Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 2 – Partie 3

***

Chapitre 2 : Les choses à préparer avant le mariage

Partie 3

Le deuxième étage était aussi complètement symétrique. À chaque extrémité des deux ailes se trouvait une pièce reliée à une chambre intérieure. En dehors de cela, il y avait également un certain nombre de chambres supplémentaires, chacune faisant environ six tatamis. Cela faisait six chambres au total : quatre petites chambres, et deux chambres de taille moyenne d’environ douze tatamis. Ces deux dernières étaient reliées aux chambres intérieures. Enfin, il y avait également un balcon.

« Hmm… »

Mettons un grand lit dans cette chambre, avais-je décidé. Un avec plus qu’assez de place pour que trois personnes puissent s’y allonger. Deux lits normaux poussés l’un contre l’autre, ce serait bien aussi. Non, attendez, si le lit était petit, nous devrions nous serrer les uns contre les autres pour dormir, ce qui ne serait pas une mauvaise chose. Ensuite, quand je me réveillerais, je sentirais sa chaleur juste à côté de moi. Et ses petits seins seraient constamment à portée de main. Non, c’était pas mal du tout.

En tout cas, le lit était important. On l’utilisera, après tout, tous les jours — et non, je ne voulais pas dire uniquement pour le sexe. Les gens doivent aussi dormir.

« Maître Cliff. »

« Qu-Quoi ? As-tu trouvé quelque chose ? »

« Penses-tu qu’un lit plus grand serait mieux pour un couple marié ? »

« Hein ? »

Cliff resta silencieux pendant quelques secondes alors qu’il réfléchissait à la question. Puis il prit une grande inspiration. Finalement, il soupira : « Oh, toi. Oui, c’est un aspect important d’une relation. Mais tu ne rends pas justice à ta partenaire si c’est la seule chose sur laquelle tu te concentres. »

« Oh. Eh bien, oui, je suppose que tu as raison. »

Pour une raison ou une autre, ses paroles étaient convaincantes, probablement parce qu’il parlait en connaissance de cause. Je pouvais très facilement imaginer Elinalise se jetant sur lui, les yeux pleins de convoitise, dès qu’ils seraient seuls tous les deux.

J’avais donc pris ce qu’il m’avait dit à contrecœur. J’imagine que je vais choisir un lit plus grand.

« Ouf, rien ici, hein ? », avais-je dit tout en envoyant un soupir après avoir inspecté la dernière pièce.

« Comme prévu, je suppose que nous allons devoir passer la nuit ici. », dit Zanoba.

« Oui. Je compte sur vous. »

J’avais voulu fouiller la maison à l’avance, juste pour être sûr, mais je ne m’attendais pas vraiment à ce que cela donne quelque chose. D’après les récits, l’esprit ne se manifestait que la nuit, accompagné d’un grincement. C’était effrayant. C’était probablement un monstre qui squattait ici, mais je ne savais pas de quel genre de monstre on parlait. Je ne pensais pas qu’il pouvait être trop puissant, vu que nous étions au milieu d’une ville. Mais des aventuriers de bas rang envoyés pour nettoyer la maison avaient été brutalement assassinés. Nous ne pouvions pas baisser notre garde.

Peut-être que la vérité était en fait simple : des bandits auraient pu par exemple utiliser la maison comme cachette. Le grincement pourrait être causé par eux en crochetant la serrure de la porte d’entrée. Non, la porte d’entrée était cassée. Alors peut-être la porte arrière ? Mais il n’y avait aucun signe de quelqu’un vivant ici.

Oui, j’étais perplexe. J’aurais peut-être dû emmener Elinalise et les autres également. Elle avait vu beaucoup de choses dans sa longue vie, elle aurait pu nous aider. Mais maintenant que mon petit homme était de nouveau en action, je n’étais pas sûr que sa présence ne m’exciterait pas. Je pouvais l’imaginer — je faisais le guet au milieu de la nuit, et une ombre venait se faufiler jusqu’à moi, me murmurant des tentations à l’oreille. Mais Cliff dort juste à côté de nous, dirais-je. Et elle répondait, Et alors ?

« Restez vigilants. L’esprit pourrait ne pas se montrer tout de suite, donc on va passer la nuit ici. », avais-je déclaré alors que nous nous tenions dans la chambre du deuxième étage.

« Hm. Je m’inquiète pour Julie. »

« Je m’inquiète pour Elinalise. »

Julie était une enfant intelligente. Elle connaissait son statut d’esclave et n’allait pas provoquer quelqu’un sans réfléchir, alors qu’elle vivait dans une section du dortoir principalement occupée par des nobles. Zanoba n’avait aucune raison de s’inquiéter pour elle. Elinalise, en revanche, était à la fois populaire et capricieuse. Elle pourrait bien profiter de l’absence de Cliff pour avoir une liaison.

