Mushoku Tensei (LN) – Tome 1 – Chapitre 9 – Partie 2

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Chapitre 9 : Réunion familiale d’urgence

Partie 2

Et ainsi, avec toute la responsabilité qui incombait à Paul, nous avions réussi à nous en sortir sans aucun problème. À la fin, Zenith le regardait avec la froideur et la sérénité de quelqu’un qui s’apprêtait à abattre un cochon. J’avais les couilles tendues en prévision de la punition qu’elle pourrait lui infliger. Mais avec ce regard dans les yeux, Zenith était simplement retournée dans sa chambre.

Lilia pleurait, le visage vide et inexpressif, mais des larmes coulaient de ses yeux. Paul avait l’air en désaccord sur la question de savoir s’il devait mettre ses bras autour d’elle ou non. Pour l’instant, j’allais laisser le play-boy faire son truc.

J’avais suivi Zenith. Si cette situation se terminait par un divorce entre elle et Paul, cela créerait sa propre série de problèmes.

J’avais frappé à la porte de la chambre et Zenith avait sorti la tête.

« Maman, » dis-je en décidant d’aller droit au but. « Ce que j’ai dit tout à l’heure était un mensonge que je venais d’inventer. S’il te plaît, ne hais pas mon père. »

Pendant un moment, Zenith avait été surprise, finalement elle grimaça tout en me tapotant doucement la tête.

« Je le sais, mon trésor. Je ne serais jamais tombée amoureuse d’un homme aussi terrible. Ton père a un faible pour les femmes, alors je m’étais préparée pour le jour où quelque chose comme ça pourrait arriver. », dit-elle.

« Père a un faible pour les femmes ? », avais-je demandé tout en jouant à l’ignorant.

« Oui, mais pas autant ces derniers temps. À l’époque, il était plutôt sans discernement. Tu as peut-être des frères et sœurs plus âgés qu’on ne connaît pas, Rudy. »

Elle avait ensuite exercé un peu plus de pression avec la main qui caressait mes cheveux.

« Assure-toi de ne pas devenir quelqu’un comme ça en grandissant, d’accord, Rudy ? »

Elle me frotta - non, elle me saisit le haut de la tête encore plus fermement.

« Assure-toi de bien traiter Sylphie, d’accord, Rudy ? »

« Ah, ow! Bien sûr, maman ! Ça fait mal ! »

J’avais presque l’impression qu’elle avait compris ce que j’allais faire à l’avenir.

Mais il semblerait que tout devrait bien se passer à partir de maintenant. Le reste était entre les mains de Paul.

C’était dur de savoir que mon père était un putain d’hédoniste. Il n’y aura plus de deuxième chance, señor.

Le lendemain, l’entraînement à l’épée fut extrêmement rude.

J’avais été capable de suivre son rythme et tout, mais j’avais quand même souhaité qu’il ne s’en prenne pas à moi comme ça.

◇ ◇ ◇

Point de vue de Lilia

Je serai franche : c’est moi qui ai séduit Paul.

Je n’avais pas l’intention de faire une telle chose quand j’étais arrivée dans cette maison. Mais les entendre gémir nuit après nuit, nettoyer une pièce qui sentait l’odeur d’un homme et d’une femme très satisfaits, j’avais mes besoins, et ils s’accumulaient.

Au début, j’avais été en mesure de répondre à ces besoins par moi-même. Cependant, regarder Paul pratiquer son entraînement à l’épée dans la cour tous les matins alimentait un feu en moi qui n’était jamais complètement éteint.

Le voir pratiquer l’art de l’épée m’avait rappelée notre première fois.

Nous étions encore si jeunes, à l’époque où il était dans la salle d’entraînement et où nous nous entraînions. Paul s’était faufilé dans ma chambre la nuit, et c’était tout. Je ne le détestais pas, mais je ne l’aimais certainement pas. Ce n’était pas vraiment la rencontre la plus romantique.

