Chronicle Legion – La Route de la Conquête – Tome 1 – Chapitre 2 – Partie 3

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Chapitre 2 : Légions envahissantes (2)

Partie 3

Vêtue de l’uniforme féminin du Lycée Rinzai, la princesse avait salué Masatsugu avec un sourire. « Merci d’avoir pris la peine de faire tout ce chemin afin de venir ici. J’ai beaucoup entendu parler de vous de la part de Hatsune et du vieil homme Tachibana. »

« Mes proches m’ont-ils mentionné à dessein ? » Masatsugu avait accidentellement répondu à cette nouvelle surprenante, mais il l’avait beaucoup regretté.

Il était important d’adhérer à l’étiquette en conversant avec la noblesse et la bonne façon serait de parler à travers la dame d’honneur, Hatsune.

Bien que Masatsugu ait été dérangé par son lapsus, Shiori avait immédiatement répondu. « Ne le saviez-vous pas ? Le clan Tachibana de Suruga sert la Maison Fujinomiya depuis la génération de ma mère. »

« C’est la première fois que j’entends parler de ça, » répondit-il.

Leurs regards s’étaient rencontrés. Shiori regarda Masatsugu avec un sourire apaisant. Ses brillants cheveux blond-platine étaient sans aucun doute de la même couleur que le Seigneur Tenryuu qui était souvent visible à la télévision.

« Puis-je vous demander pourquoi vous vouliez me rencontrer dans une base militaire ? » demanda Masatsugu.

« Il s’agit d’un sujet mal adapté à une discussion dans la ville, » répondit-elle. « S’il vous plaît, permettez-moi d’expliquer plus tard, » répondit gracieusement Shiori. Elle ramassa une clochette et la fit doucement sonner.

Une femme soldate était rapidement arrivée du couloir et était entrée par la porte.

Elle poussait un chariot qui transportait toutes sortes de thé. La princesse avait apparemment invité Masatsugu pour le thé. Debout sur le côté, Hatsune fit signe à Masatsugu de s’asseoir sur le canapé.

« Onii-sama, pourrais-tu t’asseoir ? » demanda Hatsune.

Masatsugu hésita un moment, se demandant s’il devrait refuser, puis haussa les épaules.

Après réflexion, Masatsugu s’était simplement assis. À ce stade, il était inutile d’essayer d’être formel. Après tout, des ponts seraient franchis quand il les atteindrait. Il trouverait autrement une solution. Ayant décidé ainsi, Masatsugu s’assit face à la princesse qui se trouvait derrière le bureau.

Devant Masatsugu se trouvait une table basse en verre.

La jeune femme soldate avait placé la tasse de thé là-bas et avait versé du thé noir. Puis elle avait marché jusqu’au bureau de la princesse et avait également versé une tasse de thé.

... À cet instant même, Masatsugu avait été frappé par un sentiment de dissonance.

Même s’il était l’invité, quelle logique y avait-il à servir le lycéen avant la princesse ? Par conséquent, Masatsugu avait pu immédiatement réagir face aux problèmes sans avertissement. La tasse de thé que la soldate avait placée sur le bureau...

Shiori l’avait ramassée et l’avait jetée avec force.

Sa cible était Masatsugu Tachibana, assis sur le canapé à quelques mètres de là !

« ! » En écarquillant ses yeux, Masatsugu vit que la tasse de thé visait sans aucun doute son visage.

Cependant, le corps de Masatsugu avait comme d’habitude automatiquement réagi. Sa tête inclinée de dix centimètres sur côté avait esquivé la tasse lancée à toute allure.

La tasse de thé avait traversé là où son visage se trouvait il y a quelques instants.

La tasse avait été lancée avec une telle force qu’elle avait roulé sur le canapé et sur le tapis avant que Masatsugu puisse le voir atterrir.

Son corps bougea automatiquement au moment où il sentit un danger présent derrière lui.

En effet, quelqu’un s’était secrètement placé derrière le dos de Masatsugu pour l’attaquer avec une épée en bois !

La tête de Masatsugu aurait été fendue s’il avait esquivé une seconde plus tard. Avec des mouvements fluides, Masatsugu se leva rapidement.

Il se tourna pour faire face à l’assaillant se trouvant derrière le canapé et il vit clairement son identité.

« C’est donc toi, Hatsune ! » s’écria-t-il.

« Comme toujours, Impressionnant, Onii-sama ! » répliqua Hatsune.

Armée d’une épée en bois, Hatsune se tenait derrière le canapé.

Seize ans, Tachibana Hatsune était une fille avec une carrure de petite taille. Actuellement, elle exsudait l’aura d’un maître accompli. Se tenant dans une position de seigan [1] de niveau intermédiaire, elle avait la pointe de l’épée en bois pointée directement sur le visage de Masatsugu.

Avec un jeu de jambes brillant, Hatsune se rapprocha immédiatement de lui.

Attaquant par l’avant, elle avait balancé l’épée de bois avec le son d’une arme tranchant de vent. Masatsugu se déplaça à la hâte et esquiva prestement l’attaque.

