Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 3

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Chapitre 3 : Drama

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Chapitre 3 : Drama

Partie 1

Dans le Royaume de Ranoa, la ville magique de Charia

Dans un quartier de cette ville — très peuplé d’étudiants — se trouvait un vieux manoir avec de nombreux problèmes. Un simple pas dans l’allée vous amenait à un jardin non entretenu, puis à une porte d’entrée cassée. Les murs et les plafonds avaient subi des dégâts des eaux, et le toit fuyait quand il pleuvait. Il y avait une cheminée qui pouvait ou non être en état de marche, et les murs extérieurs étaient enveloppés de mousse et de vignes ratatinées. En bref, c’était plus une ruine abandonnée qu’une maison.

Et le pire dans tout ça ? La maison était hantée.

De façon assez surprenante, un homme nommé Rudeus Greyrat essayait d’emménager dans la maison. C’était un ancien aventurier de rang A et était actuellement étudiant de l’Université de Magie. Rudeus avait acheté la maison pour y vivre avec sa future femme. Il avait effectivement des goûts un peu particuliers. Peu de gens choisiraient un tel endroit pour commencer leur vie de jeunes mariés.

Un homme avait répondu à l’appel de ce client : Balda du Grand Creux. C’était un artisan et rénovateur, et un architecte expert affilié à la Guilde des Magiciens du Duché de Basherant. Il avait trente ans d’expérience, allant de la conception d’un bâtiment à sa construction. Ayant acquis ses compétences dans le Pays Saint de Millis, il avait un certain nombre de réalisations notables à son actif, comme la construction d’un bâtiment scolaire indépendant pour l’Université de la Magie.

Balda était un homme un peu têtu, mais un homme bon dont les compétences étaient indéniables. Il avait toujours un marteau à ses côtés, et s’il trouvait quelque chose qui ne lui plaisait pas, même si c’était la maison d’un étranger, il la démolissait et la reconstruisait. Tel était le tempérament de cet artisan. Il mettait tout en forme avec son marteau, que ce soit des bâtiments ou ses propres élèves. C’était ainsi qu’il avait acquis un autre surnom : Balda au Marteau.

« Aha. Nous y sommes. Vous devez être Quagmire ! J’ai entendu dire que vous alliez vous marier ! »

La personne qui accueillit l’artisan était le client lui-même, un homme connu dans la rue sous le nom de « Rudeus Quagmire », bien que l’artisan l’appelle plus affectueusement « Quagmire ».

« Oui. Je remets tout entre vos mains, Monsieur Balda. »

Balda connaissait Rudeus. Talhand était un vieil ami à lui, et il avait entendu parler de Rudeus par la compagne de Talhand, Elinalise.

« Je suis heureux d’avoir pu acheter une maison pour ma nouvelle femme, mais comme vous pouvez le voir, elle a besoin de quelques restaurations. »

« Eh bien, pourquoi ne pas me laisser jeter un coup d’œil ? »

« Je vous en prie. »

Au moment où ils avaient essayé d’entrer dans la maison, l’artisan fronça les sourcils.

« Hé ben, qu’est-ce que c’est que ça ? Cette porte est en mauvais état. C’était comme si elle avait été arrachée de ses gonds. »

« Elle n’était pas bien ajustée et ne pouvait pas être ouverte, nous n’avions donc pas d’autre choix que de la casser », expliqua Rudeus.

« Tsk, honnêtement. Vous, les enfants, vous aimez vraiment tout casser. Vous n’avez aucun respect pour les choses. », cracha le nain.

« Je suis tout à fait d’accord. »

Le client balaya facilement les propos colériques de l’artisan. Il parlait comme s’il n’avait rien à voir avec la destruction de la porte. L’artisan n’aimait pas trop ce genre d’attitude, mais il avait retenu ses sentiments. Il avait entendu dire que Rudeus Quagmire était un individu assez terrifiant si on provoquait sa colère.

« Alors qu’est-ce que vous voulez faire pour cette porte ? »

« Qu’est-ce que vous voulez dire ? », demanda Rudeus.

« Qualité des matériaux, design, ce genre de choses. Si vous n’avez pas de préférence, je me contenterai d’utiliser mon propre savoir-faire », expliqua Balda.

