Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 2 – Partie 5

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Chapitre 2 : Les choses à préparer avant le mariage

Partie 5

Maintenant entre le deuxième étage, le premier étage et le sous-sol, cette dernière était certainement la zone la plus suspecte. Nous nous étions aventurés en bas une fois de plus avec nos lampes. J’avais laissé la porte entrouverte pour m’assurer que nous ne manquerions pas d’oxygène et j’avais aligné les lampes pour que l’espace soit bien éclairé. Si j’étais un conteur pour enfants, j’aurais pu m’exclamer : « Regardez, regardez, c’est aussi lumineux qu’en plein jour ici ! »

Il y avait une forme carrée assombrie sur le mur : une porte cachée que nous n’avions pas remarquée dans l’obscurité. Lorsque la maison avait été construite, elle s’était probablement fondue dans le décor, mais avec le temps, l’usure des ouvertures et fermetures répétées avait assombri la zone autour des charnières. Il y avait également des marques sur le sol à l’endroit où la porte s’était ouverte.

« Eh bien, entrons ! »

Cliff avait joyeusement tendu la main pour ouvrir la porte. Je m’étais préparé à une éventuelle attaque et j’avais gardé un œil sur la porte, mais Cliff fit une pause.

« Qu’est-ce qui ne va pas ? », avais-je demandé.

« Je ne sais pas comment l’ouvrir. »

J’avais jeté un coup d’œil moi-même, et il avait raison. Il n’y avait ni poignée ni encoche dans la porte pour aider à l’ouvrir. Il ne semblait pas non plus qu’on doive la soulever pour l’ouvrir.

« Maître, dois-je la casser ? », proposa Zanoba.

J’avais secoué la tête. Même si je devais rénover la majeure partie de la maison, je ne voulais pas endommager quoi que ce soit si je pouvais l’éviter. Je regardai les éraflures sur le sol. Je n’avais aucun doute sur le fait que la porte pouvait être ouverte, et qu’elle s’ouvrait vers nous.

« Hm ? »

J’avais remarqué quelque chose d’étrange en regardant ces marques. Elles commençaient à trois planches sur la gauche, non alignées avec l’usure du mur.

Dans ma vie précédente, nous étions allés en voyage scolaire dans un ancien village ninja qui avait une porte cachée. Avec ce souvenir en tête, j’avais essayé d’appuyer sur le bord gauche de la porte. Il y eut un craquement, mais la porte ne s’était pas ouverte. Elle était lourde.

« Zanoba, appuie sur cette partie, juste là. »

« Hrm. »

Une fois qu’il le fit, la porte s’ouvrit en grinçant. C’était donc le bruit que nous avions entendu la nuit dernière, hein ? Il y avait une poignée à l’intérieur de la porte, donc l’ouvrir de l’intérieur était apparemment facile.

« Je doute qu’il y ait des pièges, mais veuillez rester sur vos gardes », avais-je dit en entrant, éclairant la pièce avec ma lampe. C’était une pièce exiguë avec un seul bureau, un piédestal en bois, et rien d’autre. Il y avait plusieurs livres et une bouteille d’encre sur le bureau. La bouteille était fissurée et son contenu était tout desséché.

Quant au piédestal, comment le décrire ? Il avait la forme d’un cercueil, sa base était creusée d’indentations adaptées à la taille et à la forme de la poupée. En regardant de plus près, j’avais remarqué un cristal transparent incrusté dans le bois, juste à l’endroit où la tête de la poupée devait reposer. Elle s’était probablement rechargée en s’allongeant ici — au sens magique du terme, en tout cas, pas au sens électrique.

« Cliff, peux-tu me dire quelque chose sur ce piédestal ? »

Celui-ci secoua la tête : « Non, c’est la première fois que je vois quelque chose comme ça. »

J’avais nerveusement tendu la main pour le toucher. Je ne pensais pas qu’il allait me capturer ou quoi que ce soit, mais je devais m’assurer qu’il était inerte. Comme il n’avait pas réagi, j’avais porté mon attention sur l’un des livres du bureau. Je pouvais dire qu’il avait été laissé ici pendant un certain temps, mais heureusement, il n’y avait aucun signe d’insectes. Peut-être que la poupée les avait exterminés ?

Sur la couverture, il y avait un titre et un blason dans une langue que je ne pouvais pas lire. L’intérieur du livre était identique, écrit dans une écriture que je ne connaissais pas, ce qui signifiait qu’il devait s’agir de la langue du dieu du ciel, de la langue du dieu de la mer ou d’une langue si obscure que je n’en avais jamais entendu parler. L’écusson et l’écriture me semblaient pourtant familiers. Où les avais-je vus ? À la bibliothèque de l’université, peut-être ?

En feuilletant les pages, j’étais tombé sur un certain nombre de croquis. Des croquis du corps humain, des croquis de cercles magiques. En continuant à feuilleter, j’étais tombé sur une poupée à quatre jambes et quatre bras.