« Maintenant, je reviens ! » s’exclama Hatsune.

Hatsune avait exécuté une féroce impulsion vers le visage de Masatsugu.

Masatsugu pencha la tête pour l’éviter, mais une seconde frappe se dirigea immédiatement vers sa gorge. Masatsugu fit un grand bond en arrière, s’éloignant de sa lointaine cousine, la jeune épéiste.

Hatsune avait saisi l’occasion de faire un grand pas en avant et avait effectué une coupure diagonale vers le bas.

Masatsugu avait habilement évité l’attaque. Manquant sa cible, l’épée de bois avait fait suivre une frappe diagonale vers le haut dans une combinaison d’attaques tout en fluidité. L’art de l’épée de Hatsune était fort et rapide comme le vent.

L’épée de bois utilisée par Hatsune était très courte, comparable en longueur à un kodachi.

Frapper avec une longue épée comme dans les dramas historiques pourrait facilement endommager le plafond ou les murs. Par conséquent, Hatsune avait choisi le kodachi plus convenable et plus maniable.

Impressionné par une attention aussi impeccable aux détails que l’on ne pouvait pas s’attendre d’une jeune fille, Masatsugu avait fait de son mieux pour survivre à ces attaques.

... En outre, la femme soldate qui servait le thé avait déjà quitté la pièce. On aurait dit qu’elle savait à l’avance que ça allait arriver.

Pendant ce temps, Hatsune était placée dans une autre position à mi-niveau et avait violemment ri. « Fufufufu ! Tu ne peux pas gagner si tout ce que tu fais c’est de fuir, Onii-sama ! »

« Le but de cette farce est-il de tester mes capacités ? » demanda Masatsugu.

« En effet, la tête du clan Tachibana a décidé de choisir parmi la jeune génération deux gardes du corps pour la princesse. Onii-sama, tu as été choisi, » déclara Hatsune.

« Pourquoi moi ? » demanda Masatsugu.

« Onii-sama, les seuls jeunes qui restent dans notre clan sont toi et moi, » répondit Hatsune.

Masatsugu avait accepté cette raison claire et simple. En y repensant, tous les proches qu’il avait rencontrés au cours des deux dernières années étaient tous des adultes de plus de quarante ans.

« Au fait, je ne savais vraiment pas que tu étais si incroyable, » déclara-t-il.

« Le clan Tachibana est fier de sa force et de sa valeur, » répondit-elle. « Je me suis entraînée aux arts martiaux depuis l’enfance, alors que le fait d’avoir de légers ennuis est considéré comme faisant partie de la formation d’un guerrier, donc ce niveau de capacité est à prévoir. »

« En écoutant ta confession, je suis assez curieux de savoir à propos de la gravité de tes problèmes..., » répliqua-t-il.

« As-tu eu assez de réchauffements ? » demanda-t-elle. « Bon, commençons pour de vrai. Nous déciderons qui est le plus fort des jeunes Tachibanas ! »

Masatsugu était très troublé de voir son adorable cousine faire pression sur lui.

« Maintenant, cela me met face à un dilemme. Je ne veux pas vraiment te faire de mal, » déclara-t-il.

« Ah, c’est une jolie phrase, Onii-sama, » répliqua-t-elle. « On se sent comme un rival condamné est sur le point de libérer son pouvoir, quelle bonne ambiance ? Attaque-moi avec ce genre d’esprit ! »

« Ça ne me dérange pas de te faire ce que tu veux... Mais comme je l’ai déjà dit, je n’ai aucun souvenir de mon passé, » répondit-il.

L’attitude de Hatsune était désinvolte, mais ses capacités étaient bien réelles.

Masatsugu avait alors parlé avec sérieux. « C’est vrai que j’utilise les arts martiaux quand je suis en danger. Je suppose que je devais m’être entraîné aux arts martiaux dans ma jeunesse, alors c’est devenu enraciné dans mon corps. Mais... »

Masatsugu Tachibana avait apparemment appris le combat sans armes et l’escrime dans son enfance. Au moins, c’était ce que ses proches lui avaient dit. Cependant, depuis les deux ans qu’il avait perdu sa mémoire, il n’avait jamais pratiqué.

D’une manière incroyable, il n’avait jamais ressenti l’envie de s’entraîner.

Par conséquent, il ne pouvait pas se souvenir de quoi que ce soit qui pourrait être considéré comme un mouvement ou une compétence dans l’épée ou le combat à mains nues.

Il ne pouvait pas faire plus que se débrouiller si cela concernait le fait de résister aux attaques de l’adversaire, cependant...

« Quand j’attaque... ça a tendance à être un peu dangereux, » déclara-t-il.

« Tu deviens de plus en plus incroyable, Onii-sama ! » répondit-elle. « Ce que tu dis ressemble beaucoup à “Sorts de ma vue à moins que tu ne veuilles mourir. Calme-toi, mon bras gauche... !” »

Les yeux de Hatsune étaient excités pour une raison inconnue.

