Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 6 – Partie 2

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Chapitre 6 : Fin de la réception de mariage

Partie 2

Il était donc vêtu de la tête aux pieds de la tenue d’un héros fringant ! Même en vendant ma maison fraîchement rénovée, je n’aurais pas assez d’argent pour payer tout ça.

« En d’autres termes, je pourrais être celui qui se fera battre sans raison. »

« J’en doute. Mais si vous sentez que votre vie est en danger, n’hésitez pas à utiliser la magie. »

« Je vais juste prier pour qu’il ne me coupe pas en deux avant que je n’en aie l’occasion. »

Mais d’abord, pourquoi avait-il proposé ça ? Aucun de nous ne bénéficierait de la mort de quelqu’un ici.

« Avant de commencer, j’aimerais que vous me disiez pourquoi on fait ça. Ai-je fait quelque chose qui vous a contrarié ? », avais-je demandé.

« Non. C’est juste pour le plaisir. Bien sûr, vous pouvez refuser si vous le souhaitez. »

« Que j’accepte ou non, cela me trouble. Cette épée de pierre est même assez mortelle pour tuer quelqu’un si elle le touche au mauvais endroit. »

« Luke est préparé à cette éventualité. »

Eh bien, je ne l’étais pas. J’étais nouvellement marié et je ne voulais pas tué ou être tué.

« S’il vous plaît », dit Ariel. Sa voix était sombre.

Qu’est-ce que ce match allait prouver ? Peut-être que c’était une sorte de tradition du Royaume d’Asura. Je pouvais facilement imaginer le vieux Sauros me dire ceci : « Si tu veux prendre Éris comme épouse, tu dois d’abord me vaincre ! »

Mais Sauros était mort.

« Rudeus. Acceptez, s’il vous plaît. Si vous êtes un homme, vous devriez comprendre », dit Luke.

C’était ça, la phrase « si vous êtes un homme ». C’était une remarque injuste. C’était presque comme s’il disait que je n’étais pas un homme parce que je ne comprenais pas.

Ah, bon. Ce n’était pas comme si on allait sérieusement se sauter à la gorge.

« Très bien. S’il vous plaît, soyez gentil avec moi. »

J’allais au moins utiliser mon Œil Démoniaque de la Prévoyance. Je ne voulais pas que quelqu’un meure accidentellement.

« Merci d’avoir accepté notre demande. »

Je ne comprenais toujours pas pourquoi ils faisaient ça, mais aux mots d’Ariel, Luke s’était préparé. Dès que Cliff vit ça, il m’avait appelé, confus.

« H-hey, Rudeus, tu es sûr de ça ? »

« Oh, Maître Cliff. Si les choses commencent à mal tourner, lance immédiatement un sort de guérison. »

« O-Oui. Je l’avais déjà prévu. »

L’épée de pierre en main, j’avais lentement pris une position de mon côté. Nous étions à environ trois pas l’un de l’autre. Cela signifiait qu’un pas de plus et nous pouvions nous frapper l’un et l’autre. C’était plus proche que la distance que je m’imposais normalement dans mes simulations.

« Êtes-vous prêt maintenant ? »

« Oui. »

Après avoir entendu ma confirmation, Ariel déclara brusquement : « Commencez ! »

« Haaaaah ! »

Luke hurla et donna un coup de pied dans le sol. Alors que la neige se dispersait, il lança son corps vers le mien.

Il était lent. Non, comparé à la moyenne des gens, il n’était probablement pas si lent. Il était probablement aussi rapide que Linia, mais quand même, assez lent pour que je puisse prédire ses mouvements. Il n’était pas du tout au niveau d’Éris ou de Ruijerd, sans parler de celui d’Orsted. Il était probablement aussi un peu plus faible que Soldat. C’était tout ce qu’il pouvait faire, même avec un objet magique ?

Luke s’était rapproché, en balançant son épée en diagonale.

« Hah ! »

Sa forme était techniquement correcte, et il mettait son poids dans son balancement. Il ne se fiait pas non plus trop à ses objets magiques. Mais il bougeait toujours beaucoup plus lentement que mes simulations mentales.

« Hah ! »

Je visais son avant-bras. Style du Dieu de l’épée - Frappe initiale, coupe du bras ! C’était une compétence que j’avais apprise il y a longtemps, un mouvement ancré en moi par des centaines de milliers de coups d’entraînement.

« Guh ! »

Le poids de ma lame brisa son bras en un seul coup. Il lâcha son épée qui disparut dans la neige.

« Ce n’est pas fini ! »

Luke avait immédiatement essayé de la ramasser avec sa main gauche.

« Non, c’est fini. »

Je l’avais empêché d’attraper l’épée en lui claquant un pied dans la poitrine, l’envoyant voler. Il avait roulé dans la neige. Quand il avait essayé de se relever, j’avais pointé mon épée sur lui.

« C’est assez ! »

L’exclamation d’Ariel mit fin au duel.

« Grr ! »

Luke frappa le sol avec sa main cassée, puis gémit de douleur et berça son bras.

« Ellemoi, guéris-le. »

Sur l’ordre de la princesse, une de ses assistantes se précipita vers lui. Elle tenait son bras cassé si près que ses énormes seins menaçaient de l’avaler tout entier, puis lança une magie de guérison.

« Incroyable », dit Cliff avec admiration.

