne qu’il avait ciblée. Au moment où je l’avais rencontré, il pendait déjà la tête et se comportait de façon mièvre, comme un chien qui avait la queue entre les jambes.

Apparemment, le combat avait été correct, et tout ceci grâce au garçon qui avait mis de la distance entre lui et Zanoba afin de pouvoir attaquer à distance avec sa magie. Mais Zanoba avait résisté à toutes les attaques jusqu’à ce que son adversaire soit vidé de son mana, puis il avait comblé l’écart et scellé sa victoire d’un seul coup de poing. Il semblerait que le combat à distance ne soit pas sa spécialité. Il faudrait que je lui apprenne la technique secrète chinoise qui consiste à frapper son adversaire avec une pierre.

De toute façon, j’étais devenu à mon insu le patron de l’école. Au moins, cela faisait que les délinquants m’écoutaient. C’était particulièrement utile lorsque j’avais récemment trouvé certains d’entre eux en train de frapper un élève derrière le bâtiment principal de l’école. J’étais intervenu verbalement et bien que j’étais prêt à me battre avec eux si nécessaire… ceux-ci pâlirent et s’arrêtèrent.

C’était agréable de pouvoir arrêter des brutes avec uniquement des mots. Avoir un tel pouvoir était franchement agréable. Aussi longtemps que je vivrai, je ne permettrai pas aux autres de harceler les faibles. Pas même si la personne harcelée était en quelque sorte à blâmer.

Puis, un jour, elle était enfin arrivée : la lettre de Paul.

◇ ◇ ◇

Cher Rudeus,

J’ai reçu ta lettre. Alors tu t’inscris à l’Université de la Magie ? Félicitations. Je suis content que tu suives ton propre chemin. Je suis sûr qu’Elinalise te l’a déjà dit, mais nous avons trouvé l’emplacement de Zenith, grâce à elle, Roxy et Talhand. Nous sommes en route pour la récupérer. Salue Elinalise de ma part. Bien sûr, elle aura probablement l’air dégoûtée si tu le fais.

Passons au vrai sujet. Nous sommes actuellement au Port Est. Nous sommes sur le point de nous rendre sur le continent de Begaritt. Je n’y suis jamais allé, mais on dit que c’est l’un des endroits les plus rudes du monde, après le Continent Démon.

J’ai hésité à emmener les enfants. Norn et Aisha n’ont encore que neuf ans. C’est alors que l’idée m’est venue de les envoyer toutes les deux là où tu es. Bien sûr, ce n’est pas comme si elles pouvaient y aller toutes seules. Ginger s’est portée volontaire pour les accompagner, mais je n’étais pas sûr que cela suffise.

Juste à ce moment-là, j’ai croisé quelqu’un. Quelqu’un que tu connais. Il s’est proposé de se charger d’escorter les enfants jusqu’à toi, et j’ai accepté. Je suis sûr que tu seras surpris quand tu le verras. Il est très fiable.

Honnêtement, c’était une décision douloureuse. Je n’arrêtais pas de penser, et si quelque chose leur arrivait en cours de route ? Et si quelque chose d’horrible arrivait, et que je ne sois pas là ? Et bien que je veuille qu’elles soient avec moi, je veux aussi qu’elles soient en sécurité. Et toi aussi.

Une fois qu’elles seront là-bas, trouve un endroit où vivre, aussi petit soit-il, et envoye les à l’école. Je les ai envoyés avec assez d’argent pour couvrir leurs frais de vie et d’inscription. C’est une somme assez importante. Ne va pas l’utiliser pour acheter des femmes, d’accord ?

Je te taquine. Te connaissant, tu feras du bon travail, j’en suis sûr. Mais, oui, je comprends que c’est quelque chose que je devrais faire moi-même. Désolé d’être un mauvais père. Cela me fait du mal de te demander ça, mais s’il te plaît, fais-moi cette faveur.

Maintenant que j’y pense, tu as déjà 15 ans. Je suppose que tu auras seize ou dix-sept ans quand cette lettre te parviendra. Dans tous les cas, tu es un adulte. Le fait que nous n’ayons pas pu fêter ton anniversaire ensemble me rend mal à l’aise. Je ne pourrai pas non plus fêter les dix ans de Norn ou d’Aisha. Ah, bien. On pourra faire une énorme fête quand on sera de retour tous ensemble, comme une famille.