« Je n’ai pas de préférence particulière en ce qui concerne les matériaux, mais j’aimerais demander une porte solide. De plus, veuillez ajouter un heurtoir de porte. »

« Bien sûr. Après tout, c’est l’entrée principale. »

Après cela, ils s’étaient dirigés vers l’intérieur, où l’artisan arborait à nouveau un regard mitigé.

« Cet endroit a vraiment subi beaucoup de dégâts. »

« Vraiment ? »

« Le sol est plutôt assez bien fait, mais les murs et le plafond sont plutôt mal faits en comparaison. C’est comme si le sous-sol était la partie la plus importante de la maison et que tout le reste n’était que du superflu. »

« Vous pouvez dire tout ça ? »

« Bien sûr que je le peux. »

Les yeux de Balda pouvaient facilement dire ce qui était bien fait et ce qui ne l’était pas. Le plancher, les escaliers, le deuxième étage, la salle à manger, la cuisine et la cheminée étaient tous des ouvrages solides. Il pouvait dire qu’un constructeur talentueux avait exercé ses compétences architecturales et ses capacités magiques pour créer ceci il y a cent ans. Mais quelqu’un d’autre avait fait des rénovations aux murs et au plafond. Ce fut à ce moment que tout devint détraqué.

« Eh bien, ça peut être réparé très rapidement. »

Les paroles de l’artisan étaient rassurantes. Soulagé, le client l’avait conduit dans une grande salle à manger.

« Une grande pièce, hein ? La lumière du soleil ici n’est pas mauvaise », dit Balda.

« Et la cheminée ? »

« Voyons voir. »

Les yeux du nain s’illuminèrent devant la cheminée qui pouvait ou non être utilisable.

« C’est une belle cheminée. Un peu vieille, mais il vaudrait mieux ne pas y faire d’ajustements. »

« Vous êtes sûr ? »

« Tenez, regardez cette marque ciselée ici. »

Balda désigna l’emblème que Rudeus était certain d’avoir déjà vu quelque part.

« C’est la marque d’un artisan de génie. Son nom s’est perdu dans la nuit des temps, mais dans le Royaume d’Asura, les outils magiques portant cette marque se vendent très cher. La plupart d’entre eux sont cependant de petits gadgets. Qui aurait cru que la même personne aurait créé une cheminée entière comme celle-ci ? »

Le client repensa à l’écusson sur le journal qu’il avait trouvé dans cette maison quelques jours auparavant, réalisant finalement qu’il ressemblait terriblement à celui-ci. Il semblerait que le premier propriétaire de la maison ait construit ces choses lui-même.

« Alors, que voulez-vous faire avec cette grande pièce ? », demanda Balda.

« C’est une bonne question. Que faites-vous normalement avec une pièce comme celle-ci ? »

« Eh bien, c’est un grand espace. Installez une grande table et vous pourrez l’utiliser pour des fêtes. Prenez celle de l’autre aile de la maison comme réserve. Si quelque chose arrive et que vous ne pouvez pas utiliser cette pièce, alors vous pouvez utiliser celle-là à la place. »

« Donc vous ne l’utiliseriez pas la plupart du temps ? »

« Pas normalement, non. Et puis, pour la plupart d’entre nous qui vivons une vie normale, une grande pièce est plus que suffisante. »

« Je suppose que vous avez raison. Utilisons la pièce de l’autre aile comme salon. »

« D’accord. »

L’artisan et son client poursuivirent leur échange en passant à la pièce suivante.

« Il y a aussi deux cuisines ici. Mais la seconde n’a pas de four. »

« Je suppose que cela signifie qu’elle n’a pas été utilisée, non ? », demanda Rudeus.

« Il y a un tuyau de drainage, ça a donc probablement servi pour se laver et se baigner. »

« Oh, c’est donc une salle de bain ! »

L’artisan regarda la cuisine, puis la zone de lavage. Il vérifia la détérioration et l’obstruction de la plomberie, puis hocha la tête.

« Cet endroit est très bien et ne nécessite aucune réparation. C’est plutôt propre pour l’usage qu’on en a fait. Bien qu’elle n’ait peut-être pas été beaucoup utilisée au départ. »

« Il y a une chose pour laquelle j’aimerais vous consulter », dit le client en poursuivant avec sa propre suggestion.

Les yeux de l’artisan s’illuminèrent.