« Zanoba ? »

« Oui ? »

Zanoba, qui était posté à l’entrée, s’était approché.

« Je pense que c’est la poupée que nous avons trouvée. Qu’en penses-tu ? »

« Je ne peux pas lire le texte, mais tu as probablement raison », avait-il convenu.

« Où ? Laisse-moi voir », dit Cliff tout en s’interposant une fois de plus.

Nous avions tous les trois regardé le livre, en feuilletant les pages. La reliure était assez vieille et semblait pouvoir céder à tout moment. Il y avait des flèches dessinées à côté des croquis et des mots écrits en dessous, probablement des annotations ou des commentaires. Il y avait des croquis des bras de la poupée, des cercles magiques, et d’autres flèches et annotations. Les marges étaient remplies de gribouillages détaillés.

« À en juger par les seuls croquis, cela semble similaire aux cercles magiques utilisés pour enchanter les instruments magiques », marmonna Cliff.

« Vraiment ? »

« Oui, je peux le dire parce que j’ai fait des recherches sur eux dernièrement. La poupée doit être un outil magique. »

« Alors c’est ça. »

L’ancien propriétaire — non, le premier propriétaire de cette maison — avait probablement fait des recherches sur quelque chose d’interdit. Je pense qu’il avait demandé à la poupée de protéger la maison, ce qui semblait avoir été un succès, puisqu’elle s’était déplacée dans le manoir et avait attaqué les intrus. Puis le propriétaire original disparu. Je ne savais pas vraiment s’il avait laissé son travail inachevé et où s’il avait déménagé ailleurs, ou s’il s’était fait prendre. Mais vu qu’il avait laissé le fruit de son travail derrière lui, il était fort probable qu’il soit décédé dans un accident imprévu.

Quant à la poupée, elle était probablement restée endormie sur ce piédestal jusqu’à ce que quelque chose se produise et la fasse se réveiller. Elle commençait par nettoyer la maison et par patrouiller, tuant tous les intrus qu’elle découvrait. Il était probablement programmé pour retourner sur le piédestal pour se recharger une fois qu’il avait terminé.

Cela semblait être la conclusion la plus logique. Mais si elle patrouillait dans le jardin, quelqu’un aurait déjà dû la repérer… Attendez, non, nous avions cassé la porte d’entrée quand nous étions arrivés ici, et c’était la seule porte cassée du bâtiment. La programmation originale de la poupée l’avait peut-être fait patrouiller dans le jardin, mais elle avait été forcée d’abandonner cette route quand elle n’avait pas pu ouvrir les portes, la laissant piégée à l’intérieur de la maison. Et puis nous avions cassé la porte en entrant, ce qui lui avait permis de recommencer à faire le tour du jardin — probablement juste au moment où nous étions passés devant et avions monté les escaliers, ce qui l’avait amenée à nous suivre.

◇ ◇ ◇

Par sécurité, j’avais à nouveau fouillé tous les coins et recoins de la maison et j’avais gardé l’œil ouvert pendant plusieurs jours encore. Il n’y avait plus de bruit la nuit. Une fois que j’étais certain que la maison était sûre, j’étais allé à l’agence immobilière pour signer officiellement le contrat. Quant à l’esprit maléfique, je leur avais dit que c’était un monstre diabolique qui s’était installé dans une pièce cachée au sous-sol de la maison.

Demain, je demanderais à des gens d’y aller pour commencer le nettoyage et les réparations. J’avais décidé de n’acheter que le strict minimum de meubles pour l’instant. Peut-être que c’était juste la partie japonaise de moi qui parlait, mais j’avais l’impression que je devais garder le reste pour Sylphie et moi, afin de décider ensemble. De plus, nous ne pourrions pas emménager avant un mois, lorsque les rénovations seraient terminées.

Je pouvais imaginer l’excitation sur le visage de Sylphie.

« Tu vois, c’est notre nouvelle maison ! », lui dirais-je.

« Whoa ! Rudy, c’est incroyable ! »

« Il y a aussi beaucoup de pièces à l’intérieur. On aura donc assez d’espace, quel que soit le nombre d’enfants qu’on aura ! »

« Incroyable, tu penses même à notre avenir ensemble ! Prends-moi maintenant ! »

« Bien sûr, mon amour. J’ai déjà préparé le lit pour nous. »

« Rudy, prends-moi ! »

Oui, ça avait peu de chances d’arriver, mais l’idée me faisait quand même sourire.

Attendez, se pourrait-il qu’elle soit décue ? Genre : « Ugh, Rudy, est-ce tout ce que tu as pu avoir pour nous ? »

Non, Sylphie n’était pas si égoïste. Du moins, j’étais presque sûr qu’elle ne l’était pas.