Laisse-moi trouver ta mère. Le Corps de Recherche et de Sauvetage de Fittoa a été dissous, mais j’ai beaucoup de puissance de feu de mon côté. Entre Lilia, Talhand, Roxy, Vierra, Sherra et moi-même, nous pouvons aller jusqu’au continent de Begaritt et revenir. Si tout se passe bien, nous devrions pouvoir vous rejoindre à Ranoa dans un an ou deux.

J’ai envisagé d’envoyer Lilia avec les enfants, mais apparemment, elle est plus inquiète pour moi que pour elles. Quel gâchis ! Je me sens pathétique.

Bref, Lilia fait confiance à Aisha. Elle a fondamentalement appris à la fille tout ce qu’elle pouvait. Aisha est une génie. Je suis vraiment un peu effrayé par le pouvoir de mes propres gènes, vu comment toi et Aisha avez tourné.

Norn est cependant une enfant normale. Elle n’est pas comme toi et Aisha. Tu pourrais être vraiment frustré avec elle, mais essaie d’être patient. J’ai peur de l’avoir gâtée, et ça l’a rendue un peu égoïste. Elle te déteste, et elle ne s’entend pas bien avec Aisha. Elle pourra donc se sentir isolée là-bas. En tant que grand frère, sois gentil avec elle.

Je leur ai aussi donné une copie de cette lettre, juste au cas où. Je suis sûr qu’elles iront bien, vu qui s’occupe d’eux, mais si elles ne se manifestent pas dans les six mois suivant l’arrivée de cette lettre, j’aimerais que tu partes à leur recherche.

Voilà, je t’ai à peu près tout dit. Le fait de te devoir laisser tout faire me rend mal à l’aise, mais merci.

– Paul Greyrat

◇ ◇ ◇

C’était une lettre pleine de culpabilité. Franchement, Paul.

J’étais un peu nerveux à l’idée que Norn et Aisha viennent ici, mais je suppose que c’était préférable que de les traîner sur le continent Begaritt. N’aurait-il pas pu les laisser avec la famille de Zenith ? Non, peut-être que cela présentait ses propres problèmes. À part Norns, Aisha n’était pas liée à Zenith par le sang.

Elles seraient probablement bien ici. Comparé au Continent Démon, le Continent Central était relativement sûr. Le kidnapping était si répandu dans ce monde qu’il pouvait être une source d’inquiétude, mais les gens qui le pratiquaient ciblaient généralement les personnes vulnérables. Si Norn et Aisha avaient deux gardes du corps compétents, elles ne seraient probablement pas une cible attrayante.

En parlant de leurs gardes du corps, Ginger était un chevalier et un ancien membre de la garde impériale de Zanoba. Je ne me souvenais pas de ses capacités, mais les chevaliers de Shirone étaient formés au Style du Dieu de l’Eau, ce qui devrait être utile pour une mission d’escorte.

Et puis il y avait l’autre, que Paul avait qualifié de fiable. Qui cela pourrait-il être ? Geese, peut-être ? Il n’était pas possible que ce soit Éris. Qui donc était cette personne fiable que Paul et moi connaissions ? Ah ! Serait-ce la personne à laquelle je pensais ? Il avait dit qu’il chercherait sur le Continent Central, mais peut-être que la chance lui avait permis de croiser le chemin de Paul. Si j’avais raison, elles pourraient s’en sortir. En fait, elles n’auraient même pas besoin de l’aide de Ginger.

Je pouvais dire à quel point Paul me faisait confiance d’après sa lettre. Je devais m’assurer que j’étais à la hauteur de ses attentes. J’étais après tout son fils aîné. J’étais également soulagé d’avoir fait le bon choix en épousant Sylphie et en préparant cette maison. En particulier pour ce dernier point, car nous avions beaucoup de chambres. Nous pourrions accueillir mes sœurs dans notre maison une fois qu’elles seraient là.

***

Partie 2

Le plus gros problème que je voyais était que mes deux sœurs étaient encore jeunes. Nos séances d’amour ne seraient pas très bonnes pour leur éducation. Mais bon, je suppose que nous pourrions simplement les mettre dans des chambres éloignées des nôtres. Honnêtement, je me réjouissais de leur arrivée. Je me demandais quand elles seront là. Dans deux mois, peut-être ?

Attendez, il y avait quelque chose que je devais faire avant ça.

« C’est exactement le genre de chose pour laquelle je dois d’abord consulter Sylphie. »

J’étais parti à sa recherche. En ce moment même, elle devait être dans la cuisine en train de préparer le petit-déjeuner. Quand je m’y étais aventuré, je l’avais trouvée en train de hacher des légumes. Il y avait un bruit sourd et rythmé à chaque fois que la lame s’abattait sur la planche à découper. Elle était si petite, avec des épaules minuscules et un buste mince. La voir sous cet angle m’avait excité.

