Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 4

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Chapitre 4 : Préparatifs de la réception de mariage

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Chapitre 4 : Préparatifs de la réception de mariage

Partie 1

Une semaine s’était écoulée depuis la fin des rénovations. Ariel avait donné sept jours de congé à Sylphie en signe de considération, et j’avais profité de ce temps pour que Sylphie me dorlote et que je la dorlote en retour. Nous avions passé des nuits romantiques ensemble, douces comme du miel.

… Je l’aurais tant aimé, mais ce n’était pas du tout comme ça que ça se passait.

Maintenant que j’étais le roi de mon propre royaume, il y avait des choses que je devais faire. Dans ce monde, il était apparemment normal pour les couples nouvellement mariés qui venaient d’acheter leur propre maison d’inviter des amis proches pour un repas. Ce n’était pas seulement une pendaison de crémaillère, mais quelque chose que vous faisiez spécifiquement si vous vous mariez et achetiez une nouvelle maison. En d’autres termes, une réception de mariage.

Sylphie et moi étions assis sur l’un des canapés du salon, les fronts serrés. En dessous de nous se trouvait l’objet de nos regards : la liste des personnes à qui nous allions envoyer des invitations pour la fête. Il y avait aussi un tableau pour déterminer les places assises.

« Nous avons vraiment un groupe d’amis très diversifié… »

J’allais inviter Elinalise, Zanoba, Julie, Cliff, Linia, Pursena et Badigadi. Ensuite, je devais décider si j’invitais ou non Jenius et Soldat. Sylphie inviterait Ariel, Luke et deux autres personnes. En tout, il y devrait y avoir environ onze personnes. J’aimerais que Paul et ma famille soient là, mais je ne pouvais pas inviter des gens qui étaient à des milliers de kilomètres. J’avais bien envoyé une lettre pour les informer de mon mariage, mais qui savait combien de temps il faudra pour qu’elle leur parvienne ?

« Nous avons la royauté, des hommes bêtes, un démon, un esclave, un aventurier, et certains d’entre eux ne savent pas se taire. Je prévois des problèmes. »

Linia et Pursena étaient toujours aussi rancunières envers Ariel, et je pouvais très bien imaginer que des étincelles jailliraient lorsqu’elles se retrouveraient face à face. S’il s’agissait d’une cérémonie de mariage dans mon monde précédent, nous aurions pu les placer aux deux extrémités de la salle pour les empêcher de se rencontrer, mais même les plus grandes pièces de cette maison n’étaient pas des salles de bal.

« Tu crois ? La princesse Ariel ne ferait pas de vagues dans une situation comme celle-ci », dit Sylphie.

« Je ne voudrais pourtant pas qu’elle rentre chez elle d’une humeur maussade à cause d’une chose qui se serait passée à une fête chez nous. Peut-être serait-il préférable de diviser la fête en deux, pour séparer les fauteurs de troubles. »

« Hmm. Mais la princesse Ariel avait vraiment envie de rencontrer les autres, vu que certains de tes amis occuperont des postes importants dans le futur. »

J’avais imaginé Ariel s’enflammant et se maquillant en disant : « C’est ma chance ! Il y a beaucoup d’hommes sexy aux réceptions de mariage que l’on n’a pas l’occasion de voir normalement ! »

Non, je savais que ce n’était pas ce qu’elle cherchait. Elle voulait créer des liens avec les autres étudiants spéciaux. Ariel était après tout calculatrice.

« Très bien, alors invitons-la, étant entendu qu’elle doit se débrouiller seule. Ce qui laisse juste le problème de l’ordre des places. »

Je ne pensais pas qu’on pouvait les laisser s’asseoir où ils voulaient. Il serait cependant difficile de les asseoir par ordre d’importance. Quel ordre devrait-on choisir afin de n’offenser personne ? Badigadi était actuellement un roi-démon, il avait donc le plus d’autorité, mais après lui, il y avait Ariel, Zanoba, Linia et Pursena. Une véritable foule de royauté, ou équivalent. De plus, Cliff semblait être du genre à se plaindre si on le mettait en bout de table. Non, attendez. Malgré sa personnalité, on lui avait appris l’étiquette de la cour. Étonnamment, il pourrait être tout à fait d’accord avec ça. De plus, tant qu’Elinalise était assise à côté de lui, cela lui conviendra.