« Vous pensez à des choses intéressantes. Mais je n’ai pas les matériaux pour ça, donc ça risque de vous coûter cher. »

« Je les créerai moi-même avec de la magie. »

« Vous avez donc tout compris, hein ? Très bien. Voyons ce que nous pouvons faire. »

Et ce fut ainsi que le client confia son idée à l’artisan.

◇ ◇ ◇

Le lendemain, dix des subordonnés de Balda se réunirent et les rénovations commencèrent.

PARTIE 1 : PORTE

Tôt dans la matinée, une grande porte faite de bois coûteux, découpé pour s’adapter au cadre, fut apportée. Sur l’extérieur de la solide dalle se trouvait un heurtoir en forme de lion, avec un cercle magique dessiné sur le bord de la porte comme mesure de sécurité.

« Ce n’est pas grand-chose, mais si quelqu’un essaie de forcer la porte, un bruit fort résonnera dans toute la maison. Ça pourrait aussi servir d’alarme. », dit le nain.

Le client rit hardiment de l’idée de l’artisan.

PARTIE 2 : SALLE DE BAIN

Grâce à l’habileté de l’artisan, cet espace avait subi de grands changements. Tout d’abord, une cloison fut installée pour diviser l’espace en deux. Le sol en pierre avait été remplacé par du carrelage et incliné vers un drain dans un coin de la pièce. Dans un autre coin, une boîte carrée en pierre assez grande pour que trois personnes puissent s’y allonger avait été installée. Le sol en dessous avait été légèrement entaillé pour que la boîte puisse être mise en place. Puis une fenêtre avait été installée près du plafond. À quoi cette pièce était-elle censée servir exactement ?

PARTIE 3 : PIÈCE DU SOUS-SOL

Le client et l’artisan s’étaient tenus dans l’obscurité du sous-sol.

« C’est une belle pièce. Vu la façon dont elle a été construite, vous n’aurez presque jamais de souris qui entreront. »

« Oui. Eh bien, à propos de cette porte cachée ici. Derrière elle, j’aimerais que vous créiez une pièce comme celle-ci. »

« Pourquoi voulez-vous une pièce aussi étrange ? Ah, oubliez ça. Je ne dirai rien. Je suis un bon disciple de Millis, mais il semble que vous ne le soyez pas. »

Des machines et des matériaux avaient été apportés dans le sous-sol pour répondre aux souhaits du client, et les taches sur les coins de la porte cachée avaient été complètement lavées.

***

Partie 2

Deux semaines plus tard, alors que les rénovations étaient enfin terminées, le client avait amené sa femme avec lui.

« Oh, je me demande ce que tu veux me montrer. Je suis tellement excitée ! »

« On dirait que tu récites des lignes écrites sur un morceau de papier, Sylphie. Ne me dis pas que tu as secrètement recueilli des informations et que tu sais déjà ce que c’est ? »

« Oh ? Qu’est-ce que tu veux dire ? Je n’ai aucune idée de ce dont tu parles. »

Rudeus flirtait avec sa femme tandis qu’elle continuait à feindre une surprise guindée, et les deux se frayèrent un chemin dans la neige.

« Apparemment, pendant que j’avais le dos tourné, la fille honnête et fautive que je connaissais a appris à mentir. Maintenant que j’y pense, je devrais peut-être être heureux. Mais si tu peux mentir si audacieusement maintenant, alors je suis inquiet que tu puisses me mentir à nouveau dans le futur. »

« C’est aussi ta faute, Rudy. Si tu utilises le nom de la princesse Ariel, je finirai bien par le découvrir. »

« Je m’excuse. »

« Je vais devenir anxieuse si tu ne me dis rien, tu sais. Je veux dire, tu es si beau… »

Sylphie s’était éloignée.

« Tu penses que je vais te tromper ? C’est vexant. »

« Non, je veux dire… hum, tu sais. Je ne suis pas très… je veux dire, au niveau de la poitrine. Ils sont plutôt petits. »

Au moment où l’homme vit le regard anxieux sur le visage de sa femme, un sourire s’était répandu sur le sien.

« C’est quoi ça, tu t’inquiètes de la taille de tes seins ? Ne t’inquiète pas, ce vieil homme croit en l’égalité. Je ne fais pas de discrimination. Ha ha ha ! »

« Vieil homme ? Ah, hé, ne commence pas à me toucher soudainement ! Les gens regardent ! »

« Oui, madame. Je suis désolé. »

Jusqu’au moment où ils arrivèrent à la maison, l’homme était devenu silencieux, comme un chien qui avait la queue entre les jambes. Sa femme ajusta ses lunettes de soleil et grommela de frustration.