« Sylphie ! »

J’avais jeté mes bras autour d’elle par-derrière. Puis j’avais glissé mes mains dans les manches de son tablier et j’avais tripoté ses doux seins.

« Aïe ! »

« Oh non ! »

Quand j’avais regardé, Sylphie s’était coupé le doigt. La plaie avait gonflé et éclaboussé le dessus de la planche à découper. Elle s’était coupée au moment où je l’avais prise dans mes bras.

« Eeeeeek ! », avais-je crié.

« C’est une réaction exagérée, Rudy. Mais c’est dangereux de faire ça quand je tiens un couteau. », répondit Sylphie de manière réprobatrice à mon cri.

Elle avait rapidement soigné la blessure de son doigt. La façon dont elle lançait le sort sans dire un mot était si naturelle. C’était presque comme si c’était une seconde nature pour elle.

« Je suis désolé. Je ne te serrerai pas dans mes bras pendant que tu cuisines. »

« Oui, attends juste un peu. Le repas sera prêt dans un instant. »

Je m’étais retiré de la cuisine et j’avais attendu dans la salle à manger, me sentant agité et coupable. Je m’étais assis sur ma chaise et j’avais attendu. Puis, quand Sylphie était apparue de la cuisine, j’avais levé la tête.

« Je m’excuse profondément pour ce qui vient de se passer. »

« Je ne suis pas vraiment en colère. Tu peux juste dire que tu es désolé, comme d’habitude. »

« Ok, désolé », avais-je corrigé.

« C’est mieux. Fais juste attention la prochaine fois. »

Sylphie s’était assise à côté de moi, et nous avions commencé à manger. Ces derniers temps, je me sentais tellement aimé — trop aimé — que j’avais peur du recul quand son amour pour moi s’épuiserait.

« Alors, qu’est-ce qu’il y a ? C’est rare de te voir aussi excité. »

« Ah oui, la lettre de mon père est arrivée. »

« Quoi ? De Monsieur Paul ?! »

J’avais tendu la lettre à ma femme surprise. Son visage était tendu lorsqu’elle commença à la lire, mais son expression s’était vite transformée en déception.

« Oh. Notre lettre de mariage n’est pas encore arrivée. »

Il semblerait qu’elle ait voulu connaître la réaction de ma famille suite à notre mariage. Au fur et à mesure qu’elle lisait, son expression était devenue sérieuse. À la fin, elle murmura : « Je vois. » Puis elle avait fini par dire : « C’est super, Rudy. Je suis contente que tout le monde soit sain et sauf. »

« Oui. »

En y réfléchissant, j’avais abordé le sujet sans y penser, même si Sylphie avait perdu ses deux parents. Peut-être que je manquais un peu de tact.

Sylphie regarda mon visage et sourit tristement.

« Allez, Rudy, ne fais pas cette tête. C’est vrai que mon père et ma mère sont partis, mais là, je t’ai toi et Elinalise. Je ne me sens pas seule. »

Elle attrapa ma main en disant cela et gloussa.

Elle était devenue encore plus mignonne ces derniers temps. Ses cheveux extrêmement courts avaient poussé et elle était de plus en plus féminine. Ses adorables oreilles se dressaient entre des mèches lisses de cheveux blancs. Cette fille était ma femme. Ce n’était pas un rêve, hein ?

« Sylphie… »

Je voulais créer une nouvelle famille avec cette jolie fille. Ce désir était venu naturellement en bouillonnant à la surface, même si Sylphie était celle qui devra souffrir quand il s’agira d’accoucher. Elle avait d’adorables petites fesses, mais l’étroitesse de ses hanches pourrait causer des problèmes lors de l’accouchement. Ce monde disposait d’une magie curative, donc la mort pendant l’accouchement était rare, mais cela ne voulait pas dire qu’elle ne sera pas très mal à l’aise.

Plus important encore, étions-nous vraiment prêts à élever un enfant ? Honnêtement, Sylphie et moi n’avions pas encore beaucoup d’expérience de la vie. Nous avions des revenus stables et nous étions considérés comme majeurs dans ce monde, mais pouvions-nous vraiment être les parents d’un autre être humain ?

