Mushoku Tensei (LN) – Tome 10 – Chapitre 1 – Partie 1

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Chapitre 1 : Soutien

Partie 1

J’offre ma fidélité à Sylphie, pensais-je en regardant la tache rouge laissée sur les draps. Sylphie m’avait donné quelque chose de précieux, et maintenant c’était mon tour. J’allais faire ce qu’elle voulait de moi. C’était ce que j’avais promis en utilisant un couteau pour découper la tache laissée sur le tissu.

Le problème était que Sylphie exprimait rarement ses sentiments. Je pouvais dire qu’elle voulait être avec moi, mais elle ne l’aurait probablement pas dit explicitement. Peut-être que ça avait quelque chose à voir avec le fait qu’elle soit la garde du corps de la Princesse Ariel. Devrais-je en parler à la Princesse ?

Préoccupé par ces pensées, j’avais pris le morceau de tissu que j’avais retiré des draps de lit, je l’avais mis dans une petite boîte que j’avais créée avec la magie de terre et je l’avais placée dans mon autel. Puis j’avais joint mes mains dans une prière.

Je m’étais enfin senti à nouveau humain.

◇ ◇ ◇

Le jour où j’étais complètement guéri était aussi le jour de notre séance de cours mensuel. Alors que j’étais aux anges, je m’étais séparé de Sylphie, qui marchait avec ses jambes légèrement arquées, et j’avais jeté un coup d’œil dans la classe. A l’intérieur se trouvaient Zanoba, Julie, Linia, Pursena, et enfin Cliff. Comme d’habitude, Nanahoshi n’était pas là.

« Bonjour, Maître. »

« Bonjour, Grand Maître. »

Zanoba et Julie me saluèrent dès qu’ils me virent. Je m’étais alors rendu compte que Julie était plutôt mignonne. Elle allait avoir sept ans cette année. Elle était encore toute petite, mais était déjà mignonne, avec ses cheveux orange qui frisaient vers l’extérieur aux extrémités.

Et alors que je lui tapotais la tête, Julie me regarda avec surprise, mais elle baissa immédiatement son regard et se mit à trembler.

On aurait dit qu’elle avait encore peur de moi. Bon, ce n’était pas comme si j’allais la manger…

« Bonjour, Zanoba. Julie. »

Dès que je les avais salués en retour, Zanoba inclina la tête en faisant un « Hm ? » audible. Il me demanda alors ceci : « Maître, t’est-il arrivé quelque chose de bien ? »

« Quoi ? »

Il l’avait donc remarqué. Zanoba s’était toujours montré inquiet pour moi, j’avais donc voulu lui annoncer la bonne nouvelle le plus tôt possible. Cependant, si j’avais le droit d’annoncer que mon impuissance était guérie, j’aurais du mal à répondre si on me demandait comment c’était arrivé. Je ne pouvais pas révéler la véritable identité de Sylphie.

J’avais pris un siège pendant que je réfléchissais à la question.

« Yo, Patron. Bonjour, miaou. »

« Bonjour. Miam, miam… »

Linia et Pursena avaient pris place comme d’habitude, Linia posant sa jambe jeune et tonique sur son bureau, et Pursena, dont l’uniforme était si serré contre ses courbes qu’il menaçait d’éclater, grignotait un morceau de viande séchée. J’avais pensé à la façon dont j’avais touché leurs poitrines, fait glisser leurs sous-vêtements trempés et jeté un coup d’œil à la terre promise qui se trouvait en dessous. Soudainement, les deux avaient l’air plus mignonnes.

« Miaou ?! »

« Putain ! »

Elles s’étaient couvert le nez au moment où je m’étais approché. Hein ? C’était quelque peu choquant. C’était probablement cette odeur dont elles parlaient toujours, celle de l’excitation. J’étais enfin de retour aux affaires après plusieurs longues années, l’odeur devait donc être probablement intense.

« Que devons-nous faire ? On dirait que le Patron ne peut plus se contrôler. », demanda Pursena.

« Je croyais que son truc en bas ne fonctionnait pas, miaou ? »

« Ça doit être dû à mon charme irrésistible. Je suis une fille si pécheresse. »

« Alors tu seras sa proie, Pursena, miaou ! Laisse-moi m’occuper de notre village, miaou. »

« Non, non. C’est peut-être toi qu’il cherche, Linia. »

« Mais si tu deviens la femme du patron, tu pourras contrôler le monde entier, miaou ? Tu pourras avoir un buffet de viande quotidien, miaou. »

« … Je… Je suppose donc que je n’ai pas le choix. Je dois le faire pour te protéger. »

Pursena s’était ressaisie après cet étrange échange et s’était approchée de moi. Elle battit des cils de façon adorable et souleva ses seins pour les mettre en valeur.

« Hee hee… Je veux que tu m’aimes… Aïe ! »

Je lui donnais alors un coup de main sur la tête. Qu’est-ce que c’était que ce « hee hee » ? Essayait-elle de se moquer de moi ?