Julie avait le statut le plus bas de tous, celui d’esclave, elle serait donc assise en dernier. Je ne voulais cependant pas la séparer de Zanoba. Elle était encore une enfant et ne maîtrisait pas encore complètement la langue. De plus, elle était aussi mon élève. Je devais pouvoir faire quelque chose.

« Quel est le statut des assistants de la princesse ? »

« Hmm, ils sont de la noblesse moyenne. »

D’après ce que Sylphie m’avait dit, je supposais que c’étaient deux femmes. Trouver une place pour eux s’était avéré difficile. On pouvait dire la même chose de Luke. Il valait mieux ne pas le mettre trop loin de la princesse. Je ne pensais pas que c’était probable, puisque les invités n’étaient que mes amis, mais ce serait mauvais si Ariel se faisait assassiner.

« Hm ? N’avons-nous pas oublié quelqu’un ? », demanda Sylphie en étudiant la liste.

J’avais regardé. Avions-nous oublié quelqu’un ? Qui ça pourrait être ? Je n’avais pas l’impression que c’était le cas. À moins qu’elle ne parle de Mlle Goliade ?

« Oh, c’est vrai ! Mlle Nanahoshi ! On doit aussi l’inviter ! »

J’avais vérifié les noms et Silent Sevenstar n’était pas dans la liste. Je l’avais vraiment oubliée. Mais…

« Je me demande si elle viendra », avais-je dit.

« Je suis sûr qu’elle viendra. »

« Je suppose qu’on peut au moins l’inviter. »

Je n’avais pas l’intention de l’exclure, mais j’avais l’impression qu’elle s’était complètement fermée à ce monde.

« Après avoir fait tous ces préparatifs, qu’est-ce qu’on va faire si personne ne vient ? »

L’épisode de Noël d’un certain anime m’était venu à l’esprit. Un personnage s’était donné à fond et avait préparé un gâteau pour l’occasion, mais l’avait perdu après que personne ne se soit présenté. C’était un épisode déchirant.

« Je peux te promettre qu’à minima la princesse Ariel et Zanoba seront là. La princesse Ariel aimerait mieux te connaître, et Zanoba sait que cela détruirait absolument ta confiance s’il ne venait pas. »

En un instant, Sylphie avait réussi à apaiser mon inquiétude. Bien sûr, Ariel viendrait avec ses trois disciples, et mes deux élèves, Zanoba et Julie, seraient également présents. Ces six personnes seront certainement présentes. Même si nous n’invitions pas Zanoba, il se prosternerait probablement devant notre porte le jour J, nous suppliant de le laisser participer.

« Je suppose que tu t’inquiètes de ce genre de choses après tout, hein ? »

Je… Ce n’est pas comme si cela me dérangeait particulièrement. Je ne suis pas du genre à m’inquiéter pour des petites choses comme ça. Je suis un gars décontracté !

« Je suis sûre que Linia et Pursena viendront aussi. Les hommes bêtes ne sont pas du genre à refuser l’invitation d’une personne de statut supérieur », remarqua Sylphie.

« Vraiment ? »

« Oui, et si elles ne viennent pas, on n’aura qu’à les remettre à leur place. »

Sylphie avait dit que c’était la façon dont les choses étaient faites dans la coutume des hommes-bêtes. Maintenant que j’y pensais, Gyes s’était peut-être prosterné devant moi parce qu’il pensait que Ruijerd pourrait devenir fou furieux autrement. Il ne s’était pas non plus plaint quand Éris lui avait donné un coup de pied.

« J’imagine que Cliff sera certainement aussi présent, puisqu’il a expressément demandé une invitation », avais-je dit.

« Personnellement, j’aimerais qu’Elinalise vienne », murmura Sylphie.

Elinalise ? Je m’étais bien demandé pourquoi. Je ne les avais jamais vraiment vues parler toutes les deux.