C’est bon, me suis-je dit. Tous les autres êtres vivants du monde s’en sortent très bien. Je devrais être aussi capable de le faire. Même si je ne pouvais pas, j’avais Sylphie avec moi. Nous devions juste faire de notre mieux. Paul se manifesterait probablement dans deux ans. Lilia avait de l’expérience dans l’éducation des enfants, et Zenith et Sylphie s’entendaient bien. Quant à Paul, il serait probablement heureux de voir ses petits-enfants.

Attends, merde. Ce n’était pas le moment de penser à ça.

« Comme tu l’as lu dans cette lettre, mes sœurs vont venir chez nous. Je pense les laisser vivre ici avec nous, mais je n’étais pas sûr que tu sois d’accord », avais-je dit.

« Bien sûr que je le suis. La maison sera beaucoup plus vivante », avait-elle répondu avec un sourire en coin.

Il n’y aura donc pas de problème

Une fois le dîner terminé, nous étions allés dans le salon. Il était temps d’étudier la magie. Je ne pouvais toujours pas lancer de sorts de guérison sans leurs incantations, mais je pouvais me débrouiller en mémorisant les mots et en étudiant la théorie. L’incantation silencieuse n’était pas la seule technique existante. Je me trouvais certes doué, mais loin d’être le plus doué de ce monde. Mieux valait s’assurer que mes fondations étaient solides et que je maintenais mon niveau de capacité actuel.

« Nngh… ! »

Actuellement, Sylphie essayait d’utiliser la magie perturbatrice pour neutraliser la boule d’eau que j’avais créée. Elle avait le bout de son doigt pointé sur ma main, et son visage était rouge vif alors qu’elle grognait. J’utilisais mon mana pour maintenir la boule d’eau afin de m’assurer qu’elle ne pourrait pas la neutraliser.

Si la boule ondulante de liquide éclatait, elle serait la gagnante. Elle gagnerait le droit de me faire ce qu’elle voulait au lit. Bon, ce n’était pas comme si elle avait vraiment besoin de ce droit — tout ce qu’elle avait à faire était de dire quelque chose et j’étais d’accord. Pendant ce temps, si je pouvais maintenir la forme de la balle jusqu’à la fin, je serais le gagnant. Je pourrais alors la couvrir de mon affection au lit autant que je le voudrais. Mais je pense que je pourrais le faire même si je ne gagnais pas.

Sylphie était actuellement de niveau avancé dans toutes les écoles de magie offensive, sauf la magie du feu. Elle connaissait également des magies avancées de guérison et de désintoxication. En d’autres termes, ses niveaux de compétences étaient les suivants :

MAGIE DU FEU : Intermédiaire

MAGIE DE L’EAU : Avancé

MAGIE DE LA TERRE : Avancé

MAGIE DU VENT : Avancé

MAGIE DE GUÉRISON : Avancé

MAGIE DE DÉTOXIFICATION : Avancé

Des statistiques extrêmement élevées.

Je ne l’avais découvert que récemment, mais ces six types de magie étaient appelés les Six Fondamentaux, car c’était six types les plus fréquemment utilisés. L’université cherchait à ce que ses étudiants atteignent un niveau de compétence de débutant dans les six types au cours de leurs deuxième et troisième années. Une fois cela fait, ils pouvaient choisir une matière principale et passer les années restantes à élever leur maîtrise au niveau avancé.

Cependant, si quelqu’un n’avait aucun talent pour la magie, il stagnerait au niveau intermédiaire même s’il se consacrait à l’étude d’un seul type. Ou bien leur réserve de mana serait trop faible, ou encore ils trébucheraient sur la magie combinée. Il n’y avait pratiquement aucun élève capable d’atteindre le niveau avancé dans plusieurs domaines, et encore moins de s’élever au niveau Saint. Les étudiants exceptionnels comme Sylphie et Cliff ne venaient qu’une fois tous les dix ans environ.

Pourtant, ces dernières années, il y avait un étudiant exceptionnel dans cette école chaque année. On pouvait probablement les appeler des génies, mais honnêtement, je les considérais comme ordinaires, comparés aux monstres que les gens appelaient des dieux.

Et moi, alors ? D’après ce que Badigadi et Kishirika m’avaient dit, ma capacité de mana était de niveau divin, mais j’avais le sentiment que je ne le serais jamais moi-même. En fait, j’étais comme une voiture ordinaire avec le réservoir d’un avion de ligne. Je pouvais parcourir toute la distance que je voulais sans tomber en panne d’essence, mais ma vitesse n’était pas remarquable. Si on ajoutait un moteur à réaction à ce réservoir, la voiture s’effondrerait. En tant que concept, j’étais de la camelote. Mais c’était agréable de ne jamais tomber en panne d’essence, quelle que soit la quantité utilisée.

