Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 6 – Partie 3

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Chapitre 6 : Fin de la réception de mariage

Partie 3

Lorsque nous étions rentrés dans la maison, Elinalise et Sylphie venaient de descendre les escaliers. La première avait les yeux gonflés, mais on aurait dit qu’un poids avait été enlevé de ses épaules.

« Oh, Rudy. Où est la Princesse Ariel ? »

« Elle vient de partir. »

« Oh. Je suis désolée de ne pas avoir été là. A-t-elle dit quelque chose ? »

« Juste “Prends bien soin de Sylphie”. »

Je réfléchissais encore à la meilleure façon de mentionner le duel, mais Cliff m’avait devancé.

« Luke a soudainement défié Rudeus en duel ! Mais il laissa Rudeus faire. Il contra Luke d’un seul coup. Ahh, j’aimerais pouvoir te montrer comment cet insupportable crétin s’est recroquevillé en tenant son bras cassé. »

Tu ne déçois jamais, n’est-ce pas, Cliff ? Il semblerait que j’ai mal interprété le combat, avais-je pensé sèchement. Cela n’avait pas beaucoup d’importance, mais j’avais le sentiment qu’il n’aimait pas beaucoup Luke. Bon, peu importe.

Quand Sylphie entendit ça, celle-ci fronça les sourcils.

« Rudy, tu t’es disputé avec Luke ? »

« Non, je n’appellerais pas vraiment ça une bagarre. On m’a demandé de me battre en duel avec lui, et la princesse Ariel nous a regardés. »

« Je vois. Luke a probablement voulu voir par lui-même. »

« Voir quoi ? », avais-je demandé.

« Ta force. Jusqu’à présent, c’est Luke qui nous a protégés, la princesse et moi. »

Je comprenais ce qu’elle essayait de dire, mais j’étais surpris d’apprendre que son zèle était si profond. Je suppose qu’on ne connaît jamais vraiment le cœur d’une personne, hein ? Plus important encore, ma femme venait d’apprendre que j’avais participé à un duel, et elle ne s’inquiétait même pas pour moi ? Mon adversaire avait quand même utilisé une vraie épée.

« Mais merci, Rudy. »

« Pour quoi ? »

« D’y être allé doucement avec Luke. Il est faible. Tu le tuerais si tu utilisais ta vraie force. »

Apparemment, ça ne lui avait même pas traversé l’esprit que je puisse perdre.

Quand même, cela doit être terrible pour Luke.

« Bon, assez parlé de moi. As-tu fini de parler ? », avais-je dit.

« Oui. »

Sylphie hocha joyeusement la tête.

◇ ◇ ◇

Elinalise était donc bien la grand-mère de Sylphie. La mère de Laws, en d’autres termes. Elinalise avait donné naissance à des enfants demi-elfes dans le monde entier et, en raison de la malédiction et de sa propre personnalité, les problèmes la suivaient partout. Ses capacités à résoudre les conflits n’étaient maîtrisées que depuis quelques décennies. Auparavant, elle avait souvent laissé des tempêtes et des scandales dans son sillage, dont certains la hantaient encore.

Sa réputation était particulièrement mauvaise parmi les autres elfes, qui ostracisaient régulièrement ses enfants avec comme seul crime le fait d’être apparentés à elle. Nombre de ses enfants et petits-enfants la dénigraient, essayant de prendre leurs distances avec elle. Elinalise ne révéla plus son vrai nom aux enfants qu’elle eut par la suite. Elle les élevait jusqu’à l’âge adulte, puis coupait les ponts avec eux. Ce fut ainsi qu’elle avait vécu jusqu’à présent.

Elinalise avait su d’un seul regard que Sylphie était soit sa petite-fille, soit son arrière-petite-fille. Elle n’avait pas l’intention de le lui révéler, mais quand elle vit Sylphie si heureuse de son mariage, elle avait été submergée par l’émotion. C’était une histoire pleine d’émotions. J’avais moi-même eu les larmes aux yeux en la racontant. Mais Elinalise avait refusé toutes les tentatives pour la réconforter, affirmant que c’était le résultat de ses propres actions.