« Considère l’heure et le lieu. Garde ce genre de choses pour la nuit, dans la chambre ! D’accord ? »

« Oui, Mlle Sylphiette. Je ne le ferai plus jamais. »

« Ah, m-mais si tu ne peux vraiment pas te retenir… alors hmm… »

« Oho ? Il va falloir que tu parles plus fort, petite, les oreilles de ce vieux monsieur ne sont plus ce qu’elles étaient. »

Tous deux jetèrent un coup d’œil à leur nouvelle maison.

AVANT :

La mousse s’accrochait aux pierres et le lierre serpentait à l’extérieur de la maison. Les fenêtres étaient brisées et la porte d’entrée pendait de son cadre. La demeure de Rudeus dégageait une aura étrange, comme si elle abritait une sorcière.

MAINTENANT :

Les pierres couvertes de mousse avaient été nettoyées et polies, et une nouvelle couche de peinture blanche pure avait été appliquée sur les murs extérieurs. Le toit, auparavant si terne qu’il était impossible de distinguer sa couleur d’origine, était maintenant d’un vert éclatant. De solides portes doubles brun foncé avaient été installées dans l’entrée. Les portes avaient des charnières dorées étincelantes en forme de lion qui ressemblaient presque à des chiens de garde.

En voyant cela, la femme s’était couvert la bouche.

« Qu’est-ce que tu en penses ? »

« Um, uh, qu’est-ce que j’en pense ? »

« J’ai choisi une couleur proche de la couleur originale de tes cheveux pour le toit. Tu n’aimais peut-être pas tes cheveux, mais moi, je les aimais vraiment. »

« Huh ? Oh, je vois. Aah… »

Elle gardait sa main pressée sur sa bouche, les yeux pleins d’admiration en regardant la maison.

« Viens alors, allons à l’intérieur pour voir le reste. »

Le duo entra. Un tapis était posé à l’entrée principale afin qu’ils puissent s’essuyer les pieds. C’était une représentation des sentiments du client sur la culture de ce monde qui consistait à porter des chaussures à l’intérieur.

« À droite, la salle à manger. À gauche, le salon. Laquelle veux-tu voir en premier ? »

« Hum, je suppose qu’il serait bon de voir la salle à manger en premier ? »

« Donc tu préfères la salle à manger ! Très bien. Je suis sûr que tu aimeras encore plus cet endroit, une fois que tu l’auras vu. Viens par ici. »

La nervosité du client filtrait dans son discours, comme s’il était une sorte de vendeur de voitures.

Ils avaient quitté le couloir pour se rendre dans une pièce située sur la gauche. La pièce, auparavant grande et vide, avait subi une sacrée transformation. Tout d’abord, une longue table avait été placée à l’intérieur. Elle était vide pour le moment, mais elle semblait pouvoir accueillir dix personnes. Les murs étaient recouverts d’un papier peint blanc, et dans un coin se trouvait un vase avec un petit arrangement de fleurs. La grande cheminée avait été réparée avec des briques rouges flambant neuves qui accentuaient le reste de la pièce.

« Whoa, c’est incroyable. »

« Nous mangerons soit ici, soit dans le salon », dit l’homme.

« Qu’allons-nous faire avec une table aussi longue ? »

« Je suis sûr que nous l’utiliserons quand nous inviterons des gens. »

« Oh, c’est logique. Tu as raison. On va inviter des gens. »

La fille avait retiré ses lunettes de soleil et s’était gratté l’arrière de ses oreilles.

Il avait alors tendu la main et l’avait tapotée sur la tête, un regard affectueux sur le visage. Nul doute que le client pensait intérieurement non seulement aux invités potentiels, mais aussi à remplir les sièges de la table avec leurs enfants.

« Bon, alors ! Au salon. »

Ils se dirigèrent vers le salon. Devant eux s’étendait un grand espace accueillant et familial. Des canapés étaient installés autour de la cheminée. Une table trônait à proximité, sur laquelle reposaient un pichet et quelques tasses. L’artisan avait fait preuve d’une magnifique ingéniosité en mettant en œuvre si naturellement le désir du client d’avoir une maison relaxante.

