Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 2 – Partie 4

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Chapitre 2 : Les choses à préparer avant le mariage

Partie 4

Nous nous étions prudemment glissés hors du sous-sol et étions retournés au deuxième étage. Nous avions traversé le couloir jusqu’à la chambre où nous étions postés.

« Zanoba, il y a une chance qu’il se cache dans la chambre où nous dormions, alors fais attention en ouvrant la porte. »

« Compris. »

Il resserra sa prise sur son gourdin et posa doucement son autre main sur la poignée de la porte avant de l’ouvrir.

« … »

Rien ne s’était passé.

« On dirait que tout est vide. »

Il n’y avait rien eu. Pas d’attaque.

« Ouf. »

Nous pouvions nous reposer pour le moment. Peut-être était-il temps de considérer que la créature n’attaquait que lorsque les gens dormaient. Ou quand ils étaient aux toilettes. Maintenant que j’y pensais, nous n’avions pas vérifié le jardin. Je devrais y jeter un coup d’œil de plus près demain.

Ce fut alors que j’avais soudainement regardé derrière nous.

Il était là.

Il était au bout du couloir, près du sol. C’était comme s’il rampait. Seule sa moitié supérieure dépassait le haut de l’escalier. Il avait la tête inclinée en regardant dans notre direction. Au début, j’avais pensé que ça pouvait être un humain. Il avait des yeux, un nez, une bouche, mais pas de cheveux ou d’oreilles.

Je n’avais pas non plus eu l’impression qu’elle était vivante.

« … »

Il nous montra une silhouette pâle et obsédante dans l’obscurité tout en nous observant. Pendant quelques secondes, on s’était regardés fixement.

« Oh », avais-je commencé, essayant de dire quelque chose.

Ce fut alors qu’elle bougea. Son corps se leva et il sauta au deuxième étage. Il était de taille humaine… mais ce n’était pas un humain. Il avait quatre bras et quatre jambes. Il était arrivé dans la nuit noire, brandissant ce qui ressemblait à un pieu, se déplaçant silencieusement sur ses quatre pattes à une vitesse incroyable, droit vers…

« Whoaaah ! »

Mes jambes avaient lâché, et j’avais atterri sur le cul en lançant à la hâte un Canon de Pierre. La peur de détruire ma propre maison montait en moi. J’avais hésité, mais j’avais finalement affaibli la force de mon attaque. La boule de terre s’était brisée contre l’épaule de notre ennemi, mais tout ce que cela avait fait, c’était de faire chanceler la chose inhumaine. Elle s’était dirigée vers moi avec son pieu, et j’avais utilisé mon œil de démon pour essayer de l’éviter, mais…

« Maître ! »

Zanoba vola devant moi. La créature frappa fortement avec son arme. Elle était allée droit vers son cœur.

« Zanoba ! »

Elle ne l’avait pas transpercé. La peau bénie de Zanoba était trop résistante pour l’attaque de la créature. O-oui ! C’est bien mon élève, même pas une égratignure, pensais-je.

Zanoba avait saisi le visage de la créature à deux mains. Les huit membres de la créature s’agitaient dans l’air tandis que les coups de poing pleuvaient sur Zanoba.

Cliff jeta un léger coup d’œil hors de la pièce pour réciter une incantation.

« Je t’invoque, Dieu qui bénit la terre qui nous nourrit ! Délivre un châtiment divin à ceux qui sont assez fous pour défier les voies naturelles ! Exorcise ! »

La lumière blanche de son bâton frappa la silhouette à quatre pattes… mais ne l’avait pas empêchée de bouger. Ce n’était donc pas un esprit ?

Dans ce cas, il était temps pour moi d’utiliser ma magie.

« Zanoba, écarte-toi du chemin. Je vais utiliser le Canon de Pierre ! »

« Attends, Maître ! »

Zanoba ne voulait pas bouger. Même si le pieu mettait ses vêtements en lambeaux, il ne voulait pas s’écarter. Pourquoi ?

« Assez, bouge ! Je vais m’en occuper ! »

« Attends ! Maître, je t’en supplie ! »

Zanoba jeta ses bras autour de la chose, comme s’il essayait de la protéger de moi. Cette dernière continua à s’agiter, réduisant ses vêtements en lambeaux. Son dos, maintenant exposé, était si frêle qu’on ne pouvait pas croire qu’il possédait une puissance surhumaine.

Quelques secondes passèrent comme ça. Puis, des minutes. L’ennemi continuait sa lutte violente, mais ses mouvements s’émoussaient progressivement jusqu’à s’arrêter.