« Il y a un petit quelque chose que j’aimerais lui demander. Même si ce n’est pas grand-chose. », expliqua Sylphie.

Je m’étais demandé ce que c’était. Peut-être voulait-elle savoir si Elinalise et moi avions couché ensemble ? Il n’y avait rien entre nous deux, ça ne me dérangeait donc pas qu’elle veuille des détails.

En tout cas, nous avions maintenant un plan. Avec plus de dix invités, nous devions servir un sacré repas, nous avions donc décidé de faire du shopping. Nous avions marché ensemble, côte à côte, vers le quartier du commerce.

« Avant de faire les courses, j’aimerais t’acheter de nouveaux vêtements, Rudy », proposa Sylphie.

Je regardai ce que je portais. J’étais dans ma robe grise habituelle. Il n’y avait pas besoin de gros manteaux pour rester au chaud pendant la journée.

« Hum, j’aime bien ta manière d’être dans cette robe, mais il y a des gens qui font attention à ce genre de choses, et s’ils te voyaient dans quelque chose d’aussi rapiécé… hum, eh bien, tu sais ? Ou alors tu es vraiment attaché à cette robe ? »

Je n’avais pas vraiment réfléchi à ma garde-robe. Quand j’étais aventurier, j’avais vu des gens qui avaient l’air bien plus négligés. Il était cependant vrai que cela remettrait en question le caractère de Sylphie si j’avais l’air échevelé. Il n’y avait donc pas moyen que je lui fasse honte.

« Cela doit sûrement être le cas. C’est la première robe que j’ai achetée sur le Continent Démon, alors j’y suis attachée, mais elle est de mauvais goût. »

La seule autre chose que j’avais était un gilet en fourrure. Il ne correspondait pas vraiment au style vestimentaire d’un magicien, je ne l’avais donc pas porté depuis un moment. En plus, c’était un peu minable pour être porté quand j’étais avec Sylphie. J’aurais juste eu l’air d’un bandit.

« Alors, allons dans un magasin de vêtements. Choisis la tenue qui te plaît », avais-je dit.

« Merci. Laisse-moi faire. »

Nous nous étions dirigés vers une boutique chic, un endroit où je n’aurais jamais mis les pieds de mon propre chef. Sylphie avait mis ses lunettes de soleil et était redevenue Fitz.

« Ah, Seigneur Fitz, c’est bon de vous voir. Merci de votre fidélité. »

Le propriétaire s’était incliné profondément devant Sylphie. Il semblerait qu’elle soit une habituée, où bien c’était la princesse Ariel qui fréquentait l’endroit en étant déguisée en Fitz. Un endroit qui s’adressait à la royauté d’Asura. On pouvait se le permettre ? C’était anxiogène.

« Pouvez-vous me montrer des robes de magiciens ? »

« Bien sûr. Par ici, je vous prie. »

Apparemment, même les magasins chics comme celui-ci avaient encore des robes pour les magiciens. Je suppose que c’était logique. Les magiciens étaient partout, surtout dans Sharia. C’était une ville où même les enfants de la noblesse devenaient magiciens.

Nous avions été guidés vers une section contenant des douzaines de vêtements resplendissants fabriqués dans des matériaux coûteux. Il semblerait que les robes de magiciens avaient essentiellement la même forme et le même style, quel que soit le détaillant, bien que celles-ci aient été délicatement brodées.

« Excusez-moi, puis-je demander quels sont les éléments que vous préférez ? », demanda le propriétaire.

« Oh, oui. Je suppose que ce sont l’eau et la terre. »

« Dans ce cas, que pensez-vous de celle-là ? Elle est faite à partir de la peau d’un lézard de la Grande Forêt et elle est assez résistante à l’eau. Le créateur est Foglen. Il crée pour les magiciens de la cour royale de Ranoa. »

Hmm. Si ma mémoire est bonne, le lézard de Grande Forêt ne possédait pas une résistance à l’eau particulièrement élevée. Nous en avions combattu au cours de nos voyages, mais ils avaient gelé facilement lorsque j’avais utilisé ma magie de l’eau sur eux.