« C’est incroyable. Puis-je m’asseoir là-dessus ? »

« Bien sûr que tu peux ! Ah, mais s’il te plaît, ne mentionne même pas que les coussins sont durs, je le sais déjà. Ils vont s’adoucir avec l’usure, à ce qu’on m’a dit. »

« Je ne me suis même pas encore assise. En fait, Rudy, ça fait un moment que tu parles bizarrement. »

« Je suis juste un peu nerveux. »

Sa femme avait prudemment pris place sur le canapé.

« Ce n’est pas du tout dur. »

Le client s’était installé à côté de sa femme. Il passa un bras autour de son épaule et les deux s’étaient fait face, les regards se croisant. Sa femme avait doucement fermé les yeux et…

Il l’avait remise sur ses pieds.

« Pourquoi ne pas aller voir la pièce suivante ? C’est la cuisine. La demeure de Rudeus est fière d’avoir une fantastique zone de préparation des repas, viens voir ! »

« Euh, ouais ! »

Outre le four en pierre existant, la cuisine accueillait également un assortiment d’équipements de cuisson dernier cri. Il y avait un comptoir assez grand pour dépecer un sanglier entier dessus, et une cuisinière avec un gigantesque chaudron. Il y avait aussi des fûts, des bocaux et des récipients en terre pour le stockage.

« C’est tellement normal. »

« C’est sûr. »

Alors que l’expression de son mari devenait solennelle, la femme avait fait à son tour un signe de tête solennel. Une fois cela terminé, ils étaient passés à la zone suivante — la salle de bain. Ils avaient traversé le couloir et s’étaient glissés dans l’entrée. Quand ils le firent, la femme inclina la tête.

« Oh ? C’est assez petit. »

Il y avait un grand seau et une planche à laver dans la pièce, et rien d’autre. C’était plus qu’assez d’espace pour faire la lessive, mais ce qui avait attiré son attention était la porte à l’arrière.

« Jette un coup d’œil. »

Le client conduisit sa femme à travers la porte.

Ce qui l’attendait à l’intérieur était une énorme baignoire.

AVANT :

Ce n’était rien de plus qu’une pièce ordinaire sans four à pierre, trop grande pour être utilisée uniquement pour laver le linge. Une deuxième cuisine désolée.

MAINTENANT :

Le sol avait été remplacé par du carrelage, et au bord de la pièce se trouvait une grande baignoire remplie d’eau chaude. Elle était inclinée de façon à ce que l’eau s’écoule doucement dans le drain qui avait été installé. La pièce qui avait été recouverte de pierre était maintenant une salle de bain élégante.

« Hum, est-ce que cela pourrait être… une baignoire ? », demanda sa femme.

« J’aurais dû m’attendre à ce que tu trouves la solution. Tu sais donc ce qu’est une baignoire ? »

« Oh, oui. J’ai eu une petite expérience avec eux quand je vivais dans le palais royal. Mais c’est la première fois que j’en vois une aussi grande. Est-ce ce que tu appelles une source chaude ? »

« C’est un peu différent d’une source chaude. »

Elle n’avait pas pu masquer sa surprise. Le client l’observait avec une expression curieuse. On pouvait presque entendre sa sinistre voix intérieure dire « J’ai hâte de prendre un bain ensemble, heh heh heh » rien qu’à l’expression de son visage.

« J’ai mis de l’eau dedans juste pour pouvoir te montrer, mais normalement on la garde vide. »

« OK. Tu pourras m’apprendre à m’en servir plus tard. Ahh ! »

Il jeta alors soudainement ses bras autour d’elle. Apparemment, il venait juste d’être submergé par l’émotion rien qu’en l’écoutant.

« Bon sang, de quoi s’agit-il ? », demanda-t-elle.

« Je me demandais comment je pourrais t’amener à prendre un bain avec moi. Alors, quand je t’ai entendu dire ça, je n’ai pas pu m’en empêcher », dit le client.

« Étais-tu vraiment inquiet à ce sujet ? Un bain n’est pas quelque chose que l’on fait seul, non ? La princesse y va toujours avec ses préposées. Je l’ai même déjà aidée à se laver. »

« Il y a une coutume dans une des tribus là-bas où la femme et le mari se lavent mutuellement le corps. En as-tu entendu parler ? »

« Non, jamais. C’est un peu embarrassant, mais je vais faire de mon mieux. »

Une fois leur conversation terminée, ils avaient pris les escaliers et étaient montés au deuxième étage. Le plafond avait été magnifiquement restauré avec des panneaux en bois clair, éliminant toute inquiétude quant au risque d’être arrosé par la pluie. Le client avait emmené sa femme directement à la porte la plus éloignée.