Une fois cette conversation terminée, Cliff m’avait appelé dans le coin de la pièce.

« Rudeus ? », avait-il dit.

« Oui, Maître Cliff ? »

« Arrête avec cette connerie de “Maître”, et ne parle plus de manière rigide. S’il te plaît, appelle-moi Cliff à partir de maintenant. Non, oublie-le s’il te plaît, fais-le. »

Il n’y avait donc pas besoin d’être respectueux, mais il me donnait des ordres comme une figure d’autorité ? Ah, ok. Je vais donc arrêter là pour cette fois.

« C’est à propos de Lise », avait-il continué.

« Ok. »

« Honnêtement, elle n’est pas la personne que je pensais qu’elle était. »

« Uh-huh. Et ? »

Je comprendrais qu’il se sente désillusionné. Après tout, la personne qu’il avait aimée tout ce temps avait non seulement des enfants, mais aussi des petits-enfants. À en juger par sa conversation, il était possible qu’elle ait même des arrière-petits-enfants. Même moi, j’aurais été considérablement choqué. Cependant, s’il allait dire « Aide-moi à rompre avec elle » après avoir entendu cette conversation, même moi je serais énervé. Ce n’était pas comme si Elinalise l’avait trompé. Cliff l’avait mal comprise et était tombé amoureux d’elle de son propre chef. Les gens dans des situations similaires se sentaient souvent désenchantés après avoir entendu la vérité, mais cela me dégoûtait quand même.

D’accord, je n’allais pas l’arrêter. Il valait mieux qu’Elinalise se débarrasse complètement d’un sale type comme celui-là et qu’elle vive avec nous. Ensuite, si Sylphie le permettait, nous pourrions avoir notre propre petite pseudofamille — attendez, non, je ne pouvais pas être avec quelqu’un d’autre que Sylphie. Attendez, on pourrait dire qu’on faisait ça pour le bien de Sylphie.

« Elle est encore plus tragique que je ne le pensais. Je vais me débarrasser de sa malédiction, quoi qu’il en coûte. Comme je suis un génie, je suis sûr que je finirai par trouver comment faire, mais juste pour être sûr, veux-tu bien m’aider ? »

Lequel d’entre nous était l’horrible tas de merde maintenant ? Moi. Désolé, Cliff.

« Donc tu ne te sens pas désillusionné après avoir entendu ce qu’elle a dit ? »

« Désillusionné ? Bien sûr que non. Pourquoi dirais-tu ça ? », répondit-il sans une once d’hésitation.

« M,-mais la femme que tu aimes a couché avec un tas d’autres personnes et a non seulement des enfants, mais elle a même des petits-enfants ? »

« Et alors ? Je suis un disciple de Millis. Quelles que soient ses circonstances ou la distance qui la sépare de mon idéal parfait, elle m’aime et j’ai le devoir de la rendre heureuse. », avait-il dit.

J’en tremblais. Oh, merde. Peut-être que je l’avais vraiment sous-estimé. Je devrais probablement l’appeler Seigneur Cliff à partir de maintenant. Eh bien, peut-être qu’il n’était pas nécessaire d’aller aussi loin. Je l’appellerai simplement Maître Cliff comme je l’avais toujours fait.

« Ok, je comprends. Je suis heureux de pouvoir être ton soutien et je t’aiderais autant que je le pourrais. »

« Oui, il est bon de savoir que j’ai ton soutien. »

Il prit fermement ma petite main dans la sienne lorsque j’avais tendu la main pour une poignée de main.

« Aussi, arrête d’être si formel. On est amis, non ? »

« Je refuse. »

J’étais rempli d’un profond sentiment de respect envers Cliff. Aussi maigre que soit mon aide, j’étais heureux de la lui apporter.