Mes pensées allèrent vers Sylphie, qui faisait probablement office de garde du corps de la Princesse, comme elle le faisait toujours. Il n’y avait pas de quoi s’inquiéter. Attendez, je lui avais bien dit que je sortais aujourd’hui, mais je n’avais pas mentionné que je serais absent pour la nuit. Et si elle venait dans ma chambre pour me parler avant de se coucher, et que je n’étais pas là ? Elle pourrait rôder dans ce hall froid, en m’attendant, et en marmonnant pour elle-même : « Rudy est vraiment en retard. »

« Le soleil est sur le point de se coucher », dit Zanoba.

Je pouvais voir le soleil du soir se refléter sur la fenêtre de la chambre. Si je partais maintenant, la nuit serait tombée lorsque je serais de retour sur le campus. Sylphie serait probablement déjà rentrée au dortoir des filles. Et même si je ne lui disais rien directement, je devais au moins laisser un mot sur ma porte, disant que je ne serais pas là ce soir. Pas vrai ?

Très bien, allons-y. Allons-y maintenant.

Non, attendez. Et si ces deux-là se faisaient tuer pendant mon absence ? Ça ne marcherait pas. J’étais, après tout, le leader de ce groupe.

Calme-toi, m’étais-je dit. Ce n’était pas un problème. Tant que j’expliquais tout par la suite, Sylphie comprendrait. Bien que… attendez. J’avais entendu quelque chose à ce sujet il y a longtemps. Si dans une relation, les fois où l’on entendait dire « juste pour cette fois » s’accumulaient trop rapidement, cela pouvait mener à une rupture entre vous et votre partenaire. Merde. J’avais un mauvais pressentiment à ce sujet.

La solution était évidente : lever intentionnellement mon propre drapeau mortel.

« Zanoba. »

« Oui ? Qu’est-ce qu’il y a ? »

« Je vais me marier dès que nous aurons terminé cette mission. »

« En effet. Finissons-la rapidement pour pouvoir faire une grande fête ici », dit Zanoba, la tête légèrement inclinée en hochant la tête.

Attendez. Maintenant que je l’avais vraiment dit, mon sentiment de malaise s’était encore aggravé. Si j’avais dit quelque chose comme : « Une fête, oui ! C’est exactement ce dont nous avons besoin ! », j’avais le sentiment que je ne survivrais pas assez longtemps pour me marier. Je devrais peut-être mettre quelque chose de dur dans ma poche de poitrine pour le moment. Sauf que je n’avais pas de poche de poitrine. Si une balle de 357 Magnum me frappait, je n’aurais aucun moyen de l’arrêter.

Cliff s’était de nouveau immiscé dans la conversation.

« Assure-toi d’inviter Lise et moi. »

« Bien sûr. Pourquoi ne serais-tu pas invité ? »

« Juste pour être sûr. Être laissé de côté ne me dérange pas trop, mais je serais triste de voir que ça lui arrive à elle. »

Cliff savait vraiment comment faire pour péter l’ambiance… c’était probablement pour cela qu’il était toujours laissé de côté dans ce genre de rassemblements. Je ne manquerais pas de l’inviter, et évidement Elinalise aussi. De toute façon, j’en avais assez d’être avec des mecs. J’avais envie de me dépêcher, de finir ça, et de rentrer chez moi pour retrouver Sylphie et ses seins — non, concentre-toi. Je pourrais la toucher autant que je le voudrais plus tard.

Et alors que je vaquais à ces pensées, la nuit était arrivée.

Pendant ce temps, au dortoir des filles, Sylphie avait déjà eu vent du fait que Rudeus était parti faire du shopping. Elle était actuellement dans son lit, les bras serrés autour de son oreiller, se roulant dans tous les sens en imaginant toutes sortes de choses.

◇ ◇ ◇

Nous nous relayions pour faire le guet. Une personne restait éveillée pour alerter les deux autres si quelque chose de bizarre se produisait. J’avais spécifiquement indiqué à mes compagnons que s’ils entendaient un craquement, ils ne devaient pas enquêter, mais plutôt réveiller les autres immédiatement.

Nous dormions à l’endroit où le résident précédent avait été assassiné : la chambre située au bord du deuxième étage. L’emplacement pouvait avoir un rapport avec l’apparition ou non du mauvais esprit. Je ne pensais pas vraiment qu’il s’agissait de bandits, bien que ce serait bien si ce n’était que ça. Je pourrais les arrêter, les dénoncer, et ajouter la récompense en espèces qui en résulterait à nos fonds de mariage. Si c’était juste un monstre ordinaire, ce serait encore mieux. Tout ce qu’on avait à faire était de chercher et détruire. Simple comme bonjour.