« Si vous préférez la terre, ceci pourrait vous convenir également. C’est fabriqué à partir de la peau d’un grand ver de terre du Continent Begaritt, il peut même résister à une tempête de sable. Le designer est le nouveau venu prometteur, Flone. Il est connu pour son utilisation très créative des couleurs. De plus, il sera difficile pour les monstres de vous repérer. »

Il avait montré une robe à motifs de camouflage du désert tout en parlant. Je m’étais demandé si le nom du créateur était un aspect essentiel de ces magasins de luxe.

***

Partie 2

Le camouflage ne me déplaisait pas, mais il y avait quelque chose qui n’allait pas. Si je devais opter pour ce genre de design, je préférerais un camouflage d’hiver.

« Syl… Je veux dire, Maître Fitz, que préfères-tu ? »

« Voyons voir… que penses-tu de celle-là ? Elle ressemble beaucoup à celle que tu portes en ce moment », dit-elle en sortant une robe d’un gris encore plus foncé que celle que je portais, presque noire.

Comment appelait-on cette couleur déjà ? Gris anthracite ? Elle était aussi plus compliquée que la mienne. Il y avait des poches et des boutons noirs pour refermer les manches, et un cordon qui pouvait être utilisé à la place d’une ceinture.

« Celle-ci est fabriquée à partir de la peau d’un rat porte-bonheur du Continent Démon. Le créateur est Kazra. Connu pour ses designs discrets, qui ont tendance à être populaires auprès des personnes un peu plus âgées. »

« Une souris porte-bonheur ? »

« Non, non, un rat porte-bonheur, monsieur. C’est une espèce supérieure à celle des rats de gouttière, et l’équivalent d’un monstre de classe D. Leur pelage est splendide, avec une forte résistance au poison et à l’acide. »

J’avais d’ailleurs vu cette dernière créature en parcourant le Continent Démon. Le rat de gouttière mesurait vingt pouces, et le rat chanceux était encore plus grand. J’avais été horrifié la première fois que je les avais vus. Une horde de ces énormes vermines avait infesté un entrepôt, avec un seul rat chanceux parmi eux. Je crois que j’étais resté à l’arrière-plan, sidéré, pendant que Ruijerd et Éris se débarrassaient d’eux.

Cela mis à part, j’aimais la robe elle-même. Ma femme avait bon goût. Ce qui me préoccupait, c’était le prix — et maintenant que j’y avais jeté un coup d’œil, oui, c’était cher. On pourrait acheter une maison sur le Continent Démon en comparaison.

« Eh bien, on dit que les noms représentent leur nature. Si “chanceux” est dans le nom, peut-être que ça me portera chance. Je pense qu’on va prendre celle-là. », avais-je dit.

« Les noms représentent leur nature ? Pardonnez mes manières, mais puis-je vous demander votre nom ? »

« Oh, oui. Je m’appelle Rudeus Greyrat. »

« Oh là là, vous êtes un membre de la famille Greyrat ? Pardonnez mon impolitesse. Maître Luke est un client très apprécié de notre établissement, alors je vais vous faire une remise sur votre achat cette fois-ci. »

Était-ce ce que je pensais que c’était ? Un moyen d’obtenir les faveurs de Luke ? Non, ce n’était pas ça. Peut-être essayait-il simplement de nous encourager à revenir ici pour notre prochain achat. Quoi qu’il en soit, j’étais content de la réduction.

« Est-ce que Luke vient souvent ici ? », demanda Sylphie.

« Vous êtes sûrement au courant de ça, Seigneur Fitz ? »

« Oh, oui. Hum, je veux dire à part quand il vient avec moi. »

« Oui, il vient toujours ici avec des femmes différentes. »

Pendant que Sylphie continuait à discuter avec le propriétaire, j’avais été pris à part par un des employés de la boutique pour prendre mes mesures. La robe que nous avions regardée n’était qu’en exposition, ils allaient en faire une à ma taille. L’employée s’était servie d’un ruban à mesurer pour prendre mes données vitales. Je m’étais alors demandé s’ils en vendaient dans une boutique d’objets magiques. Je voulais essayer un jeu de rôle avec Sylphie qui impliquait de mesurer les siennes.