La personne suivante a m’avoir fait des avances, par contre, était ce ministre chauve et grossier. Cela mettait certainement en perspective à quel point les choses s’étaient améliorées avec Paul.

Aussi, quand j’avais appris que Paul embauchait une bonne, je m’étais dit que je pourrais utiliser ce qui s’était passé à l’époque comme levier dans mes négociations.

Paul était un homme beaucoup plus viril qu’il ne l’avait été à l’époque, toute trace de jeunesse avait disparu, remplacée par le regard d’un homme qui s’était affiné physiquement et mentalement. En le voyant, l’une des premières pensées qui m’avaient traversé l’esprit avait été que les six dernières années avaient certainement été heureuses pour lui.

Au début, Paul n’avait pas essayé de me draguer. De temps en temps, il flirtait un peu, et ça m’énervait d’autant plus. J’étais capable de résister, mais j’étais pleinement consciente que je me trouvais sur un terrain glissant.

Tout cela s’était effondré quand Zenith était tombée enceinte.

Sachant que Paul avait une libido abondante, je m’étais mis en tête que je tenais mon opportunité. J’avais saisi ma chance et j’avais invité Paul dans ma chambre. Donc, c’était en partie de ma faute.

Mais j’avais été pardonnée. Rudeus m’avait pardonné. Cet enfant intelligent, il avait réussi à déduire correctement ce qui s’était passé, à mener la conversation exactement là où elle devait aller, et même à amener les choses à un élégant compromis. Il était tellement honnête et calculateur, comme s’il avait eu une expérience antérieure similaire.

C’était un déstabilisateur — non, je ne pouvais plus parler de lui de cette manière.

Rudeus m’avait fait peur, alors je m’étais fait un devoir de l’éviter autant que possible. Le garçon était intelligent, il avait probablement réalisé que je l’évitais. Malgré tout, il m’avait sauvée. Je ne pouvais pas imaginer que cela lui fît du bien, mais il avait choisi moi et mon enfant plutôt que ses propres sentiments.

Je le lui devrais pour le reste de ma vie. C’était quelqu’un qui méritait mon respect.

Oui, il le méritait. Je lui serais redevable aussi longtemps que je vivrais. Ainsi, une fois que l’enfant dans mon ventre sera né sain et sauf, et une fois qu’il aura grandi, je laisserai cet enfant suivre et rentrer au service du jeune Maître Rudeus.

◇ ◇ ◇

Point de vue de Rudeus

Plusieurs mois s’étaient écoulés sans que rien de particulièrement important ne se produise.

Sylphie progressait remarquablement vite. Elle était maintenant capable de lancer des sorts de niveau intermédiaire sans incantations, et elle en était arrivée au point où elle pouvait obtenir des effets assez subtils. En comparaison, mon habileté avec l’épée était restée relativement inchangée. Je m’étais bien débrouillé, mais je n’avais pas réussi à gagner une seule manche contre Paul jusqu’à présent, donc c’était difficile d’être trop excité par ma progression.

L’attitude de Lilia s’était aussi adoucie. Auparavant, elle avait toujours été sur ses gardes avec moi, mais comme je m’amusais avec la magie depuis mon enfance, c’était tout naturel.

Bien que rien n’avait vraiment changé dans son manque d’émotion manifeste, j’avais senti que ses paroles et ses manières portaient maintenant un sentiment de révérence écrasant pour moi. J’avais compris qu’elle était contente de mon aide, mais j’aurais aimé qu’elle se calme.

Au moins, depuis cet incident, Lilia avait commencé à me parler d’histoires un peu plus anciennes sur Paul. Apparemment, ils avaient tous les deux étudié l’art de l’épée dans la même salle d’entraînement il y a de nombreuses années. Elle m’avait raconté des anecdotes, comme la manière dont Paul était très talentueux à l’époque, mais qu’il détestait s’entraîner. Ou comment Paul sautait l’entraînement pour se balader en ville. Ou comment Paul s’était faufilé dans sa chambre au milieu de la nuit pour lui voler sa virginité. Ou comment Paul avait fini par s’enfuir de la salle d’entraînement.