« Ouf. »

Une fois que Zanoba fut certain qu’il s’était arrêté, il retira ses vêtements déchirés et les utilisa pour lier les mains et les pieds de la chose inhumaine.

« Maître, retournons dans la chambre. »

« Très bien… »

Cliff se tenait au milieu de la pièce, tremblant de terreur.

« Ne te fais pas d’idées ! Ce n’est pas comme si je m’étais enfui. J’ai juste pensé que je serais plus une gêne dans ce couloir exigu. »

« Ah, je vois. Bien pensé. »

« V-Vraiment ? »

Son excuse n’était pas du tout convaincante, mais bon, j’avais eu peur moi aussi. Je n’avais pas l’intention de dire quoi que ce soit.

« Maître… »

« Tu m’as vraiment sauvé pour le coup, Zanoba. Mais c’était vraiment dangereux. Contrairement à un certain Roi-Démon, tu n’es pas immortel.

« C’est incroyable, Maître. Jettes-y un coup d’œil. »

Zanoba était très excité. Il m’avait complètement ignoré alors qu’il posait notre attaquant ligoté, qui faisait des bruits légers et inattendus. Zanoba attrapa une lampe pour l’éclairer.

« Est-ce… une construction ? »

Devant nous se trouvait un mannequin de bois peint en blanc, froissé sur lui-même. Il avait quatre bras et quatre jambes. Malgré sa forme étrange, c’était à tous les coups une construction. Je m’étais demandé pourquoi je n’avais pas entendu ses pas, mais maintenant je le savais. Un tissu noir comme du charbon était enroulé autour de chacun de ses pieds. Ce que je pensais être un pieu n’était qu’un bras cassé, deux de ses quatre bras étaient cassés. Il avait un truc pitoyable à la place du nez et une bouche sur son visage, avec des boules de verre pour les yeux. Ces yeux froids et insensibles étaient ceux que je regardais avant.

Pour être honnête, c’était vraiment trop effrayant pour être supporté… et ça pouvait recommencer à bouger d’une minute à l’autre. Cliff était du même avis. Il tenait son bâton à portée de main et fixait prudemment son regard sur la poupée.

« Maître, c’est une découverte incroyable ! »

Zanoba, quant à lui, n’arrivait pas à cacher son excitation.

« Zanoba, peu importe à quel point tu aimes les figurines… », avais-je commencé à dire.

« Celle-ci a bougé ! Une figurine qui bouge ! »

Au moment où il avait dit ça, j’avais réalisé qu’il avait raison. Cette poupée nous avait attaqués.

« Une figurine qui bouge. »

Une figurine qui bouge ! Une figurine qui bougeait toute seule. Donc… un automate. Comme un robot. Comme… une servante robot. Oooh ! Lorsque ces mots traversèrent mon esprit, la peur que j’avais ressentie s’était instantanément dissipée.

« Tu as raison. C’est incroyable. », avais-je dit.

« Comprends-tu enfin ? »

« Oui. Je suis heureux que nous ne l’ayons pas détruit. Zanoba, ton jugement était sans faille. »

« Heh heh. J’ai su ce que c’était au premier coup d’œil. »

« Je n’en attendais pas moins. Ton œil pour les figurines a déjà surpassé le mien », avais-je dit tout en offrant à mon élève fièrement souriant quelques éloges.

Cela dit… Une figurine qui bouge. En y réfléchissant, il y avait d’autres objets inanimés dans ce monde qui bougeaient, comme les armures. Cette poupée était sculptée dans du bois, mais je pourrais peut-être faire bouger des figurines en pierre ? Et si je pouvais trouver un moyen de faire bouger les figurines par elles-mêmes… et si je pouvais développer une substance comme le silicium pour leur donner une peau, comme les humains…

Les possibilités étaient infinies.

« Zanoba, que dois-je faire ? J’ai le cœur qui bat si fort ! »

« Le mien aussi. Je sens les larmes venir ! »

Pour l’instant, nous allions ramener la poupée à la maison. Nous pourrions alors rechercher le mécanisme qui lui permettait de bouger.

« Hé, vous deux, ça suffit ! »

Cliff avait soudainement perdu sa patience avec nous. Je l’avais regardé, il était en train de nous regarder fixement, son bâton serré dans les deux mains.

« Ce n’est pas le moment de parler de ce genre de choses ! »

« Ce n’est pas le moment de parler de quelles “choses” ? »

Zanoba saisit le visage de Cliff d’une main et le souleva dans les airs. Ah, ça faisait longtemps que je ne l’avais pas vu faire ce tour.