« Nous avons les matériaux sous la main, ce sera donc terminé dans les trois jours. Si vous nous donnez votre adresse, nous pourrons vous le faire livrer. »

Heureux et un peu gênés, nous avions donné l’adresse de notre nouvelle maison.

Après cela, nous étions allés à l’épicerie. D’abord, nous avions acheté les épices. Puis les denrées non périssables. Grâce aux circuits de distribution que Nanahoshi avait développés, nous avions également pu facilement mettre la main sur de l’huile de cuisson. Nous avions également acheté du poisson et des légumes surgelés qui se conservaient un certain temps, puis nous avions commandé de la viande que nous récupérerons plus tard.

« Tu sais cuisiner, Sylphie ? »

« Oui. J’ai appris avec ma mère et Mlle Lilia. Oh, mais je ne suis pas sûre que ma cuisine convienne à tes goûts. »

« Je te dirai que c’est délicieux, même si c’est du charbon de bois à moitié brûlé. »

« Du charbon de bois à moitié brûlé ? Allons, pour qui penses-tu que j’ai travaillé si dur pour apprendre à cuisiner ? »

De bon goût vestimentaire, et bonne cuisinière. Maintenant que j’y pensais, elle avait dit qu’elle pouvait aussi faire la lessive et le ménage. Contrairement à son apparence, ma femme était effectivement une femme capable.

« Mlle Sylphiette, tu es une épouse tellement idéale que je ne peux m’empêcher de penser que je ne suis pas digne de toi », ai-je dit.

« Tu sais que tu es aussi mon mari idéal. »

« Eh bien, si tu trouves une partie de moi qui n’est pas si idéale, je suis tout ouïe. Je travaillerai dur pour répondre à tes attentes. »

« Dans ce cas, sois plus ferme. Tu es parfois un peu trop soumis. »

Plus ferme ? Et qu’est-ce qui m’arriverait si je faisais ça et que mes actions détérioraient l’humeur d’un dieu de passage ? Il y avait des gens dans ce monde qui vous battaient à mort uniquement parce que vous les aviez mal regardés.

Et puis, est-ce que je voudrais être marié à un homme sans confiance qui ne faisait rien d’autre que de s’asseoir dans le salon, en lisant le journal ? Non.

Très bien. Je crois que je vais agir avec plus d’assurance à partir de maintenant. À partir d’aujourd’hui, je serai un connard suffisant !

« Hmph. Sylphie. Fais en sorte de montrer à quel point tu m’aimes. Ne te relâche pas. »

« Hum, ce n’est pas tout à fait ce que je voulais dire, mais bien sûr. Je ferai de mon mieux », dit Sylphie en serrant le poing dans sa main.

Aww, ma Sylphie est si mignonne ! J’ai juste envie de lui faire un smoochie-woochie !

Mais je m’étais retenu. Sylphie n’était pas une fan de PDA dans les rues bondées. Si j’essayais de la toucher ici, elle me gronderait certainement. Mais ça ne la dérangerait pas si je passais mon bras autour de son épaule, non ? Non, je devrais peut-être essayer de lui tenir la main d’abord ? Bien sûr, malgré mon débat interne, mes deux mains étaient actuellement occupées par des sacs à provisions. Grrr.

« Nous devons aussi acheter de grandes assiettes. Oh, je suppose que tu peux juste les faire. »

« Tant que tu es d’accord avec des assiettes en pierre », avais-je dit.

« Celles que tu fais n’ont pas l’air d’être en pierre, donc c’est bon. »

C’était donc une question d’apparence, hein ? Eh bien, si elle voulait vraiment quelque chose d’agréable à regarder, j’en ferais une et je la polirais de façon si spectaculaire qu’elle pourrait y voir son reflet. Le type de poterie cuite pour lequel le Japon était connu ne semblait pas si populaire ici. Apparemment, ils préféraient quelque chose de plus chic que l’esthétique japonaise wabi-sabi. Peut-être que je devrais vraiment me surpasser et créer quelque chose comme de la porcelaine ? Bien que ce sera toujours gris ou brun, et ce quoi que je fasse.