Petit à petit, Lilia s’était ouverte à moi à propos de tout ça. Plus elle me parlait du passé, plus mon opinion sur Paul diminuait. C’était un tricheur et un coureur de jupons. C’était une ordure.

Ce n’était pas comme s’il était pourri jusqu’à la moelle, il était juste faible. Il était enfantin, irresponsable, et quelque chose à ce sujet semblait chatouiller l’instinct maternel des femmes. Il avait essayé d’être un bon père strict avec moi, mais il n’était pas doué pour maintenir cette façade. Quand il s’y était mis, il avait surtout l’air franc et direct, mais je savais que ce n’était pas un méchant garçon.

« Allez, regarde-moi », dit Paul, en me sortant de mon étourdissement.

On s’entraînait à l’épée.

« Ne veux-tu pas devenir un mec cool comme ton père ? »

Honnêtement, ce type avait beaucoup de culot.

« Est-ce cool d’être un mec qui trompe sa femme tout en risquant de détruire sa famille ? »

« Ngh... » Paul grimaça.

Vu l’expression de son visage, j’avais décidé d’être un peu plus prudent. J’étais censé être jeune et inconscient.

« Écoute, si ça te dérange tant d’entendre cela, pourrais-tu, s’il te plaît, ne plus toucher à quelqu’un d’autre que maman ? »

« Autre que Lilia, c’est ça ? »

Cet homme n’avait rien appris.

« La prochaine fois, maman pourrait retourner vivre avec sa famille sans dire un mot, tu sais. »

« Guh. »

Ce type espérait-il se construire un harem ? Avoir une retraite secrète dans les bois, où il avait une belle femme, une bonne avec qui il pouvait s’amuser quand il voulait, et un fils pour l’entraîner sur le chemin de l’épée ? Huh. C’était probablement la meilleure fin de son point de vue. Ce serait comme pouvoir finalement vivre avec Louise et Siesta à la fin de ce Light Novel.

Mais ce n’était pas pour moi. Je m’étais souvenu du regard de Zenith quand notre réunion de famille s’était terminée. Est-ce que je souhaitais que quelqu’un me regarde comme ça ? Une seule femme suffirait, merci.

« Je veux dire, tu es un mec. Tu sais ce que c’est. », dit Paul.

Il refusait toujours de reculer.

Je savais ce qu’il voulait dire, mais je n’étais pas d’accord avec lui.

« Qu’est-ce qu’un garçon de six ans saurait ? »

« Regarde Sylphie, elle te plaît, n’est-ce pas ? Elle sera magnifique quand elle sera grande. »

Eh bien, je ne pouvais pas être en désaccord avec lui.

« Je suppose que tu as raison. Bien que je pense qu’elle est plutôt mignonne actuellement. »

« Alors tu comprends. »

« Je suppose. »

« Heheheheh... »

J’essayais de comprendre pourquoi Paul souriait et riait. Son regard n’était pas dirigé vers moi, mais plutôt derrière moi. Je m’étais retourné et j’avais vu Sylphie debout là. C’était rare qu’elle vienne chez nous.

En y regardant de plus près, elle rougissait un peu, ses mains tremblotaient. Elle avait dû m’entendre.

« Continue ! Répète ce que tu viens de dire pour elle. », dit Paul.

Je laissais échapper un petit reniflement. Je n’avais pas du tout compris ce type. Je supposais que Paul avait encore un long chemin à parcourir.

Même les mots les plus sincères finissaient par perdre leur impact si vous les entendez si souvent que vous vous y habituez. Il était interdit de répéter ces mots maintenant. Alors j’avais juste montré à Sylphie un sourire sans paroles et je lui avais offert un signe de la main à la place. D’ailleurs, Sylphie n’avait que six ans, c’était une décennie trop tôt pour ce genre de conversation.