« Pour l’instant, c’est la seule pièce que j’ai refaite au deuxième étage. »

« Ah, c’est incroyable. »

Les yeux de sa femme s’étaient élargis de surprise en entrant. La chose la plus évidente dans la pièce, bien sûr, était le lit massif assez large pour que trois personnes puissent y dormir confortablement. Il n’y avait qu’un seul oreiller dessus : le préféré du client.

« Pourquoi un si grand lit ? »

« C’est évident, bien sûr. C’est pour que nous puissions vraiment nous amuser lorsque nous serons seuls ensemble. »

« Oh, c’est donc ça. Je suppose que c’est logique. Hee hee hee. »

Ils arboraient tous les deux des sourires carnassiers.

***

Partie 3

Ce fut ainsi que j’avais présenté à Sylphie notre nouvelle maison, comme un documentaire.

Elle s’était assise sur le lit et s’était blottie contre moi. Elle était de bonne humeur, avec un grand sourire sur le visage. La voir apprécier l’endroit me rendait heureux. Je voulais la pousser vers le bas et passer aux affaires entre mari et femme, mais il y avait un petit quelque chose dont je voulais parler d’abord.

« Sylphie, cela fait environ trois semaines que j’ai annoncé nos fiançailles. Je réalise que c’était comme si c’était hier, mais nous avons fait une petite pause pour ne pas en discuter. »

« O-oui. »

La raison pour laquelle je parlais de manière si raide était parce que cette conversation était sérieuse.

Sylphie avait dû s’en rendre compte aussi, car elle s’était redressée.

« Même si j’ai dit qu’on allait se marier, pour être honnête, je ne sais pas ce que je suis censée faire. J’ai acheté cette maison, mais honnêtement, je ne peux pas m’empêcher de penser que je me suis précipité. »

« Je… je ne me sens pas du tout comme ça. Je suis vraiment heureuse de tout ce que tu as fait. En fait, c’est moi qui me demande si c’est vraiment bien pour moi de vivre dans un endroit aussi luxueux. »

« Vraiment ? Je suis heureux d’entendre que cela ne te pose aucun problème, mais je souhaite discuter de ce qui se passera dans le futur. »

Le futur. Quand j’avais dit ça, son visage était devenu rouge, et pour une raison quelconque, elle avait commencé à s’agiter.

« Hum, j’aurais autant d’enfants que tu le souhaiteras. Mais le sang d’elfe coule fortement dans mes veines, donc ça pourrait être difficile de me mettre enceinte. »

« O-oui. »

C’était incroyablement sexy à entendre. Après tout, on n’était pas dans le Japon de l’ère moderne. J’aurais été déçu d’entendre qu’elle voulait repousser les enfants pour des raisons financières alors qu’on venait de se marier. C’était vrai. J’étais fidèle à mes instincts. Et par là, je voulais dire l’instinct animal naturel de se reproduire. En d’autres termes, faire des bébés.

Malgré tout, j’avais l’intention d’être compréhensif à propos de sa carrière.

« Mais que vas-tu faire de ton travail pour la princesse Ariel ? »

Je ne savais pas ce que la princesse pensait de tout ça, mais je ne voyais pas comment Sylphie pourrait continuer son travail de garde du corps si elle tombait enceinte. Je suppose que moi ou quelqu’un d’autre pourrions la remplacer sur le front, mais ce n’était pas le seul aspect du métier de garde du corps.

« Qu’est-ce que tu veux dire ? », avait-elle demandé.

« Ne serait-il pas difficile de faire les deux en même temps ? »

« J’en ai déjà parlé avec la princesse. »

Huh. C’était logique.