◇ ◇ ◇

Cliff et Elinalise furent les derniers à rentrer chez eux. Il ne restait plus que Sylphie et moi. Nous avions commencé à nettoyer la pièce en désordre que nos invités avaient laissée derrière eux ensemble. Enfin, je dis « en désordre », mais nos invités étaient pour la plupart bien élevés, tout ce que nous avions à faire était d’essuyer le sol où ils avaient renversé de l’alcool. Il nous restait pas mal de nourriture, mais c’était probablement mieux que d’en avoir préparé trop peu. Nous mangerions à nouveau les restes pour le dîner.

Le temps que nous terminions le nettoyage, le soleil s’était couché et le ciel était devenu sombre. J’avais allumé l’endroit et j’étais retourné dans la salle de séjour. Lorsque j’avais pris place sur le canapé à trois places, Sylphie s’était installée à côté de moi. J’étais soudainement épuisé par les événements de la journée.

« Il s’est passé beaucoup de choses, mais je suis contente que ça se soit bien passé », dit Sylphie avec un sourire, en posant sa tête sur mon épaule.

« Oui. »

Lorsque j’avais enroulé mon bras autour de ses épaules, celle-ci s’appuya de tout son poids contre moi. J’avais enfoui mon visage dans ses cheveux et j’avais pris une profonde inspiration, pour respirer son odeur. Mmm, un parfum si doux.

« Rudy, ça chatouille. »

Mais elle ne m’avait pas repoussé. J’avais continué à renifler.

« Je pense que je vais me laisser pousser les cheveux », avait-elle soudainement déclaré.

Je lui avais suggéré de le faire plusieurs fois, il y a longtemps, et j’avais essuyé un refus à chaque fois. J’avais toujours pensé que des cheveux courts ou une queue de cheval lui conviendraient, mais je ne pensais pas que je le verrais un jour.

« Tu es sûre que c’est ce que tu veux faire ? »

« Pourquoi es-tu si formel ? »

« Parce que c’est une conversation sérieuse. »

« Hum, ce n’est pas vraiment si sérieux. C’est juste que, tu sais, mes cheveux ne sont plus verts, pas vrais ? La princesse Ariel m’a dit d’être plus féminine, mais je prévois toujours de porter des pantalons à l’école, alors j’ai pensé que je devrais au moins laisser pousser mes cheveux. »

C’était donc ça. Elle ne se sentait plus gênée par ses cheveux.

« Tu ne vas pas porter l’uniforme des filles ? », avais-je demandé par curiosité.

« Pas question. Ça ne m’irait pas. »

Allez, je me suis dit que si. Si elle doit le voir pour le croire, alors je lui en achèterai un quand j’en aurai l’occasion.

Cela mis à part…

« Eh bien, j’aimerais voir de quoi tu as l’air avec des cheveux longs. Tu seras certainement très mignonne. Bien que tu sois déjà mignonne en ce moment. »

« Hee hee, merci. C’est donc entendu. Je vais les laisser pousser. »

Je devais donc bientôt dire adieu à la Sylphie aux cheveux courts. J’avais besoin de graver cette image d’elle dans mon esprit tant que je le pouvais encore. Bien que je pense que je pourrais la revoir comme ça si elle se coupait les cheveux.

« Rudy, je vais travailler dur pour que ton amour pour moi reste fort. »

Pourquoi fallait-il qu’elle le dise comme ça ? Maintenant, j’avais les larmes aux yeux. Comment avais-je pu être autant aimé ? Je devais travailler dur aussi, pour que ses sentiments pour moi ne s’effacent jamais. Apparemment, le type de connard prétentieux n’était pas tout à fait ce qu’elle avait en tête, alors j’arrêterais d’être borné et je chercherais plutôt à être intelligent. Je n’étais pas sûr de pouvoir le faire, mais je devais au moins essayer.

« Sylphie, merci pour tout le travail que tu as fait aujourd’hui. »

« Merci aussi, Rudy. »

Comme nous étions tous les deux épuisés, j’avais décidé que nous allions prendre un bain et nous détendre.

Et ce fut ainsi que Sylphie et moi nous nous étions mariés.

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2 commentaires :

  1. Les retrouvailles avec Eris et Roxy risque d’être compliqué 😬

  2. merci pour le chapitre

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