« Hum, je veux dire… Je pense que tu es cool aussi, Rudy. »

« Ah, ouais ? Merci, Sylphie ! »

J’avais souri, en espérant que mes dents blanches brilleraient d’une lueur éblouissante (mais, bien sûr, elles ne l’ont pas fait).

Sylphie était vraiment très polie avec les gens. Je pensais que c’était réel quand elle me regardait avec ces yeux pleins d’admiration. J’étais sincère quand j’avais dit qu’elle était mignonne, mais il n’y avait pas de sentiments romantiques derrière tout ça.

Pas maintenant, en tout cas.

« Très bien, mon Père. Nous allons nous en aller », dis-je.

« Ne te roule pas dans le foin, d’accord ? »

Oh, allez ! Comme si je voulais ! C’est de moi qu’on parle, pas de toi.

« Maman ! », j’avais commencé à appeler.

« Père est… »

« Gah ! Non, arrête ! »

Ainsi, aujourd’hui, notre maison sera à nouveau paisible.

◇ ◇ ◇

Peu de temps après, Zenith accoucha.

C’était une expérience difficile, un accouchement par le siège. Avec Lilia qui était aussi sur le point d’accoucher, elle avait appelé une sage-femme du village, une femme plus âgée, mais même elle avait dit que la situation était sans espoir. C’était pour dire à quel point la situation était mauvaise.

L’accouchement avait duré assez longtemps, et il y avait un risque pour la mère et l’enfant. Lilia avait mis toutes ses connaissances combinées en pratique, et j’avais aidé en lançant continuellement des sorts de guérison, même si je n’étais pas doué pour ça.

Tout compte fait, nos efforts avaient porté ses fruits et la naissance avait été un succès. Le bébé était venu au monde sain et sauf, en poussant ses premiers cris.

C’était une fille. J’avais une petite sœur. J’étais content que ce ne soit pas un petit frère.

Cependant, notre soulagement avait été de courte durée, car Lilia venait de se mettre en travail. Nous étions tous déjà épuisés, nous avions baissé notre garde. Les mots « naissance prématurée » me traversaient l’esprit.

Cette fois, cependant, la sage-femme avait pu jouer son rôle. Bien qu’elle n’était peut-être pas douée pour les accouchements en siège, elle prétendait avoir de l’expérience avec les naissances prématurées. Parfois, l’âge apportait vraiment la sagesse.

J’avais fait ce que la sage-femme m’avait demandé, en bottant les fesses de Paul pour le sortir de son étourdissement et lui faire amener Lilia dans ma chambre. Pendant qu’il s’en occupait, j’avais utilisé la magie pour préparer un nouveau bain pour le futur nouveau-né, j’avais rassemblé tous les chiffons et serviettes propres que nous avions, et j’étais retourné auprès de la sage-femme.

Je l’avais laissée s’occuper des choses à partir de là.

Dès la naissance du bébé, Lilia avait crié avec audace le nom de Paul. Il était à ses côtés, tremblant de douceur, lui serrant la main.

Le bébé était plus petit que celui de Zenith, mais il avait quand même poussé le même genre de cris sains. Celui-ci était aussi une fille. Deux filles. Deux petites sœurs. Paul eut un petit rire penaud alors même qu’il pensait que ses deux nouveaux enfants étaient des filles. Pour la deuxième fois ce jour-là, j’avais pu voir le grand sourire idiot typique d’un nouveau parent sur son visage.

Cependant, Paul était dans une position peu enviable. Le nombre de femmes dans notre foyer avait doublé. Qui allait se retrouver au pied du totem dans cette situation ? Probablement le type qui avait trompé la bonne et l’avait engrossée.

J’espérais m’établir en tant que frère aîné cool, en aucun cas Paul n’avait de respect pour moi.

La fille de Zenith s’appelait Norn. La fille de Lilia s’appelait Aisha.

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Un commentaire :

  1. Merci pour le chapitre.

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