Il ne connaissait rien au maniement de l’épée et ne savait donc pas que ce match n’avait rien de sérieux. Il y avait beaucoup d’épéistes et de guerriers plus doués que moi, comme Soldat ou Éris. J’étais sûr que je ne pourrais vaincre aucun d’entre eux sans utiliser la magie et mon Œil de Démon. Luke n’était qu’un épéiste normal. Si je n’avais pas utilisé mon Œil, nous aurions pu échanger quelques coups, mais c’était comme Ariel l’avait dit. Il n’était pas de taille pour moi.

« Maître Luke, vous allez bien ? »

« Je vais bien. »

Une fois que j’avais entendu sa réponse calme, j’avais jeté mon épée de pierre de côté. Elle coula dans la neige.

Luke s’était levé et regarda dans ma direction. Son habituel sourire superficiel n’était nulle part. Il avait l’air sérieux.

« Prenez bien soin de Sylphie. »

« Bien sûr. »

Était-il en train de tester pour voir si j’étais assez fort pour protéger Sylphie ?

« Ça m’aiderait si vous expliquiez votre raisonnement. »

« Ce n’est pas très important. Luke avait juste ses propres sentiments sur la question. Certainement de la fierté masculine. », remarqua Ariel.

« La fierté masculine ? Quoi, il est aussi amoureux de Sylphie ? »

Je n’avais pas l’intention de me moquer de lui, mais Ariel avait froncé les sourcils à ma question. Merde. Peut-être que c’était une chose impolie à demander.

« Nous aimons tous Sylphie, mais pas dans le sens romantique du terme. En tant que camarades qui ont traversé des situations de vie et de mort ensemble, nous partageons un lien puissant. », dit-elle.

« Toutes mes excuses. C’était impoli de demander ça. »

« Tant que vous comprenez. »

L’expression d’Ariel retrouva son calme habituel. Elle regarda vers la maison, où Sylphie et Elinalise étaient probablement encore en train de parler.

« Je finirai par retourner au Royaume d’Asura. Il n’y a que deux chemins possibles à partir de là : soit je prends le trône, soit je meurs. Il y a une probabilité significativement plus élevée que la deuxième option se réalise et que le palais soit ma tombe. »

« Devez-vous y retourner ? »

« Si je ne le faisais pas, je trahirais la mémoire de ceux qui sont morts pour m’amener jusqu’ici. C’est mon devoir de retourner à Asura. »

Le privilège vient avec la responsabilité. Malgré ses paroles sinistres, il n’y avait aucune émotion sur le visage d’Ariel. Son visage était celui de quelqu’un qui ne doutait pas un seul instant qu’il faisait ce qu’il devait faire. Non pas que je sois en position de juger, mais en ce qui me concerne, cette conviction faisait d’elle une bonne candidate au trône.

« Sylphie, cependant, n’a pas un tel devoir », continua-t-elle.

C’était vrai. Sylphie n’était ni royale ni noble, c’était juste une étrangère qui avait été jetée dans le palais royal pendant l’incident de téléportation.

« Sylphie m’a sauvé la vie. Elle a été là pour moi en tant qu’amie pendant tout ce temps, même après avoir appris que ses parents étaient morts. J’ai tellement dépendu d’elle. Mais trop c’est trop. Il est temps que j’arrête de dépendre d’elle et que je la laisse suivre son propre chemin. »

Malgré cela, Sylphie avait bien l’intention de suivre la princesse. Elles avaient traversé tellement de choses ensemble. Je pouvais comprendre pourquoi Sylphie voulait aller jusqu’au bout. Si Ruijerd avait décidé de défier Laplace au combat, par exemple, je l’aurais probablement suivi, les jambes tremblantes tout le long du chemin.

Attendez, ce n’était probablement pas une bonne comparaison. Mais le sentiment de vouloir se battre aux côtés de son ami était le même. Si Sylphie choisissait de suivre Ariel, je serais fier d’elle. Mais si je pensais que c’était un combat qu’elle n’avait aucune chance de gagner, je voudrais l’en empêcher.

« Sylphie a l’intention de rester avec moi jusqu’à la fin. Mais elle est mariée maintenant, et si vous faites tous les deux de votre mieux, je suis sûre que vous finirez par avoir des enfants. Quand cela arrivera, je pense que sa détermination à me suivre s’émoussera d’elle-même. », dit Ariel

Je n’en étais pas si sûr. Quand ce moment arrivera, serais-je capable de l’arrêter ? Je ne le pensais pas. Au contraire, j’irais probablement avec elle pour l’aider.

« Ceci étant dit, si vous maltraitez Sylphie, alors je la reprendrai. Je suis sûre que nous ne pouvons pas vous vaincre avec une démonstration de puissance brute, mais il y a beaucoup d’autres méthodes. Alors s’il vous plaît, ne me donnez pas l’impression qu’elle ferait mieux de venir avec nous. », continua Ariel.

« Je prendrai ces mots à cœur. »

« Bien, Seigneur Rudeus. Prenez bien soin de Sylphie. »

Ariel tourna les talons. Ses deux serviteurs s’étaient inclinés devant moi. Luke m’avait lancé un regard de reconnaissance en ramassant son épée. Puis les quatre partirent, traînant dans la neige jusqu’à ce qu’ils disparaissent, sans même attendre que Sylphie descende.

En les regardant partir, je m’étais dit : « Quand ce jour viendra, quoi qu’Ariel dise, nous serons là pour elle. »

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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