« Y a-t-il autre chose dont nous avons besoin ? », avais-je demandé.

« Hum, du thé à servir pour nos invités. »

Du thé noir et des tasses à thé, hein ? Ok, pas de problème. Peut-être que nous devrions acheter un tapis pendant que nous y sommes. Ça pourrait être une bonne idée de préparer une chambre d’amis aussi, juste au cas où.

« Devrions-nous aller de l’avant et acheter quelque chose comme un lit et une armoire pour les invités ? »

« Ah, bonne idée. »

Notre maison était si grande que la meubler épuiserait lentement mais sûrement mes fonds. J’étais content de ne pas avoir gaspillé d’argent pour acheter des outils magiques et autres. Il me restait encore un peu d’argent, grâce à la remise que j’avais obtenue sur la maison, mais cela s’épuisait à chaque achat. Peut-être que je devrais gagner un peu plus en chassant des monstres ? Non, je ne pouvais pas faire ça. Ce serait vraiment stupide si je me faisais tuer dans une quête d’élimination pour une raison aussi futile.

Soudainement, je comprenais un peu pourquoi Paul avait repris son poste de chevalier afin d’avoir un salaire régulier.

« Um, Rudy, ne t’inquiète pas. J’ai de l’argent qui vient de mon travail avec la Princesse Ariel. »

« Ugh, désolé. »

Je suppose que si le besoin s’en faisait sentir, je pourrais rejoindre le groupe de Soldat ou de quelqu’un d’autre. Attendez, non. Les aventuriers quittaient leur maison pendant des jours pour un salaire relativement faible en retour. Peut-être que je devrais moi-même commencer à chercher un travail stable.

Le mariage était vraiment compliqué.

***

Partie 3

Ce soir-là, j’avais invité Sylphie à me rejoindre dans le bain, soi-disant pour lui apprendre à s’en servir. Ma vraie motivation était de passer du bon temps ensemble dans le bain. Si c’était un livre, il pourrait être raconté ainsi : Un pervers était sur le point de planter ses crocs dans une adorable jeune fille.

Je vais le faire ce soir. Je vais le faire ! Regarde-moi, Père !

Attends, ce « Père », c’était Paul, non ? Alors je préférerais qu’il ne regarde pas.

« Bon, l’étiquette du bain chez nous est un peu différente de celle de la famille royale d’Asura. », avais-je expliqué.

Nous nous étions d’abord dirigés vers l’espace de lavage, qui faisait également office de vestiaire. Là, lui avais-je dit, elle était censée enlever ses vêtements et les mettre dans l’un des paniers. Cette fois, je les avais enlevés moi-même, puis je les avais pliés et jetés dans l’un des paniers.

Sylphie avait une petite silhouette sans graisse, mais elle n’avait pas que des os. Bien qu’elle soit mince, elle avait aussi des muscles. Et même si ses seins étaient petits, ils étaient toujours doux et bien formés. Ma respiration était devenue erratique rien qu’en la regardant.

« Euh, euh, est-il nécessaire que tu me déshabilles ? », demanda Sylphie.

« Non. »

« Et pourquoi respires-tu si fort ? »

« Parce que je suis excité. »

« Hum, et est-ce que s’exciter est nécessaire pour entrer dans le bain ? »

« Non. »

J’avais donné la réponse appropriée à chaque question en me déshabillant rapidement pour que nous puissions entrer dans la zone de bain. Il n’y avait ni douche ni miroir, mais il y avait un seau et une chaise. Juste pour le plaisir, j’avais inscrit « Kerorin » sur le seau, comme la publicité pour l’aspirine que l’on voyait souvent imprimée sur les seaux des bains publics au Japon.

« Tu vas te verser de l’eau sur les épaules avant d’entrer dans le bain. Alors, prends un siège ici et utilise ce chiffon et ce savon pour te laver le corps. »

« Hé, Rudy, pourquoi y a-t-il un trou au milieu de cette chaise ? »

« Pour faciliter le lavage de ton corps, bien sûr. »

J’avais humidifié le tissu avec de l’eau chaude, je l’avais savonné et j’avais commencé à laver le corps de Sylphie. Je m’étais principalement concentré sur l’arrière de ses oreilles, le creux de sa clavicule, son dos et d’autres zones qui se salissaient facilement. J’avais utilisé ma main pour les zones plus douces, celles que je ne pouvais pas frotter avec le tissu. C’était pour ça que le trou était là.