« Assieds-toi. Je ne vais toucher aucune de vous deux. »

Pursena leva ses mains de manière protectrice au-dessus de sa tête et, la queue repliée entre ses jambes, prit place à côté de moi. Il était rare qu’elle s’approche de moi. Linia, quant à elle, s’était glissée dans un siège voisin, juste hors de ma portée. Elle était étonnamment prudente. C’était le contraire de leur comportement habituel.

« Rudeus, qu’est-ce qui ne va pas ? Tu sembles différent de la normale. », dit Cliff en hochant la tête.

Apparemment, ce que l’on disait sur la façon dont le sexe changeait les hommes était vrai. Bien que ce ne soit pas comme si c’était ma première fois.

« Différend dans quel sens ? », avais-je demandé.

« C’est presque comme si… tu débordais de confiance ? Je suppose que c’est comme ça que je le ressens. »

Je jetais un coup d’œil à Zanoba, qui acquiesça. De l’assurance, hein ? En y réfléchissant, l’Homme-Dieu avait dit que je devais retrouver ma confiance en tant qu’homme. C’était donc à ça qu’il faisait référence ? Je n’avais cependant pas vraiment pensé que je me sentirais plus confiant que d’habitude.

« Eh bien, tout le monde, merci pour tout ce que vous avez fait pour moi. Je ne peux pas entrer dans les détails, mais ma maladie a enfin été guérie. »

Ma déclaration suscita quelques « oh » de la part de la foule. Zanoba hocha la tête d’un air satisfait et Cliff me tapa sur l’épaule. Linia et Pursena avaient échangé un regard, tandis que Julie inclina simplement la tête en signe de confusion.

« En tout cas, félicitations. »

« En effet. Félicitations, Maître. »

« Félicitations. »

« Félicitations, miaou. »

Pour je ne ne sais quelle raison, ils étaient alignés autour de moi et applaudissaient. Il était vrai que c’était une occasion spéciale, mais c’était quand même un peu gênant, presque comme le dernier épisode d’une certaine série animée. Peut-être que l’ordre dans lequel ils m’avaient félicité était l’ordre dans lequel ils allaient mourir.

« Mais si le Patron a été guéri, cela va créer des problèmes, miaou. La chasteté de toutes les étudiantes est en péril maintenant, miaou. »

« Ne t’approche pas trop de lui, sauf si tu veux tomber enceinte. »

Linia et Pursena faisaient des déclarations obscènes.

« Quelle impolitesse ! Je suis un gentleman. »

C’était bien gentil, mais je n’allais pas poser mes mains sur quelqu’un d’autre que Sylphie.

◇ ◇ ◇

Une fois la classe terminée, je m’étais dirigé vers la salle du personnel pour m’inscrire à des cours supplémentaires. Je voulais rattraper le temps que j’avais perdu durant notre voyage de l’autre jour. L’air dans la salle était glacé quand j’étais entré.

Le vice principal Jenius m’avait arrêté.

« Monsieur Rudeus, s’est-il passé quelque chose ? »

J’avais maintenant vraiment l’impression que quelque chose avait changée en moi. Mais pour être vraiment franc, c’était un peu embarrassant.

« Un problème qui me préoccupe depuis trois ans a enfin été résolu. Je me sens soulagé maintenant, c’est tout. »

Il hocha la tête et m’adressa un sourire tendu : « Oh, vraiment ? Heureux de l’entendre. Dans ce cas, envisagez-vous de quitter l’université ? »

« Hein ? », avais-je dit en penchant la tête.

En y réfléchissant, il avait raison. Je m’étais inscrit ici dans le but de guérir mon impuissance. Maintenant que c’était fait, ce serait une bonne idée de me rendre à Begaritt pour retrouver ma famille. Mais…

beaucoup de choses s’étaient passé l’année dernière. J’avais été réuni avec Zanoba et nous avions adopté Julie. J’étais devenu ami avec Linia et Pursena, et je m’étais aussi lié avec Cliff. Et puis il y avait Nanahoshi, la fille de mon ancien monde qui avait été transportée ici. J’avais le sentiment que notre rencontre n’était pas une coïncidence. Le véritable objectif de l’Homme-Dieu était peut-être même de m’amener ici pour que je rencontre Nanahoshi, Sylphie n’étant que la cerise sur le gâteau.

Bien sûr, Sylphie était ce qui comptait le plus pour moi. Un garde du corps de la Princesse ne pouvait qu’être confronté au danger, et même si je n’avais pas grand-chose à offrir, je voulais la protéger de toutes mes forces.

La Princesse Ariel était actuellement dans sa cinquième année. Elle resterait probablement jusqu’à la remise des diplômes, mais je me demandais ce qu’elle avait prévu après cela. Si elle avait l’intention de retourner au Royaume d’Asura, serait-il bon pour moi de les accompagner ? Maintenant que ma maladie était guérie, je sentais que je devais prendre contact avec Paul avant de me déplacer à travers le pays. Je lui avais régulièrement envoyé des lettres depuis que je m’étais inscrit ici. Je n’avais aucun moyen de savoir si l’une d’entre elles lui était parvenue, mais si c’était le cas et qu’il y répondait, sa réponse me manquerait si je quittais l’université.