« Au fait, Sylphie. »

« Qu-quoi ? Je suis en train de me concentrer là. »

« Penses-tu que nos enfants auront aussi du talent pour la magie ? »

« Qu… ? ! »

La concentration de Sylphie fut rompue. Son sort de perturbation de la magie, toujours de niveau débutant, s’était évanoui et la boule d’eau qui ondulait auparavant était redevenue une sphère parfaite. Je l’avais gelée et l’avais déposée dans la tasse devant moi.

Sylphie se frottait timidement les cuisses, le visage rouge vif.

« On ne le saura pas tant qu’ils ne seront pas nés. »

« Et leur naissance dépend de mon travail acharné en tant que mari, n’est-ce pas ? »

J’avais essayé de rire et de faire semblant, mais Sylphie avait commencé à caresser ma cuisse. Ses mains délicates me chatouillaient. J’avais riposté en me frottant entre ses épaules. C’était plutôt agréable de pouvoir la toucher à cette heure de la journée. En quelques secondes, l’ambiance dans notre salon était devenue sexuelle. Sylphie avait enfoui son visage dans mon cou et m’avait entouré de ses bras. C’était trop mignon.

Ton mari est sur le point de commencer à travailler dur maintenant, pensais-je.

En tout cas, c’était un peu précipité de parler d’enfants qui n’avaient pas encore été conçus, et encore moins nés. Le proverbe le dit bien, il ne faut jamais mettre la charrue avant les bœufs. D’abord, nous avions besoin d’un bœuf.

« Ah, mais le sang d’elfe est fort en moi, il pourrait donc être difficile pour moi de… Hum, je sais que tu veux avoir des enfants, mais cela pourrait prendre quelques mois ou même quelques années. Ma grand-mère, enfin, Mlle Elinalise, m’a dit la même chose. Donc, euh, il y a une forte probabilité que je ne tombe pas enceinte tout de suite. »

Sylphie s’était éloignée et avait baissé la tête, l’air un peu anxieux.

Plusieurs mois avaient passé depuis que nous nous étions mariés. Nous avions une vie sexuelle saine. C’était un peu grossier de dire ça, mais dès que j’appuyais sur la gâchette de mon magnum, je criais des phrases tout droit sorties d’un eroge. Des choses comme « tomber enceinte ! » entre autres. Il n’y avait pas vraiment de sens profond derrière ces mots. Je voulais juste essayer de les dire dans la vraie vie plutôt que dans un jeu vidéo. Mais il semblerait que Sylphie aie pris ces mots à cœur.

« Mais, euh, si je ne suis pas capable d’avoir des enfants, tu peux prendre une maîtresse si tu veux. »

« Je n’ai pas l’intention de faire ça pour l’instant. »

« Mais Rudy, tu veux des enfants, non ? »

J’avais essayé de voir les choses du point de vue de Sylphie. Et si on découvrait que c’était moi qui étais stérile ? Si Sylphie voulait avoir des enfants coûte que coûte, ira-t-elle trouver un autre homme pour l’engrosser ? Je pourrais me tuer si ça arrivait. Je ne pouvais donc pas faire subir ça à Sylphie.

« Ne sois pas bête. Ce n’est pas que je veux des enfants. Je veux juste une représentation physique de notre amour l’un pour l’autre. »

« Rudy… »

« Je t’aime, Sylphie. Ma princesse. »

Même si c’était moi qui les avais dits, ces mots étaient assez ringards pour me donner la chair de poule. Quant à Sylphie… Eh bien, les gens de ce monde étaient incroyablement sensibles à ce genre de phrases. Récemment, lorsque j’avais dit « Buvons à la beauté de tes yeux », elle était devenue toute rouge. C’était extrêmement efficace. Mais on ne pouvait pas avancer si elle était gênée si facilement.

« Je t’aime aussi. »

Ses yeux s’étaient humidifiés alors qu’elle s’accrochait à mon bras. Embarrassée, elle pinça les lèvres, ses joues étaient colorées.

Communication A+.

Puisque les choses étaient devenues si excitantes, il était temps de passer au deuxième étage. Je l’avais soulevée comme une princesse. Sylphie enroula ses bras autour de mon cou et abandonna son corps à moi. Ça fit battre mon cœur. J’étais content qu’elle soit encore d’humeur.

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Un commentaire :

  1. J’aime tellement comment l’histoire évolu … Merci pour la traduction qui me procure semaine après semaine tellement de bonheur ! 😀

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