« Nous prévoyons de rester dans ce pays pour les deux prochaines années au moins, et même dans ce cas, ce n’est pas comme si nous allions nous diriger vers le Royaume d’Asura dès que nous serons diplômés. Nous allons rester ici encore environ cinq années supplémentaires. Donc, hum… »

Sylphie ne semblait pas avoir l’intention d’abandonner son travail de garde du corps. Le fait qu’il n’avait jamais été question de démissionner en disait long sur la force de ses liens avec Ariel et Luke. Je me demandais ce que l’ancienne Sylphie, celle qui dépendait entièrement de moi, dirait. Peut-être qu’elle proposerait de tout laisser tomber pour me suivre. Ça me rendrait heureux aussi, mais…

« Désolé. Maintenant que j’y pense, c’est injuste pour toi, non ? Tu m’as offert une maison si magnifique, mais je ne pourrai pas y passer beaucoup de temps à cause de mon travail avec Ariel. Je suppose que je ne mérite pas vraiment d’être ta femme, hein ? »

Elle baissa la tête, le visage plein de chagrin.

Aucune règle ici n’obligeait l’homme à travailler pendant que la femme restait à la maison, peut-être parce qu’il n’y avait pas dans ce monde autant d’écart de pouvoir social entre les hommes et les femmes. Pourtant, c’était généralement plutôt la norme.

« Je ne suis donc finalement pas assez bien ? », demanda Sylphie, les yeux remplis de larmes.

Je me sentais un peu coupable. J’avais passé deux ans dans l’abstinence. Une fois ma libido enfin rétablie, l’émotion chauffée à blanc qui avait été refoulée pendant ces deux — non, trois ans — avait jailli, et la seule pensée que j’avais en tête était Sylphie. C’était la seule personne qui me laisserait faire l’amour avec elle.

Je ne pensais pas que c’était nécessairement une mauvaise chose. Après tout, c’était Sylphie qui avait pris l’initiative, elle m’avait même donné un aphrodisiaque et m’avait laissé faire ce que je voulais avec elle, même si c’était sa première fois.

J’étais un obsédé sexuel que même les hommes-bêtes étaient dégoûtés par moi. Si elle m’avait trouvé effrayant, elle n’en avait montré aucun signe. Quand je m’étais réveillé le lendemain matin, elle m’avait regardé et avait souri.

Si ce n’est pas maintenant, alors quand ? Si ce n’est pas Sylphie, alors qui ? Si j’hésitais encore, et qu’elle finissait par épouser quelqu’un d’autre, j’étais sûr que je le regretterais pour le reste de ma vie. Si elle m’était enlevée — attendez, c’était vrai. Sylphie m’appartenait déjà.

« Tu es à moi, Sylphie. »

« Eh ? ! Euh, oui. Je suis à toi, Rudy. »

« Alors s’il te plaît, épouse-moi. »

Maintenant que j’y pensais, c’était peut-être la première fois que je le lui demandais explicitement.

« … Oui. »

Ses joues chauffèrent tandis qu’elle hochait la tête. Puis elle avait laissé échapper un petit soupir de soulagement.

« Ne t’inquiète pas pour ton travail de garde du corps. Je m’occupe de la maison. Fais donc simplement ce que tu as à faire. »

« Oui. »

« Eh bien, j’aimerais quand même que tu dormes avec moi une fois de temps en temps si possible. »

« Huh ? »

Ooops. Mes désirs sexuels avaient débordé.

« Par dormir, tu veux dire ça ? », avait-elle demandé.

« Non, non, seulement si tu en as envie. Si tu n’en as pas envie, laisse-moi juste tripoter tes petits seins et tout ira bien. »

« Hum, je vais faire de mon mieux, ok ? Je ne veux pas que tu te restreignes, ok ? »

« Ouais, mais ne te force pas non plus. Quand tu es épuisée, tu as besoin de récupérer. Si tu me laisses juste te toucher un peu, soit avant de nous coucher, soit après nous être levés, je m’en occuperai moi-même. »

Mes désirs sortaient tout droit de ma bouche. Mais bon, ça ne servait à rien de la jouer cool pour Sylphie. C’était comme ça que j’étais.

« Tu aimes tant que ça mes seins ? »

« Je les aime », avais-je dit.

« Mais Luke a dit qu’ils n’avaient rien d’attirant. »

« Ne fais pas confiance à ce que dit un jeune freluquet comme lui. »

Plus un gars était jeune, plus il était obsédé par des seins plus gros ou plus petits. Ce n’était pourtant pas la partie la plus importante. C’était le cœur. Pas vrai, ermite amoureux des seins ?