J’avais donc décidé d’attendre pour le moment. Au minimum, je resterais dans cette ville jusqu’à ce que je reçoive une réponse de Paul.

« Non. Je ne suis pas sûr de rester jusqu’à l’obtention du diplôme, mais je vais continuer ici en tant qu’étudiant pour le moment. », avais-je dit à Jenius.

« Oh vraiment ? Heureux de l’entendre », avait-il dit avec un sourire crispé. Je ne pouvais pas dire si ce sourire signifiait qu’il était heureux ou non.

◇ ◇ ◇

Même si mon impuissance avait été guérie, Nanahoshi n’y avait pas fait attention. Nous ne conversions pas beaucoup, alors peut-être qu’elle ne faisait pas vraiment attention à moi.

Même lorsque nous parlions, je ressentais souvent le fossé générationnel entre nous. Une fois, j’avais abordé le sujet d’une certaine collégienne qui punissait les gens au nom de la lune. J’étais convaincu que Nanahoshi reconnaîtrait la référence, mais s’était contentée de hocher la tête comme pour me dire : « Mais de quoi parles-tu ? » Apparemment, les enfants de nos jours n’avaient jamais entendu parler de Sailor Moon. Nanahoshi était même apparemment une lectrice assidue de mangas et de romans. Je lui avais demandé si elle connaissait la série où les personnages rassemblaient sept boules de dragon, mais elle m’avait répondu qu’elle en avait entendu parler.

Dans notre monde précédent, elle avait dix-sept ans et moi trente-quatre. J’avais donc deux fois son âge. Elle était aussi arrivée dans ce monde dix ans après moi, donc nos âges cumulés étaient encore plus éloignés maintenant.

Je ne pouvais rien y faire. C’était juste le fossé entre les générations. Quant au fait de ne pas connaître Sailor Moon, c’était peut-être une évidence, vu les dates de diffusion de la série à la télévision. Pourtant, cela m’avait surpris. C’était peut-être ce manque de points communs qui avait fait que la question suivante s’était échappée de ma bouche.

« Mlle Nanahoshi, qu’attendrais-tu d’une personne si tu dois sortir avec elle ? »

Sa main glissa involontairement. Elle chiffonna alors le papier sur lequel elle griffonnait et le jeta.

« Qu’est-ce qui te prend subitement ? Tu parles d’amour ? »

« Quelque chose comme ça. »

« Au cas où je ne me serais pas fait comprendre, je veux rentrer chez moi le plus vite possible. Peux-tu prendre ça au sérieux ? Tu es toujours en train de bavarder. On avancerait plus vite si tu te taisais et si tu bougeais tes mains au lieu de ta bouche. »

Malgré ce qu’elle disait, Nanahoshi ne détestait pas le badinage. En fait, elle était parfaitement ouverte à un petit bavardage ici et là pendant que nous travaillions, tant que cela restait à un niveau raisonnable. Le fait qu’elle ait répondu de cette façon ne pouvait signifier qu’une chose.

« Cela signifie-t-il que tu es l’une de ces personnes ? Quelqu’un qui n’a aucune expérience romantique ? »

« Tch ! »

Elle avait claqué sa langue durement.

« Même moi, j’ai déjà été amoureuse. Mais on s’est battus et ça s’est terminé comme ça. »

En y réfléchissant, n’était-elle pas en pleine querelle d’amoureux lorsqu’elle avait été convoquée ici ? Je ne savais pas si elle n’aimait qu’un seul de ses prétendants, ou si elle était la vedette de son propre harem inversé, mais qu’elle ait l’intention de s’excuser ou de poursuivre leur dispute, elle devait quand même rentrer chez elle.

En fait, maintenant que j’y pense, il y avait de fortes chances que les deux autres aient été transportés ici également. Mais je n’avais pas entendu de rumeurs sur des gens comme ça en dehors de Nanahoshi, il était donc également possible qu’ils ne l’aient pas été. Là encore, la probabilité de survie après avoir été jeté dans ce monde tout seul et sans mana serait… Non, je ne devrais pas dire ça. Peut-être que Nanahoshi avait déjà fait ces calculs, en se basant sur la chance qu’elle avait eue d’arriver jusqu’ici… et sur ce qui arriverait à quelqu’un s’il n’était pas aussi chanceux.

Les lèvres de Nanahoshi s’étaient durcies en un froncement de sourcils alors qu’elle marmonnait : « Si la personne que tu aimes reste à tes côtés, c’est amplement suffisant. »

On aurait dit qu’elle passait un moment difficile. Je n’aurais pas dû demander.

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Un commentaire :

  1. merci pour le chapitre

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