◇ ◇ ◇

« Rudeus ! Réveille-toi, on entend du bruit ! »

C’était arrivé au moment où Cliff faisait le guet.

Je m’étais immédiatement réveillé et j’avais sauté en vérifiant l’heure. Pour s’assurer que nous dormions légèrement, chaque personne n’avait que deux heures de sommeil à la fois, en utilisant un sablier pour en garder la trace. En ce moment, il en était à son deuxième tour, ce qui signifiait qu’il était environ deux ou trois heures du matin. Le moment idéal pour l’apparition d’un esprit maléfique.

« Réveille Zanoba. »

Après avoir donné ce bref ordre à Cliff, je m’étais dirigé vers la porte et j’avais tendu l’oreille.

Kree… kree…

Klak… klak…

Kee… kee…

Oh merde. Je pouvais vraiment l’entendre — et aussi assez clairement. On aurait dit une chaise qui grince. C’était en fait assez terrifiant maintenant que je l’entendais par moi-même. Mes lèvres se pincèrent alors que j’activais mon œil de clairvoyance.

« Aahh. »

Zanoba s’était frotté les yeux et avait poussé un gros bâillement.

Après avoir confirmé qu’il était réveillé, j’avais posé ma main sur la poignée de la porte. Puis, lentement, en m’assurant qu’elle ne fasse pas de bruit, j’avais ouvert la porte. J’avais regardé dans le couloir. Rien. Juste pour être sûr, j’avais aussi regardé dans l’autre sens. Rien. Puis de haut en bas. Rien.

J’avais tendu l’oreille, mais je n’avais rien entendu. Le son s’était arrêté.

Zanoba s’était levé et s’était approché derrière moi.

« Comment ça se présente là-bas ? »

« Je ne vois rien dans les environs. »

Nous pouvions soit fouiller le manoir, soit attendre que quelque chose de bizarre se produise. Le propriétaire précédent avait ignoré le bruit, pensant l’avoir mal entendu, puis était mort, alors nous ne devrions probablement pas l’imiter.

« Cherchons la source », avais-je décidé.

« Très bien. Je suppose que nous utilisons la même formation qu’avant ? », demande Zanoba.

« Oui. Soyez prudent. »

« Tant que tu surveilles mes arrières, Maître, je n’ai rien à craindre. »

Il s’était emparé de sa massue. Cliff l’avait suivi, l’air nerveux.

« Maître Cliff, vous souvenez-vous de ce que vous êtes censé faire ? »

« Magie divine. »

« C’est exact. Je compte sur vous. »

Zanoba sera notre bouclier, Cliff utilisera la magie divine, et si ça ne marchait pas, j’utiliserais mon Canon de pierre. Nous étions prêts.

« Zanoba, on y va »

Notre enquête nocturne avait commencé.

J’étais déjà familiarisé avec la disposition de la maison suite à notre recherche en journée, et l’enquête s’était déroulée sans heurts. Tout d’abord, nous avions fouillé la totalité du deuxième étage. On n’y avait trouvé rien d’anormal. Ensuite, nous étions descendus prudemment au premier étage. Nous avions parcouru chaque pièce, vérifiant chaque endroit où quelque chose pourrait se cacher, comme la cheminée et le four. Encore une fois, rien. Toutes les pièces étaient vides.

« Maître, il ne reste plus que le sous-sol. »

« Oui. »

Nous avions descendu les marches vers le sous-sol. C’était sombre. Il n’y avait rien ici quand nous avions cherché pendant la journée, mais maintenant, je sentais quelque chose de sinistre en dessous.

Je devenais nerveux. Mon cœur battait fort. J’avais pris une profonde inspiration, en restant sur mes gardes au cas où quelque chose nous attaquerait par-derrière. Et alors que nous descendions les escaliers, j’avais l’impression que nous descendions en enfer. Finalement, nous étions arrivés au sous-sol.

« Comment est-ce ? », avais-je demandé.

« Il n’y a rien ici », répondit Zanoba.

J’utilisais ma lampe pour éclairer la zone. Il n’y avait rien, pas même sur les bords de la pièce. De plus, l’ancien propriétaire avait sûrement vérifié le sous-sol. C’était après tout l’endroit le plus suspect du manoir.

« Retournons dans la chambre et préparons-nous. »

***

Si vous avez trouvé une faute d’orthographe, informez-nous en sélectionnant le texte en question et en appuyant sur Ctrl + Entrée s’il vous plaît. Il est conseillé de se connecter sur un compte avant de le faire.

Laisser un commentaire