« Mais ma poitrine n’est pas très différente de la tienne ? »

« C’est faux. Les miens sont des pectoraux ciselés, les tiens sont de petits et beaux seins. Ils sont totalement différents. Si tu ne me crois pas, pourquoi n’essaies-tu pas de toucher les miens ? »

« Bien sûr, d’accord. »

J’avais gonflé ma poitrine et Sylphie s’était approchée doucement pour la toucher.

« Tu as raison, ils sont complètement différents. Les tiens sont un peu durs. »

« Hmph ! », avais-je grogné.

« Ouah ! »

J’avais fléchi ma poitrine, ce qui poussa Sylphie à paniquer et à rétracter sa main.

« Ces pectoraux t’appartiennent, donc tu es libre de les toucher quand tu veux. »

« Les miens t’appartiennent aussi, mais garde à l’esprit le moment et le lieu où tu les touches. »

« Pourquoi pas maintenant ? »

« M-mais nous avons une conversation i-importante en ce moment, non ? »

Oh ouais. On s’est un peu éloigné du sujet.

« Revenons-en à nos moutons. Communiquons ouvertement l’un avec l’autre quand nous avons besoin de quelque chose ou quand nous serons mécontents de quelque chose, d’accord ? Cela permettra à notre vie de couple de rester paisible », avais-je résumé à la hâte.

Sylphie hocha la tête.

« Oui, je suis d’accord. »

« Et à ce propos, il y a quelque chose que tu veux me dire maintenant ? »

Sylphie considéra la question un instant, puis baissa les yeux. Avec un air triste sur le visage, elle sourit et dit : « Ne disparais pas soudainement, d’accord ? »

« Oui. »

C’était vrai. Le fait de voir partir quelqu’un précipitamment était déchirant.

« Je comprends. Je ne disparaîtrai pas soudainement. »

Je savais bien moi-même à quel point il était douloureux de voir quelqu’un à qui on tenait disparaître soudainement.

Avec ça, notre importante conversation était pratiquement terminée. Il y avait probablement encore des choses dont nous devions parler et que nous devions régler, mais pour le moment, c’était suffisant.

« Bon, alors, je peux ? »

« Vas-y. »

Elle avait un regard nerveux sur son visage au moment où elle pressa sa poitrine vers moi.

J’avais tendu une main pour les toucher, mais je m’étais arrêté. La dernière fois, je l’avais attaquée comme une bête. Cette fois, je voulais privilégier la douceur avec elle plutôt que mes propres désirs. Je l’avais donc doucement prise dans mes bras et l’avais lentement poussée sur le lit.

« T-tu ne vas pas les tripoter ? »

« C’est pour le matin et le soir. »

« O-okay. »

Nous nous étions regardés, les visages rapprochés. Je pouvais voir mon visage se refléter dans ses yeux humides. Elle les avait doucement fermés. Je lui avais tapoté la tête et lui avais donné un baiser maladroit.

◇ ◇ ◇

Cette nuit-là, j’avais traîné mon corps léthargique jusqu’au sous-sol. Il n’y avait rien dans l’entrepôt souterrain, puisque nous venions d’emménager. Il était nu, à l’exception de quelques étagères qui avaient été installées. Je m’enfonçai plus profondément à l’intérieur et posai ma main sur la porte cachée qui avait été restaurée par l’artisan nain.

AVANT :

C’était une porte bruyante qui grinçait et gémissait lorsqu’elle était ouverte ou fermée. Bien qu’elle soit appelée porte cachée, les bords étaient si sales qu’on pouvait la repérer au premier coup d’œil.

MAINTENANT :

Le dispositif d’ouverture et de fermeture de la porte avait été remplacé par du métal neuf, avec une application abondante d’huile pour s’assurer qu’elle soit silencieuse. Les panneaux muraux du sous-sol avaient également été complètement restaurés. Personne n’aurait la moindre idée qu’une porte était cachée ici.

J’avais doucement ouvert la porte. À l’intérieur se trouvait un petit autel en bois non verni. C’était là, à l’intérieur d’un autel construit en pierre noire lustrée, que mon idole était enchâssée. La vieille salle de recherche poussiéreuse avait été nettoyée à fond et transformée en un lieu de culte. Là, dans le calme de la nuit, alors que tout le monde dormait, j’avais offert une prière à mon dieu depuis cette nouvelle terre sainte.

***

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Un commentaire :

  1. Dans le web novel, il n’y avait pas une partie ou rudeus aprenait à sylphie à prendreson bain ?

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