« Hum, tu n’as pas utilisé le tissu depuis un moment maintenant, et tu ne te concentres que sur ces endroits. En plus, ton truc se presse contre moi. »

« Oups, désolé. »

Apparemment, mes désirs avaient pris le dessus sur moi. On ne pouvait pas avoir ça. Ce n’était pas une partie de l’étiquette de la salle de bain dans notre maison.

« Euh, si tu ne peux vraiment pas te retenir, euh, eh bien, nous pouvons aller de l’avant et le faire si tu veux ? »

« On le fera après que le bain soit terminé. »

Le bain devait venir en premier. Nous devions laver nos corps.

« Une fois que tu as fini de laver tous les coins de ton corps, la prochaine étape est la tête. Maintenant, ferme tes yeux. »

« O-okay. »

Sylphie ferma alors les yeux. Comme c’était mignon. Ça m’avait donné envie de l’embrasser et de l’attirer vers moi pour des ébats sexuels, mais j’avais repoussé cette idée au fond de mon esprit. Baisser ma garde même pour un instant pourrait être fatal. Ouf, tout ce truc de lavage était vraiment un enfer.

« Une fois que tu as mouillé tes cheveux avec de l’eau, utilise le savon pour les faire mousser. Pas seulement sur ta tête, mais à tous les endroits où des poils poussent sur ton corps. Tu n’as probablement pas besoin de te laver les cheveux si souvent que ça. »

J’avais continué à shampouiner ses cheveux tout en parlant. Ils étaient courts et faciles à nettoyer.

« Une fois que tu as terminé, assure-toi de tout rincer à l’eau chaude. »

J’avais utilisé la magie pour conjurer l’eau et rincer ses cheveux.

« Ça me rappelle un peu notre première rencontre. », dit-elle en gloussant

Oh, c’était vrai… j’avais aussi utilisé de l’eau chaude pour la rincer à l’époque. C’était au village Buena, au moment où j’avais commencé à pouvoir marcher dans la ville. J’avais trouvé Sylphie en train de sangloter alors que les enfants du quartier la brutalisaient. Elle était en train de livrer le repas de son père quand ils l’avaient accostée et avaient commencé à lui lancer des boules de boue. Alors je l’avais sauvée, puis j’avais utilisé de l’eau chaude pour la laver et une brise chaude pour la sécher. Elle ressemblait à un garçon à l’époque, en partie parce que ses cheveux étaient courts.

Ah, ça m’avait vraiment rappelé des souvenirs. Je n’aurais jamais pu rêver que cette petite garçonne deviendrait mon adorable épouse. La vie vous emmenait dans des endroits inattendus.

« Une fois le nettoyage terminé, place au bain. Fais attention, on peut facilement glisser. »

Sylphie suivit mes instructions et se glissa dans le bain, s’enfonçant ainsi dans l’eau. J’avais gardé l’eau légèrement chaude pour que nous puissions profiter d’une longue trempette ensemble.

« Ah, je sens la chaleur s’infiltrer dans mes bras et mes jambes. C’est bon. »

Il semblerait que cela soit parfait. Très agréable.

Une fois que je m’étais assuré que Sylphie appréciait le bain, j’avais commencé à me laver. Honnêtement, j’aurais préféré savonner Sylphie et utiliser son corps pour laver le mien, mais je me retenais de le faire pour aujourd’hui. Il n’y avait pas besoin de tout faire en même temps. J’allais la traiter avec soin et douceur.

« … »

Soudain, j’avais réalisé que Sylphie me regardait avec insistance. J’avais pensé qu’elle regardait peut-être pour avoir un point de vue extérieur sur la façon de se laver le corps avant d’entrer dans le bain, mais ça ne semblait pas être ça. Elle devait être intriguée par la vue de cette partie du corps que j’avais et qu’elle n’avait pas. La curiosité, je suppose.