« Aggghhhhh ! »

Cliff s’agrippa au bras de Zanoba, mais ce dernier n’avait même pas bronché.

« La poupée a bougé ! Ne comprends-tu pas à quel point c’est remarquable ?! »

« Aïe, aïe, aïe ! Il existe des monstres comme ça, des armures qui bougent toutes seules ! »

Des monstres. Entendre cela m’avait rappelé notre objectif initial. La raison pour laquelle nous étions venus ici n’était pas d’attraper une poupée qui pouvait bouger, mais de sécuriser cette maison. Mais ce n’était pas comme si je ne pouvais pas faire d’une pierre deux coups.

« Zanoba, s’il te plaît, relâche-le. »

« Grr… Mais, Maître… »

« Maître Cliff n’a pas tort. »

Dès que Zanoba le laissa partir, Cliff chanta immédiatement de la magie de guérison pour se rétablir. Quel bébé ! 

« Cette poupée est probablement l’esprit maléfique que nous recherchions. »

« Hrm. »

« Et il n’y a aucune garantie que ce soit la seule. Trouvons et capturons toutes les autres présentes ici. Peut-être que nous pourrions trouver des informations sur la façon dont ils ont été fabriqués, tant que nous y sommes. »

« Je comprends ! »

Zanoba acquiesça, enfin convaincu.

« Nous ne dormirons pas cette nuit. Nous devons faire une fouille exhaustive de la maison et trouver où cette poupée se cachait. »

C’était ainsi que commença notre troisième balayage du bâtiment.

Nous cherchions un endroit assez grand pour cacher une poupée à taille humaine, mais nous n’avions rien trouvé de tel lors de notre deuxième série de recherches dans la maison. J’avais pensé qu’elle pourrait être dans le jardin, puisque nous n’avions pas vérifié, mais cette piste n’avait pas abouti. Les empreintes de la poupée étaient clairement imprimées sur la neige, mais ne menaient nulle part.

Je commençais à soupçonner qu’il y avait une pièce cachée dans la maison. Elle avait clairement été conçue pour être complètement symétrique, alors peut-être devions-nous chercher tout ce qui n’était pas symétrique. Avec cette idée en tête, j’avais fouillé le premier et le deuxième étage de la maison à la recherche d’anomalies dans la disposition, mais je n’avais rien trouvé. Le manque de lumière rendait la chose difficile à dire.

« Il serait peut-être préférable de regarder à nouveau demain, quand nous aurons la lumière du jour », suggéra Cliff.

Nous avions accepté. Mais avant de nous arrêter pour la nuit, nous avions décidé de déplacer la poupée vers l’université. Nous avions attaché ses bras et ses jambes fermement et l’avions placée dans la chambre de Zanoba. Sous un meilleur éclairage, nous avions pu constater qu’elle était assez vieille. Elle avait l’air d’un blanc pâle auparavant, mais je pouvais voir maintenant que la peinture blanche d’origine commençait à s’écailler et qu’il y avait des taches de moisissure.

« Maître, est-ce une… nouvelle figurine ? », demanda Julie.

J’avais pensé qu’elle en aurait peur, mais au contraire, elle semblait simplement curieuse.

« Dois-je… la nettoyer ? »

Lorsque Zanoba ramenait des figurines du marché, elle était chargée de les nettoyer. Zanoba pensait que la meilleure façon d’accroître son appréciation des figurines était de lui faire pratiquer le nettoyage et le polissage, et il semblerait que son éducation fonctionnait.

« Comment la faire bouger à nouveau ? », s’était demandé Zanoba.

« Nous y réfléchirons après nous être occupés du manoir. »

Je comprenais son impatience, mais il fallait qu’il se calme. Pour l’instant, nous avions enfermé la chose dans une boîte fabriquée avec ma magie de terre. Je ne voulais pas qu’elle attaque Julie pendant notre absence.

Nous étions retournés au manoir, nous arrêtant pour acheter un tas de lampes en chemin. J’avais décidé de fouiller à nouveau la cheminée, en me glissant dedans pour l’examiner de près cette fois.

« Hm, ce n’est pas ça, hein ? »

J’avais chassé la suie et les toiles d’araignées en finissant ma recherche. Puis quelque chose me frappa… il n’y avait pas de suie sur le sol. C’était presque comme s’il avait été nettoyé, complètement essuyé. Maintenant que j’y pense, le tissu enroulé autour des pieds de la poupée était noir. Est-ce que ça nettoyait l’endroit tous les soirs ?

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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