Masatsugu hocha la tête avant de déclarer. « Oui, plus précisément, “Je vais saisir cette théière là-bas pour te brûler avec de l’eau bouillante, puis à califourchon sur toi et je vais frapper ton visage jusqu’à ce qu’il soit en bouillie.” Je suppose que c’est plus mon style de combat. »

« ... Hein !? Vraiment ? » demanda Hatsune.

« Les arts martiaux que j’ai appris auparavant semblent être un style plutôt axé sur le combat réel, » répondit Masatsugu. « Chaque frappe est brutale et sans retenue. S’il y a des bouteilles de bière à proximité, je vais les attraper pour les écraser sur les têtes de mes opposants. Quand un adversaire essaye de me regarder de face, je lui ferais un coup de tête, le frappant directement en plein sur son nez. »

Lors du retour de leur premier jour du Lycée, Masatsugu et Taisei s’étaient accidentellement retrouvés au centre-ville la nuit.

Malheureusement, ils avaient rencontré sept ou huit voyous et avaient été emmenés dans une ruelle déserte. C’est à ce moment-là que Masatsugu avait démontré à quel point il pouvait être un combattant aguerri et violent.

Après cela, Masatsugu avait eu des problèmes semblables à quelques reprises...

« Ne devrais-tu pas te battre plus honorablement comme dans les shounen ? » demanda Hatsune.

« Je suis d’accord ! Mais tu n’as vraiment aucun droit moral de me dire ça quand tu m’as tendu une embuscade avec une épée de bois, » répliqua Masatsugu.

« Au contraire, tous les hommes de notre clan Tachibana sont superbement compétents, » répondit Hatsune. « Ils ne se sentiraient jamais dérangés par de petits trucs de ce genre. N’es-tu pas en vie et en train de vouloir me donner un coup de pied ? D-D’ailleurs, je-je n’ai pas le choix ! »

Hatsune sourit d’un air coupable pendant qu’elle parlait.

« Après une discussion avec la princesse, j’ai décidé “que ce serait plus excitant”, tu sais ? La princesse a aussi accepté, alors..., » déclara Hatsune.

« ... La princesse a autorisé cette farce ? » demanda Masatsugu.

Masatsugu fronça les sourcils face à la révélation de cette vérité inattendue.

Cependant, après plus de réflexion, il s’était rappelé que la princesse Shiori était précisément la première personne à avoir fait un mouvement. En outre, elle l’avait attaqué avec force. Masatsugu avait jeté un coup d’œil sur le personnage problématique en question.

« Techniquement, c’est un test d’aptitude pour les gardes du corps, » déclara la princesse.

La belle princesse avait tendrement souri à Masatsugu.

Son sourire digne transmettait l’élégance dont parlait tout le monde partout dans la ville de Suruga.

« Un test facilement franchissable serait inutile. Par conséquent, nous avons décidé d’accélérer les choses, » déclara Shiori.

Évidemment, la princesse était loin d’être « obéissante » comme son apparence le suggérait...

C’était le premier aperçu de Masatsugu sur la vraie personnalité de Shiori Fujinomiya. Elle était la noble princesse, une beauté intelligente et élégante, mais elle cachait à l’intérieur d’elle toutes sortes d’aspects tenus secrets...

Shiori avait continué à parler à un Masatsugu pensif. « Cela étant dit, ce test a assez duré. Tachibana-sama, vous êtes qualifié pour me servir de garde du corps. La dernière exigence est votre consentement. »

« Je vois, » déclara Masatsugu.

Ayant reçu le droit de décider, Masatsugu accepta facilement. « Puisque servir Votre Altesse est l’affaire de mon clan, je n’ai pas d’objections... »

Masatsugu ne ressentait aucune loyauté envers la famille impériale, mais il était redevable envers son clan. De plus, il avait quelques talents donc aider Hatsune dans son travail ne devrait pas poser de problème... Juste au moment où il prenait sa décision, une certaine idée lui traversa l’esprit. Peut-être était-ce aussi une excellente occasion de résoudre « un certain problème ».

Masatsugu avait décidé qu’il devait examiner correctement la question, mais malheureusement, il n’avait pas le luxe du temps, car à ce moment-là...

De façon inattendue, une sirène avait commencé à retentir sur les lieux afin de signaler une situation d’urgence.

Notes

  • 1 Seigan : Nom complet, Seigan no Kamae : le kenjutsuka est de face, le sabre pointé devant lui ; si l’on poursuit la courbe de la lame, la courbe passe entre les deux yeux de l’adversaire, le sabre est ainsi à une hauteur moyenne (chūdan) ; cette garde permet de frapper d’estoc (tsuki) ou bien de changer de garde pour effectuer une coupe (« armer » le coup) ; certaines écoles visent la gorge (c’est notre choix) ou le plexus solaire...

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2 commentaires :

  1. amateur_d_aeroplanes

    Merci pour la chapitre, les affaires sérieuses vont commencer avec l’Empire Britannique qui s’invite 🙂

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