Quoi qu’il en soit, ça avait été un effort fructueux. En quelques jours, j’avais mis la main sur un bel endroit et hérité d’un des trésors qui y avaient été laissés. J’étais presque sûr que cette poupée était un instrument magique. Il était possible que le protocole approprié dans ces circonstances soit de soumettre ma découverte à la guilde des magiciens, mais je n’étais pas encore officiellement membre.

Une fois le processus plus ou moins terminé, j’avais décidé de déplacer le matériel de recherche qui avait été laissé dans la pièce du sous-sol. Zanoba porta le piédestal tandis que je portais les livres et autres. Nous allions les utiliser pour enquêter sur cette poupée.

« Maître ? »

Nous étions sur le chemin qui ramenait à l’université lorsque Zanoba m’avait interpellé, un air sérieux sur le visage. Il tenait le grand piédestal en bois en équilibre sur son épaule. Il était incroyablement lourd, mais Zanoba n’avait eu aucun mal à le soulever. Par précaution, nous l’avions enveloppé dans un tissu pour qu’il ressemble à un cercueil aux yeux de tous.

« Qu’il y a ? »

« Puis-je te convaincre de me laisser l’entière responsabilité des recherches sur la figurine mobile ? »

J’avais croisé son regard. Derrière ces cadres ronds se cachait un regard de détermination que je n’avais jamais vu auparavant.

« Ma réserve de mana est déplorablement petite, et mes mains sont bien trop maladroites. Je te retiens même pour la figurine de wyrm rouge que nous sommes censés fabriquer pour Julie. Je n’ai pratiquement pas avancé sur ce projet. »

Il serait facile de lui assurer que ce n’était pas vrai, mais je savais que cela le préoccupait. Je ne pouvais pas parler sans réfléchir.

Zanoba poursuivit : « Cependant, je me sens capable d’effectuer des recherches. Honnêtement, regarder le livre me donne une idée de ce que l’auteur voulait accomplir. »

Hm. Il pouvait donc deviner les pensées du créateur de la poupée puisqu’ils partageaient la même passion, hein ?

« Cela dit, identifier et traduire la langue peut prendre un certain temps. Il serait peut-être plus rapide pour toi de mener la recherche », avait-il suggéré.

Je n’étais pas sûr de cela. Je ne pouvais pas passer tout mon temps à faire des recherches sur des figurines. Il serait peut-être plus avantageux de laisser Zanoba s’en charger. Mais…

« Dans le pire des cas, que feras-tu si cette poupée devenait à nouveau folle furieuse ? »

« Même si elle se déchaînait, je pourrais la recapturer sans blessure. Tu l’as vu par toi-même, n’est-ce pas ? »

C’était vrai. L’idée qu’elle se déplaçait la nuit était un peu terrifiante, mais cela n’arriverait probablement pas tant qu’on ne le laisserait pas se recharger sur son piédestal. Le laisser dans la chambre de Zanoba était cependant dangereux, alors ce serait une bonne idée d’emprunter une des chambres de recherche de l’université. Une avec une porte solide.

Non, attendez. Il était possible que de la magie interdite soit vraiment à l’œuvre. Peut-être que nous ferions mieux de ne pas faire ça sur le campus, même si Nanahoshi faisait quelque chose de similaire avec ses recherches sur les cercles magiques. Je lui demanderais peut-être de glisser un mot en ma faveur, juste au cas où. Elle était après tout un membre de rang A de la guilde.

« S’il te plaît, Maître ! Quand ton plan sera pleinement réalisé, je ne veux pas que ma seule contribution soit de l’argent ! »

Il semblerait que Zanoba avait beaucoup réfléchi à tout cela. J’étais un peu inquiet de sa fixation sur les figurines, mais si c’était ce qu’il pensait, je devais peut-être le laisser faire.

« Je t’en supplie ! Confie-moi cette recherche ! »

Apparemment, il avait interprété mon silence comme une réticence. Il avait mis le piédestal de côté et était maintenant à quatre pattes, les deux mains écartées devant lui alors qu’il se prosternait dans la neige.

« Ok, j’ai compris. Mets-toi debout ! Je te le laisse. »

« Vraiment ?! »

Il s’était immédiatement levé d’un bond, une expression de joie absolue sur le visage. Il avait vraiment changé en un clin d’œil.

« Il est possible que tu t’avances sur le territoire de la magie interdite », avais-je prévenu.

« De la magie interdite ? »

« Oui. Nous allons emprunter une chambre de recherche à l’université pour le moment, alors fais ton travail là-bas. »

« … Merci ! »

Il avait rapidement soulevé le piédestal à nouveau, manquant de peu le bout de mon nez. C’était passé près ! Qu’avait-il prévu de faire s’il m’avait accidentellement frappé à la tête avec ça ?

« Voulez-vous bien arrêter d’attirer l’attention sur vous au milieu de la rue ? », grommela Cliff.

C’est ainsi que Zanoba commença ses recherches sur les poupées automatiques et que j’avais mis la main sur une nouvelle maison. Prochaine étape : les rénovations !

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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