« Ouf ».

Une fois que j’avais fini avec mon lavage, je m’étais enfoncé dans le bain, en prenant soin de poser ma serviette sur le dessus de ma tête. Lorsque je m’étais immergé dans l’eau chaude, j’avais pu sentir mon flux sanguin augmenter et s’étendre à mes bras et mes jambes refroidis. Ahh, les bains étaient si agréables. C’était le summum de la culture humaine. Je détestais les bains dans mon ancienne vie, à l’époque où je trouvais que se laver était une nuisance. Maintenant, j’aimais cette sensation. Vivre dans un pays enneigé m’avait appris à quel point un bain était précieux.

« Au fait, ne mets pas le chiffon avec lequel tu t’es lavé dans le bain », avais-je dit.

« Et pourquoi pas ? »

« Ça va salir l’eau. »

Bien que cela n’avait pas vraiment d’importance puisque nous étions en famille. Et vu qu’il n’y avait pas non plus de bains publics dans ce monde, il n’y avait donc pas besoin de suivre cette règle. Alors que je considérais ces choses, Sylphie s’était blottie contre moi. Elle me tenait la main et posait sa tête humide sur mon épaule.

« Combien de temps sommes-nous censés rester ici ? »

« Jusqu’à ce que tu puisses sentir la chaleur jusqu’à la moelle de tes os. »

J’avais enroulé un bras autour de son épaule et je l’avais tirée vers moi. Au moment où je l’avais fait, elle tourna sur elle-même et positionna son corps comme si elle était assise sur moi. Nous étions tous les deux serrés l’un contre l’autre, face à face. Les cerises de Sylphie se frottaient contre ma poitrine.

Merde. Je sentais que je n’allais plus pouvoir me retenir. Les hommes étaient censés faire preuve d’endurance et les femmes étaient censées faire preuve d’amour. Et par amour, je ne voulais pas dire jus d’amour.

« Hee hee, c’est plutôt amusant », gloussa Sylphie.

J’avais baissé les yeux sur elle. Je pouvais voir son dos fin jusqu’à ses petites fesses, ainsi que ses jambes fines qui battaient la surface de l’eau. Il y avait du mouvement autour de ma poitrine et de mes épaules : Sylphie s’était accrochée à moi, s’enfouissant dans mon cou. De cette position, elle caressait mon corps avec ses mains.

Heh heh, vas-y, caresse-moi autant que tu veux. C’est à ça que servent ces muscles.

Il y a longtemps, j’avais regardé Sylphie et pensé qu’elle serait un jour un bel homme. Au lieu de ça, elle était devenue une femme adorable et belle qui avait surpassé toutes mes attentes. Peut-être que j’étais juste biaisé par mes sentiments pour elle, mais quand même. Cette belle femme était nue et s’accrochait à moi en ce moment. À ce rythme, nous allions finir par faire quelque chose qui boucherait les canalisations ici.

J’avais caressé son dos, puis j’étais passé à ses aisselles, puis à ses côtés. Mmm, elle était si mince.

« Rudy, ça chatouille », dit Sylphie tout en tordant son corps.

Le symbole de mon désir se pressait contre elle depuis un moment déjà, mais elle ne se plaignait pas. Elle s’énervait si je la touchais lorsque nous rentrions à la maison, mais elle baissait sa garde à l’intérieur. Elle était à ma merci. Tout ce que je faisais, elle le permettait.

Puis elle avait levé les yeux vers moi. Je regardais dans les siens. Nos regards s’étaient naturellement rencontrés. Et soudainement, Sylphie gloussa, son expression s’était fendue d’un sourire carnassier.

« Rudy, je t’aime », avait-elle dit en déposant un baiser sur ma joue.

Merde.

« Agh ! »

Je l’avais prise dans mes bras, comme une princesse, et l’avais soulevée hors de la baignoire avec un plouf. J’étais encore en train de l’instruire sur l’étiquette du bain, mais je pourrais toujours reprendre ça une fois qu’on aurait fini. Je m’étais dirigé, trempé, vers le deuxième étage pour rejoindre notre chambre.

***

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